La diffusion des résultats de la recherche en éducation - article ; n°1 ; vol.77, pg 109-116
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Description

Revue française de pédagogie - Année 1986 - Volume 77 - Numéro 1 - Pages 109-116
8 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1986
Nombre de lectures 7
Langue Français

Extrait

Tania Catz
La diffusion des résultats de la recherche en éducation
In: Revue française de pédagogie. Volume 77, 1986. pp. 109-116.
Citer ce document / Cite this document :
Catz Tania. La diffusion des résultats de la recherche en éducation. In: Revue française de pédagogie. Volume 77, 1986. pp.
109-116.
doi : 10.3406/rfp.1986.1496
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfp_0556-7807_1986_num_77_1_1496REVUE FRANÇAISE DE PÉDAGOGIE N° 77 oct-nov.-déc. 1986, 109-118
La diffusion des résultats de la recherche en éducation
CARREFOURS
CHERCHEURS-
PRATICIENS
différentes l'action résultats d'être pratiques La considérée diffusion — de éducatives catégories prennent recherches des comme résultats — des d'acteurs ces en décisions, nécessaire, éducation. derniers de la la recherche mettent n'attendent, scène ou même éducative en dans œuvre et le n'utilisent certains ; monde d'ailleurs, des réformes, cas de généralement souhaitable, lorsqu'ils l'éducation modifient passent pas, est par loin des les à
Que la diffusion de ces résultats ne soit pas une pratique utile pourrait paraître
surprenant si l'on considère l'importance croissante de la recherche en éducation, et
des recherches susceptibles d'être utilisées dans le domaine de l'éducation, dans
une période où les systèmes scolaires, quel que soit le contexte, connaissent une
crise — au moins de confiance. Cette crise est sans doute imputable à la difficulté
où les systèmes scolaires se trouvent de devoir résoudre les problèmes engendrés
simultanément par la généralisation de l'enseignement secondaire, l'élévation de
l'âge de la scolarité obligatoire, une ouverture certaine de l'enseignement supérieur,
la transformation perceptible des mentalités vis-à-vis de l'acquisition des connais
sances, l'extension massive des médias audio-visuels, l'émergence des technologies
de la communication. Opinion moins surprenante cependant si l'on interroge la réalité
du monde de la recherche et celle des pratiques, si l'on se demande qui détermine
et de quelle manière les priorités de recherche, comment sont menées et conduites
ces activités de recherche, quelles sont les différentes modalités de diffusion des
résultats de ces recherches, enfin s'il existe des stratégies pour l'utilisation de ces ?
Des questions centrales telles que : qui a besoin de la recherche en éducation ?
de quels types de recherche a-t-on besoin ? quelles sont les relations, les modalités
de coopération et de communication entre chercheurs, décideurs, administrateurs,
enseignants, associations ou groupements de parents d'élèves ? ont été au centre de
débats d'un séminaire international organisé à Paris en février-mars 1984 par la
Commission Nationale pour l'Unesco et le centre de Recherche sur les Institutions
d'Enseignement Supérieur — à la demande de l'Unesco — , et qui portait sur la
diffusion des résultats de la recherche relative à l'éducation (1). Au cours du sémin
aire, le problème de l'intercommunication entre chercheurs d'une part et utilisateurs
de la recherche s'est révélé crucial, montrant par là que la problématique de
l'applicabilité des résultats, c'est-à-dire des connaissances déjà constituées, qui était
la problématique de départ, dépendait — était en fait déterminée — par cette
question centrale de l'interaction entre les différentes catégories d'acteurs, leurs
positions, leurs rôles, leurs attentes, et enfin les modalités différentes de traitement
de l'information en matière de recherche en éducation qui leurs sont propres.
UN ÉTAT DE LA SITUATION
La résistance à la recherche, à l'innovation, à l'expérimentation de pratiques
nouvelles semble caractériser les positions des différentes catégories d'utilisateurs.
Pour les responsables administratifs et politiques, les résultats de la recherche sont
