Basilique et reliquaire d Henchir-Tarlist (Algérie) - article ; n°1 ; vol.55, pg 224-258
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1938 - Volume 55 - Numéro 1 - Pages 224-258
35 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1938
Nombre de lectures 32
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Michel Labrousse
Basilique et reliquaire d'Henchir-Tarlist (Algérie)
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 55, 1938. pp. 224-258.
Citer ce document / Cite this document :
Labrousse Michel. Basilique et reliquaire d'Henchir-Tarlist (Algérie). In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 55, 1938. pp.
224-258.
doi : 10.3406/mefr.1938.7288
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1938_num_55_1_7288ET RELIQUAIRE D'HENGHIRTARLIST BASILIQUE
(ALGÉRIE) «
Les ruines romaines de Tarlist sont situées sur les hauts pla
teaux du département de Gonstantine, dans le pays des Ouled-
Sellem, à une quinzaine de kilomètres à l'est du village français
d'Ampère 2.
L'endroit, où s'élève le marabout de Sidi-Khallef, est aujour
d'hui presque désert. L'agglomération antique, qui dépendait de la
Numidie et se trouvait sur la route de Zar ai (auj. Zraïa) à Diana
Veteranorum (Zana) et à Lamasba (Corneille) par le col de Tifé-
louine3, eut cependant une certaine importance : bâtie sur le
rebord du plateau qui prolonge vers le nord le Djebel-Fourhal et
sur les terrasses qui descendent jusqu'au ravin encaissé de l'oued
Tarlist, elle couvrait une superficie de dix à douze hectares. Née,
1 Je tiens à exprimer ici toute ma gratitude à M. Leschi, professeur
à la Faculté des lettres d'Alger, directeur des Antiquités de l'Algérie,
qui a sollicité et obtenu pour moi du Gouvernement général de l'Algérie
la bourse de fouilles qui a permis mes recherches à Tarlist, et dont les
conseils m'ont été à maintes reprises des plus précieux. — Mes remercie
ments vont également à M. Soubrillard et à M. Trousse!, administrateur
principal et administrateur adjoint de la commune mixte des Eulma, à
M. Fabre, propriétaire à Beida-Bordj, au caïd Ait-Ali-Sliman-Areski,
ainsi qu'à tous ceux qui ont aidé mes recherches ou facilité mes tra
vaux.
2 Gsell, Atlas archéologique de V Algérie, f. 26 (Bou-Taleb), n° 71. —
Les ruines sont désignées sur la carte d'état-major au 1 /200,000e, la
seule parue pour cette région, du nom du marabout de Sidi-Krelif (en
réalité Sidi-Khallef). Elles font partie du douar Beida-Bordj, qui dépend
de la commune mixte des Eulma.
3 Sur cette route, Gsell, Recherches archéologiques en Algérie, Paris,
1893, p. 157, et C. I. L., VIII, 22473-22493. BASILIQUE ET RELIQUAIRE d'hENCHIK-TARLIST 225
comme tant d'autres, du voisinage d'une source, elle se développa
à partir du 11e siècle1. Les pressoirs, nombreux et presque toujours
groupés, témoignent du rôle joué dans son existence par la culture
de l'olivier et la fabrication de l'huile.
Son importance resta, d'ailleurs, purement rurale ; le progrès
vers une vie urbaine et municipale se trouva entravé par la proxi
mité de Zarai : là existait en effet, à moins de trois kilomètres
vers l'ouest, sur la frontière de la Numidie et de la Maurétanie
Césarienne, un marché important qui, tenu par une forte garnison
dès l'époque d'Hadrien, colonisé par des vétérans de la IIIa Aug
usta, devint un petit centre régional et s'éleva peut-être à la qual
ité de municipe2. Tarlist, qui, administrativement, devait en
dépendre, vécut dans son orbite comme un simple hameau agri
cole; elle n'acquit, semble-t-il, une certaine autonomie qu'à l'époque
chrétienne : les fouilles ont, en effet, montré que, selon toute pro
babilité, elle devint alors, au même titre que sa voisine, le siège d'un
évêché.
