La recomposition Marseillaise - article ; n°1 ; vol.32, pg 53-64
13 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La recomposition Marseillaise - article ; n°1 ; vol.32, pg 53-64

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
13 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Vingtième Siècle. Revue d'histoire - Année 1991 - Volume 32 - Numéro 1 - Pages 53-64
The restructuring of Marseille, Bernard Morel.
The restructuring of Marseille means the development of a metropolis composed of five urban and industrial poles, including the city of Marseille. But the city is going through a multi-faceted crisis : that of the industrial port complex, the demographic imbalances after a phase of growth, the crisis of the fordist system. These economic and social factors affect the political level, with the fear of a loss of identity as one of its essential components.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Bernard Morel
La recomposition Marseillaise
In: Vingtième Siècle. Revue d'histoire. N°32, octobre-décembre 1991. pp. 53-64.
Abstract
The restructuring of Marseille, Bernard Morel.
The restructuring of Marseille means the development of a metropolis composed of five urban and industrial poles, including the
city of Marseille. But the city is going through a multi-faceted crisis : that of the industrial port complex, the demographic
imbalances after a phase of growth, the crisis of the fordist system. These economic and social factors affect the political level,
with the fear of a loss of identity as one of its essential components.
Citer ce document / Cite this document :
Morel Bernard. La recomposition Marseillaise. In: Vingtième Siècle. Revue d'histoire. N°32, octobre-décembre 1991. pp. 53-64.
doi : 10.3406/xxs.1991.2454
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/xxs_0294-1759_1991_num_32_1_2454LA RECOMPOSITION MARSEILLAISE
Bernard Morel
Marseille n'est plus Marseille. Depuis 1990 peuvent, une nouvelle fois, alimenter
une décennie, la ville hésite entre un l'idée très répandue du déclin de Marseille.
repli sur elle-même, alimenté par le sen De 1982 à 1990, Marseille a perdu près de
timent d'un déclin économique, et la 75 000 habitants, après en avoir 35 000
perspective qu'offre l'émergence d'une de 1975 à 1982. Chiffres nets ! L'excuse
métropole dont les pôles les plus actifs rituelle selon laquelle « toutes les grandes
ont pour nom Aix, Vitrolles, Fos-Mar- villes perdent des habitants et que Marseille
tigues ou Aubagne. C'est dans ce contexte ne fait pas exception » est tombée.
économique et social qu'il faut est une exception. De 1982 à 1990, toutes
comprendre le phénomène Vigouroux ou les grandes villes et agglomérations fran
les espoirs mis dans 1'« OM », deux as çaises ont vu leurs populations croître, sauf
pects d'une crise profonde d'identité. Marseille.
Ces données sont indiscutables. Elles
Les évolutions politiques sont insépa pourraient même être corrigées à la baisse
rables des évolutions économiques, pour besoin de comparaison si on adoptait
démographiques et sociales. Le cas comme taille de l'unité urbaine marseillaise
marseillais est à cet égard par bien des côtés celle adoptée en 1982. L'unité urbaine mars
exemplaire. L'accent a été mis, depuis la eillaise est passée de 7 communes en 1982
mort de Gaston Defferre en 1986 et l'i à 28 communes en 1990. Cependant, cette
ncontestable succès de Robert P. Vigouroux lecture brute du recensement est dangereuse
aux élections municipales de 1989, sur l'a dans la mesure où elle ne peut rendre compte
spect politique de la recomposition marseill de la réalité de l'évolution marseillaise. S'il
était utile d'illustrer par un exemple l'évo- aise. Cet aspect des choses, déterminant
pour l'avenir, ne doit cependant pas occulter lution-type des territoires urbains en France,
le caractère global de la recomposition du le cas marseillais s'imposerait avec une force
territoire marseillais. incontestable. Marseille n'est plus dans Mars
Quelle signification doit-on donner au raz eille ; en vingt ans, s'est constituée une
de marée qui, en 1989, a plébiscité Vigou véritable métropole dont la composition est
roux ? On peut bien sûr mettre l'accent sur à peu près dessinée et dont le dynamisme
le discrédit des partis politiques officiels. démographique et économique est inverse
ment proportionnel au ralentissement marsMais cette interprétation n'est pas pleinement
convaincante. Nous voudrions montrer que, eillais. Ce dernier n'est pas inéluctable ; mais
derrière ce discrédit et, a contrario, derrière la revitalisation marseillaise dépend très la
la personnalisation du politique, il y a une rgement de la capacité de toute la métropole
crise profonde d'identité. marseillaise à entraîner Marseille dans son
Les premiers résultats du recensement développement. Il y a une recomposition de
53 MOREL BERNARD
l'espace de référence marseillais qui explique semble à la recherche de sa cohérence. Il
en très grande partie l'évolution politique est évident que, dans le cas marseillais, la
géographie a joué un rôle fondamental dans de la métropole. Un nouveau territoire est
en émergence. Il est le résultat d'une série la mesure où elle avait comprimé l'aggl
omération marseillaise dans les frontières nad'évolutions non coordonnées qui aboutit
aujourd'hui à une situation confuse. turelles que sont la mer et les collines.
