Contribution à l étude de la pensée sociale et politique de Bayram V (1840-1889) - article ; n°1 ; vol.15, pg 327-343
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Contribution à l'étude de la pensée sociale et politique de Bayram V (1840-1889) - article ; n°1 ; vol.15, pg 327-343

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Description

Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée - Année 1973 - Volume 15 - Numéro 1 - Pages 327-343
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 22
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Béchir Tlili
Contribution à l'étude de la pensée sociale et politique de
Bayram V (1840-1889)
In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, N°15-16, 1973. pp. 327-343.
Citer ce document / Cite this document :
Tlili Béchir. Contribution à l'étude de la pensée sociale et politique de Bayram V (1840-1889). In: Revue de l'Occident musulman
et de la Méditerranée, N°15-16, 1973. pp. 327-343.
doi : 10.3406/remmm.1973.1253
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remmm_0035-1474_1973_num_15_1_1253CONTRIBUTION A L'ETUDE
DE LA PENSÉE SOCIALE
ET POLITIQUE DE BAYRAM V
(1840-1889)
par Béchir TLILI
Nous avons consigné ailleurs l'acte de naissance de la problématique de la
pensée réformiste tunisienne pré-coloniale. Les références sur lesquelles la ré
flexion prendra donc ici appui appartiennent pour l'essentiel à une série de
travaux sur la pensée sociale et politique tunisienne du XIXe siècle. Même si ces n'ont pas creusé suffisamment toutes les coulisses de la pensée réfor
miste (1).
L'important est donc d'examiner ici ce qui n'a pas été déjà discuté de la
pensée sociale et politique du Chaykh Bayram V. Car la pensée et l'œuvre des
autres réformateurs tunisiens du XIXe siècle, tels que Khayr ad-Dîn, B. D'iyâf,
commence déjà à être suffisamment explorée.
Certes, la pensée de Bayram V peut se dégager à travers sa chronique, Çafwat
al-i'tibâr bi-mustawda' al—'amçâr wa-l—'aqt'âr, qui recoupe au demeurant et
complète celle de B. D'iyâf, et notamment à travers les éditoriaux de "al-A 'lâm ",
mais aucun travail n'a encore été, nous semble-t-il, engagé dans cette direction.
Pourtant, la contribution du chaykh Bayram V au mouvement de transformation
de la société et de la pensée tunisienne pré-coloniales a été effective et précieuse.
A la vérité, le rôle du chaykh Bayram dans le mouvement de réformes du
XIXe siècle est assez connu. Mais ce que nous connaissons mal néanmoins, c'est
essentiellement son œuvre de pensée. D'autant plus que la Tunisie moderne
n'occupe pas une place de choix dans Çafwat al- i'tibâr, et que la contribution
(1) Voir nos travaux de thèses : Rapports culturels et idéologiques entre l'Orient et
l'Occident, en Tunisie, au XIXe siècle (1830-1880), Nice, 1969 (sous-presse) et Cultures,
idéologies et penseurs tunisiens de la première moitié du XIXe siècle, Nice, 1970. Et
également : Note sur la notion d'Etat dans la pensée de ibn 'abî ad-D'iyâf in R.O.M.M., 7,
1970 ; éléments pour une approche de la pensée socio-économique de Khérédine, in R.O.M.M. 9,
1971 ; Un document important de B. D'iyâf sur le féminisme (1856), in Ethnies, 2, 1972 ; la
notion de 'umrân dans la pensée tunisienne précoloniale : sens et implications, in R.O.M.M., 12,
1972 ; autour du réformisme tunisien du XIXe siècle : l'idée de liberté chez Khérédine, in
Cahiers de Tunisie, n° 75/76, 1972, et Note sur des questions d'historiographie tunisienne, in n° Revue tunisienne des Sciences Sociales (C.E.R.E.S.), 1971. 27, B. TLILI 328
personnelle du chaykh Bayram au choix et à l'élaboration des éditoriaux du
"ar-Râ'id at-Tûnusî", de "Aqtoam al-Masâlik" n'a pas encore été explorée et
évaluée d'une manière systématique (2).
Toutefois, le chaykh Bayram V a consigné également l'essentiel de ses idées
sociales et politiques dans un document important, qui se présente sous forme de
projet de réformes à instituer dans l'Empire ottoman. Ce document, qui est très
mal connu même par les spécialistes, reprend et précise pourtant les éléments
primordiaux de sa conception réformiste.
