Réflexions sur l abandon de l agglomération hellénistique de Saint-Blaise (Saint-Mitre-les-Remparts, B.-du-Rh.) - article ; n°1 ; vol.17, pg 53-70
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Réflexions sur l'abandon de l'agglomération hellénistique de Saint-Blaise (Saint-Mitre-les-Remparts, B.-du-Rh.) - article ; n°1 ; vol.17, pg 53-70

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Description

Revue archéologique de Narbonnaise - Année 1984 - Volume 17 - Numéro 1 - Pages 53-70
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1984
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Patrice Arcelin
Anne Cayot
Réflexions sur l'abandon de l'agglomération hellénistique de
Saint-Blaise (Saint-Mitre-les-Remparts, B.-du-Rh.)
In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 17, 1984. pp. 53-70.
Citer ce document / Cite this document :
Arcelin Patrice, Cayot Anne. Réflexions sur l'abandon de l'agglomération hellénistique de Saint-Blaise (Saint-Mitre-les-
Remparts, B.-du-Rh.). In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 17, 1984. pp. 53-70.
doi : 10.3406/ran.1984.1244
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1984_num_17_1_1244RÉFLEXIONS SUR L'ABANDON
DE L'AGGLOMÉRATION HELLÉNISTIQUE
DE SAINT-BLAISE
(Saint-Mitre-les-Remparts, B.-du-Rh.)
1. - L'AVANCEMENT DES RECHERCHES
Les vestiges archéologiques de Saint-Biaise, comme ceux de Glanwn d'ailleurs, apparaissent
exceptionnels dans le Midi de la Gaule durant les iret icr s. av. n. è. Depuis une quarantaine d'années,
ces deux agglomérations antiques ont fourni matière à de nombreuses réflexions architecturales ou
historiques, plus ou moins heureuses, portant sur le rôle ou l'action de Marseille (et du monde
méditerranéen en général) dans la basse vallée du Rhône. Plusieurs ouvrages et articles de synthèse
parus ces dernières années accordent toujours une place particulière aux résultats de ces fouilles (1).
Cependant, et pour des raisons qu'il n'y a pas lieu de développer ici, ces deux recherches de terrain
n'ont pas abouti aux publications d'ensemble scientifiquement satisfaisantes que l'on aurait été en
droit d'attendre. Des analyses stratigraphiques presque inexistantes, dues à des fouilles hâtives, n'ont
pas incité ou permis jusqu'à ces dernières années, les études concomitantes des structures bâties et
des mobiliers.
Le site de Saint-Biaise, fouillé de 1935 à 1969 par Henri Rolland, puis sondé depuis 1974 par
B. Bouloumié et Ch. Arcelin-Pradelle, se révèle fondamental pour la recherche dans le Midi en raison
de ses relations précoces (dès la fin du vir s.) avec les courants commerciaux et culturels
méditerranéens. Outre les travaux bien connus d'H. Rolland (2), des études céramologiques plus
récentes et des analyses de sondages ont apporté des précisions sur les débuts de l'occupation
massive de cet habitat perché et sur sa signification dans le contexte régional (3).
(1) Pour ces dix dernières années, on se reportera aux travaux de P.-A. Février (The origin and growth of the cities of southern Gaul
to the third century A.D., dans The Journal of Rom. St., LXIII, 1973, p. 1-28 et pi. I à IV; L'habitat dans la Gaule méridionale (me-r s.
av. n. è.) d'après les recherches récentes, dans Cah. Lig. Préh. et Archéol, 24, 1975, p. 7-25), de M. Clavel-Lévêque (Marseille grecque. La
dynamique d'un impérialisme marchand, éd. Laffitte, Marseille, 1977, 209 p.), de Chr. Goudineau (dans Histoire de la France urbaine, sous
la direction de G. Duby, éd. du Seuil, Paris, 1980, principalement p. 143-193) et plus récemment de P. Arcelin (Evolution des rapports
sociaux dans la basse vallée du Rhône aux IIe et Ier s. av. n. è., Actes de la Table-Ronde de Besançon sur « Archéologie et rapports sociaux
en Gaule», 1982, Ann. lin. univ. Besançon, 290, 1984, p. 185-218).
(2) H. Rolland a publié l'essentiel de ses observations et de ses points de vue dans deux suppléments à la revue Gallia (Fouilles
de Saint-Biaise, B.-du-Rh., suppl. III, 1951, 287 p.; suppl. VII, 1956, 89 p.). Ultérieurement, à la suite des fouilles conduites par J. et Y. Rigoir
entre 1958 et 1961 près de la Maison des Jarres, H. Rolland a précisé les grandes phases du site, accompagnées de ses nouvelles observations,
en deux articles (La stratigraphie de Saint-Biaise, dans C. R.A.I. , 1963, p. 81-89; Chronologie de Saint-Biaise, dans Prov. Hist., XIV, 1964,
p. 7-15).
