L émir Khaled (1875-1936) vu par Ibn Badis (1889-1940). - article ; n°1 ; vol.9, pg 21-35
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L'émir Khaled (1875-1936) vu par Ibn Badis (1889-1940). - article ; n°1 ; vol.9, pg 21-35

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Description

Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée - Année 1971 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 21-35
15 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1971
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Ali Merad
L'émir Khaled (1875-1936) vu par Ibn Badis (1889-1940).
In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, N°9, 1971. pp. 21-35.
Citer ce document / Cite this document :
Merad Ali. L'émir Khaled (1875-1936) vu par Ibn Badis (1889-1940). In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée,
N°9, 1971. pp. 21-35.
doi : 10.3406/remmm.1971.1099
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remmm_0035-1474_1971_num_9_1_1099EN MARGE DU NATIONALISME ALGERIEN
L'ÉMIR KHALED (1875-1936)
VU PAR IBN BADIS (1889-1940)
Voici trente -cinq ans -presque jour pour jour- disparaissait une des
plus remarquables figures algériennes de la première moitié du XXème siè
cle, l'émir KHALED, fils de l'émir HACHEMI, fils de l'émir ABD EL-KADER.
La personnalité de l'émir KHALED, jadis fort contestée, à la fois
dans les milieux français de la Colonie et par des Algériens même, connaît
aujourd'hui un renouveau d'intérêt1. Depuis l'accession de l'Algérie à l'i
ndépendance, les Algériens ont eu maintes occasions d'exalter le rôle de l'émir
1. Elle a fait l'objet, ici même, d'une minutieuse étude de Charles Robert AGERON :
"Enquête sur les Origines du Nationalisme algérien. L'émir Ihal*dt petit-fils d' Abd il-
lader, fut-Il le premier nationaliste algérien?", R.O.M.M., n° 2, 1966, p. 9-49.
On pourra en outre consulter, sur la vie et l'action publique de l'émir KHALED, les ré
férences suivantes :
- Marthe et Edmond GOUVION, Kttab Anyone El-Marhariba, Alger, 1920, p. 63-64.
-L'Afrique Française, Bulletin du Comité de l'Afrique Française, Paris, oct. 1924,
p. 530 ; Renseignements Coloniaux (Supplément de Française), n* 5, mai 1922,
p. 131-132.
- L'Evolution Nord- Africaine, Organe de Défense de la Prépondérance française et de
l'Essor économique de l'Algérie-Tunisie-Maroc, n* 862, février 1936.
-La Défense (Hebdo. des Droits et Intérêts des Musulmans Algériens), Alger, n* 91 ,
24 janv. 1936 ; n" 96, 13 mars 1936.
- En Terre d'Islam, n° 14, mars-avril 1936, p. 131.
- Octave DEPONT, L'Algérie du Centenaire, Bordeaux, 1928, p. 87 ; 177-181.
- Charles-André JULIEN, L'Afrique du Nord en marche. Nationalismes musulmans et
Souveraineté française, Paris, Julliard, 1952, p. 111.
- Roger LE TOURNEAU, L'Evolution politique de l'Afrique du Nord musulmane (1920-
1961), Paris, Armand Colin, 1962, p. 311.
- Ferhat ABBAS, La Nuit Coloniale, Paris, Julliard, 1962, p. 116 sq.
- Jacques BERQUE, Le Maghreb entre Deux Guerres Paris, Seuil, 1962, p. 21, 291.
- André NOUSCHI, La Naissance du Nationalisme algérien ' 1914-1954, Paris, Les Ed. , ' de Minuit, 1962, p. 55 sq.
- Ali MERAD, Le Réformisme musulman en Algérie de 1925 b 1940, Paris - La Haye,
Mouton et C*, 1967, p. 39.
- ID. , Ibn B&dts, Commentateur du Coran, Paris, P. Geuthner, 1971, 36, 57. ALI MERAD 22
ABD EL-KADER et de son plus célèbre descendant, l'émir KHALED2 le
premier, pour avoir représenté la souveraineté algérienne et symbolisé la
résistance du peuple algérien devant le conquérant français ; le second, pour
avoir laissé le souvenir d'un grand seigneur et d'un homme d'honneur, qui
sut adopter, à l'égard de la France, une attitude de loyalisme qui n'excluait
ni la fierté ni la volonté d'affirmer la personnalité algérienne.
Mises à part l'auréole sentimentale qui entoure le souvenir de l'émir ,
et l'imagerie populaire qui le représente non seulement comme un chevalier
sans peur et sans reproche, mais aussi comme un héros incompris à la fois
des responsables de la politique française en Algérie, et de certaines élites
