Égypte et Cyrénaïque : une campagne de fouilles à Apollonia - article ; n°3 ; vol.98, pg 259-267
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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1954 - Volume 98 - Numéro 3 - Pages 259-267
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1954
Nombre de lectures 29
Langue Français

Extrait

Monsieur Pierre Montet
Égypte et Cyrénaïque : une campagne de fouilles à Apollonia
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 98e année, N. 3, 1954. pp. 259-
267.
Citer ce document / Cite this document :
Montet Pierre. Égypte et Cyrénaïque : une campagne de fouilles à Apollonia. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, 98e année, N. 3, 1954. pp. 259-267.
doi : 10.3406/crai.1954.10284
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1954_num_98_3_10284CAMPAGNE CE FOUILLES' A APOLLONIA * 299 UNE
(ou handros) qui désigne l'epeautre est une simple transcription dû-
grec chondros, dont le sens premier était précisément celui-là.
•V
M. Robert Fawtier demande si la civilisation d'Ugarit a fourni
des objets magiques.
M. Virolleaud répond que l'abécédaire, communiqué à l'Aca~
demie en 1950, est un simple, travail d'écolier et nullement un texte
magique.
M. Edouard Dhorme rappelle quatre textes qui étaient la tran
scription de textes magiques babyloniens. La magie d'Ugarit, science
d'emprunt, venait de Babylonie comme le fait supposer le texte des
incantations rédigé en babylonien.
M. Virolleaud souligne qu'il s'agit de textes accadiens tran
scrits alphabétiquement.
M. Claude Schaeffer rappelle qu'on a trouvé au Nord du Palais
les écuries royales et au Sud une arène qui doit être un manège.
L'élevage des chevaux de race était le privilège du roi.
M. Fawtier évoque le privilège royal du Moyen Age concernant
les haras et les étalons.
M. Virolleaud signale un texte aux termes duquel le roi possé
dait deux mille chevaux ; il pense qu'il faut donner à mille le sens
de beaucoup ; deux mille signifierait un très grand nombre. Mais il
rappelle aussi que, dans le dénombrement du butin fait par Thout-
mès III à Megiddo, il n'y a pas moins de 2.041 chevaux.
EGYPTE ET CYRÉNAÏQUE :
UNE CAMPAGNE DE FOUILLES A APOLLONIA,
PAR M. PIERRE MONTET, MEMBRE DE L* ACADÉMIE,
Les recherches que j'ai entreprises en Cyrénaïque l'année dernière
et la récente campagne de fouilles à Apollonia n'auraient pas eu lieu
si le gouvernement égyptien n'avait suspendu, en novembre 1951,
les autorisations de fouilles accordées aux archéologues français. La
commission des fouilles m'a alors engagé, par l'organe de son secré
taire général, notre confrère M. Schaeffer, à chercher hors d'Egypte
les traces des Égyptiens. Je n'avais pas attendu les difficultés
actuelles pour le faire, puisque c'est grâce aux fouilles de Byblos
que le Musée de Beyrouth est devenu un important musée égypto*
logique. Mais existe-t-il une autre Byblos ? J'ai été tenté d'explorer la
côte de Somali en vue de déterminer le point précis où abordaient COMPTES RENDUS DE L* ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS 260
les Égyptiens quand ils allaient demander aux habitants de Pount
les arbres à encens qu'ils voulaient acclimater sur la terrasse de leurs
temples. Mais cette recherche exigerait une très longue absence, et
nos jeunes camarades de l'Institut français du Caire sont mieux
placés pour l'entreprendre. Sans aller si loin un égyptologue pou
vait être tenté par la Cyrénaïque.
Les anciens habitants de ce pays, les Tehenou, étaient, avant la
ire dynastie, en rapport avec les Égyptiens. Ils leur remettaient des
bœufs, des ânes, des chèvres et des moutons. Ces livraisons sont
attestées par une palette de schiste, par des inscriptions et des bas-
reliefs de Snefrou, de Sahurê, de Pepi h et des rois du Nouvel Empire.
Pourquoi les relations économiques n'auraient-elles pas, comme à
Byblos, laissé des traces et produit des influences ? On n'en peut
guère douter car les chefs des Libyens portaient le titre de Prince
égyptien : haty â, comme d'ailleurs les rois de Byblos et c'est pour
