Mélanges de l'Ecole française de Rome. Moyen-Age, Temps modernes - Année 1978 - Volume 90 - Numéro 1 - Pages 313-381Charles Lucet, ~~Existe-t-il une doctrine de la Démocratie chrétienne?~~, p. 313-381. La Démocratie chrétienne, organisée en parti sous ce nom en 1944, a derrière elle une préhistoire : la tentative de Don Murri à la fin du siècle dernier et le Parti Populaire italien de Don Sturzo en 1919. Elle est, sans aucune interruption depuis sa fondation, le parti de majorité relative de l'Italie. A-t-elle une doctrine dans la mesure où un parti politique peut en avoir une? Bien entendu, elle a derrière elle, du fait même de son nom, la doctrine sociale de l'Église qui inspire son action et lui impose certaines contraintes pour une action politique autonome. Elle s'inspire aussi de certains principes d'ordre intellectuel qui lui viennent de penseurs de diverses sources : Toniolo, Meda, Maritain, Mounier. Elle a eu quelque peine au cours des années récentes à renouveler et à moderniser ce fonds idéologique. Au cours de son histoire elle a eu à lutter contre un courant trop laïc qui lui venait de Don Sturzo. Elle a eu aussi à se préserver de la tentation d'intégrisme qui a opposé de Gasperi à Rossetti et la revue Cronache Sociali vers 1950. Ce courant réapparait peut-être aujourd'hui avec le mouvement Comunione e Liberazione. Plutôt qu'à une doctrine inspirant toutes ses actions, il vaut peut-être mieux avoir recours aux idées de famille et à une tradition bi-millénaire d'inspiration et d'imprégnation chrétienne. Parti interclassiste, mais indépendant de l'Église, surtout depuis le Concile, elle correspond bien sociologiquement et idéologiquement à des aspirations anciennes et profondes d'une partie importante de la société italienne. 69 pages Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.