De plus, l'on peut identifier à travers la saisie du bougé-fixe de ce document
important les éléments de l'évolution de la pensée sociale et politique tunisienne à
la veille du Traité du Bardo. Ceci est capital, car l'ensemble des "observations"
que contient le document date du lendemain du Congrès de Berlin, de la
promulgation de la constitution ottomane de 1876, et de peu de temps avant
l'irruption coloniale en Tunisie. L'essentiel de ces "observations" a été d'ailleurs
présenté verbalement ou sous forme de mémoires par le chaykh Bayram V au
sultan-calife régnant. Ce n'est que peu de temps après que le rassemble ces
propositions et ces idées et les reformule sous forme de projet de réformes. Cette
intervention a eu lieu lors de son séjour cairote, et s'est achevée le vendredi 1 1
rabî' al-awwal 1298, ou le 11 février 1881 de l'ère grégorienne (3).
Du document, nous ne dirons ici que deux mots. Nous disposons de deux
éditions du texte "Mulâh'azât". La première, qui ne porte pas de date, a été faite
aux frais de Hûsayn 'Afandî Husnî as-Samâlûtî, et ne mentionne pas non plus le
lieu d'édition. Quant à la seconde, elle date de 1898, c'est à dire neuf ans après la
disparition de l'auteur, et a été imprimée sur les presses de "al-Muqtataf en
Egypte. Mais même format, même pagination, même présentation technique, et
aucune modification ou ajout. De même, les deux éditions mentionnent que les
"mulâhazât" ont été traduites en turc, en français et en anglais, et qu'elles étaient
"sous presse". Toutefois, nos recherches ne nous ont pas encore conduit à
retrouver ces textes. Nous n'avons pas pu vérifier également s'il y a eu d'autres
éditions que celles dont nous disposons. Et les sources bibliographiques les plus
détaillées et les plus sûres concernant les personnalités du monde arabe moderne
et contemporain, telles que "al-A'lâm", l'Encyclopédie de l'Islam, et d'autres, ne
signalent même pas l'existence de ce document du chaykh Bayram V.
Voilà pour le document. Reste à présent à lire le fragment pour identifier les
catégories de la pensée réformiste de Muh'ammad Bayram. Mais auparavant, un mot
sur l'homme et son œuvre.
Appartenant à une famille de *ulamâ et de achrâf, fils d'un grand propriétaire
terrien, Muh'ammad Bayram V entre très jeune à l'Université de la az-zaytûna et
(2) L'on ne s'est pas encore intéressé jusqu'ici à l'étude de l'apport de Bayram V à la
pensée et à l'œuvre des réformateurs tunisiens du XIXe siècle : Nous rassemblons à cet effet
quelques documents en vue de compléter nos travaux sur le mouvement des idées et des
idéologies politiques dans la Tunisie moderne.
(3) Nous remercions vivement notre collègue et ami Ibrahim Chabbouh d'avoir voulu
mettre à notre disposition ces documents. Nous préparons au demeurant ensemble une édition
critique de cet opuscule. LA PENSEE SOCIALE ET POLITIQUE DE BAYRAM V 329
s'enthousiasme pour les réformes ottomanes. L'effervescence politique et culturelle
que connaît à cette époque le monde arabo-islamique en général, et la province
tunisienne en particulier, ne peut pas en effet laisser indifférent le chaykh
Bayram, qui devient d'ailleurs professeur à la az-zaytûna. L'existence de rapports
entre le foyer du Bardo et celui de la az-Zaytûna, et le déclenchement d'un
processus de réformes dans la province tunisienne, l'ont incontestablement amené
à participer activement à l'œuvre des réformateurs de l'époque. Aussi joue-t-il un
rôle prépondérant dans de redressement opérée par Khayr ad-Dîn et les
autres réformateurs à la veille de l'institution du fait colonial dans la province de
Tunis : création et gestion de la Jam 'iyya des Habous, fondation du Collège Sadiki
et membre de la commission chargée d'en établir le programme (1875), direction
de l'Imprimerie Officielle et rédacteur du "ar-Râ'id at-Tûnusî", organisation de la
bibliothèque de la az-Zaytûna, fondation de l'hôpital Sadiki, etc.
En réalité, le chaykh Bayram, débordant d'activités, aussi bien à Tunis
qu'ailleurs (Istanbul, Le Caire), et entièrement acquis aux

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