L origine des fibules berbères d  Afrique du Nord - article ; n°1 ; vol.13, pg 217-230
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Description

Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée - Année 1973 - Volume 13 - Numéro 1 - Pages 217-230
14 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1973
Nombre de lectures 86
Langue Français

Extrait

Henriette Camps-Fabrer
L'origine des fibules berbères d' Afrique du Nord
In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, N°13-14, 1973. pp. 217-230.
Citer ce document / Cite this document :
Camps-Fabrer Henriette. L'origine des fibules berbères d' Afrique du Nord. In: Revue de l'Occident musulman et de la
Méditerranée, N°13-14, 1973. pp. 217-230.
doi : 10.3406/remmm.1973.1205
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/remmm_0035-1474_1973_num_13_1_1205i
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I
1
L'ORIGINE DES FIBULES BERBERES
D'AFRIQUE DU NORD
par Henriette CAMPS-FABRER
Traiter de l'origine des fibules berbères d'Afrique du Nord en quelques
pages serait une entreprise ambitieuse et vouée à l'échec si nous ne précisions qu'il
s'agit plus d'évoquer les problèmes que posent ces objets que de tenter de les
résoudre.
La première tâche consisterait à procéder au recensement le plus exhaustif
possible de toutes les fibules recueillies au cours des fouilles durant les temps
protohistoriques, les époques punique, romaine, vandale, byzantine et musulmane.
Paradoxalement ces objets si rares durant ces périodes jouent actuellement un rôle
essentiel dans la parure et le vêtement traditionnels de la femme berbère.
Comment l'expliquer ?
[ Le second problème est d'ordre technologique. Il serait indispensable de
connaître les différents types de fibules utilisés durant les périodes anciennes et de
les comparer, d'une part avec celles qui existaient dans d'autres régions et, d'autre
part, avec celles en usage actuellement.
Le troisième objectif serait enfin d'étudier la décoration des fibules et de
rechercher une évolution des différents types représentés en Afrique du Nord, en
fonction des influences venues de l'extérieur et de la nécessité du port des fibules
qu'imposait le costume.
Il va sans dire que tous ces problèmes ne pourront être évoqués dans le cadre
limité de cette contribution. Il s'agira plutôt de poser des jalons susceptibles
d'éclairer ce vaste sujet que j'aborderai sur le plan technologique.
Il n'est pas inutile de préciser, au départ, ce que nous désignons par le terme
"fibule". En latin, "le mot fibula, dérivant de la même racine que figere est donc
synonyme d'épingle (acus) et le grec irepovri s'emploie souvent dans ce sens ;
mais par une métonymie fréquente, consistant à donner au tout le nom d'une de
ses parties, la fibule désigne ordinairement un objet à agrafer, dont l'ardillon ou
pointe métallique est un élément essentiel. Ces objets sont: l)une épingle de
sûreté ou une broche ; 2) un fermoir ou une boucle ; 3) divers autres instruments
moins employés" (1). Nous préférons réserver le terme de fibule aux seuls objets
qualifiés d'épingles de sûreté et de broches.
(1) Darembert, Saglio et Pottier, Dictionnaire des Antiquités, article fibula, p. 1101-1112
par Reinach (S.). H. CAMPS-FABRER 218
Avant que les fibules ne soient apparues, on se servait d'épines, de pièces de
bois ou d'alênes taillées dans l'os ou la corne qui pouvaient répondre aux mêmes
besoins. Les Germains n'employaient-ils pas encore, à l'époque de Tacite, une
épine pour agrafer leur sagum ? (2). Dans le Maghreb préhistorique, poinçons et
épingles à tête droite, déjetée ou globuleuse ne sont pas rares dans les gis
ements (3). Elles accompagnent même quelquefois certains squelettes préhisto
riques, durant les époques capsienne ou néolithique. Bien que taillées dans l'os,
puis polies, ces épingles étaient moins fragiles qu'on ne pourrait le croire. L'os
frais a une grande résistance, très supérieure à celle que les objets ont conservée
lorsqu'on les retrouve plusieurs millénaires après leur abandon sur les sites
préhistoriques ou leur dépôt dans les sépultures.
