Antoine-François de Fourcroy (1755-1809), promoteur de la loi de Germinal an XI - article ; n°339 ; vol.91, pg 377-394
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Antoine-François de Fourcroy (1755-1809), promoteur de la loi de Germinal an XI - article ; n°339 ; vol.91, pg 377-394

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Revue d'histoire de la pharmacie - Année 2003 - Volume 91 - Numéro 339 - Pages 377-394
Antoine-François de Fourcroy (1755-1809), promoter of Germinal an XI law.
As introduction the regulations of Pharmacy from the College of Pharmacie creation to Germinal an XI law are briefly reminded. Antoine-François de Fourcroy promoter of this law is concerned by this paper. After his biography presentation, his more important researches are analysed, equally his education and books which strongly contribute to propagate the modern chemistry. Politician from Revolution to Empire Fourcroy has played an important part to the great Education reforms, particularly in Medicine and Pharmacy.
Le régime de la pharmacie, de la création du Collège de pharmacie à la loi de Germinal an XI, est tout d'abord brièvement rappelé. Le promoteur de cette loi, Antoine-François de Fourcroy fait l'objet de cette étude. Après la présentation d'éléments bibliographiques, ses travaux de chimie sont analysés, ainsi que l'apport fondamental de son enseignement et de ses ouvrages à la propagation de la chimie moderne. Enfin, de son rôle politique, de la Révolution à l'Empire, il ressort que Fourcroy a pris une part importante aux grandes réformes de l'éducation, de la médecine et de la pharmacie, en particulier.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2003
Nombre de lectures 26
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Claude Viel
Antoine-François de Fourcroy (1755-1809), promoteur de la loi
de Germinal an XI
In: Revue d'histoire de la pharmacie, 91e année, N. 339, 2003. pp. 377-394.
Abstract
Antoine-François de Fourcroy (1755-1809), promoter of Germinal an XI law.
As introduction the regulations of Pharmacy from the College of Pharmacie creation to Germinal an XI law are briefly reminded.
Antoine-François de Fourcroy promoter of this law is concerned by this paper. After his biography presentation, his more
important researches are analysed, equally his education and books which strongly contribute to propagate the modern
chemistry. Politician from Revolution to Empire Fourcroy has played an important part to the great Education reforms, particularly
in Medicine and Pharmacy.
Résumé
Le régime de la pharmacie, de la création du Collège de pharmacie à la loi de Germinal an XI, est tout d'abord brièvement
rappelé. Le promoteur de cette loi, Antoine-François de Fourcroy fait l'objet de cette étude. Après la présentation d'éléments
bibliographiques, ses travaux de chimie sont analysés, ainsi que l'apport fondamental de son enseignement et de ses ouvrages à
la propagation de la chimie moderne. Enfin, de son rôle politique, de la Révolution à l'Empire, il ressort que Fourcroy a pris une
part importante aux grandes réformes de l'éducation, de la médecine et de la pharmacie, en particulier.
Citer ce document / Cite this document :
Viel Claude. Antoine-François de Fourcroy (1755-1809), promoteur de la loi de Germinal an XI. In: Revue d'histoire de la
pharmacie, 91e année, N. 339, 2003. pp. 377-394.
doi : 10.3406/pharm.2003.6295
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pharm_0035-2349_2003_num_91_339_6295377
Antoine-François de
Fourcroy
(1755-1809), promoteur *
de la loi de Germinal an XI
par Claude Viel*
Du Collège de pharmacie à la loi de Germinal an XI
Afin de mettre un terme aux débats orageux qui opposaient les maîtres apo
thicaires de Paris, les apothicaires privilégiés, les médecins et les épiciers,
Louis XVI procéda le 25 avril 1777 à une Déclaration par laquelle il réunissait
au sein d'un Collège l'ensemble des apothicaires en une même corporation,
celle des « Maîtres en pharmacie ». C'était là la reconnaissance de la valeur et
de l'importance de la * 2.
Cette Déclaration a été à l'origine de l'organisation moderne de la pharmac
ie : elle affranchissait celle-ci de la tutelle des médecins, séparait les apothi
caires des épiciers, leur donnait le monopole de fabrication et de vente des
médicaments, créait un enseignement officiel public pour l'instruction des
élèves, tout en autorisant les Maîtres en pharmacie à donner comme auparavant
des cours et des démonstrations dans leurs laboratoires particuliers.
Ce n'est toutefois que le 10 février 1780 que les statuts du Collège de phar
macie furent promulgués 2 et le 30 juin, le Collège de pharmacie fut installé
solennellement dans l'établissement de la rue de l'Arbalète fondé par Nicolas
Houël deux siècles auparavant 2> 3.