cette raison que des vases précieux envoyés par Amenemhat m,
Amenemhat iv, Ramsès n ont été trouvés dans les tombeaux d'Abi-
chemou, d'Ypchemouabi et d'Ahiram. Il ne s'agit pas d'une espé
rance théorique car des objets égyptiens ont été trouvés à l'Ouest
de la vallée du Nil, à El-Alamein et à Zawyet el Rakham où Rams
ès ii a élevé des forteresses ; à Carthage où le Musée Lavigerie
contient un beau torse de granit noir qui représente un grand per
sonnage égyptien de la région d'Hélouan, et même à Cherchel. Mais
à Tolmeita, port de Barcé, à environ 100 kilomètres à l'Est de Beng
hazi, c'est tout un lot d'objets égyptiens que le professeur Gennaro
Pesce a extrait de la piscine d'un palais hellénistique. Ce lot com
prend des statues anépigraphes, mais aussi deux fragments hiéro
glyphiques et deux statues, sans tête, mais dont les inscriptions
sont presque complètes.
L'une en schiste est celle d'un Harpocrate, fils de Hori, qui au
début de l'époque ptolémaïque était prêtre d'Osiris, seigneur du
Château du Tamaris, en égyptien hwt-isr. Nous ne savons où se
trouvait cette localité, mais le dernier élément du mot composé isr,
ressemble singulièrement à Aziris où les colons grecs s'établirent
quand ils eurent quitté leur île.
L'autre, en quartzite, appartient à un nommé Amenmosé fils de
Pendjerti et de Mouteminet connu par ailleurs, qui a vécu sous
Ramsès n.
Des égyptologues ont supposé que ces statues avaient été appor
tées à Tolmeita par les personnages dont elles portent les noms et
d'autres au contraire qu'un Grec de Cyrénaïque les avait rapportées
d'Egypte. Nous n'en savons rien, mais leur réunion dans un palais
de Ptolémaïs encourage les égyptologues à chercher en Cyrénaïque
des antiquités égyptiennes. CAMPAGNE DE FOUILLES A APOLLONIA 261 UNE
Si Tolmeita est le port de Barcé, Apollonia est le port de Cyrène
dont les habitants indigènes se donnèrent au pharaon quand ils vou
lurent se défendre contre les Grecs. Après le désastre qui coûta son
trône à Apriès, Amasis qui était philhellène épousa une fille de
Bathos ii et le couple envoya des statues à Cyrène. Cependant jus
qu'à présent un seul objet égyptien a été trouvé dans ce site, c'est une
statuette du dieu Min, d'époque romaine, qui provient peut-être du
château des sables, lieu de culte du dieu de Coptos, à l'Ouest du
Delta.
I
Faisant une excursion à Apollonia, je remarquai d'assez nom
breux éclats de granit rosé d'Assouan qui traînaient sur le sol. Un
fragment profondément enfoncé me rappela la colonne de granit qui
affleurait le sol de Tanis et fit découvrir le temple d'Anta. Dans la
basilique restaurée par les Italiens se trouvaient quatre dalles de
granit " ornées de moulures qui pouvaient avoir été retaillées à
l'époque romaine dans un obélisque ou dans un naos. J'obtins donc
du Contrôleur des Antiquités l'autorisation d'entreprendre des
sondages à Apollonia. Cette année ont commencé les fouilles véri
tables auxquelles ont pris part la dessinatrice et la photographe de la
Mission de Tanis, un architecte M. Maignan et pendant le dernier
mois le professeur Chamoux, de Nancy.
La ville antique est comprise dans une enceinte rectangulaire dont
la mer forme le côté nord. Cette enceinte se termine à l'Ouest par
une tour ronde encore bien conservée. En montant sur le sommet,
par temps calme on aperçoit dans l'eau une seconde tour ronde, car
la mer ne cesse de dévorer le rivage et a englouti une partie de la
ville. A l'intérieur de l'enceinte se voient les vestiges de quatre
basiliques byzantines et d'un édifice corinthien. La basilique la plus
importante, celle qui a été restaurée, trop tôt je pense, est bâtie
sur un temple hellénistique dont un beau mur est encore apparent.
J'en ai repéré trois angles. Il sera possible de l'étudier dans une pro
chaine campagne, car le Service des Antiquités envisage d'enlever
cet été de gros blocs qui pendant la fouille de la basilique ont été
entassés par-dessus.
Hors de l'enceinte on tr

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