La fibule métallique, d'abord en bronze puis en fer, en argent ou en or,
paraît dériver de l'épingle pourvue d'un appendice pour la fixer dans l'ouverture
où elle a été introduite. De nombreuses épingles de l'âge du Bronze européen
offrent dans leur renflement supérieur une ouverture qui contient encore quel
quefois les restes d'un fil métallique. Ce fil qui servait aussi à fixer l'épingle est
considéré par M. Undset (4) comme étant à l'origine de l'ardillon. Je pense, pour
ma part, qu'il s'agit plutôt de l'arc, l'épingle nue étant elle-même utilisée comme
ardillon.
Aucun de ces prototypes de fibules n'a été recueilli dans les dolmens ou
autres sépultures protohistoriques d'Afrique du Nord. Il fallut d'ailleurs attendre
1964 pour que soit mis en lumière, par G. Camps (5), l'existence d'un âge du
Bronze au Maghreb. Cependant, dès cette époque où aucune chronologie sûre ne
peut être établie dans cette région, nous voyons apparaître deux types de fibules.
Le premier est représenté par une fibule en archet qui provient du dolmen de
Béni Messous. Cet objet, malheureusement perdu, a été décrit par le Docteur
Bertherand (6) qui précise qu'il était pourvu d'un porte-agrafe. Le second type
retrouvé aussi à Béni-Messous (7) est une fibule en oméga qui, elle, est conservée
au Musée du Bardo à Alger et dont le mode de fixation n'exige pas la présence
d'un porte-agrafe. Il s'agit en effet d'une fibule annulaire ouverte dont les
extrémités sont renforcées par des polyèdres. Un ardillon mobile le long de
l'anneau est constitué d'une étroite feuille de bronze enroulée autour de l'anneau
et se terminant en pointe (fig. 1).
(2) Tacite, Germ., 17.
(3) Camps-Fabrer (H.), Matière et art mobilier dans la Préhistoire nord-africaine et
saharienne. Mém. V du C.R.A.P.E., Paris, A.M.G., 1966, pp. 123-128.
(4) Undset, Beitrage zur Anthrop. Bayerns, 1881, p. 51.
(5) Camps (G.), Aux origines de la Berber ie. Monuments et rites funéraires proto
historiques. Paris, A.M.G., 1961, pp. 419-457.
Camps (G.), Les traces d'un âge du Bronze en Afrique du Nord. Rev. A fric, t.CIV, I960,
pp. 31-55.
(6) Bertherand (Dr), Fouilles des dolmens du plateau de Béni Messous, accompagnées de
déductions anthropologiques du DrBourjot. Bull de la Soc. Alger, de climat., t.V, 1968,
pp. 88-101 (p. 93).
(7) Camps (G.), opJ., p. 431 et pi. XXI, 3, en haut. L'ORIGINE DES FIBULES BERBERES 219
C'est à partir de ces deux formes élémentaires que d'autres types plus
complexes, mais dont le principe de fixation restera le même que les fibules
d'Afrique du Nord peuvent être regroupées,
II est donc temps de présenter les caractères essentiels et le mode d'utili
sation de ces deux types.
Rappelons tout d'abord qu'une fibule, qu'elle appartienne à l'un ou l'autre
type, comprend deux parties essentielles : l'arc et l'ardillon. Dans le premier type :
épingle de sûreté ou fibule en archet, le point où l'ardillon se détache s'appelle la
tête de la fibule, celui où elle s'engage dans l'arrêt constitué par une gorge
s'appelle le pied. Au pied de l'arc est fixé le porte-agrafe.
Illustration non autorisée à la diffusion
Figure 1 — Fibule de bronze, en oméga, dolmen de Beni-Messous (Alger) (G.N.). Cliché Bovis.
Le mode de fixation du vêtement à l'aide d'une fibule en archet (fig. 2 en
haut) se fait selon des gestes simples qui consistent d'abord à introduire la pointe
de l'ardillon de l'extérieur vers l'intérieur en mordant dans les deux épaisseurs des
tissus à réunir, puis à pousser la pointe parallèlement aux deux pièces de tissu sur
une longueur à peu près égale ou inférieure à celle de l'ardillon et enfin à faire
remonter la pointe métallique en la poussant vers la partie extérieure du tissu. Dès
lors, il suffit, par un mouvement latéral d'introduire cette pointe dans la gouttière
qui, selon sa profondeur et sa longueur assure la sécurité de fixation. On
comprend que, pour des raisons technologiques évidentes, la courbure de l'arc, la
longueur, la robustesse de l'ardillon et le mode de fixation de celui-ci à la tête de
la fibule auront un rôle essentiel â jouer dans l'efficacité. Dans une

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