Chapitre 4 : Le projet Transfax ou la réorientation de la télécopie vers le marché des professionnels - article ; n°1 ; vol.13, pg 99-116
18 pages
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Description

Réseaux - Année 1995 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 99-116
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1995
Nombre de lectures 48
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Jean-paul Brethes
Chapitre 4 : Le projet Transfax ou la réorientation de la télécopie
vers le marché des professionnels
In: Réseaux, 1995, Hors Série 13 n°1. pp. 99-116.
Citer ce document / Cite this document :
Brethes Jean-paul. Chapitre 4 : Le projet Transfax ou la réorientation de la télécopie vers le marché des professionnels. In:
Réseaux, 1995, Hors Série 13 n°1. pp. 99-116.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/reso_0984-5372_1995_hos_13_1_365199
Chapitre 4
LE PROJET TRANSFAX
OU LA REORIENTATION
DE LA TELECOPIE VERS LE MARCHE
DES PROFESSIONNELS 101
TRANSFAX : LE PREMIER RESEAU UNIVERSEL
DE TELECOPIE
Comme nous l'avons déjà précisé toutes les études de marché conver
geaient vers le même résultat : la télécopie intéressait surtout les
grandes organisations. On se souvient que le CNET, dès 1973, avait
défini un créneau pour un télécopieur rapide fonctionnant sur des
réseaux numériques à haut débit. Le projet Transfax, lancé très rap
idement pour réorienter le vers le monde des entreprises,
devait occuper ce créneau encore vide. Il nous montre que, dans une
certaine mesure, les recommandations des études de marché furent
suivies et que la DGT fut capable de modifier sa stratégie en consé
quence.
L'étude de la documentation disponible montre comment une idée
simple, mais néanmoins relativement difficile à mettre en pratique,
allait atteindre un degré de complexité théorique tellement élevé que
sa réalisation en fut impossible.
Ce projet est la conséquence directe des études de marché qui suivi
rent le lancement du projet du télécopieur grand public. Devant l'ab
sence d'un véritable grand marché pour la télécopie il fallait se recent
rer, au plus vite, vers celui des grosses entreprises.
La première idée, qui sera d'ailleurs sa seule réalisation concrète, était
d'expérimenter en grandeur nature un service rapide de télécopie fonc
tionnant sur un réseau de transmission à haut débit (64 kilobits/s voire
2 mégabits/s) afin de répondre aux besoins des grosses entreprises.
Comme le télécopieur grand public devançait les appareils de tro
isième génération, Transfax devait être un service fonctionnant avec
des appareils de quatrième génération. L'ambition d'être toujours en
avance d'une technique, mais cette fois-ci dans le marché des entre
prises, était la raison d'être de ce projet.
Cette télécopie rapide, (une page de format A4 devant être transmise
en cinq secondes), aurait dû être dans le domaine professionnel le
symétrique du projet du télécopieur grand public : au particulier
l'usage d'un appareil individuel à faible débit (20 pages par mois), au
professionnel l'usage d'un très rapide et à haut débit (à
partir de 100 pages par jour). De ce fait, la télécopie aurait été présente
sur tous les segments de marché, du grand public aux grandes entre
prises.
La DGT désirait aller très vite et souhaitait ouvrir, dès l'année 1980, 102 103
les premières liaisons expérimentales de télécopie rapide accessibles
aux usagers. Dans un premier temps, ce service n'aurait fonctionné
que sur des liaisons point à point. Suivant les traces du pantélégraphe
de CASELLI, la première liaison Transfax était prévue entre Paris et
Lyon (avril 1980), la seconde entre Paris et Marseille (septembre
1980). Ensuite d'autres destinations auraient dû étoffer ce premier
réseau : Paris-Lille (novembre 1980), Paris-Metz, Paris-Nancy et
Paris-Rennes (décembre 1980). Dans chaque ville un noeud d'accès à
la liaison point à point devait être installé, tandis que des télécopieurs
rapides auraient été mis à la disposition des abonnés pour assurer, à la
même vitesse, la desserte vers le noeud d'accès. Telle était la première
esquisse de ce projet.
