La nécropole gallo-romaine et barbare de La Font-du-Buis à Saze (Gard) - article ; n°1 ; vol.5, pg 117-144

Jacky Granier, Sylvain Gagnière

Description

Revue archéologique de Narbonnaise - Année 1972 - Volume 5 - Numéro 1 - Pages 117-144
28 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_ARCHEOLOGIQUE_DE_NARBONNAISE
• Publié le: 01 janvier 1972
• Nombre de lectures: 79
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

Sylvain Gagnière
Jacky Granier
La nécropole gallo-romaine et barbare de La Font-du-Buis à
Saze (Gard)
In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 5, 1972. pp. 117-144.
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Gagnière Sylvain, Granier Jacky. La nécropole gallo-romaine et barbare de La Font-du-Buis à Saze (Gard). In: Revue
archéologique de Narbonnaise, Tome 5, 1972. pp. 117-144.
doi : 10.3406/ran.1972.941
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1972_num_5_1_941LA NECROPOLE GALLO-ROMAINE ET BARBARE
DE LA FONT-DU-BUIS A SAZE (Gard)
de éboulis méridionale Saze, A huit de une pente kilomètres et petite orientale des carrière collines environ des s'ouvre anciens infracrétacées à l'Ouest étangs au bord d'Avignon de qui de Rochefort constituent, la route et à nationale et 3 kilomètres de en Pujaut ce point, n° 100, au (fig. la Nord-Est dans 1). bordure les
Au lieu-dit « La Font-du-Buis », ces collines forment un léger promontoire dont
la pente occidentale a été utilisée comme lieu de sépulture pendant plusieurs siècles.
A différentes époques, des tombes furent trouvées au cours des extractions
d'éboulis nécessitées par l'entretien de la route. Mais ce n'est qu'en septembre 1954
que de vastes travaux furent effectués en ce point par l'Entreprise Gallet de Rognonas
en vue de fournir aux Ponts-et-Chaussées des matériaux susceptibles de consolider
le substratum marneux de la nouvelle déviation de Saze, amorcée à deux kilomètres
environ à l'Ouest du gisement.
Les trois-quarts de la surface occupée par la nécropole furent alors préparés
au bulldozer afin d'enlever la couche superficielle non utilisable, tandis que de
puissantes pelles mécaniques attaquaient les éboulis proprement dits, causant parmi
les tombes des dégâts considérables (cf. fig. 2).
Lorsque l'un de nous se rendit sur les lieux, les premiers jours de septembre,
une partie du cimetière avait déjà été anéantie. Il nous fallut alors parlementer avec
l'entrepreneur afin que les travaux portassent principalement sur les parties de la
carrière qui ne contenaient pas de tombe. Cette faveur, accordée pendant deux ou
trois jours, nous fut ensuite retirée car l'exploitation s'épuisait peu à peu de ce côté,
alors que l'entreprise devait fournir aux Ponts-et-Chaussées d'énormes quantités
de matériaux.
Grâce à la constitution rapide d'une équipe de chercheurs bénévoles (1) qui
ne ménagèrent ni leur temps, ni leur peine, une vingtaine de tombes purent être
(1) Nous remercions tout spécialement Mlle Toselli, MM. Germand, Riboulet, Brunet-Debaines, Dori,
Ch. Martel, Axel de la Peine et enfin Jacques Gagnière qui a été le premier à nous signaler la découverte.
Nos remerciements vont également à M. J.-C. Ledoux, qui nous a aidés pour l'illustration de ce travail, ainsi
qu'à Me P. C. Vian qui a déterminé les monnaies recueillies au cours des fouilles. ■
118 S. GAGNIERE ET J. GRANIER
Fig. 1. — Plan de situation de la nécropole de Saze (d'après un relevé de M. Brunet-Debaines).
Y-'-'
Fig. 2. — La carrière de la « Font-du-Buis » (au sommet du front de taille, couche sombre ayant contenu les
sépultures à incinération). NÉCROPOLE GALLO-ROMAINE ET BARBARE DE LA FONT-DU-BUIS À SAZE 119
sauvées et fouillées avec méthode. Cette équipe reçut d'ailleurs l'autorisation officielle
de fouilles, de la part du regretté J. Jannoray, alors Directeur de la XIe Circonscrip
tion des Antiquités Historiques, qui, dès l'annonce de la découverte, s'était rendu
sur les lieux et nous avait donné toutes facilités (voir Bibliographie, n° 19).
Nos travaux, qui se sont poursuivis jusqu'à la mi-novembre 1954, ont permis
de dresser un plan partiel de la nécropole (fig. 3) et de rédiger un carnet de fouilles
