Le Breviarium totius Imperii de l empereur Auguste - article ; n°1 ; vol.3, pg 149-182
35 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le Breviarium totius Imperii de l'empereur Auguste - article ; n°1 ; vol.3, pg 149-182

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
35 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1883 - Volume 3 - Numéro 1 - Pages 149-182
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1883
Nombre de lectures 20
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Camille Jullian
Le Breviarium totius Imperii de l'empereur Auguste
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 3, 1883. pp. 149-182.
Citer ce document / Cite this document :
Jullian Camille. Le Breviarium totius Imperii de l'empereur Auguste. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 3, 1883. pp. 149-
182.
doi : 10.3406/mefr.1883.6439
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1883_num_3_1_6439LE BREVIAR1UM T0T1US IMPEB1I
DE L'EMPEREUR AUGUSTE.
Parmi les sources relatives à l'histoire du règne d1 Auguste,
il faut placer au premier rang les documents dûs à Auguste lui-
même. Peu de temps après la mort de son prédécesseur, Tibère
fit décacheter et lire en plein sénat par son fils Drusus un cer
tain nombre d'écrits que l'empereur Auguste avait pris soin de
rédiger lui-même (1). De ces écrits, l'un contenait le résumé de
sa vie, Index rerum a se gestarum : il fut gravé sur des tables
de bronze qu'on exposa devant son mausolée (2); les tables sont
perdues, mais le document, inscrit en grec et en latin sur les
murs d'un temple d'Ancyre, nous a été conservé, et avec lui la
plus importante et la plus longue peut-être des inscriptions lati
nes (3). Le second de ces écrits renfermait une série de conseils
adressés à Tibère, et, entre autres, celui de ne point entrepren
dre de nouvelles conquêtes (4). Un troisième réglait les funérailles
(1) Tacite, Annales, 1, 11: Proferri lïbellum recitarique jussit; Sué
tone, V. Aug., 101 : Testamentum... virgines vestales cum tribus si-
gnatis aeque voluminibus protulerunt : quae omnia in senatu aperta
atque recitata sunt; Dion Cassius, 56, 33: Ές-εκο^σο·« οϊ καί βιβλία τεσ
σάρα· καί αυτά 5 Δριΰσίς άνΐ'-ρω.
(2) Suétone, V. Α., 101 : Indicem rerum a se gestarum, guem véllet
incidi in aeneis tahulis, quae ante mausoleum statuerentur ; Dion Cass
ius, 56, 33 : ïà έργα a εττραξε πάντα, etc.
(3) Publiée par M. Momnisen, à l'aide de la copie de M. Perrot,
dans ses Mes gestae diii Augusti, 1865, Berlin, in-8.
(4) Dion Cassius, 56, 33: Ίΐντολάς και επισκηψίΐ; τω Τιβερίω καί tw κοινιΰ.
Tacite, Ann., I, 11, dit à tort que ces conseils se trouvaient à la suite
du Breviarium. Suétone ne parle point de ces praescripta. Mais il est
certain qu'il y eut un écrit de ce genre, Tibère y faisait allusion,
MÉLANGES d'ARCIL ET ï5'lIIST. IIIe ANN. 11 Lß brtsViariüm totiüs iMpëeîî 150
d'Auguste (1). Le dernier portait le titre, qui nous a été con
servé par Suétone, de * résumé de tout l'empire „, Breviarium
totius imperii (2).
M. Egger a le premier insisté sur le caractère, sur l'impor
tance officielle qu'avait eue ce dernier document, et coordonné
les notions confuses que nous ont transmises à ce sujet les écri
vains anciens (3). Depuis son travail, de nombreuses études ont
paru en Allemagne sur la matière; les textes relatifs aux travaux
géographiques faits sous Auguste ont été travaillés en tout sens
par Petersen, Fr. Ritschi, MM. Müllenhoff, Partsch, Schweder,
bien d'autres encore; on a attiré l'attention sur des textes de
meurés inaperçus, sur des écrits laissés dans l'oubli; des fragments
inédits ont été publiés. A l'aide de ces nouvelles ressources, on
peut se faire maintenant une idée à peu près exacte et complète
de ce tableau de l'empire romain légué par Auguste à l'héritier
de l'empire.
I. — Breviarium désigne un résumé. L'expression était un
équivalent un peu barbare du mot summarium, comme nous l'a
pprend Sénèque : "jCe que l'on appelle aujourd'hui vulgairement
breviarium, dit-il, se nommait, au temps où l'on parlait latin,
summarium „ (4). On appelait ainsi, au bas empire, des résu-
Tacite, V. Agricolae, 13; Velleius Paterculus, 2, 124, parle de Vor-
dinatio comitiorum, quant manu sua scriptam divus Augustus relique-
rai; Néron (Suétone, F. JV., 10), annonce à son avènement ex Au-
gusti praescripto imper aturum se; cf. Egger, Examen, p. 40.
