Arcantodan, en gaulois, est un nom. commun, et, suivant toute apparence, le titre d un magistrat monétaire - article ; n°1 ; vol.6, pg 14-24
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Arcantodan, en gaulois, est un nom. commun, et, suivant toute apparence, le titre d'un magistrat monétaire - article ; n°1 ; vol.6, pg 14-24

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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1886 - Volume 6 - Numéro 1 - Pages 14-24
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1886
Nombre de lectures 18
Langue Français

Extrait

Charles Robert
Arcantodan, en gaulois, est un nom. commun, et, suivant toute
apparence, le titre d'un magistrat monétaire
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 6, 1886. pp. 14-24.
Citer ce document / Cite this document :
Robert Charles. Arcantodan, en gaulois, est un nom. commun, et, suivant toute apparence, le titre d'un magistrat monétaire. In:
Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 6, 1886. pp. 14-24.
doi : 10.3406/mefr.1886.6465
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1886_num_6_1_6465ARCANTODAN
EN GAULOIS, EST UN NOM COMMUN, ET, SUIVANT TOUTE APPARENCE,
LE TITRE D'UN MAGISTRAT MONÉTAIRE
Considérations numismatiques par M. P. Charles Robert.
Je vais passer en revue trois groupes de monnaies gauloises
appartenant, le premier aux Mêlai ou aux Senones, le second
aux Mediomatrici et le troisième aux Lixovii. Les deux pre
miers groupes me serviront à faire voir que le mot Arcantodan
était un nom commun ; le troisième me permettra d'aller plus
loin et d'établir, avec certaines probabilités, que ce nom com
mun était le titre d'un magistrat monétaire.
1er Groupe.
N.° 1. ROVECA ARCANTODAN; dans le champ, une
tête casquée tournée à gauche.
R' Griffon galopant à droite.
Ma collection, bronze, exemplaire mal conservé qui ne figure
pas sur la planche.
De Saulcy possédait deux spécimens de cette rare monnaie,
découverts à Meaux (1).
M. Hucher a publié (2) une monnaie sur laquelle on ne voit
que le mot ARCANTODAN, mais le coin n'ayant pas porté
sur le milieu du flan, il est possible que le nom ROVECA
ait disparu.
(1) Rev. num. 1860, p. 353.
(2) Art gaulois, t. 1, p. 38, pi. 48, fig. 1. ABCANTODAN 15
N.° 2. ROVECA en légende horizontale; au dessus, un grif
fon au galop.
E/ [ARCjANTODAN écrit devant une tête à gauche.
Cabinet de France (1), bronze, pi. I fig. 7.
Cette pièce diffère de la précédente en ce que le griffon du
revers passe au droit avec la première partie de la légende qui
se termine, de l'autre côté, autour de la tête devenue type de re
vers. Ces inversions sont très fréquentes dans la numismatique
gauloise.
N.° 3. RI . Ο . Ο .... en légende; au centre, un griffon
courant à droite.
Tj! ARKANiM- écrit devant le visage d'une tête tournée à
droite.
Ancienne collection de Saulcy, argent.
Cette pièce sur laquelle son possesseur proposait dubitative
ment de lire AVLERICO, et qu'il attribuait par conséquent
aux Aulerques (2), devait porter simplement un nom d'homme,
peut être ROVECA.
2° Groupe.
N.° 1. [A]MBACTV[S] ARC(antodan) ; au centre, la tête
d'Auguste tournée à droite.
Tf! Taureau tourné à droite.
Cabinet de France (3) ; bronze, pi. I fig. 8.
N.° 2. AMBACT[VSj ARC ; au centre, la tête d'Au
guste tournée à droite.
ïp Lion courant à gauche.
(1) Catal., n° 7684.
(2) Rev. num., I860, p. 353.
(3) Catal., n° 8985. ARCANTODAN 16
Cabinet de France (1); bronze, pi. I fig. 9.
Une variété du n° 1, sur laquelle le mot AMBACTVS, qui
devait se trouver devant le visage d'Auguste, a disparu par l'ac
tion du frai, porte, derrière la tête, ARG au lieu de ARC. Cette
orthographe a fait admettre à tort par un habile numismate que
les monnaies gauloises d'Auguste décrites ci-dessus étaient frap
pées à Strasbourg, Argentoratum (2) ; on sait que le G et le C
permutaient souvent. Constatons en passant que le mot Arean-
todan se présente parfois abrégé, ce qui convient mieux à un
nom commun qu'à un nom propre.
Les pièces qui portent AMBACTVS avaient été considérées,
par plusieurs numismates, comme rappelant un allié du peuple
romain ; mais le mot Ambactus est ici, non un qualificatif, mais
un nom gaulois qu'on retrouve plus tard dans diverses inscriptions
