La rémunération du travail dans l agriculture soviétique - article ; n°4 ; vol.3, pg 5-27
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La rémunération du travail dans l'agriculture soviétique - article ; n°4 ; vol.3, pg 5-27

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Description

Revue de l'Est - Année 1972 - Volume 3 - Numéro 4 - Pages 5-27
The wage system in the Soviet agriculture.
The article deals with the agricultural wage system in the Soviet Union as it has been developing in recent years ; for its earlier pecularities, such as the workday-unit (troudoden) and the payment in kind, the reader is referred to relevant earlier literature. It is pointed out that labor remuneration has become one of the crucial problems in Soviet agriculture, because labor is — on the whole — no more abundant. Especially for efficient use of recently increasing investment and machinery, a skilled workforce is needed who take interest in their work. The shortcomings not only of the older, but also of the present wage system are keenly felt by many Soviet economists and agricultural managers. Agricultural wages have greatly risen since Stalin's death, especially in 1953-1958 and again in 1964-1967. Wage differentials between unskilled and trained labor and the professional specialists and managers are preserved, indeed emphasized. But as the absolute oberall level has risen, they are not as great, percentagewise, as they used to be in kolkhozes ten or twenty years ago. The main disadvantage today for many of the unskilled labor in collective farms, as distinct from their state farm counterparts, is not low payment as such, but employment and payment during the agricultural season only.
The underlying idea of the Soviet agricultural wage system is to pay a guaranteed minimum and make the rest dependent on productive performance. This is in part attained by special premia, but the main emphasis is on the so-called « akkordno-premial' naja sistema», which means that a fixed percentage of the basic (minimum) wage is added for each percent of output beyond a certain level (80 per cent of planned output in most cases). This applies to state farms (where the system was introduced in 1961/62) as well as to collective farms. Certain differences remain between the two kinds of enterprises, but on the whole they are very close to each other in their wage system by now.
The so-called link system (zyeno or otrjad) is dwelt upon at some length, because it has received exaggerated and misleading attention by some Western observers. This system is not what had been advocated and then rejected under that name in Stalin's time. Its outlook inevitably is different under present conditions of mechanized crop production (in livestock production it never was a special issue). The idea of small groups of workers being paid for their output rather than for work norms performed, is inherent in the akkordno-premial'naja sistema when combined with vnutrennyi khozrasc'et ; it implies nothing essentially alien to the overall system. The crucial question today is the size of such groups and the degree of managerial independence they are given. This is being discussed in the Soviet Union. and not yet finally decided upon.
The present agricultural wage system, remodelled in 1970, is not meant to be final Experiments are being conducted on a large scale, improved forms of remuneration are being investigated, but a radical change is not to be expected in the foreseeable future.
L'article concerne l'évolution récente du système de rémunération du travail dans l'agriculture soviétique ; pour les caractéristiques antérieures de ce système (troudoden, paiement en nature), le lecteur est renvoyé aux ouvrages correspondants, précédemment publiés. On accentue ici le fait que la rémunération du travail est devenuel'un des problèmes cruciaux de l'agriculture soviétique car la main-d'œuvre n'est plus, dans l'ensemble, aussi abondante qu'elle l'était. En outre, c'est une main-d'œuvre qualifiée, intéressée par son travail, qui est nécessaire si l'on veut utiliser efficacement les investissements et les machines qui depuis peu s'accroissent. Nombreux sont les économistes et les dirigeants agricoles soviétiques qui sont conscients des insuffisances du système de rémunération, du système aussi bien antérieur qu'actuel.
Les salaires agricoles ont beaucoup augmenté depuis la mort de Staline, notamment en 1953-1958 et 1964-1967. Les différences entre la rémunération des travailleurs non ou peu qualifiés et celle des spécialistes et des dirigeants agricoles ont et maintenues, voire accentuées. Mais, comme le niveau d'ensemble a augmenté dans l'absolu, les différences ne sont plus aussi importantes, en pourcentage, qu'elles l'étaient il y a dix ou vingt ans dans les kolkhoz. Pour une grande partie de la main-d'œuvre non qualifiée des kolkhoz, le principal désavantage par rapport à celle des sovkhoz n'est plus un salaire peu élevé mais le fait de n'être employée et rémunérée que pendant la saison agricole.
Le principe de base du système de rémunération en vigueur dans l'agriculture soviétique est de verser un minimum garanti, le reste du revenu étant lié aux résultats de la production. On atteint en partie cet objectif par des primes mais l'accent est mis essentiellement sur le système dit de paiement aux pièces avec primes (akkordno-premialnaja sistemd) : on ajoute un pourcentage fixe du salaire de base (minimum) pour chaque pour cent de production au-delà d'un certain niveau (80 % de la production planifiée dans la plupart des cas). Ce système s'applique aussi bien aux fermes d'Etat, où il a été introduit en 1961-1962, qu'aux fermes collectives. Certaines différences subsistent entre les deux types d'entreprises mais, au total, elles sont très proches aujourd'hui en ce qui concerne leurs systèmes de rémunération.
