Aspects de la compréhension auditive du langage après lésion cérébrale - article ; n°25 ; vol.7, pg 37-51
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Aspects de la compréhension auditive du langage après lésion cérébrale - article ; n°25 ; vol.7, pg 37-51

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Description

Langages - Année 1972 - Volume 7 - Numéro 25 - Pages 37-51
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Martin L. Albert
Aspects de la compréhension auditive du langage après lésion
cérébrale
In: Langages, 7e année, n°25, 1972. pp. 37-51.
Citer ce document / Cite this document :
Albert Martin L. Aspects de la compréhension auditive du langage après lésion cérébrale. In: Langages, 7e année, n°25, 1972.
pp. 37-51.
doi : 10.3406/lgge.1972.2055
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_1972_num_7_25_2055MARTIN L. ALBERT
Boston
ASPECTS DE LA COMPRÉHENSION AUDITIVE
DU LANGAGE APRÈS LÉSION CÉRÉBRALE
1. Introduction. Depuis les premières descriptions scientifiques de
Г aphasie comportant des troubles de la compréhension par Bastian (1869),
par Schmidt (1871) et par Wernicke (1874), toutes les recherches cliniques
et fondamentales sur la compréhension auditive ont été caractérisées par
les contradictions qui s'y manifestent. Ainsi, en dépit de preuves récentes
sur la variabilité de la perception d'un stimulus acoustique simple (Stud-
dert Kennedy et coll. 1970) ou des différents types de sons complexes
(Vignolo, 1969) ou encore de la compréhension du langage (Goodglass
et coll. 1970; Albert et coll., 1970), il y a encore des spécialistes de la
question qui pensent que la auditive est un phénomène
unitaire (Bay, 1970). Le but de l'étude que nous présentons est de rechercher
les raisons qui sont à la base de telles contradictions et d'apporter quelques
éléments susceptibles d'éclairer la nature de la compréhension auditive
du langage.
2. Historique. A l'exception de l'aphasie sensorielle, toutes les formes
cliniques d'aphasies ont été décrites avant 1800 (Benton, 1964). En 1770,
on avait déjà fait brièvement mention d'un trouble de la compréhension
du langage (Gesner, 1770); et en 1843, Lord at, en décrivant sa propre
aphasie, signala qu'il éprouvait des difficultés à comprendre les sons parlés.
Toutefois, il fallut attendre 1869 pour que l'aphasie sensorielle soit isolée
en un syndrome spécifique, et qu'une tentative d'explication en
soit donnée (Bastian, 1869), tentative reprise peu après par Schmidt
(1871). Ce fut la publication de la célèbre monographie de Wernicke
en 1874 qui constitua le syndrome comme entité digne d'une étude rigou
reuse.
Les affirmations majeures de Wernicke étaient les suivantes : les
connexions anatomiques entre diverses régions du cerveau permettent
certains types d'associations à partir desquelles différentes fonctions intel
lectuelles sont construites. Les régions motrices et les patterns de mémoire
qui leur associés sont localisés dans les lobes frontaux. Les régions
sensorielles auditives et les patterns de mémoire qui leur sont associés,
sont localisés dans les lobes temporaux (premier gyrus temporal). Les
connexions entre ces deux régions constituent les associations nécessaires
qui permettent de relier le son perçu au mot prononcé. Wernicke décrivit 38
encore différents types de troubles de la réception provoqués par des lésions
cérébrales : « surdité corticale », due à des lésions bilatérales des voies
auditives qui laissent Tx intact; « aphasie sensorielle », due à des lésions
de la partie postérieure et supérieure du gyrus temporal; enfin, il fit l'hypo
thèse, sans toutefois pouvoir en présenter un cas, de l'« aphasie de conduct
ion », due à des lésions des connexions entre les aires des patterns de
mémoire auditive et celles des patterns de mémoire de l'aspect moteur du
langage.
Bastian (1869, 1898) fut l'un des premiers et des plus influents « di
agram-makers » très tôt méprisés. Selon son point de vue, les désordres du
langage pouvaient être considérés comme le résultat des atteintes des centres
anatomiques spécifiques et localisés, ou comme des ruptures survenant
sur les voies reliant ces centres. Il décrivit et s'efforça de localiser anatomi-
