Bulle de Clérembaut de Broyes, archevêque de Tyr - article ; n°1 ; vol.21, pg 82-89
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Description

Syria - Année 1940 - Volume 21 - Numéro 1 - Pages 82-89
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1940
Nombre de lectures 10
Langue Français

Extrait

Comte Chandon De Briailles
Bulle de Clérembaut de Broyes, archevêque de Tyr
In: Syria. Tome 21 fascicule 1, 1940. pp. 82-89.
Citer ce document / Cite this document :
Chandon De Briailles . Bulle de Clérembaut de Broyes, archevêque de Tyr. In: Syria. Tome 21 fascicule 1, 1940. pp. 82-89.
doi : 10.3406/syria.1940.4223
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1940_num_21_1_4223BULLE DE CLÉREMBAUT DE BROYES, ARCHEVÊQUE DE TVR
PAR
LE COMTE CHANDON DE BRIAILLES
Plomb.
Diamètre 32 mm.
Illustration non autorisée à la diffusion
Poids 20 gr. 95.
Ma collection (de Beyrouth,
1934).
Face. — Légende entre deux grènetis, commençant par une croisette en
forme de « croix de Malte » :
^ S : CLAREMB TYREN ARCHIEPI
(Sigillum Clarembaldi Tyrensis Archiepiscopi)
Buste du prélat de face, imberbe, coiffé de la mitre. Il porte le pallium
sur sa chasuble. La main droite est levée en un geste de bénédiction, la main
gauche tient une crosse.
Revers. — Légende entre deux grènetis, commençant par une croisette
en forme de « croix pattée »; les N liés, E et T liés, les L barrés
i* IOHANNES APOSL ET EVANGELTA
(Iohannes Apostolus et Evangelista)
Buste barbu du saint, la tête cernée d'un nimbe, de face, tenant le livre
de son Évangile.
Il serait vain de chercher Clérembaut de Broyés parmi les archevêques
de Tyr énumérés par le Baron Rey, dans son édition du manuscrit des Li- BULLE DE CLÉREMBAUT DE BROYES, ARCHEVÊQUE DE TYR 83
gnages d'Outre-Mer, de Ducange (Paris, 1869). Ce prélat ne figure pas sur
la liste des titulaires de ce siège que Gams (1) a donnée d'après Lequiens (2).
L'omission de Rey est d'autant plus étrange que son travail est postérieur
à la publication, en 1859, du second tome des Historiens Occidentaux, dans le
Recueil des Historiens des Croisades. Il suffit en effet d'ouvrir ce volume à la
page 311, au chapitre premier du livre XXXI de YEracles, pour lire, parmi
les noms des personnages de marque qui assistèrent, le 1er octobre 1210, en
la cathédrale Sainte-Croix de Tyr, au couronnement de Jean de Brienne comme
roi de Jérusalem celui de « Clérembaut, arcevesque de Sur, qui estoit de Broies ».
Le bourg de Broyés (Marne, arrondissement d'Épernay, canton de Sézanne)
appartenait au moyen âge à une importante famille féodale dont la généalog
ie a été donnée par André Duchesne (3). Clérembaut, comme l'indique nett
ement le rédacteur de YEracles, n'appartenait pas à cette lignée.
Son origine rappelle celle de son illustre compatriote le Pape Urbain II,
né à Châtillon-sur-Marne et issu, non de la puissante famille des Seigneurs,
mais de simples gentilshommes habitant cette localité. A Broyés aussi, les
chartes nous font connaître des personnages du même nom que les possesseurs
du fief, qui vivent dans l'orbite de ceux-ci, mais ne peuvent trouver place
dans leur lignage.
En 1135, un Clérembaut de Broyés figure le premier parmi les témoins
de la donation de Nuisement (Aube, arrondissement d'Arcis, canton de Cha-
vanges, commune de Chassericourt) faite à l'abbaye d'Andecy (Marne, arron
dissement d'Épernay, canton de Montmort, commune de Baye) par Simon,
sire de Broyés, Félicité sa femme et leurs enfants (4).
En 1136, le même Clérembaut et Pierre son frère sont témoins d'une autre
charte de Simon, sire de Broyés, en faveur d'Andecy (5). Ils figurent encore en
1144 parmi les témoins d'un acte de Hugues III, sire de Broyés, en faveur de
l'abbaye de Molesme (Côte-d'Or, arrondissement de Châtillon-sur-Seine,
canton de Laignes)(6).
W Series Episcoporum, 2e édition, Leipzig, des principaux Cartulaires du diocèse de Troyes,
1931, in-4°. Troyes, 1878, in-8°, t. IV, p. 261, n° 164.
(2) Oriens Christianus, t. III, Paris, 1740, (5) Duchesne, op. cit., p. 16 et Preuves,
in-f°. p. 16.
(8) Paris, 1631, in-f°. (6) Laurent, Cartufaire de Molesme, Paris,
