La firme dans une perspective Autrichienne - article ; n°1 ; vol.97, pg 35-52
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Revue d'économie industrielle - Année 2001 - Volume 97 - Numéro 1 - Pages 35-52
We show that recent Austrian approaches of the firm develop around the concepts of knowledge, rules and productive structures. We stress that the central place of the entrepreneur reveals that the coordination problem has been evacuated. These approaches appear thus at the same time original compared to evolutionism and still unfinished.
Après avoir montré que les approches de la firme d'inspiration autrichienne s'organisent autour des concepts de connaissance, de règles et de structures productives, nous soulignons que la place centrale du concept d'entrepreneur révèle l'évacuation du problème de coordination censé pourtant être l'interrogation autrichienne fondamentale. Ces approches apparaissent ainsi à la fois originales par rapport aux théories évolutionnistes et encore inachevées.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Stéphane Longuet
La firme dans une perspective Autrichienne
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 97. 4e trimestre 2001. pp. 35-52.
Abstract
We show that recent Austrian approaches of the firm develop around the concepts of knowledge, rules and productive structures.
We stress that the central place of the entrepreneur reveals that the coordination problem has been evacuated. These
approaches appear thus at the same time original compared to evolutionism and still unfinished.
Résumé
Après avoir montré que les approches de la firme d'inspiration autrichienne s'organisent autour des concepts de connaissance,
de règles et de structures productives, nous soulignons que la place centrale du concept d'entrepreneur révèle l'évacuation du
problème de coordination censé pourtant être l'interrogation autrichienne fondamentale. Ces approches apparaissent ainsi à la
fois originales par rapport aux théories évolutionnistes et encore inachevées.
Citer ce document / Cite this document :
Longuet Stéphane. La firme dans une perspective Autrichienne. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 97. 4e trimestre 2001.
pp. 35-52.
doi : 10.3406/rei.2001.1798
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_2001_num_97_1_1798Stéphane LONGUET
Université de Picardie
CRIISEA
LA FIRME DANS UNE PERSPECTIVE
AUTRICHIENNE
Mots-clés : Tradition autrichienne, firme, règles, entrepreneur, coordination.
Key words : Austrian Tradition, Firm, Rules, Entrepreneur, Coordination.
Il y a une dizaine d'années on pouvait encore qualifier l'absence d'une théor
ie de la firme comme étant la « plus évidente déficience » de la théorie
autrichienne (Loasby, 1989, p. 166). Cette absence avait le double inconvé
nient de révéler le caractère inachevé de la théorie du processus de marché et de
placer les auteurs autrichiens ou d'inspiration autrichienne hors des débats
contemporains sur les théories de la firme. Plusieurs publications récentes
témoignent du foisonnement des recherches dans ce domaine (1).
Ces nouvelles approches ne surgissent cependant pas soudainement d'un
vide préalable. L'intérêt d'une problématique autrichienne en effet est soute
nu, depuis une quinzaine d'années, par des auteurs qui, sans se situer exclus
ivement dans le cadre de cette tradition, ont souligné l'apport des idées autr
ichiennes pour la théorie de la firme et des organisations.
Langlois par exemple (Langlois, 1986a) a fait de Menger le « saint patron »
de la New Institutional Economies pour mieux souligner la dimension théo
rique de l'économie des institutions (et des organisations), en opposition avec
(1) T. Cowen et D. Parker (1997) ; P. Dulbecco et P. Garrouste (1999, 2000) ; N.J. Foss (1994 ;
1997 ; 1999 a et b ; 2000) ; K. Foss et N.J. Foss (1998 ; 1999 ; ; S. Ioannidès (1999
a, b, c et d) ; P. Klein (1994, 1997, 1999) ; P. Lewin et S. Phelan (1999, 2000) ; D. Mathews
(1998) ; K. Rathe et U. Witt (1999) ; F. Sautet (1998) ; F. Sautet et N.J. Foss (1999) ; U.
Witt (1999) ; T.F. Yu (1999).
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 97, 4ème trimestre 2001 35 l'empirisme supposé de l'école institutionnaliste américaine. L'objectif était
alors de mettre en évidence les points communs entre les approches des évo-
lutionnistes, des autrichiens, de Williamson, de Coase et de Simon (Langlois,
1986a, pp. 1-2). L'approche Autrichienne était alors envisagée à partir de cer
tains thèmes fédérateurs : la théorie de la concurrence comme procédure de
découverte, l'insistance sur les institutions, l'éloignement du strict comporte
ment maximisateur, autant d'éclairages intéressants susceptibles d'enrichir
une théorie synthétique des institutions et des organisations. Progressivement,
cependant, un principe d'intégration indirecte va succéder à cette intégration
directe. À la séparation en plusieurs courants fondateurs va succéder une dis
tinction entre l'approche des capacités et les théories en termes d'incitation.