quement un centre visuel et un centre auditif pour les mots, et des centres
pour le contrôle de la main et de la langue. En 1885, Lichtheim, en se fon
dant sur son propre schéma, postula l'existence du trouble appelé « surdité
verbale pure », et cette hypothèse fut vérifiée en 1898 par la description
clinique d'un tel cas faite par Liepmann. En 1897, Bramwell rapporta
un cas de « surdité pour le sens des mots ». Ainsi, vers 1900 la majorité
des variétés cliniques d'aphasies sensorielles avait été supposée, décrite,
reconnue et mise en relation avec les données pathologiques. On vit se
multiplier les « diagram -makers » et grandir la prépondérance des localisa-
tionnistes.
Avant la fin du siècle, une réaction contre l'approche classique commença
à se manifester. Freud (1891) critiqua les « diagram-makers », estimant
que la base anatomique du langage consistait en une aire continue de l'hémis
phère cérébral gauche qui relie les aires corticales auditives et visuelles
avec le cortex moteur. H. Jackson, pendant la période allant de 1890
à 1900 soutint à partir d'une position « holistique » (du grec holos, tout),
que le système nerveux présentait une hiérarchie de niveaux fonctionnels.
Des troubles d'une fonction, correspondant au niveau le plus hautement
organisé, et entraînant une désinhibition des niveaux inférieurs, sont ainsi
responsables de la libération de fonctions automatiques telles que le langage
automatique dans l'aphasie. C'est Pierre Marie, toutefois, qui amena
la lutte contre les localisationnistes à son extrême (1906). Il nia l'existence
de l'aphasie telle qu'elle avait été décrite et définie par Broga. Pour Marie,
trois facteurs essentiels prédominaient : tout cas d'aphasie vraie devait
présenter un trouble de la compréhension du langage parlé; toute lésion
produisant une aphasie impliquait l'atteinte de l'aire de Wernicke; à l'aphas
ie était associée une diminution de la capacité intellectuelle générale.
En essayant de mettre de l'ordre dans ce qu'il appelait un chaos, H. Head
(1929) introduisit sa propre approche du problème. Selon cet auteur, des
examens psychologiques détaillés, présentant divers degrés de difficultés,
pratiqués de façon systématique, pouvaient rendre la situation plus nette.
Il évita de faire des schémas, refusa d'établir des corrélations anatomo-
psychologiques précises et s'appliqua à l'étude de l'interaction dynamique
de tout le cerveau dans ses activités de « formulation et d'expression symb
oliques». C'est avec les contributions de Goldstein (1926) que semble avoir
disparu l'influence localisationniste au moins pour la grande majorité de
ceux qui avaient soutenu de telles positions. insista sur la variab
ilité des symptômes, réfuta la valeur absolue des localisations anatomiques
en tant qu'explications de l'activité psychologique. Il mit essentiellement
l'accent sur le fait que, dans l'interprétation d'un dysfonctionnement
cortical supérieur, on devait même, en présence d'une symptomatologie
paraissant isolée et spécifique, tenir compte du fonctionnement du 39
cerveau dans sa totalité. Ces conclusions se sont trouvées renforcées par
les études psychophysiologiques de Lashley (1929) qui démontra l'équipo-
tentialité de la capacité du cerveau.
Cependant, d'autres auteurs, et parmi eux notamment Henschen
(1925) et Kleist (1916), non seulement maintenaient leur position localisa-
tionniste, mais encore ils la poussèrent jusqu'à l'excès, au point d'affirmer
que des aires anatomiques composées de quelques cellules pouvaient être
associées à des activités psychologiques spécifiques. Kleist décrivit quatre
types d'aphasies sensorielles : surdité pour les sons des mots, surdité pour
les mots, surdité pour les noms et surdité pour les phrases; chaque type
étant relié avec des centres anatomiques particuliers.
La période moderne qui suivit fut d'abord marquée par des progrès
dans les techniques neuro-anatomiques et neuro-physiologiques, ainsi que
par l'utilisation du traitement statistique des populations de malades.
En 1935, Weisenburg et McBride soumirent 234 malades avec lésions
cérébrales 

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