détaillé. De nombreuses observations ont pu être effectuées et un important mobilier
archéologique fut récupéré et déposé au Museum Requien d'Avignon.
I. — DESCRIPTION DES SÉPULTURES FOUILLÉES.
N° 1. Caisson à section carrée, en iegulae, fouillé en notre absence par un professeur de
l'École Normale de Nimes. Ce tombeau contenait le squelette d'une femme d'une trentaine
d'années, un vase à liquide et une assiette qui furent emportés par les fouilleurs. Les poteries
auraient été récupérées ensuite par M. Costa, alors Conservateur du musée archéologique
de Nimes. Orientation Ouest-Est. Pas d'indications plus précises.
Type I de notre chronologie (1) - (fin du ive siècle).
N° 2. Caisson à section carrée, en iegulae, fouillé en partie par les ouvriers de l'entreprise
Callet, au début de septembre 1954. Contenait un petit vase à anse et une assiette. Orientation
Ouest-Est. Pas d'observations.
Type I (fin du ive siècle).
N° 3. Sépulture en pleine terre, avec deux dalles seulement placées de champ sur la
droite. Squelette couché sur le côté droit, l'avant-bras gauche replié sous le menton et le droit
sur l'abdomen. Crâne incomplet et brisé. Cette tombe contenait un couvercle en poterie gros
sière, placé à la base de l'humérus, ainsi qu'un clou en fer. Profondeur par rapport au niveau
du sol : 0,70 m.
Type II (fin du ive-début du ve siècle).
N° 4. Sépulture en pleine terre. Contenait les restes d'une femme adulte, réduits aux
membres inférieurs, à un humérus et à un fragment de crâne. Mobilier funéraire déposé sur
les pieds du squelette : une lagène fêlée et une assiette entière contenant des ossements de
poulet (fig. 11). Cette tombe renfermait également deux fragments de poterie placés entre les
fémurs, ainsi que deux clous en fer. Profondeur : 1 m. Orientation Ouest-Est.
Type II (fin ive-début ve siècle).
N° 5. Sépulture en pleine terre, mais probablement protégée par une couverture de
dalles en dos d'âne, effondrée et en partie détruite. Squelette d'enfant ; un bloc de calcaire
sur l'avant-bras gauche, un autre sur le tibia gauche. Bras droit allongé le long du corps ;
bras gauche ramené sur l'abdomen. Mobilier funéraire déposé à droite des pieds du squelette :
(1) Ces types sont ceux définis par l'un de nous : Cf. S. Gagnière : Les sépultures à inhumation du IIIe
au XIIIe siècle de noire ère dans la Basse Vallée du Rhône, Cah. Rhod., VII, 1960. Nouvelle, édition revue et
augmentée, idem, X, 1965, p. 53 à 110, 52 fig. Le type I est en usage de la 2e moitié du me siècle à la fin du
ive et même au début du ve siècle. 2eme zone détruite
par les travaux
d' exploitation
Plan drestc par Mr E.OORI - Avignon, la 20 12 1954
Fig. 3. — Plan de la nécropole (fouilles du 10 septembre au 15 novembre 1954). NÉCROPOLE GALLO-ROMAINE ET BARBARE DE LA FONT-DU-BUIS À SAZE 121
une bouteille à deux anses en poterie et une écuelle. Profondeur : 0,60 m. Orientation : S.O.-
N.E.
Type II (fin ive-début ve siècle).
N° 5 bis. Un peu au-dessus de la précédente et au S.E. : ossements de nouveau-né
avec débris de petit vase et une boucle en cuivre de petite taille, le tout remanié par les
terrassements.
N° 6 (fig. 4, à gauche). Sépulture en pleine terre, recouverte d'un large « placage »
de grandes dalles calcaires dont trois se sont effondrées sur la région du bassin. Contenait
le squelette très bien conservé d'une femme adulte dont les avant-bras étaient croisés sur la
poitrine. Pas de mobilier funéraire. Longueur totale du « placage » de couverture : 2,04 m.
Profondeur : 0,40 m. Orientation : S.O.-N.E.
Type V (Variante) (fin ve-vne siècle).
N° 7 (fig. 4, à droite). Tombe en tegulae, en forme de coffre à section quadrangulaire,
constitué par trois tuiles de chaque côté, plus un fragment pour amener le coffre à la longueur
voulue. Couverture et dallage de fond également formés de trois tegulae, plus un fragment
de 25 cm. La tombe est fermée à la tête et aux pieds par une tuile placée de champ. Longueur
du coffre : 1,82 m. Contenait le squelette d'une femme adulte dont le bras gauche était allongé
le long du corps et le bras droit, ramené sur le bassin. Pas de mobilier funéraire. Profondeur
(au-dessus du couvercle) : 0,30 m. Dimension des tui