Ainsi Langlois (1992), Foss (1997), soulignent-ils la proximité entre les
thèmes avancés par les autrichiens et les analyses de la firme en terme de
« capacité » développées par les auteurs évolutionnistes et post-marshalliens.
Et si ces auteurs semblent alors rejoindre Loasby qui avait déjà analysé les
apports et les limites de la tradition Autrichienne (Loasby, 1989,1991), ils s'en
singularisent en manifestant moins la volonté de penser une théorie des capac
ités clairement alternative qu'une recherche des relations de complémentarit
é liées au projet de New Institutional Economies (Langlois et Foss, 1999 ;
Foss, 1999a).
Cette intégration indirecte a un effet important, car elle conduit à accorder
une place centrale à la question de la division la connaissance et aux difficul
tés de coordination qui en résultent. Il s'agit en effet de prendre « les capacit
és et les routines » et non les transactions comme « unités fondamentales de
l'analyse » (Langlois et Foss, 1999). La théorie de la connaissance acquiert
ainsi une position fondamentale, beaucoup plus marquée que dans la formulat
ion originale de Langlois (1986a).
On pourrait alors distinguer entre deux types de problématiques. L'un s'in
terroge sur l'apport des idées autrichiennes à une théorie plus large de la firme
et des organisations (problématique de l'intégration, directe ou indirecte).
L'autre réfléchit aux conditions d'une théorie spécifiquement autrichienne de
la firme (problématique de l'autonomie théorique). Même si ces deux types
s'entrecroisent chez nombre d'auteurs, c'est le développement du second type
d'interrogation qui constitue la singularité de la période récente.
Nous supposerons ici que les différents textes constituent un ensemble uni
fié délimitant une « théorie autrichienne » de la firme dont nous tenterons
d'identifier les caractéristiques. Nous soulignerons la présence d'un ensemble
de concepts logiquement articulés pour rendre compte du fonctionnement
interne de la firme. Nous verrons tout d'abord comment les raisonnements
s'organisent autour de la relation entre connaissances, règles et entrepreneurs
afin de résoudre le problème de la coordination liée à la dispersion de la
connaissance. La nécessité d'appréhender la firme dans une perspective tem
porelle impose ensuite de compléter la relation initiale par la prise en compte
de la structure de la production, par celle de la transformation des règles
36 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 97, 4ème trimestre 2001 et par l'analyse de la capacité à produire de nouvelles connaissances internes
et à réagir aux changements des données. Nous pourrons ainsi, progressive
ment, saisir pourquoi ces théories sont loin d'être achevées, soit parce qu'elles
ne tirent pas toutes les conséquences de la problématique initiale, soit parce
qu'elles supposent résolue cette coordination des activités qui constitue le pro
blème fondamental de la démarche autrichienne.
I. — UNE THEORIE DE FIRME FONDEE SUR LES LIMITES
DE LA CONNAISSANCE INDIVIDUELLE
Le problème de la coordination lié au caractère dispersé, fragmentaire, taci
te et non agregeable de la connaissance individuelle est, depuis Hayek un axe
essentiel de la réflexion de la plupart des Autrichiens. On sait qu'il a constitué
l'un des arguments du débat sur le socialisme en fondant le rejet de la planifi
cation centralisée sur les limites cognitives des individus. La centralisation au
sein de la firme ne pose-t-elle pas le même type de problème ? Quel degré de
décentralisation des décisions faut-il adopter et comment la coordination peut-
elle être réalisée ?
Si, en effet, la théorie autrichienne du marché suppose que la coordination
peut être assurée grâce aux règles et aux prix, la théorie de la firme ne peut
cependant s'appuyer sur les prix pour garantir la coordination interne.
L'entrepreneur apparaît alors nécessaire, comme nous allons le voir, pour remp
lir cette fonction assurée par les prix. Il devient un agent charnière qui,
conjointement aux règles qu'il créé ou contribue à créer, assure l'ordre au sein
de l'entreprise.
1. Un double problème de connaissance
Dès 1961, Malgrem a tenté de développer une théorie de l

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