(1) Mandata de funere suo, Suétone, F. Α., 101; Dion, 56, 33.
(2) Suétone, F. Α., 101.
(3) Examen critique des historiens anciens de la vie et du règne
d'Auguste, mémoire couronné en 1839 par l'Académie des inscriptions
et belles-lettres, Paris, 1844, in-8. Ce mémoire doit être le point de
départ de toute étude sur les sources du règne d'Auguste, ce qu'on
a tort parfois d'oublier en Allemagne.
(4) Epistolae, 39 : Haec, quae nunc vulgo breviarium dicilur, olim,
quum latine loqueremur, summarium vocabatur. de l'empereur auguste 151
mes, des manuels historiques : le livre rédigé par Sextus Rufius
Festus pour le compte de l'empereur Valentinien a pour titre
JBreviarium rerum gestarum populi romani; nous possédons, sous
le nom d'Eutrope, un autre Breviarium historiae romanae. Ce
mot signifiait encore un rapport, un état de comptes (1) : Vespa-
sien se faisait apporter et lire chaque matin les breviaria omnium
officiorum (2), c'est-à-dire les procès-verbaux, les rapports éma
nant de chacun des bureaux (officia) de l'administration centrale.
On peut donc appeler le livre composé par Auguste le sommaire,
la statistique des forces de l'empire.
Or les forces de l'empire romain consistaient dans ses pro
vinces et ses villes, dans ses armées et ses flottes, dans les tri
buts levés sur ses sujets ou les impôts payés par ses citoyens.
Nous retrouvons ces trois éléments de statistique dans le résumé
que les historiens donnent du JBreviarium. Il contenait (3) en pre
mière ligne le nombre de citoyens et d'alliés qui se trouvaient sous
les drapeaux, la liste des légions et des flottes, et, en outre, l'indica
tion des lieux où elles séjournaient; la nomenclature des provinces
et des royaumes; enfin, le total auquel se montaient les tributs
et les rendements des impôts indirects, la balance des dépenses
et des recettes, l'encaisse du trésor public et du fisc impérial :
en un mot, dit Tacite, le tableau de toutes les ressources de
l'état.
(1) Breviarium rationum, Suétone, V. G-albae, 12.
(2) Suétone, Y. Vespasiani, 21.
(3)V. Aug., 101, Tacite, Ann., 1, 11, et Dion Cassius
suivent le même ordre en résumant les matières du Breviarium: Bre
viarium totius imperii, quantum militum sub signis ubique esset, quan
tum pecuniae in aerario et fiscis et vectigaliorum residuis. — Opes
publicae continèbantur , quantum civium sociorumque in armis, quoi
classes, régna, provinciae, trïbuta aut vectigalia, et necessitates ac lar-
gitioneS. — Τά τε των στρατιωτών, %<χ\ τα των χρος-όδων, των τε άναλοψ,,άτων
των δημοσίων, τά τε πλήθος των εν τοις θγΐσαυροΤς χρτι^.άτων, και οσα άλλα τοιου-
τοτριπα ες τΛν γ;γεαονίαν φε'ροντα %ί. Le èreviarium totiüs imperiI 152
'Quoiqu'il fût fait dans le Breviarium une large place aux
revenus et aux dépenses publiques (1), l'administration financière
n'en était qu'une partie : ce n'était pas à proprement parler un
état des comptes, d'autant plus que, dans l'empire romain comme
ailleurs, le budget ne pouvait être dressé que pour des pério
des assez courtes. Aussi ne faut-il pas confondre, comme on le
fait d'ordinaire (2), le Breviarium totius imperil avec le rôle des
finances, le Bationarium de l'empire, qui n'est que le brevia
rium rationum (3). Les rationes imperii, comme dit encore Suétone,
étaient publiées d'ordinaire par les empereurs, sans doute à des
intervalles de temps réguliers (4). Octave semble avoir inauguré
cette coutume libérale, lorsque, l'an 36, après la défaite de Sextus
Pompée, il rendit compte au peuple réuni dans le forum, de ses
actes et de son gouvernement, et fit publier son discours (5).
Tibère y renonça quelque temps: Caligula reprit les traditions
d'Auguste. Le Breviarium rationum est mentionné pour la der
nière fois sous l'empereur Galba (6).
Telles sont les seules données précises, mais assez maigres,
que nous possédons sur l'écrit d'Auguste. Il n'est possible de les
compléter que d'une seule manière, en recherchant dans les li-
(1) Suétone, V. Aug., 101, ajoute à son analyse du Breviarium:
Acljecit et libertorum et servorumque nomina, a quibus ratio exigi posset.
Cette liste a pu prendre place à la suite du tableau des finances de
l'empire ; mais il est f

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents