« La restructuration de l industrie nucléaire : un ajustement conjoncturel » - article ; n°1 ; vol.31, pg 185-207
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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1985 - Volume 31 - Numéro 1 - Pages 185-207
23 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1985
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Gérard Donnadieu
« La restructuration de l'industrie nucléaire : un ajustement
conjoncturel »
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 31. 1er trimestre 1985. Les restructurations de l'industrie française. pp. 185-
207.
Citer ce document / Cite this document :
Donnadieu Gérard. « La restructuration de l'industrie nucléaire : un ajustement conjoncturel ». In: Revue d'économie
industrielle. Vol. 31. 1er trimestre 1985. Les restructurations de l'industrie française. pp. 185-207.
doi : 10.3406/rei.1985.1203
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1985_num_31_1_1203La restructuration de l'industrie nucléaire :
un ajustement conjoncturel
Gérard DONNADIEU
Secrétaire général
de l'Association Cadres et Prospective
Lorsque j'ai été chargé par le Conseil économique et social, en mai 1983, de la
rédaction du rapport sur « La mise en valeur des acquis de l'industrie
nucléaire », je n'imaginais guère déboucher sur des analyses d'une grande nou
veauté. Familiarisé de longue date avec les problèmes énergétiques, m'apparaissait comme un domaine bien connu et relativement balisé.
Je dus assez vite convenir de mon erreur. L'étude économique rigoureuse de ce
secteur industriel, conduite au moyen des outils économiques forgés par mon
maître François Perroux, devait me convaincre rapidement de la grande original
ité du mode de développement de cette industrie... et corrélativement de l'atout
irremplaçable qu'elle représentait pour la France.
De toute évidence, on ne se trouve pas devant un fonctionnement de type libé
ral, régulé par le marché. L'existence de quatre grands acteurs, étroitement coor
donnés entre eux et dont trois sont d'ailleurs des entreprises nationalisées, inter
dit une telle interprétation.
Mais, d'autre part, on ne se trouve pas non plus en face d'une économie admin
istrée, soumise uniquement aux décisions réglementaires de l'État. La concur
rence existe en effet au plan mondial et les grands acteurs y sont en permanence
confrontés ; à l'intérieur du territoire national, cette même concurrence subsiste
également pour les acteurs secondaires. Enfin, aucun des grands acteurs ne
domine de manière décisive les autres. Au sein de l'ensemble, le pouvoir écono
mique apparaît comme irréductiblement partagé et d'essence multipolaire, et ceci
est contraire à la logique centralisatrice et unitaire d'une économie administrée.
De telles configurations ne sont pas exceptionnelles dans une économie qui se
développe et se complexifie. Néanmoins, elles ont été jusqu'alors assez peu étu
diées par les économistes, peut-être parce qu'ils les percevaient comme trop élo
ignées de la pureté de leurs modèles théoriques. François Perroux est l'un des
rares à avoir senti leur importance.
UN COMPLEXE INDUSTRIEL INÉDIT
Comment fonctionne alors ce modèle inédit d'organisation industrielle qui
pourrait bien être le précurseur de ce que l'on rencontrera de plus en plus dans
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n°31, V trimestre 1985 185 certains secteurs (haute technologie, investissements lourds) des sociétés indust
rielles développées ?
Io) II s'agit d'abord d'un complexe et non d'une industrie. C'est-à-dire que
l'on va trouver rassemblés, engerbés dans la même organisation, des pans entiers
de brancnes industrielles, qui restent pour leurs autres activités tout à fait étran
gères au nucléaire : construction mécanique, matériel électrique, travaux publics,
minerais et métaux non ferreux, production et distribution d'électricité, services
marchands et non marchands (recherche, enseignement, défense nationale...).
2°) Ce complexe a une structure quadripolaire. Il ne s'identifie pas à un mar
ché de concurrence avec de multiples entreprises. Il est formé au contraire par un
oligopole coopératif entre quatre grands acteurs parfaitement coordonnés entre
eux et dont les poids économiques (en termes de valeur ajoutée et d'effectifs) sont
comparables. Ceci apparaît clairement sur les graphiques de la figure 1, eux
mêmes dérivés du grand tableau n° 1 donnant la découpe de la valeur ajoutée et
des effectifs en 1982. Les totaux de ce tableau (emploi direct : 165 000 salariés,
valeur ajoutée directe : 52,1 milliards de francs) peuvent être utilement comparés
aux grands agrégats économiques de l'année 1982, issus des comptes de la
nation :
Production industrielle (y compris énergie agro-alimentaire,
bâtiment et travaux publics) (hors taxes) 1294 GF
Produit intérieur brut marchand 3074 GF total 3550 GF
La création de valeur ajoutée par le complexe industriel nucléaire représente de
l'ordre de 4 à 5 % de la production industrielle, soit 1,5 °/o du PIB :
Salariés occupés dans l'industrie (y compris énergie,
agro-alimentaire, bâtiment et travaux publics) 6,48 millions
Population active 23,4
L'effectif employé directement par le complexe nucléaire représente donc
2,5 % des emplois industriels et 0,7 % de la population active.