Le 27 juin 1979, Michel BLANC, ingénieur en chef au service téléi
nformatique et réseaux spécialisés (CNET) fut nommé par Gérard
THERY responsable du projet. Un groupe de travail devait remettre,
pour le 31 juillet 1979, un dossier complet et précis (faisabilité, coûts,
calendrier de mise en service). A la différence du projet du télécopieur
grand public, le responsable était clairement nommé et les tâches
devaient être rapidement accomplies.
Le 21 août 1979, le premier rapport de l'avant-projet était transmis à
Gérard THERY (1).
L'expérimentation de la télécopie rapide sur des liaisons spécialisées à
gros débit (64 kilobits/s) supposait que des appareils, spécialement
adaptés à ce type de transmission, fussent construits à temps pour per
mettre la première ouverture du service en avril 1980. Ce rapport nous
apprend que, depuis octobre 1979, une commande avait été passée à
CIT ALCATEL pour la mise en chantier de terminaux spécifiques
dédiés à ce service : les CITEFAX 300 et 400, capables de fonctionner
sur le réseau TRANSMIC.
En effet, en attendant le lancement du satellite TELECOM 1, prévu
pour acheminer les transmissions du réseau Transfax, c'était le réseau
Transmic qui devait en assurer le service.
Un fait nouveau important surprend à la lecture de cet avant-projet : la
première mise en service du réseau Transfax aurait dû être une liaison
internationale Paris New York. La date d'inauguration était impérati-
(1) Exposé de l'avant-projet TRANSFAX (Note T DAC/TRS/27/TS.13/BM), Paul CARENCO, 21
août 1979. 104
vement fixée pour le mois de février 1980 ! Le projet Transfax se trou
vait brutalement précipité au coeur de la vive querelle qui existait entre
la Poste et les Télécommunications.
L'inauguration, en grande pompe, d'une première liaison de télécopie
internationale (Intelposte), gérée par la Poste, était annoncée pour le
début du mois de juillet (2) en présence du directeur général de la
Poste, Emile SIMON, et de son collègue américain, William BOL-
GER.
Le quotidien INF TELECOM, daté du 28 juin 1979, fit état de la
"réaction amusée de la DGT à ce projet". Plus grave, il annonçait une
probable obstruction de la part de la DGT : "Л y a peu de chances, dit-
on à la DGT, que les Télécommunications fournissent des circuits de
télécopie raccordant les bureaux de poste avant que la DGP ne justi
fie l'intérêt et la rentabilité de ce service. Les recettes des télécommun
ications (c'est-à-dire l'argent des abonnés au téléphone) ne doivent
pas être utilisées pour de nouvelles sources de déficit inutile", (c'est-
à-dire un service de télécopie entre bureaux de Poste). Le ton était net
tement plus dur.
Ce qui avait été annoncé fut fait et le Monde, daté du 12 juillet 1979,
regretta le retrait du timbre téléposte, spécialement édité pour l'inau
guration de ce nouveau service (3). Ce quotidien précisait qu'il ignor
ait si cet échec était la conséquence de raisons techniques ou diplo
matiques.
Jusqu'à la fin de l'année 1979, on continua à parler de la future mise
en service de Téléposte, comme si rien de grave n'était arrivé entre la
Poste et les Télécommunications. Le Figaro, daté du 12 septembre
1979, annonçait que des télécopieurs seraient bientôt installés dans
tous les bureaux de Poste.
L'inauguration de Transfax devait, au profit des Télécommunications,
assurer le même service que celui qu'aurait dû fournir Intelposte, au
profit de la Poste.
Le (2) Monde, "Des services 24-25 juin de télécopie 1979. vont être mis à la disposition du public dans les bureaux de Poste",
(3) "Le<s télécommunications s'opposent à l'ouverture d'un service postal de télécopie" , Le Monde,
12 juillet 1979. 105
Par prudence, et surtout pour pouvoir gagner la course engagée contre la
Poste, cette première liaison aurait été assurée grâce au télécopieur CITE-
DEX 5100, fabriqué par GRAPHIC SCIENCES et importé par CIT
ALCATEL. Le service devait utiliser un té

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