algériennes attachées par-dessus tout à leurs intérêts immédiats et à l'es
prit de parti, bien des questions se posent à propos de la carrière politique
de l'émir en Algérie (1919-1924) et de ses diverses activités hors du terri
toire algérien, notamment en France et en Syrie, de 1924 à sa mort, le
9 janvier 1936, à Damas. Le document d'Ibn Bâdîs que nous présentons au
jourd'hui, avec les quelques éléments que nous y adjoignons en notes, cons
tituera une modeste contribution à une biographie de l'émir KHALED, qui reste
à faire.
I - LE DOCUMENT
II s'agit d'un article publié par le réformateur algérien Abd al-H'amîd
b. Bâdfs dans sa revue al-Chlhtib (n° de fév. 1936, p. 621-630), peu après
la mort de l'émir (9.1.36). Ce rapide portrait-souvenir, sur l'importance
duquel nous avons déjà eu l'occasion d'attirer l'attention3, présente à notre
sens le double avantage de nous renseigner sur l'attitude des *ulamâ réfor
mistes algériens à l'égard de l'émir KHALED et de nous révéler un aspect
des sentiments politiques profonds du cheikh Abd al-H'amîd b. Bâdfs.
Nous sommes loin d'une simple notice nécrologique, dans laquelle on
s'attendrait à trouver une foule de détails d'ordre biographique. Dans les
dix pages de cet article, il y a relativement peu de détails précis : un
très petit nombre de dates ; quelques noms seulement de partenaires -algé
riens et français- de l'émir ; un seul détail chiffré, à savoir la somme al
louée par le gouverneur général Th. STEEG à l'émir KHALED pour lui per
mettre de se libérer de ses dettes avant de quitter le territoire algérien.
En fait, il s'agit plutôt d'un plaidoyer dédié à la mémoire de l'émir :
I. Bâdîs y met en relief les qualités morales du défunt, son dévouement pour
le peuple algérien, son désintéressement, et dénonce, sur un ton véhément ,
2. Le retour des cendres de l'émir ABD EL-KADER à Alger, le S juillet 1968, a cer
tainement ravivé l'intérêt porté par les Algériens à cette illustre famille, comme en témoi
gnent les nombreuses études ou rééditions consacrées à la vie et à l'oeuvre de l'émir ou de
ses descendants. Cf. notamment la rééd. des Souvenirs de Mohammed SAID, petit-fils d'ABD
EL-KADER : Kud'akktrùt 'ani l-qad'tyh al-'arablyya wa-l-'ùlam al-lslàmt, Alger, 1388/
1968, 336 p.
3. Cf. : A. MERAD, Le Réformisme musulman en Algérie... (1967), p. 39. L'EMIR KHALED VU PAR IBN BADIS 23
l'hostilité que lui manifestaient les milieux français d'Algérie et* la résistance
que lui opposaient certains hommes politiques parmi ses coreligionnaires.
H - ANALYSE DU DOCUMENT
II n'est peut-être pas superflu d'indiquer les grandes lignes de ce texte ,
pour permettre un rapide repérage des principaux éléments fournis par Ibn
Bâdfs, et montrer quels sont, d'après le réformateur algérien, les traits
les plus saillants de la personnalité et de la carrière politique de l'émir.
1) Le faible écho provoqué par la mort de l'émir KHALED dans la
presse française d'Afrique du Nord (citation de La Dépêche Algérienne ,
d'Alger). Exaltation de la mémoire du défunt en termes superlativement lau-
datifs.
2) Rapide esquisse biographique : la naissance à Damas ; la jeunesse
en Algérie ; l'entrée à l'école spéciale militaire de Saint -Cyr ; la carrière
militaire jusqu'à la fin de la Grande Guerre.
3) L'entrée de l'émir dans la vie politique. Sa pétition adressée au pré
sident américain Th. W. WILSON.
4) L'émir KHALED et la politique de réformes du gouvernement Georges
CLEMENCEAU. L'échec des réformes instituées par la loi du 4 février 1919 .
5) La formation de deux "fronts" opposés : l'un, avait à sa tête l'émir
KHALED ; l'autre était animé par le délégué financier ABBO.
6) Le gouverneur général ABEL et son impuissance à mettre en appli
cation les réformes de la loi du 4 février 1919.
7) Le général STEEG : ce radical ne l'était pas assez pour
appliquer une politique libérale en faveur des Musulmans Algériens.
8) L'amertume de l'émir KHALED, abandonné par ses anciens amis
politiques et déçu par une opinion publique musulmane gagnée par la lassi
tude.
9) L'entrée en sc&

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