N'ayant plus à redouter l'hostilité et l'opposition de la Faculté de médecine,
les apothicaires s'empressèrent d'établir deux cours gratuits, l'un de botanique,
an XI. Communication donnée le 5 avril 2003, séance de commémoration du bicentenaire de la loi de Germinal
* 77 avenue de la Tranchée, 37 100 Tours
REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE, LI, N° 339, 3e TRIM. 2003, 377-394. 378 REVUE D'HISTOIRE DE LA PHARMACIE
l'autre de chimie, doublés de démonstrations, dans leur laboratoire et jardin
des plantes médicinales de la rue de l'Arbalète 4.
Dix années après, c'est la Révolution. La tourmente révolutionnaire supprime
toutes les corporations et jurandes. Les décrets de mars 1791 sur la liberté des
professions permettaient à toute personne qui le souhaitait d'exercer telle pro
fession ou tel métier qui lui convenait, à condition de payer une patente.
L'exercice de la pharmacie devint donc libre. Toutefois, devant la prolifération
des remèdes secrets, tant à Paris qu'en Province, l'Assemblée constituante déci
da par décret en date du 17 avril de faire une exception pour la pharmacie en st
ipulant que seules la préparation et la vente de médicaments ne pourront être pra
tiquées que par ceux qui ont été reçus pour l'exercice de la profession, en atten
dant que l'Assemblée nationale ait définitivement statué à cet égard 5< 6. Le rég
ime antérieur a donc été maintenu, bien que le 28 janvier 1792, les apothicaires
parisiens aient demandé la suppression du Collège de pharmacie « dont la
conservation momentanée est inconciliable avec les principes de la Constitution
Française » à laquelle ils avaient fait serment de fidélité 5. Le Collège maintient
par suite une certaine activité et les cours théoriques continuent 5.
Fourcroy, dans le rapport qu'il fît à la Convention en frimaire an III (1795) sur
l'établissement des Écoles de santé, rend un hommage appuyé au Collège de
pharmacie : « Cette profession [la pharmacie] a d'ailleurs à Paris une école tou
jours ouverte et qui, depuis longtemps, est plus complète que celles qui étaient
destinées à la médecine et à la chirurgie. La botanique usuelle, l'histoire naturell
e des drogues, la chimie pharmaceutique, et la pharmacie proprement dite y sont
enseignées avec toute l'étendue et tout le soin convenable à cette étude. »
« L'élève en pharmacie joint à ces leçons la pratique dans les laboratoires
des pharmaciens, chez lesquels il demeure et dont il partage les travaux. Il ne
lui manque rien de ce qui est nécessaire pour le former.
Très peu de changements sont nécessaires pour rendre l'instruction pharmac
eutique plus complète, et le Comité d'Instruction Publique s'en occupera avec
la célérité que le bien public exige » 7.
Le Collège de pharmacie survécut jusqu'en 1796. Toutefois, profitant du
droit que tous les citoyens avaient pour créer des Sociétés libres dont le but
était de concourir au progrès des sciences, lettres et arts, les apothicaires pari
siens se constituaient le 30 ventôse an IV (20 mars 1796) en « Société libre »
qui continua de fait l'uvre du Collège de pharmacie en créant une « École
gratuite de pharmacie » qui fut officiellement reconnue par un arrêté du
Directoire en date du 15 messidor an VII (3 juillet 1799) 8. L'École occupait
les locaux de la rue de l'Arbalète et si les cours du Collège de pharmacie
avaient été dispensés pendant seize ans, ceux de l'École eurent une durée plus
brève puisque l'État, par la loi du 21 germinal an XI (11 avril 1803), dont l'ini
tiative revient principalement à Fourcroy 9' 10, réorganisera la profession phar- DE FOURCROY 379 ANTOINE-FRANÇOIS
maceutique et s'occupera lui-même de l'enseignement, créant trois Écoles, à
Paris, Montpellier et Strasbourg 1113.
Les pharmaciens, pour la plupart, furent donc dépossédés de leur droit d'en
seignement.
La Société libre se consacra alors exclusivement au développement des
sciences, se transformant le 15 thermidor an XI (3 août 1803) en « Société de phar
macie de Paris », ancêtre de l'actuelle Académie nationale de pharmacie 8.
Fourcroy lui-même avait été élu associé libre de la Société le 11 vendémiaire an V
(2 octobre 1796), puis membre résidant le 15 frimaire an V (5 décembre 1796) 10.
Il prit une part active à l'édition du Journal de la Société des pharmaciens de
Paris, devenu Journal de pharmacie, et qui était en quelque sorte le supplément
pharmaceutique des Annales de chimie dont il était un des rédacteurs.
Mais qui était Antoine-François de Fourcroy, promoteur de la loi de
Germinal an XI ?
Éléments de biographie
Antoine-François, fils de Jean-Michel de Fourcroy, apothicaire du duc
d'Orléans, et de Jeanne Laugier, descendait d'une famille originaire du
Boulonnais très anciennement implantée dans la capitale 10. Plusieurs de ses
membres s'étaient distingués au barreau et dans l'armée, ainsi Charles René de
Fourcroy de Ramécourt, écuyer et maréchal de camp qui s

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