Les quatre acteurs sont par ordre d'importance économique décroissante :
— le CEA. Il exerce le leadership en matière de recherche et développement,
en matière de cycle du combustible (par le moyen de sa filiale Cogéma) et en de sécurité et de contrôle.
— L'EDF. Elle joue le triple rôle d'unique exploitant de centrales nucléaires
(en France), de maître d'ouvrage et de maître d'œuvre.
— Le groupe Empain-Schneider. Il est fournisseur exclusif au travers de sa
filiale Framatome (commune avec le CEA) qui fabrique les chaudières et les
générateurs de vapeur, ainsi qu'au travers de ses nombreuses autres filiales
(Creusot-Loire, Jeumont-Schneider, Merlin-Gérin, Spie-Batignolles, Thermat
ome,...) de la quasi totalité de l'îlot nucléaire d'une centrale.
— Le groupe CGE. Il est fournisseur de la plus grande part de l'îlot conven-
186 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 31,1er trimestre 1985 FIGURE 1
EFFECTIF : 165 000 salariés directs en 1982 VALEUR AJOUTÉE : 52 milliards de francs en 1982
\
f/cOMBUSTIBtES ^
Frontière Limites technico- nucléaire du industriel du noyau complexe E33 Groupe Empain CGE CEA - Schneider n° 1 : Le complexe nucléaire TABLEAU
Découpe de la valeur ajoutée et des effectifs
Chiffres Valeur Pourcentage
Grands secteurs Sous-secteurs d'affaires ajoutée Effectifs Entreprises d'activité d'activité (ou budget) estimée Valeur (milliers) Effectifs GF. 30 *c c m GF. ajoutée
D Construction des Chaudière Framatome 6,5 2 5,3 3,9 3,3 rn. des centrales + ingénierie Autres 3,2 21,7 6,1 13,1 O O Total 5,2 27 10,0 16,4
O 2,7 Ilot conventionnel Alsthom-Atlantique 5,0 7,5 5,2 4,5
rñ" § Autres 1,0 9 1,9 5,5
Total 3,7 16,5 7,1 10,0 S D Chantier Génie civil 2,5 14 4,8 8,5
Autres 1,5 13 2,9 7,8 CO
Total 4,0 27 7,7 16,3
EDF Direction de l'équipe
1,7 2,7 ment 0,9 4,5
éntrales 13,8 75 45,4 Total construction des c 26,5
Cycle du Combustibles Cogéma 9,0 4 9 7,7 5,6
combustible Eurodif 6,0 2 1 3,8 0,6
Comurhex 0,5 0,3 1 0,6 0,6
Eléments combustibles 0,4 3 0,8 1,7
Autres 1,3 3 2,4 1,7
17 Total 8 15,3 10,2
Ingénierie 1 3 1,9 1,9 Equipements
Chantier 1,5 7 2,9 4,3
Constructions et divers 1,8 10 3,5 6,0
Total 4,3 20 8,3 12,2
37 Total cycle du combustible 12,3 23,6 22,4 Exploitation et Production EDF 13,0 11 25,0 6,7
0,9 7 1,7 et maintenance d'électricité Autres 4,3
Entretien et divers des centrales Total 13,9 18 26,7 11,0
Total composante
40,0 130 76,8 78,8 énergétique
O
ni CEA 3,9 2,5 4,9 Composante Recherche 7,3 4,5 O non énergétique EDF 0,8 0,5 1,5 0,9 0,9 O
2; Framatome 0,3 déjà compté
O Total 5 3,0 8,8 5,6 5,4 2
m Applications CEA 5,9 3,7 7 7,1 4,3
z militaires Technicatome 0,3 0,2 1 0,4 0,6 D 1,4 2,7 Autres 2,5 4,6 2,8 C CO Total 10,2 5,3 12,6 7,7
Applications CEA 0,9 0,6 1,2 1,1 0,7
médicales Autres (médical) 1,2 4,3 2,4 2,6
et industrielles 0,5 2 0,9 (industriel) 1,3
Total 2,3 7,5 4,4 4,6
Mission de service CEA 0,7 0,5 M
public 2,8 3,5
5,0 > Enseignement CEA 1,4 1,0
et divers
Total composante non
énergétique 12,1 35 23,2 21,2
TOTAL GÉNÉRAL 52,1 165 100 100 tionnel des centrales nucléaires.

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