La table des Ligures Baebiani et l institution alimentaire de Trajan - article ; n°1 ; vol.69, pg 81-135
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1957 - Volume 69 - Numéro 1 - Pages 81-135
55 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1957
Nombre de lectures 16
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Extrait

Paul Veyne
La table des Ligures Baebiani et l'institution alimentaire de
Trajan
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 69, 1957. pp. 81-135.
Citer ce document / Cite this document :
Veyne Paul. La table des Ligures Baebiani et l'institution alimentaire de Trajan. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 69,
1957. pp. 81-135.
doi : 10.3406/mefr.1957.7413
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1957_num_69_1_7413LA TABLE DES LIGURES BAEBIANI
ET L'INSTITUTION ALIMENTAIRE DE TRAJAN1
' (Premier article)
PAR
M. Paul Veyne
Membre de l'École
Peu après son arrivée à Rome, à la fin de l'année 99, Trajan
régla les détails d'une institution destinée à procurer des pensions
alimentaires à des fils et à des filles de citoyens italiens pauvres. Il
reprenait peut-être une initiative de Nerva 2 et suivait, en tout cas,
l'exemple déjà donné par de riches particuliers3. Ne voulant pas
consacrer à sa fondation une somme en espèces, qui pouvait être
dilapidée4, l'empereur opta pour une solution originale : il confiera
ses fonds à des propriétaires terriens ; ceux-ci paieront, sur ces pla
cements, des intérêts perpétuels à cinq pour cent, qui iront aux
enfants assistés ; et l'argent de l'empereur sera garanti par l'engas
1 J'ai l'agréable devoir de remercier M. H. G. Pflaum, qui a bien
voulu s'intéresser à cet article et qui, avec sa bienveillance coutumière,
n'a cessé de me donner suggestions et conseils qui m'ont été précieux.
Je remercie également mon camarade P. -A. Février, qui m'a guidé
dans la consultation de documents médiévaux.
2 La réalité de cette initiative de Nerva a été mise en doute : M. Ham
mond, A statue of Trajan represented on the anaglypha Trajani, Memoirs
of the american Academy in Rome, XXI, 1953, p. 147-153, avec les réfé
rences.
8 Par exemple, Dessau, /. L. S., 977, et C. I. L., X, 5056.
4 Cf. Pline, Epist.,7, 18, 1.
Mélanges d'Arch. et d'Hist. 1957. 6 ν*
8ί P. VEYNE
gement que les propriétaires lui feront de leurs biens-fonds x : une
obligatio praediòrum est à la base de l'institution alimentaire.
Deux documents épigraphiques en témoignent particulièrement.
L'un, conservé dans son intégrité (c'est la plus longue inscription
latine connue), est la célèbre Table, découverte au xviue siècle à
Veleia, dans l'Apennin de Plaisance. L'autre document, bien plus
bref, et dont il ne subsiste que la moitié, est une Table de bronze,
trouvée, au siècle dernier, au nord de Bénévent, sur le territoire
de la petite cité des Ligures Baebiani. Chacune de ces inscriptions
est constituée par une liste de domaines, engagés à Trajan par des
propriétaires de la région. Elles ont fait toutes deux l'objet de
nombreuses études juridiques 2 ; mais, du point de vue de l'histoire
de la propriété foncière, c'est la Table de Veleia qui a surtout retenu
l'attention3; à bon droit, si l'on considère son ampleur, son inté
grité, le soin apporté à sa rédaction, sa richesse de détails. Aucune
de ces qualités ne recommande pareillement la Table des Baebiani ;
aussi, à notre connaissance, n'a-t-elle pas fait l'objet d'un com
mentaire d'ensemble depuis celui de Henzen, publié en 1844, au
lendemain de la découverte du document4. Après plus d'un siècle
de progrès archéologique et historique, il nous a semblé que ce
commentaire méritait d'être tenté de nouveau. Si l'inscription des
1 Nous suivons l'interprétation de de Pachtère, La Table... de Veleia
(Paris, 1920), p. 113-115 ; pour l'essentiel, elle est unanimement adoptée
aujourd'hui.
2 Bibliographie dans V. Arangio-Ruiz, Fontes juris romani antejusti-
niani; III : Negotia (Florentiae, 1943), p. 373 et 380.
8 Surtout de Pachtère, La Table hypothécaire de Veleia, étude sur la
propriété foncière dans l'Apennin de Plaisance (Paris, 1920) ; et G. Chil-
ver, Cisalpine Gaul (Oxford, 1941), p. 150-161. Mommsen, Die italische
Bodentheilung und die Alimentartafeln, Gesammelte Schriften, V, p. 123-
145 ; W. Heitland, Agricola (Cambridge, 1921), p. 296-300; M. Besnier,
B. É. Α., XXIV, 1922, p. 118-122 ; Tenney Frank, An economie survey,
V (Baltimore, 1940), p. 66 et 173.