(3) Ainsi les études de P. Arcelin sur les céramiques non tournées de la fin du vnc et du vic s. (La céramique indigène modelée de
Saint-Biaise, Saint-Mitre-les-Remparts, B.-du-Rh. Niveaux protohistoriques VII et VI, Publ. Univ. Lettres et Se. Hum. d'Aix-en-Provence,
éd. Ophrys, Paris, 1971, 101 p., 78 pi.), de Ch. Arcelin-Pradelle sur les céramiques tournées grises monochromes (dans La céramique grise
monochrome en Provence, suppl. 10 à la R.A.N., 1984, 224 p., 73 fig.) et de B. Bouloumié sur les importations étrusques (Les amphores
étrusques de Saint-Biaise, Fouilles H. Rolland, dans R.A.N., IX, 1976, p. 23-43; Essai de classification du bucchero trouvé à Saint-Biaise,
dans Actes Table-Ronde sur « Le Bucchero nero étrusque et sa diffusion en Gaule méridionale » (Aix-en-Provence, 1975), Latomus, 160,
1979, p. 1 1 1-123). On se reportera également à trois études récentes, deux de B. Bouloumié (Recherches stratigraphiques sur l'oppidum de
Saint-Biaise, B.-du-Rh., hors série n° 15 de Sites, 1982, 195 p.; Saint-Biaise et Marseille au VIe s. av. J.-C. L'hypothèse étrusque, dans Latomus,
XLI, 1982, p. 74-91), l'autre de P. Arcelin, Ch. Pradelle, J. et Y. Rigoir (Note sur des structures primitives de l'habitat protohistorique de
Saint-Biaise (Saint-Mitre-les-Remparts, B.-du-Rh.), dans D.A.M., 6, 1983, p. 138-143). P. ARCELIN, A. CAYOT 54
Les dernières restructurations du site à l'époque hellénistique, et en particulier le rempart connu
depuis 1937, sont à l'origine de la célébrité de cet oppidum (4). Mais à l'exception de publications
générales et confuses de l'urbanisme, et des descriptions désormais quelque peu vieillies de la
fortification, les données archéologiques sur cette période sont demeurées peu nombreuses jusqu'à
ces dernières années : pas de précisions stratigraphiques (5), une absence quasi-totale d'analyses
poussées du mobilier, de la technologie et de l'architecture des bâtiments dégagés (6). Ce manque
d'indications chronologiques pour les différentes étapes de la structuration de l'habitat protohisto
rique récent, pour la mise en place de la fortification en grand appareil de type hellénique, comme
d'ailleurs pour le moment de l'abandon du site à l'époque préromaine, a favorisé des interprétations
historiques parfois radicalement divergentes selon les avis émis par leurs auteurs (7).
L'interprétation historique d'une vision correcte des étapes de transformation dans un habitat
comme Saint-Biaise serait pourtant déterminante pour une meilleure compréhension des processus
évolutifs des sociétés indigènes dans la basse vallée du Rhône entre le iir et le r s. av. n. è. Un
sondage récemment publié apporte des renseignements sur la succession des phases de l'habitat (8).
Plusieurs articles viennent d'analyser les modes de construction de la fortification et ont tenté de
préciser la date de son édification (9). Cependant aucune de ces recherches n'a eu le bonheur de
fournir d'indices chronologiques très précis.
Ce sont deux analyses céramologiques achevées l'une en 1979, l'autre en 1983 et effectuées à
partir de l'intégralité des données fournies par les fouilles de H. Rolland, qui nous permettent
désormais de mieux cerner le moment de l'abandon de cette agglomération. Nous essayerons aussi
de situer dans le temps l'ultime structuration de l'habitat et l'élévation de la fortification de type
hellénique.
2. - LA FIN DE L'OCCUPATION PROTOHISTORIQUE
L'habitat antique de Saint-Biaise est implanté sur un plateau surélevé d'environ 50 m au-dessus
des étangs qui l'entourent au Nord-Est et à l'Ouest. Durant l'Age du Fer, des fortifications (au moins
deux) ont barré cet éperon (depuis le vr s. très certainement) selon une ligne nord-est/sud-ouest
(fig. 1). Le site est massivement occupé dès la seconde moitié du vir s. av. n. è. : une architecture
(4) Les fouilles ont débuté par le dégagement de la fortification. H. Rolland, Fouilles de Saint-Biaise (B.-du-Rh.), dans R.E.A.,
XXXIX, 1937, p. 111-124.
(5) Le « niveau III » de H. Rolland recouvre en fait une occupation de plus de deux siècles (fin ive-milieu 1er s.) ! {La stratigraphie...,
I.e., p. 82-84).
(6) Les publications d'H. Rolland se sont relativement désintéressées des importations méditerranéennes récentes (vernis noir
italiques, amphores) et totalement des productions régionales tournées ou non. Le fouilleur n'a jamais publié non plus de plan des
structures bâties, niveau par nivea

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