La femme libérée dans le roman soviétique des années vingt - article ; n°2 ; vol.4, pg 141-151

Xenia Gasiorowska

Description

Revue de l'Est - Année 1973 - Volume 4 - Numéro 2 - Pages 141-151
La femme russe libérée par la Révolution a joué un rôle important dans la littérature soviétique des années vingt. Ses droits égaux étaient un fait accompli mais ses difficultés n'en étaient pas résolues pour autant car il lui restait à apprendre à utiliser sa liberté toute neuve. Les femmes de la paysannerie et du prolétariat, aliénées par leur vie misérable d'avant la Révolution, se sont « éveillées » lentement, mais les quelques rares pionnières courageuses qui l'ont fait ont été dépeintes avec enthousiasme dans les romans de l'époque. Ces héroïnes de roman ont affronté les difficiles conditions économiques de l'après-guerre, ont assumé sans hésitation des tâches sociales et politiques et ont pris une nouvelle attitude à l'égard de la morale et de la vie de famille considérées comme démodées. Dacha Cumalova, l'héroïne de Cernent (1925) de Gladkov, devint le porte-drapeau de la femme libérée des années vingt.
Les jeunes femmes issues de l'intelligentsia étaient confrontées à une série différente de problèmes et avaient plus de difficultés à leur trouver une solution. Les étudiantes, les activistes du parti, travaillaient occasionnellement à l'usine, vivaient avec de maigres revenus et supportaient sans se plaindre le fardeau de leurs nombreuses activités sociales et professionnelles. Mais, la stricte conformité au nouveau code éthique, exigée par de jeunes fanatiques du marxisme, privaient ces femmes en principe libérées de toute liberté personnelle. L' «amour libre» devint presque obligatoire tandis que la vie de famille était taxée de «préjudice bourgeois ». Désorientée, frustrée dans sa féminité, plus d'une héroïne a connu une fin tragique. Ce n'est qu'avec l'avènement du réalisme socialiste, que l'héroïne de roman soviétique est apparue dans le rôle de constructeur, heureux et libre, du socialisme.
The Liberated Woman in the Soviet Fiction of the 1920's.
The Russian woman liberated by the Revolution played an important role in the Soviet literature of the 1920's. Her equal rights were a fait accompli but her difficulties were not over, because she still had to learn how to use her new freedom. Peasant and proletarian women, stultified by the misery of their pre-revolutionary life, were slow to awaken, but the few hardy pioneers who did, were enthusiastically portrayed by the fiction of the period. These fictional heroines took in stride the difficult economic postwar conditions, unhesitatingly assumed social and political duties, and accepted new attitudes towards old-fashioned morals and domesticity. Dasha Chumalova, the protagonist of Gladkov's Cement (1925), became the standardbearer of the liberated women of the 1920's.
The young women from the intelligentsia faced a different set of problems and found their solution more complicated. Students, party activists, occasionally factory workers, living on meager incomes, they uncomplainingly carried their load of manifold social and professional duties. But, strict conformity to a new ethical code demanded by young zealots of Marxism, deprived these allegedly liberated women of personal freedom. Free love became almost obligatory, domesticity was branded as bourgeois prejudice. Desoriented, frustrated in their femininity, many a heroine came to a tragic end. Not until the advent of Socialist Realism did the Soviet fictional heroine emerge as a happy and free builder of Socialism.
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_DE_L-EST
• Publié le: 01 janvier 1973
• Nombre de lectures: 11
• Langue: Français

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