Brésil : une séparatin « à l’amiable » entre l’Église et l’État - article ; n°1 ; vol.78, pg 36-40
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Matériaux pour l'histoire de notre temps - Année 2005 - Volume 78 - Numéro 1 - Pages 36-40
Contrairement au cas français et au cas mexicain pour l’Amérique latine, la séparation de l’Église et de l’État au Brésil, promulguée par la République brésilienne naissante (1889) le 17 janvier 1890, n’a pas engendré de réel conflit. À l’inverse, cette séparation semble avoir mis un terme à une période conflictuelle entre les deux pouvoirs, État et Église. En abolissant définitivement le système du patronage, qui assujettissait l’épiscopat brésilien au pouvoir civil, le décret de séparation donne au contraire à l’Église brésilienne l’autonomie et la liberté qui lui permettent d’entreprendre une réforme de fond du catholicisme national.
Contrary to the french case and to the mexican one for Latin America the separation of the Church and the State in Brazil promulgated by the burgeoning brazilian Republic (1889) on January 17th 1890 did not create a real conflict. Better, this separation seems to have put an end to a conflicting period between the two powers, State and Church. By aboliting definitively the patronage system which subjugated the brazilian episcopacy to civil power, the separation decree gives on the contrary to the brazilian Church autonomy and freedom which allow to begin a fundamental reform of national catholicism.
5 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2005
Nombre de lectures 57
Langue Français

Extrait

L
e 15 novembre 1889, fruit d’une conspiration
fomentée par des militaires positivistes et des politi-
ciens libéraux, un soulèvement militaire met fin au
régime impérial : c’est la naissance de la République
brésilienne. Parmi les toutes premières mesures prises
par les nouvelles institutions politiques, le décret du
17 janvier 1890 instaure la séparation de l’Église et de
l’État au Brésil. Bien avant donc la séparation en
France, en 1905.
Contrairement à ce qu’on pourrait supposer pour
un événement de cette importance, dans un pays aussi
profondément catholique, l’historiographie est peu pro-
lixe sur cet épisode de l’histoire brésilienne, aussi bien
dans les ouvrages traitant des débuts de la République
brésilienne que dans ceux portant sur l’histoire de
l’Église catholique au Brésil. Les ouvrages généraux trai-
tant de la République brésilienne, en particulier de son
installation, donnent très peu de détails sur le décret de
séparation. C’est le cas des ouvrages de base ou de la
bibliographie la plus récente
1
. Peu d’ouvrages récents
traitent précisément de la question de la séparation de
l’Église et de l’État au Brésil et les ouvrages généraux sur
l’histoire de l’Église catholique brésilienne ne sont pas
très nombreux
2
. La relative pauvreté des travaux sur ce
thème n’est pas
a priori
liée à un manque d’intérêt de la
part des historiens ou des théologiens mais plutôt au fait,
qu’à l’inverse des cas français ou, pour l’Amérique lati-
ne, mexicain, la séparation de l’Église et de l’État au
Brésil n’a pas engendré de réel conflit.
Au Mexique, la séparation de l’Église et de l’État,
qui se déroule en plusieurs étapes, donne lieu à un
conflit particulièrement violent dans les années 1920.
Dès 1858, le gouvernement du libéral Juarez décide de
confisquer les biens de l’Église et de proclamer la sépa-
ration de l’Église et de l’État : celle-ci est inscrite une
première fois dans la constitution mexicaine en 1885
puis à nouveau, après la révolution de 1910, dans la
constitution de 1917. Cette dernière réduit considéra-
blement le pouvoir de l’Église en la dépossédant du
contrôle de l’état-civil et en la privant de tout rôle
social ou politique. Le conflit latent entre l’Église et
l’État mexicain s’envenime lorsqu’une loi de 1926
alourdit les contraintes imposées au clergé
3
. À l’inver-
se, cette séparation semble avoir résulté d’un compro-
mis : elle met un terme à une période conflictuelle
entre l’État brésilien et l’Église catholique ayant pour
origine principale le système du
padroado real
ou
« patronage royal », qui régit les rapports entre les deux
pouvoirs depuis les temps coloniaux.
Le « padroado real »
4
Au moment des indépendances, les nouvelles auto-
rités latino-américaines, libérées de la tutelle euro-
péenne, s’estiment en droit d’hériter du système du
patronage. Instauré par le pape Alexandre VI par les
bulles
Inter Caetera
de 1493 et
Eximia devotionis sin-
ceritas
de 1501, puis complété par Jules II en 1505 et
Brésil : une séparation
« à l’amiable »
entre l’Église et l’État
Mariejo FERREIRA & Denis ROLLAND
M
ARIEJO
FERREIRA
&
D
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ROLLAND
, Université
Robert-Schuman-IEP-Strasbourg, CHEVS (Institut des sciences
politiques, Paris).
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