* Henzen, De tabula alimentaria Baebianorum, Annali deW Institute
di corrispondenza archeologica, XVI, 1844 (paru en 1845), p. 5-111. LA TABLE DES LIGURES BAEBIANI 83
Baebiani fait figure de parente pauvre à côté de celle de Veleia,
elle n'en est j>as moins un des monuments les plus v insignes de
l'histoire agraire et sociale de l'Italie antique. La brièveté et la
négligence de sa rédaction accroissent les difficultés d'interprétat
ion, sans diminuer la curiosité qu'elle suscite ; le parallélisme
entre ce document et celui de Veleia doit permettre de comparer
l'état de la propriété foncière et de la société rurale, dans deux ré
gions bien différentes de l'Italie, au début du règne de Trajan. Nous
allons proposer un commentaire de la Table des Ligures, mais en
nous référant constamment à celle de Veleia, tant pour y chercher
l'explication de plusieurs difficultés que pour user de la rare fo
rtune de deux échantillonnages économiques et sociaux, qui sont
contemporains et comparables.
La Table des Ligures Baebiani, ou Table de Bénévent, a été dé
couverte en 1831 à Macchia près Circello, à 40 kilomètres au
nord de Bénévent ; là devait se trouver le chef-lieu des Ligures.
Elle fait partie aujourd'hui des collections épigraphiques du Musée
national des Thermes1. Sa publication, au C. I. L., IX, 1455, est
fondée sur les lectures de Henzen, Mommsen et Dressel ; nous ne
connaissons pas d'édition plus récente ; c'est le texte du C. L L. qui
est aujourd'hui dans les /. L. S. de Dessau (6509), les Fontes7 de
Bruns (145 b), ceux d'Arangio-Ruiz (Negotia, 117), les Textes* de
Girard (p. 837), mais seulement sous la forme de rapides extraits.
Pour la commodité du lecteur, nous reproduisons ici le texte inté
gral.
La Table est brisée à gauche ; il subsiste deux colonnes et la
moitié droite d'une troisième. Après la restitution de la titulature
qui courait au haut du texte sur toute sa largeur, on peut apprécier
l'étendue de la lacune à une colonne et demie : le texte primitif
comprenait quatre colonnes, dont deux subsistent intégralement.
1 Ces collections étant actuellement en réorganisation, nous n'avons
encore pu voir la Table. P. VEYNE 84
L'en-tête de l'inscription permet de la dater de l'année 101, sous
le consulat de Trajan et d'Articuleius Paetus. L'empereur porte
le titre de Germanicus, qu'il a reçu en 97, mais non celui de Dacicus,
qu'il ne recevra qu'en 102 au plus tôt. La Table des Ligures est
donc antérieure de deux ans à celle de Veleia, datée sans doute de
103 *.
Je prends comme base le texte du C. I. L. :
[imp. caes.] nerva traiano avg. G[ermanic]o mi / [q.] articvleio
PAETO [COS.] / [Optim]l MAXIMIQ(ue) PRINCIPIS OBLI-
GARVNT PRAE[dia] PTO LIGVRES BAEBIANI /
[u]t ex indvlgentia eivs pveri PVELLAEQ(ue) ALfimenta
a]CCIPIANT.
Colonne I (manque) 2
Colonne II :
I [pago Lib]icano [aes]t(imati) hs CLXXII (172.000] [in
hs 15.000] reipro
hsGGGLXXV (375)
5 [fund(i)] . .olliani ..... adf(ine) Gaesio ..... [aest(imati)
hs ... in]hs VÏ (6.000)
, hs CL (150)
8 pertica [adf(ine)] . .lia, aest(imati) [hs ... in hs 10.660]
hs GGLXVIS (266 1 /2)
I j capetru [pertic]a Nolana dente [M]anlia
hs GCXGIIIJ293)
16 [fund(i)] . . oniani [aest(imati)] hs L (50.000) in [hs 5460]
hs CXXXVIS (136 1 /2)
19 ο q(ui) e(st) in [adf(inibus)] . .ate et [pop(ulo)] tone-
reg [in Ligu]stino, aest(imati) ; [item fundum] . .orianum
25 ano, adf(ine) Na ; [item fund(i) . .... adf(ine) . .nia, aest(i-
mati) [hs . . . in hs . . . ; f(iunt)] hs LXVIIII (69.000) [in hs 6.320 ; n(u-
merat) Pe]tronianus.
1 Cf. J. Carcopino, Points de vue sur Γ impérialisme romain (Paris,
1934), p. 75, n. 6.
2 Dans la seconde colonne, il ne subsiste que les toutes dernières
lettres de chaque ligne. Cinq points désignent une lacune de la majeure
partie d'une ligne ; trois points, d'un mot ; deux points, d'une partie de
mot. LA TABLE DES LIGURES BAEBIANI 85
hsCLVIII (158)
29 [fundum] . .anum est

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