Les ruines, explorées par Gsell en 1891 3, n'avaient jamais été
fouillées. Les seuls monuments dignes de quelque intérêt sont, d'ail-
1 L'existence de l'agglomération ne peut guère remonter plus haut :
la presque totalité des inscriptions retrouvées dans les ruines (C. I. L.,
VIII, 4498-4503 ; Gsell, Recherches..., nos 152-173) appartient, en effet,
au nie siècle, et aucune n'est certainement antérieure au ne ; les plus
anciens milliaires de la route de Zarai à Diana et Lamasba datent du
règne d'Ëlagabal (Gsell, Ibid., n°« 151, 177 = C. I. L., VIII, 22482,
22486) ; quant aux quelques monnaies qui m'ont été remises comme
trouvées à Tarlist, les plus anciennes sont du règne d'Hadrien ; une
dizaine seulement peuvent d'ailleurs être identifiées, entre autres un
sesterce et un dupondius, très frustes, d'Hadrien, un sesterce de Sévère-
Alexandre (Cohen2, n° 74) et un de Gordien (Cohen2, n° 333), un anto-
ninianus de Gallien (Cohen2, n° 1119 = Mattingly, n° 305), un nummus
de l'époque de Constantin (Cohen2, VIII, p. 326, Constantinople, n° 21)
et un de Constance II (Cohen2, n° 293).
2 Sur Zarai, cf. Gsell, AU. arch. Alg., f. 26, p. 6-7, n° 69.
3 Gsell, Recherches..., p. 161-169.
Mélanges dArch. et d'tlist. l!»38. 15 BASILIQUE ET RKLTQUAIRK d'hENCHIR-TARLIST 226
leurs, les édifices chrétiens : aussi nos fouilles ont-elles eu pour
objet principal de dégager la plus grande des deux basiliques signal
ées par Gsell.
Construction et plan de la basilique. (Fig. 1.)
Cette basilique, située au sud des ruines, se trouvait à la limite
de l'agglomération antique, en bordure de la route qui venait de
Zar ai. D'après les lignes de murs encore visibles au ras du sol,
Gsell avait pu en relever, en 1891, le plan extérieur1, mais l'inté
rieur, enseveli sous une couche de terre et de matériaux épaisse de
près de deux mètres, était demeuré inconnu, et il a fallu un déblaie
ment complet pour en retrouver le détail.
Orienté, selon la règle, au levant, l'édifice était d'amples proport
ions : large de 14m60, il avait, atrium compris, une longueur de
près de 54 mètres, supérieure à celle des autres églises de la région 2.
Les murs, épais d'une coudée et bien conservés par endroits,
étaient construits, selon la technique africaine, en un blocage de
petits moellons, unis par des chaînes de pierre de taille3. La seule
particularité notable est l'emploi assez large qui a été fait du grand
appareil pour renforcer, à l'aide de gros blocs soigneusement taillés
et appareillés, les angles nord -ouest et sud -ouest du quadratum
populi et les murs de Y atrium*.
1 Gsell, Ibid., p. 161, flg. 19, et Monuments antiques de l'Algérie, II,
p. 293.
2 Les deux basiliques de Zarai ne mesurent que 40m25 sur 17m10 et
29m60 sur 14m70 (Gsell, Monuments..., II, p. 342-343) ; celles de Kher-
bet-bou-Addoufen ont respectivement 34 mètres sur 15m80, 37m90 sur
19m60, 26m40 sur 10m50 {Ibid., p. 183-185). — L'autre basilique de Tar-
list est une simple chapelle, beaucoup plus petite, de 18 mètres sur 13.
3 Les fondations sont faites de matériaux réemployés, en particulier
de caissons funéraires païens. — Les quelques modestes épitaphes rele
vées sur ces caissons seront publiées dans un prochain fascicule de la Re
vue africaine.
4 C'est là un mode de construction assez rare dans l'Afrique chré
tienne (Gsell, Monuments..., II, p. 122, n. 4). — Sur le plan donné ci- I
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:
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Fig. 1. — Plan d'ensemblk dk la basilique
Échelle 1/330- en ν. h | [ 1 ! I I I I I I I BASILIQUE RT RELIQUAIRE d'hENCHIR-TARLIST 228
A l'ouest, une vaste cour, qui existe rarement dans les églises
africaines 1, précédait l'édifice et formait atrium. Aussi large que la
basilique, longue de 18 mètres, elle s'ouvrait au dehors par un por
tique profond de 3m80. qui occupait toute la façade ; l'épaisseur
des murs latéraux et l'emploi dans leur construction du grand appar
eil laisseraient également supposer, malgré le résultat négatif des
sondages, qu'un portique analogue courait sur les côtés nord et sud.
Certaines colonnes qui présentent deux ou quatre bandes plates
faisant saillie le long du fût appartenaient peut-être à ces por
tiques 2.
Cet atrium, bâti en même temps que la basilique, fut sans doute
abandonné plus tôt : une première destruction, à laquelle le reste
de l'édifice survécut après remaniement ou reconstruction, paraît
lui avoir été fatale, car, à l'exception des murs, il fut, semble-t-il,
rasé jusqu'au sol.
De Yatrium, une port

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