L'article accorde une place relativement importante au système dit du maillon (zveno, otrjad) car il a été l'objet d'une attention exagérée et d'incompréhension de la part de certains observateurs occidentaux. Ce système n'est pas celui qu'on 'avait encouragé puis rejeté sous ce nom à l'époque de Staline. Ses objectifs sont inévitablement différents dans les conditions actuelles d'une agriculture mécanisée (dans l'élevage il n'a jamais été considéré comme un problème spécial). L'idée d'organiser des petits groupes de travailleurs, rémunérés en fonction de leur production plutôt que de la réalisation de normes déterminées de travail, est inhérente au système de paiement aux pièces avec primes quand il est associé à l'autonomie financière interne (ynutrennyj khozrascet), ce qui n'implique rien d'essentiellement différent par rapport au système d'ensemble. Le problème aujourd'hui primordial est celui de la taille de ces groupes et du degré d'indépendance qu'on leur accorde pour la gestion de leur activité. Ce problème est actuellement discuté en Union Soviétique et aucune décision finale n'a encore été prise.
Le système de rémunération aujourd'hui en vigueur, remanié en 1970, n'est pas supposé être définitif. On réalise des expériences sur une vaste échelle, on recherche des formes améliorées de rémunération mais il ne faut pas s'attendre à des changements radicaux dans un proche avenir.
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1972
Nombre de lectures 36
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Karl-Eugen Wädekin
La rémunération du travail dans l'agriculture soviétique
In: Revue de l'Est. Volume 3, 1972, N°4. pp. 5-27.
Citer ce document / Cite this document :
Wädekin Karl-Eugen. La rémunération du travail dans l'agriculture soviétique. In: Revue de l'Est. Volume 3, 1972, N°4. pp. 5-27.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0035-1415_1972_num_3_4_1116Abstract
The wage system in the Soviet agriculture.
The article deals with the agricultural wage system in the Soviet Union as it has been developing in
recent years ; for its earlier pecularities, such as the workday-unit (troudoden) and the payment in kind,
the reader is referred to relevant earlier literature. It is pointed out that labor remuneration has become
one of the crucial problems in Soviet agriculture, because labor is — on the whole — no more
abundant. Especially for efficient use of recently increasing investment and machinery, a skilled
workforce is needed who take interest in their work. The shortcomings not only of the older, but also of
the present wage system are keenly felt by many Soviet economists and agricultural managers.
Agricultural wages have greatly risen since Stalin's death, especially in 1953-1958 and again in 1964-
1967. Wage differentials between unskilled and trained labor and the professional specialists and
managers are preserved, indeed emphasized. But as the absolute oberall level has risen, they are not
as great, percentagewise, as they used to be in kolkhozes ten or twenty years ago. The main
disadvantage today for many of the unskilled labor in collective farms, as distinct from their state farm
counterparts, is not low payment as such, but employment and payment during the agricultural season
only.
The underlying idea of the Soviet agricultural wage system is to pay a guaranteed minimum and make
the rest dependent on productive performance. This is in part attained by special premia, but the main
emphasis is on the so-called « akkordno-premial' naja sistema», which means that a fixed percentage of
the basic (minimum) wage is added for each percent of output beyond a certain level (80 per cent of
planned output in most cases). This applies to state farms (where the system was introduced in
1961/62) as well as to collective farms. Certain differences remain between the two kinds of enterprises,
but on the whole they are very close to each other in their wage system by now.
The so-called link system (zyeno or otrjad) is dwelt upon at some length, because it has received
exaggerated and misleading attention by some Western observers. This system is not what had been
advocated and then rejected under that name in Stalin's time. Its outlook inevitably is different under
present conditions of mechanized crop production (in livestock production it never was a special issue).
The idea of small groups of workers being paid for their output rather than for work norms performed, is
inherent in the akkordno-premial'naja sistema when combined with vnutrennyi khozrasc'et ; it implies
nothing essentially alien to the overall system. The crucial question today is the size of such groups and
the degree of managerial independence they are given. This is being discussed in the Soviet Union. and
not yet finally decided upon.
The present agricultural wage system, remodelled in 1970, is not meant to be final Experiments are
being conducted on a large scale, improved forms of remuneration are being investigated, but a radical
change is not to be expected in the foreseeable future.
