Le pomerium de la Rome impériale - article ; n°1 ; vol.54, pg 165-199
36 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Le pomerium de la Rome impériale - article ; n°1 ; vol.54, pg 165-199

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
36 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1937 - Volume 54 - Numéro 1 - Pages 165-199
35 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1937
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Michel Labrousse
Le pomerium de la Rome impériale
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 54, 1937. pp. 165-199.
Citer ce document / Cite this document :
Labrousse Michel. Le pomerium de la Rome impériale. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 54, 1937. pp. 165-199.
doi : 10.3406/mefr.1937.8704
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1937_num_54_1_8704LE POMERIUM DE LA ROME IMPERIALE
NOTES DU TOPOGRAPHIE ROMAINE1
Le potnrriurn, institution de provenance étrusque et probable
ment même orientale2, fut dès l'origine la ligne idéale limitant le
territoire urbain de Rome. Tracé, d'après la légende, par Homulus
lui-même avec une charrue attelée d'un bœuf et d'une vache, selon
1 Bibliographie. — La plus ancienne étude d'ensemble sur le pome-
riutu de Rome à l'époque impériale est celle d'IIuelsen, Das Pornerium
Roms in der Kaiserzeit, Hermes, 1887, p. 615-626, reprise par son auteur
au Corpus, VI, p. 3106-3108. Les origines et la signification du pomerium
avaient été auparavant étudiées par Mommsen, Der Begriff des Pome
rium, Hermes, 1876, p. 40-50, et par Detlefsen, Das Pornerium Roms und
die Grenzen Italiens, Hermes, 1886, p. 497-562. — De 1887 jusqu'à ces
dernières années, en dehors des articles contenus dans les manuels de t
opographie romaine (Jordan, I, 1, p. 316 et suiv. ; (lilbert, III, p. 3-12 ;
Homo, Lexique..., p. 398-405) et des quelques pages consacrées à la ques
tion par M. Homo dans son Essai sur Aurélien, p. 224-231, il ne parut
que des articles de détail, écrits à l'occasion de la découverte de nou
veaux cippes pomériaux : tels sont, entre autres, les articles plus ou
moins développés de Lanciani, Bull. Com., 1879, p. 246-248; de Marru-
chi, Ibid., 1899, p. 270-279; de (latti, Not. Scav., 1899, p. 15-17;
Bull. Corn., 1909, p. 130-132; 1913, p. 68-70; de Merlin, Mèi. Éc. fr.,
1901, p. 97-115 ; de Pasqui, Not. Scav., 1909, p. 44-45 ; de Mancini, Ibid.,
1913, p. 68-69; de Kent, T. A. P. Α., 1913, p. 19-24. Λ mentionner,
en outre, l'étude fondée sur la numismatique de Laiïranchi, Gli amplia
menti del Pomerio di Roma nelle testimonianze numismatiche. Bull. Com.,
1919, p. 16-44. — (les dernières années, la question a été reprise de façon
plus large par Platner-Ashby, Topographical dictionary of ancien' Rome.
p. 392-396 ; par .1. IL Oliver, The augustan pomerium,, Mem. of the Ameri
can Academy in Rome, X, 1932, p. 145-182, et par Lugli, Monumenti an
tichi di Roma, t. II (1934), p. 85-98.
2 Sur l'existence d'un pomerium dans les cités sumériennes, cf. Anti
quaries Journal, VI, 1926, p. 367 et suiv. fi LE « l'OMERIUM λ DE LA ROME IMPERIALE Hi
le rite étrusque, primitivement lié à la muraille, puis agrandi à plu
sieurs reprises sous la République, il formait une frontière à la fois
religieuse et juridique : enceinte religieuse, il limitait le templum,
le seul territoire urbain où la prise initiale des auspices fut valable ;
enceinte juridique et politique, il séparait le domaine de Y Imperium
domi de celui de Y Imperium militine : l'autorité des tribuns s'arrê
tait à ses bornes, et les magistrats rum imperio n'ajoutaient des
haches aux faisceaux de leurs licteurs qu'après l'avoir franchi.
Cette enceinte idéale qui, à la fin de la République, se confond
ait, sauf sur l'Aventin *, avec la muraille " servienne », fut plusieurs
fois agrandie sous l'Empire. Le nombre, l'importance, la significa
tion même de ces extensions nous sont toutefois mal connus et ont
prêté à discussion.
Une récente découverte archéologique vient de nous apporter un
nouvel élément d'information et nous permet ainsi de retracer avec
plus de sécurité qu'auparavant l'histoire du pomerium de Rome à
l'époque impériale.