L'émergence de la métropole est alors aussi
O CINQ ZONES POUR UNE MÉTROPOLE « un moment », celui de l'effacement pro
gressif des limites naturelles, qui induit une Chacune des grandes villes françaises ou
redéfinition de l'espace politique. européennes se veut aujourd'hui « métro
L'observation des réalités montre que la pole ». Dans leurs politiques d'image, ren
métropole marseillaise est aujourd'hui dues nécessaires par la concurrence qu'elles
composée de cinq pôles (Aix-en-Provence, se livrent pour attirer les investissements,
Vitrolles, Fos, Aubagne-Gèmenos et Marsce qualificatif valorise. Mais derrière le mot
eille) qu'il convient avant toute chose de de métropole se cachent des ambiguïtés. La
définir et de circonscrire rapidement de matentation est grande de vouloir confondre
nière statique. Bien entendu, le premier de métropole et agglomération, et il est vrai
ces pôles est Marseille, mais nous ne que ces mots sont souvent employés l'un
commencerons pas par lui pour mieux mettre pour l'autre. Or ils ne renvoient pas du tout
en évidence le dynamisme de l'ensemble aux mêmes réalités. Par « aire métropolit
métropolitain et les problèmes qu'il pose au aine », on entend un espace urbanisé co
regard de la situation marseillaise. hérent sur lequel sont regroupées plusieurs
agglomérations ; par agglomération, un en Aix-en-Provence et le pays aixois
semble composé d'un centre (centre-ville) et Le bouleversement d'Aix-en-Provence et
d'une périphérie qui n'a, par définition, de de l'ensemble du pays aixois en quelques sens que par rapport au centre. Ce centre années est une des grandes caractéristiques
et cette périphérie, liés entre eux, s'inscrivent de l'évolution du territoire métropolitain
donc un espace géographique défini par une marseillais. Hier, ville universitaire et de
certaine cohérence. A l'opposé, une aire robe, drapée dans sa dignité bafouée depuis
métropolitaine n'est pas un espace donné, qu'en 1800 Paris lui avait retiré son rôle de
défini a priori par des réalités physiques. capitale de la Provence, Aix-en-Provence est,
Elle est à définir conceptuellement en fonc aujourd'hui, une ville en pleine expansion à
tion précisément des données économiques la recherche d'un développement « à-la-
et sociales. Montpellier ». Cette mutation est sensible
La plupart des grandes villes qui se disent démographiquement et économiquement.
métropoles sont des agglomérations avec un En matière démographique, de 1968 à
centre bien défini et une périphérie qui 1990, Aix a vu sa population passer de
traduit un processus d'extension, d'expans 88 000 à 120 000 habitants ; mais surtout le
ion, d'intégration de villages, de grossis pays aixois, c'est-à-dire un ensemble de
sement. Ce qui s'est passé à Marseille n'est 34 communes très liées à Aix, est passé de
pas de cette nature. Si émergence d'une 150 000 habitants à 185 000 en 1975 et à
métropole il y a, elle ne procède pas de 260 000 en 1990, soit une progression de
l'expansion de la ville-centre, mais de la 40 % de 1975 à 1990. Cette croissance d
croissance simultanée sur un territoire élargi émographique globale du pays aixois est sans
de communes et d'agglomérations qui, mises aucun doute une des évolutions les plus
les unes avec les autres et les unes à côté notables de la réalité du « Grand Marseille »,
des autres, parviennent à constituer un surtout si on la compare au déclin marseillais.
54 LA RECOMPOSITION MARSEILLAISE
Le tissu économique a trois caractéris époque dans l'aire métropolitaine marseill
tiques

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents