Le nouveau secteur public : un outil de politique industrielle régionale ? - article ; n°1 ; vol.24, pg 35-47

Yves Dary, Jean-Pierre Gilly

Description

Revue d'économie industrielle - Année 1983 - Volume 24 - Numéro 1 - Pages 35-47
Owing to their importance and the technologies they use, owing to their strategies of external growth, the groups have played a determining part upon local industrial organizations. The settlement of a method of alternative local development aiming at re-structuring and consolidating Small and Mean Industries (PMI in french) on a financial and technological plan, is being studied at the moment. In that view, the public sector, enlarged by the 1982 nationalizations must enable a better local insertion of the established groups. The case of the aerospace branch in the Midi-Pyrenees region, especially in re-orientation the yields of sub-contractors, permits to advance a few new solutions.
Par leur poids et les technologies qu'ils mettent en œuvre, par leurs stratégies de croissance externe, les groupes ont joué un rôle déterminant et, le plus souvent, déstructurant sur les organisations industrielles régionales. La mise en place d'un mode de développement régional alternatif, notamment destiné à restructurer et à consolider les PMI (Petites et Moyennes Industries) financièrement et technologiquement, est à l'ordre du jour. Dans cette perspective, le secteur public élargi par les nationalisations de 1982 doit permettre une meilleure insertion locale des établissements des groupes. Le cas de la branche aérospatiale dans Midi-Pyrénées, particulièrement à travers une réorientation des rapports de sous-traitance, permet d'avancer quelques éléments de solution.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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• Publié par: REVUE_D-ECONOMIE_INDUSTRIELLE
• Publié le: 01 janvier 1983
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• Langue: Français
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Extrait

Yves Dary
Jean-Pierre Gilly
Le nouveau secteur public : un outil de politique industrielle
régionale ?
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 24. 2e trimestre 1983. pp. 35-47.
Abstract
Owing to their importance and the technologies they use, owing to their strategies of external growth, the groups have played a
determining part upon local industrial organizations. The settlement of a method of alternative local development aiming at re-
structuring and consolidating "Small and Mean Industries" (PMI in french) on a financial and technological plan, is being studied
at the moment. In that view, the public sector, enlarged by the 1982 nationalizations must enable a better local insertion of the
established groups. The case of the aerospace branch in the "Midi-Pyrenees" region, especially in re-orientation the yields of
sub-contractors, permits to advance a few new solutions.
Résumé
Par leur poids et les technologies qu'ils mettent en œuvre, par leurs stratégies de croissance externe, les groupes ont joué un
rôle déterminant et, le plus souvent, déstructurant sur les organisations industrielles régionales. La mise en place d'un mode de
développement régional alternatif, notamment destiné à restructurer et à consolider les PMI (Petites et Moyennes Industries)
financièrement et technologiquement, est à l'ordre du jour. Dans cette perspective, le secteur public élargi par les nationalisations
de 1982 doit permettre une meilleure insertion locale des établissements des groupes. Le cas de la branche aérospatiale dans
Midi-Pyrénées, particulièrement à travers une réorientation des rapports de sous-traitance, permet d'avancer quelques éléments
de solution.
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Dary Yves, Gilly Jean-Pierre. Le nouveau secteur public : un outil de politique industrielle régionale ?. In: Revue d'économie
industrielle. Vol. 24. 2e trimestre 1983. pp. 35-47.
doi : 10.3406/rei.1983.2081
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1983_num_24_1_2081nouveau secteur public : Le
un outil de politique industrielle régionale ?
Yves DARY
Jean-Pierre GILLY
Chercheurs au LEREP
INTRODUCTION
Si la cohérence du niveau local faisait hier la force des développements indust
riels, aujourd'hui, sa mise en incohérence s'inscrit dans la stratégie de valorisa
tion spatiale des groupes, qu'ils soient privés ou publics. Ces derniers, en se posi
tionnant sur les maillons stratégiques de filières aux dimensions internationales,
déterminent désormais les conditions de développement et de reproduction des
espaces économiques régionaux. En particulier, la rupture des cohérences tech
nologiques de ces espaces réduit les effets dont ils étaient porteurs : diffusion des
innovations, entraînement mutuel des activités,...
Face à cette situation, les groupes du secteur public peuvent-ils constituer un
outil de politique industrielle régionale ? Autrement dit, mettre en
œuvre une visant à intégrer, aussi bien dans leurs structures
internes que dans leurs stratégies, les nécessités d'un développement régional
cohérent ?
Question difficile mais essentielle car elle renvoie en définitive à l'alternative
suivante : soit privilégier l'insertion uniforme de l'économie française dans la
division internationale du travail existante, soit susciter un mode de développe
ment régional différencié de type autocentré.
Le présent article ne vise pas à répondre de manière globale à cette interrogat
ion. Après avoir présenté à grands traits les structures industrielles d'une région
largement extravertie (Midi-Pyrénées) et suggéré ce que pourrait être une politi
que industrielle régionale (lre partie), il se limite en fait à préciser la place et le
rôle joué jusqu'ici par les groupes publics industriels dans Midi-Pyrénées et à
amorcer quelques propositions ayant pour finalité d'insérer les établissements de
ces groupes dans le tissu socio-économique régional (2e partie).
I. — UNE POLITIQUE INDUSTRIELLE POUR MIDI-PYRÉNÉES
1 — Quel « bilan » pour les structures industrielles de Midi-Pyrénnées ?
Midi-Pyrénées constitue, avec le Languedoc-Roussillon et l'Aquitaine, un
espace économique beaucoup moins industrialisé que les régions situées au-delà
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 24, 2ème trimestre 1983 35 la ligne Le Havre-Marseille. Cette situation, qui trouve ses origines dans le de
déséquilibre issu de la révolution industrielle du XIXe siècle, est accentuée,
comme a pu le noter R. Guglieno (1), par l'enclavement et l'excentrage de ces
régions par rapport aux grandes zones d'activité d'Europe occidentale. Ce qui
explique qu'elles aient pu être relativement peu concernées jusqu'ici par les mutat
ions de l'industrie française.
La concentration des effectifs au sein de quelques grands secteurs et la polari
sation de ces derniers dans la géographie régionale constituent les deux spécifici
tés essentielles de l'industrie Midi-Pyrénées.
Ainsi, trois activités seulement employaient, en 1976, 44,1 °/o des salariés de
l'ensemble de l'industrie régionale et réalisaient 41,5 °7o de la valeur ajoutée. Il
s'agit du textile-habillement, de l'aéronautique et de l' électricité-électronique. En
ce qui concerne la répartition spatiale de ces effectifs, on peut mettre en évidence
— pour reprendre la définition de J.P. Guichard (2) — six « régions industriell
es » (dont les limites débordent parfois les découpages administratifs) qui consti
tuent la quasi totalité de l'industrie régionale : l'agglomération toulousaine, très
diversifiée où prédominent les activités aérospatiales, la zone de Tarbes et le bas
sin de l'Adour où les biens d'équipement occupent une place prédominante, les
bassins d'emploi d'Aubin-Decazeville et d'Albi-Carmaux, constitués autour des
industries d'extraction, les zones mono-industrielles de Mazamet et de Lavelanet
spécialisées dans le textile.
Le rôle dominant des groupes dans l'organisation de l'espace industriel régional
Par leur poids et leur position souvent stratégique dans les structures économi
ques locales, les groupes jouent un rôle déterminant l'organisation des rap
ports entre les firmes implantées sur le territoire régional. Cette situation est le
résultat du processus d'insertion de ces groupes dans la division du travail (DIT).
Une des manifestations concrètes de ce processus d'internationalisation est
constituée par la bipolarisation des relations entre grandes entreprises et PME.
Celle-ci se manifeste d'abord dans la taille des établissements — ainsi, les 3 uni
tés locales appartenant à la SNIAS et à Dassault regroupent près de 75 % des
effectifs recensés dans le secteur aéronautique — mais elle s'affirme aussi dans
les conditions de production et le champ d'action couvert par ces deux catégories
d'entreprises. Les PME sont traditionnellement attachées à leur environnement,
sinon fixées à lui, par une série de contraintes économiques et financières. La
logique de constitution des groupes procède, à l'inverse, d'une interégionalisa-
tion voire d'une internationalisation de leurs stratégies.
(1) Raymond GUGLIENO, Le redéploiement industriel en France, Revue Hérodote, 4e trimestre
1981.
(2) J.P. GUICHARD, Y a-t-il un tissu urbain régional ? Colloque ADEFI SUD 11/80. L'organisa
tion de bassins d'emplois fondés en partie sur la constitution de centres urbains, la concentration
et l'interdépendance des activités industrielles délimitent des espaces (espace de reproduction de la
force de travail et espace de production industrielle) qui ne se recouvrent que partiellement mais
que nous englobons dans le terme de « région industrielle » (DARY, GILL Y).
36 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n" 24, 2ème trimestre 1983 sont ces derniers qui déterminent désormais les conditions de reproduction Ce
et de développement des espaces économiques régionaux, mettant en situation de
dépendance un nombre important de petites entreprises dont la rentabilité tient
moins à la nouveauté des techniques utilisées qu'à l'exploitation systématique
d'une main d'œuvre dispersée et faiblement combative. L'espace régional est
donc ainsi