gallo-romaines, ainsi que je l'ai fait remarquer en 1880 (3).
M. Changarnier possède une monnaie de bronze, mal conser
vée, présentant , d'un côté, un cheval autour duquel il lit ...
PKANTI ... et, de l'autre, une tête devant laquelle il y a eu
peut-être une inscription, aujourd'hui effacée ; il propose de r
econnaître dans le mot de la première face, un Ρ grec au lieu
d'un Ρ latin, ce qui lui donnerait des éléments à rapprocher de
ceux du mot ARCANTODAN. Cette restitution de la légende
d'une pièce mal conservée ne me parait pas complètement justifiée.
Les exemples qui précèdent établissent, comme je l'ai annoncé
en commençant, qu'Arcantodan est un nom commun. En effet,
bien que nous soyons loin de connaître toutes les monnaies gau
loises qui ont existé, nous avons déjà rencontré ce mot chez les
(1) Mem n° 8987.
(2) Bretagne, Monnaies gauloises inédites de Strasbourg, brocli. in-8r
Nancy 1882.
(3) Description raisonnée de la collection de M. P. Charles Robert,
p. 72. ARCANTODAN 17
Meldi ou les Senones et chez les Mediomatrici ; en outre les
monnaies, qui le portent, ne sont pas toutes de la même époque,
car les spécimens où Hoveca met son nom sans le faire suivre
a'Arcantodan, sont non seulement de bronze et d'argent , mais
d'or, et l'on sait que l'or, privilège de l'imperium, était interdit
par Rome à tous les peuples qu'elle avait vaincus ; si des espè
ces gauloises d'or ont été frappées après César, c'est dans l'Ile
de Bretagne et dans quelques contrées rhénanes du nord, qui
n'étaient pas encore soumises, mais non chez les Meldi ou les
Senones. Au contraire , le deuxième groupe , celui qui appart
ient aux Mediomatrici et qui montre Ambactus, qualifié d'Ar-
cantodan, porte la tête d'Auguste, et fait partie des menues espèces
de bronze ou de potin dont les Romains tolérèrent la fabrica
tion, soit seulement jusqu'au conventus qui eut lieu à Narbonne,
pour l'organisation définitive des trois Gaules, l'an 27 avant l'ère
chrétienne, soit jusqu'à la fin du principat d'Auguste ou même
sons ses premiers successeurs. Les peuples qui jouirent de ces
immunités étaient ceux qui avaient bien mérité de Mo nie et qui
avaient obtenu le titre de fédérés, d'alliés, ou môme celui de libres
que leur donne encore Pline.
Dans l'hypothèse de M. Changarnier, le mot Arcantodan au
rait figuré seul sur une monnaie gauloise, mais le fait n'est pas
certain, et il ne faudrait pas en conclure que ce mot ne fût
pas un nom commun, un titre. On sait, en effet, que, dans l'an
tiquité, le personnage chargé de signer les monnaies, comme en
ayant la direction, l'exécution ou le contrôle, y mettait parfois
sa qualité, sans la faire précéder de son nom (1).
(lj Cf. Lenormanf, La monnaie dans V antiquité, t. III, p. 61 ; L. Milli
er, Ν tun. de l'ancienne Afrique, t. II, p. 3, nis 1 et 2, pi. 10.
MÉLANGES D ARCH. ET D HIST. VI ANNEE ARCANTODAN 18
Qzne Groupe.
Les monnaies lixoviennes qui portent le mot Arcantodan sont
du plus grand intérêt. Elles ont été frappées, soit à la fin de
l'autonomie gauloise, soit dans les premiers temps de la domi
nation romaine, alors que les magistrats des cités en république
fonctionnaient encore sous leurs anciens titres.
Ces monnaies, d'un type unique, au droit et au revers, mais
variant quant aux légendes, portent presque toutes SEMISSOS
PVBLICOS LIXOVIO[S], ce qui n'est autre que le latin semis-
sis publiais lixovius, accommodé aux désinences gauloises. Les
monnaies lixoviennes sont donc des semisses dont la valeur est men
tionnée en toutes lettres, tandis qu'à Rome, elle était indiquée
seulement par l'initiale S (1). Remarquons que, sous la Répub
lique , c'était justement cette subdivision de l'as dont Rome
permettait la fabrication à ses alliés (2). Si le poids assez faible
des semisses lixoviens n'en fait pas la moitié de l'as romain, c'est
que le cuivre ne se taillait pas exactement comme les métaux
précieux. En outre les Gaulois, lorsqu'ils fabriquaient des monn
aies à la romaine, leur donnaient généralement un poids infé
rieur à celui des modèles ; on peut citer , comme exemple , les
pièces d'argent frappées entre le Rhône, les Alpes, la Durance
et Lyon, au type des Dioscures, qui ont l'apparence de deniers
romains et n'atteignent, comme l'a c

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