Résumé
L'article concerne l'évolution récente du système de rémunération du travail dans l'agriculture soviétique
; pour les caractéristiques antérieures de ce système (troudoden, paiement en nature), le lecteur est
renvoyé aux ouvrages correspondants, précédemment publiés. On accentue ici le fait que la
rémunération du travail est devenuel'un des problèmes cruciaux de l'agriculture soviétique car la main-
d'œuvre n'est plus, dans l'ensemble, aussi abondante qu'elle l'était. En outre, c'est une main-d'œuvre
qualifiée, intéressée par son travail, qui est nécessaire si l'on veut utiliser efficacement les
investissements et les machines qui depuis peu s'accroissent. Nombreux sont les économistes et les
dirigeants agricoles soviétiques qui sont conscients des insuffisances du système de rémunération, du
système aussi bien antérieur qu'actuel.
Les salaires agricoles ont beaucoup augmenté depuis la mort de Staline, notamment en 1953-1958 et
1964-1967. Les différences entre la rémunération des travailleurs non ou peu qualifiés et celle des
spécialistes et des dirigeants agricoles ont et maintenues, voire accentuées. Mais, comme le niveau
d'ensemble a augmenté dans l'absolu, les différences ne sont plus aussi importantes, en pourcentage,
qu'elles l'étaient il y a dix ou vingt ans dans les kolkhoz. Pour une grande partie de la main-d'œuvre non
qualifiée des kolkhoz, le principal désavantage par rapport à celle des sovkhoz n'est plus un salaire peu
élevé mais le fait de n'être employée et rémunérée que pendant la saison agricole.
Le principe de base du système de rémunération en vigueur dans l'agriculture soviétique est de verserun minimum garanti, le reste du revenu étant lié aux résultats de la production. On atteint en partie cet
objectif par des primes mais l'accent est mis essentiellement sur le système dit de paiement aux pièces
avec primes (akkordno-premialnaja sistemd) : on ajoute un pourcentage fixe du salaire de base
(minimum) pour chaque pour cent de production au-delà d'un certain niveau (80 % de la production
planifiée dans la plupart des cas). Ce système s'applique aussi bien aux fermes d'Etat, où il a été
introduit en 1961-1962, qu'aux fermes collectives. Certaines différences subsistent entre les deux types
d'entreprises mais, au total, elles sont très proches aujourd'hui en ce qui concerne leurs systèmes de
rémunération.
L'article accorde une place relativement importante au système dit du maillon (zveno, otrjad) car il a été
l'objet d'une attention exagérée et d'incompréhension de la part de certains observateurs occidentaux.
Ce système n'est pas celui qu'on 'avait encouragé puis rejeté sous ce nom à l'époque de Staline. Ses
objectifs sont inévitablement différents dans les conditions actuelles d'une agriculture mécanisée (dans
l'élevage il n'a jamais été considéré comme un problème spécial). L'idée d'organiser des petits groupes
de travailleurs, rémunérés en fonction de leur production plutôt que de la réalisation de normes
déterminées de travail, est inhérente au système de paiement aux pièces avec primes quand il est
associé à l'autonomie financière interne (ynutrennyj khozrascet), ce qui n'implique rien
d'essentiellement différent par rapport au système d'ensemble. Le problème aujourd'hui primordial est
celui de la taille de ces groupes et du degré d'indépendance qu'on leur accorde pour la gestion de leur
activité. Ce problème est actuellement discuté en Union Soviétique et aucune décision finale n'a encore
été prise.
Le système de rémunération aujourd'hui en vigueur, remanié en 1970, n'est pas supposé être définitif.
On réalise des expériences sur une vaste échelle, on recherche des formes améliorées de
rémunération mais il ne faut pas s'attendre à des changements radicaux dans un proche avenir.rémunération du travail La
dans l'agriculture soviétique
Karl-Eugen WÂDEKIN*
Dans les discussions publiées en U.R.S.S. au cours de ces dix dernières
années et concernant les questions théoriques et pratiques de l'économie,
celle de la relation juste entre « l'accumulation et la consommation >
(nakoplenie i potreblenié) a pris une importance primordiale. Dans le
cas de la consommation, il s'agit des revenus de l'individu dérivés du
travail, composés pour une part d'une rémunération directe et individuelle
et pour l'autre — elle est croissante — des prestations de l'Etat et des
entreprises qu'on appelle en U.R.S.S., socio-culturelles et
autres prestations sociales (pbScestvennye fondy potreblenijà). Les dir
igeants soviétiques ont pris conscience de ce que la croissance continue
de l'économie serait en danger si l'on réduisait, comme on l'a fait pen
dant les décades précédentes, la consommation de la population à un
minimum pour assurer une accumulation maximum du capital. Dans la
combinaison des facteurs de production de

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