peu sûrs, contradictoires, évoluent trop pour qu'on puisse les prendre en compte et
fonder une politique. Pour les praticiens, c'est-à-dire les enseignants, l'urgence est
Relative (1) «Séminaire à l'Education international », CRIES, en Langue Université Française de Pans sur VIII la — Diffusion Commission des Résultats Nationale de Française la Recherche pour
l'Unesco, février 1985, Division des structures, contenus, méthodes et techniques de l'éducation,
Unesco, Pans, 173 p.
109 grande, les situations trop diverses, les habitudes parfois trop ancrées, pour que trop
la recherche puisse leur fournir des prescriptions et des modalités d'action dont ils
ont besoin immédiatement. De plus, la recherche apparaît souvent comme « venue
d'ailleurs », car les problématiques de départ semblent parfois totalement étrangères
aux décideurs comme aux éducateurs, inadéquates, inappliquables.
A cette résistance, en fonction d'une action, viennent s'ajouter réflexes de
protection et conflits de pouvoirs. Pour le chercheur, les exigences des décideurs et
les besoins des praticiens ne peuvent pas être confrontés avec les connaissances
qu'il produit. Quant aux responsables politiques ou administratifs, prendre en compte
l'avis des experts et des chercheurs risquerait de limiter leur responsabilité et
d'influer sur leurs fonctions qui sont liées, elles, aux progammes à mettre en place.
Les praticiens réfléchissent pour leur part en termes d'objectifs et d'adaptation aux
circonstances plus qu'en termes de méthodologies ou de validation de la connais
sance.
Toujours au niveau des partenaires, des chercheurs comme des praticiens, des
décideurs comme des administratifs et des agents de la communication, chacun a
ses intérêts propres, ses critères personnels, ses logiques distinctes. Les sujets qui
font l'objet de l'attention des différentes instances ne sont pas les mêmes, au même
moment ; un chercheur détermine davantage son sujet à partir d'enjeux théoriques,
de difficultés méthodologiques à résoudre, de sa place dans les débats scientifiques
en cours ; un praticien veut trouver la solution d'un problème ou d'une contradiction
qu'il rencontre périodiquement sur le terrain, mettre en œuvre une pratique innovat
ive ; un décideur vise à introduire à court terme une réforme en fonction d'objectifs
politiques, économiques ou sociaux, ou planifier une série d'actions au niveau
régional ou national ; un journaliste est plus sensible à la pertinence des travaux et
au fait qu'ils répondent à des attentes sociales explicites.
Enfin, au niveau du « parcours » ou de la chaîne communicationnelle d'une
recherche à sa mise en œuvre et d'autre part du terrain à la recherche, des lacunes,
des manques sont évidents : a) comment par exemple transformer des ensembles de
connaissances en dispositifs opératoires, en pratiques, — car les théoriciens ne
créent pas de et les praticiens n'appuient pas forcément les pratiques
innovatives sur des connaissances — ; il manque donc peut-être à ce niveau un
certain type de recherche visant à cette transformation explicite du « théorique » au
« pratique » ; b) manque également d'un certain type d'acteurs, entre les résultats
d'une recherche et leur diffusion aux publics potentiels : entre la particularité d'une
recherche scientifique et la multidimensionalité de la pratique pédagogique, entre les
centres spécialisés en recherche et les milieux variés du travail sur le terrain, ce sont
des « intermédiaires », des communicateurs qui aideraient à la transmission de la
recherche jusqu'à son utilisation dans les langages de chacun, dans les codes de
chaque milieu ; c) manque enfin — en raison de la multiplicité, voire de l'abondance
et de l'inflation de l'information — d'un certain type de produits, d'états de la
question qui, sans masquer la pluralité des réponses, mettraient à la disposition des
utilisateurs, quels qu'ils soient, les moyens de les connaître, d'y accéder, en les
resituant dans les différents champs théoriques ou idéologiques dont elle procèdent
et en présentant les situations ; mais ces états de la question permettraient en outre
de confronter

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