(4) Chartes d'Andecy, apud Lalore, Coll. 1911, in-4°, t. II, p. 444, n° 535. 84 SYRIA
Ce Clérembaut pourrait être l'aïeul de notre Archevêque, qui eut peut-être
pour parrain un autre Clérembaut de Broyés, forestier de Hugues III, sire de
Broyés en 1178»).
Ce prénom de Clérembaut, assez peu répandu, a été porté d'une façon
héréditaire, en Champagne méridionale, par la famille des seigneurs de Chappes
(Aube, arrondissement et canton de Bar-sur-Seine).
Notre Clérembaut fait, dans les documents, une apparition discrète en 1172.
Il figure cette année- là au nombre des clercs de la cour d'Henri Ier, Comte
de Champagne, dans deux chartes de celui-ci, l'une pour le prieuré de Saint-
Jean-en-Châtel à Troyes, l'autre en faveur de l'abbaye de Montiéramy (Aube,
arrondissement de Troyes, canton de Lusigny) (2).
Clérembaut devint chanoine de la Collégiale Saint-Étienne, fondée à
Troyes en 1157 par Henri Ier, Comte de Champagne. Son anniversaire y était
célébré le 16 juillet et sa mémoire associée à celle de son neveu, Jacques, qui
ne semble pas autrement connu (3).
En 1186, il est maître des Écoles de Saint-Étienne, et figure à ce titre
parmi les dignitaires du Chapitre, entre le sous-chantre Jean et le chevecier
Haudouin, dans une charte du Doyen Haice, notifiant un don de Blanche,
comtesse de Champagne et de son fils Henri II, en faveur de la Maladrerie
des Deux Eaux (arrondissement et 3e canton de Troyes, commune de Bré-
viandes) (4).
Il fut aussi chanoine de la cathédrale Saint-Étienne de Meaux. Son annivers
aire y était célébré le 13 juillet, et, à cette occasion, une somme de 13 sous était
distribuée de bursa capituli, ce qui indique une fondation de notre prélat (5).
A partir de 1186, le nom de Clérembaut de Broyés disparaît des chartes
champenoises : c'est sans doute vers cette époque qu'il entreprit le pèlerinage
des Lieux Saints. On ne sait pourquoi il resta en Orient, ni comment il parvint
à l'archevêché de Tyr.
W Laurent, op. l, p. 443,n° 534. 1882, in-8°, t. II, p. 232.
(2) Lalore, op. cit., t. VII, Cart, de Montiè- (4) Harmand, Notice historique sur la Lêpro-
ramey, Troyes, 1890, in-8°, p. 88, n° 60 et série de la viUe de Troyes, 1849, in-8°, p. 105.
p. 91, n° 63. (b) Obituaires de la Province de Sens, Paris,
(3) Obituaire de Saint-Etienne, dans Lalore 1923, in-4°, p. 77.
Doc. inédits relatifs à la ville,... de Troyes, Troyes BULLE DE GLËREMBAUT DE BROYES, ARCHEVÊQUE DE TYR 85
L'histoire de ce siège fameux présente à cette époque certaines obscur
ités. Le prédécesseur de Clérembaut se nomme Josse. D'abord évêque d'Acre,
— je ne puis croire, en effet, qu'il s'agisse d'un homonyme — il occupe comme
Archevêque de Tyr la place du chroniqueur Guillaume, dès le 21 octobre 1186 (1).
11 remplit aussi, comme Guillaume, les fonctions de Chancelier royal et figure
encore à ce double titre dans une charte du roi Aimeri d'octobre 1200 (2). La
malchance veut qu'à partir de cette date jusqu'à 1203, le défaut de chartes
royales ne permette pas de préciser l'époque où la mort de Josse entraîna
un changement de Chancelier. Je n'ai pu découvrir les documents, sur lesquels
s'appuie Rohricht pour affirmer (3) que Josse mourut « peu avant le 30 mai 1202. »
Cette date me paraît sujette à caution puisque le 12 août 1203, Inno
cent III, écrivant à un Archevêque de Tyr qui ne peut être que Clérembaut (4),
le qualifie de vix ad archiepiscopalem sedem electus. J'aimerais mieux, recu
lant d'un an la date proposée par Rohricht, faire mourir Josse au printemps
de l'année 1203.
Cette lettre d'Innocent III, la première adressée à Clérembaut, est une
verte semonce sur « sa désobéissance et sa présomption ». De quoi s'agit-il ?
Sans doute d'un épisode du conflit avec le curé vénitien de Tyr que nous retrou
verons plus loin. Il pourrait aussi être question de difficultés avec le Chapitre,
mais ce serait assez étonnant, si vite après l'élection. Pourquoi d'autre part,
le Pape, écrivant le même jour au roi Aimeri, lui recommande-t-il l'église
de Tyr quae, pro Terrœ Hierosolymitanœ miseria lacrymari videtur ? 6 Ces deux
documents, qui ont perdu pour nous le sens qu'

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