En l!)30, deux cippes pomériaux encore en place ont été mis à
jour par des travaux de démolition entrepris à l'angle de la Via
della Torretta et de la Via Campo Marzio, au cœur même de l'an
cien Champ-de-Mars 2.
De ces deux cippes, l'un, qui porte les titulatures de Vespasien
et de Titus, rappelle l'agrandissement du pomerium réalisé par ces
deux empereurs dans les premiers mois de 7Γ>, à l'expiation de leur
censure3; l'autre mentionne la restauration du tracé dont fut
1 Sur la question de l'Aventin, cf. infra, p. 175-17*0.
2 Ces bornes, qui se trouvent maintenant au Musée des Thermes, ont
été excellemment publiées par M. Romanelli, Notizie dei Scavi, IW.Ì,
p. 240-244.
3 L'extension pomériale de Vespasien et de Titus se place entre mars
et juin 75 ; postérieure à la désignation des deux empereurs pour un sep
tième et un cinquième consulat, qui eut lieu en mars 75, elle
est antérieure à l'expiration de leur sixième et quatrième puissance tri-
bunitienne, qui finissait le .'{0 juin de la même année. Ili" Κ " l'I IM Kill UM » DK Ι,Λ IK IM Κ Ι.ΜΓΚΚΙΛΙ.ΚΙ.
chargé (in 121, sous le règne d'Hadrien, le collège des augures1.
Les augures ne firent, cette année-là, que restaurer par un nou
veau bornage un tracé déjà existant2. Sur la foi d'un passage de
Vopiscus dans Y Histoire Auguste3, ce tracé passait assez générale
ment pour avoir été l'œuvre de Trajan4. La découverte de la Via
Campo Marzio ne permet plus de l'admettre ; les deux cippes retrou
vés l'un et l'autre in situ avaient le même emplacement et le même
numéro d'ordre : le tracé d'Hadrien était donc identique à celui
de Vespasien, et toute idée d'un élargissement du pomeriurn entre
leurs deux règnes se trouve par là même exclue. De là, il résulte :
premièrement, que le témoignage de Γ Histoire Auguste n'offre au
cune garantie de sécurité; deuxièmement, que les monnaies dont
le revers figure un prêtre labourant, et où M. Laiïranchi a voulu
trouver la preuve d'une extension pomériale sous Trajan5, commém
orent, non pas une audio Urbis, mais simplement des fondations
de colonies 6.
Ces conclusions valent pour d'autres empereurs.
Auguste aurait, d'après certains témoignages, élargi à plusieurs re
prises les frontières de Γ [Irhs 7 ; à la vérité aucun de ces témoignages
n'a de valeur véritablement démonstrative. Les arguments tirés de
Y Histoire Auguste et de la numismatique ne valent pas plus pour
le règne d'Auguste que pour celui de Trajan8 ; les données archéo-
1 La date de 121 est donnée par la mention de la cinquième puissance
tribunitienne de l'empereur.
2 Cf. la formule : ... terminas pomerii restituendns curavit.
3 Vit. Aurei., 21 : Pomoerio... addidit Traianus.
4 Besnier, iirt. « pomerium », in Diet, ant., IV, p. 54!{-5Ί7 ; Lugli, op.
cit., p. 'J7.
5 LalTranchi, op. cit., p. :55-.'5X.
6 En ce sens, P. Strack, Untersuchungen, zur römischen Iieiclispragufig
des zweiten Jahrhunderts, I, p. 129-1IÎ0.
7 Tac, Ann., XII, 2'.i ; Dion, LV, 6. - Cf. Laffranchi, up. cit., p. 2Ί-
\Υλ, et Lugli, op. cit., p. Oft.
s M. Oliver, tout en défendant l'idée d'une extension pomériale sous T.E ■' PIIMERltTM » DK LA ROM Κ IMPÉBIALF. lf'lS
logiques utilisées par M. Oliver n'ont pas, pour cette période, la
portée qui leur a été prêté»! ; quant à l'allirmation de Tacite, con
tredite par le silence du monument d'Ancyre et par la Lax da imper
lo Vespasiani, qui ne mentionne antérieurement aux Flaviens
qu'un seul agrandissement du pornerium, celui de Claude, elle
semble bien le résultat d'une erreur, et il apparaît en définitive
qu'Auguste n'a pas dû modifier les limites du porneriiim1.
Néron, Antonin et Commode auraient encore, à en croire cer
tains modernes, élargi les limites de la cité2. Pour Néron, nous
n'avons que le témoignage suspect du seul Vopiscus ; pour Anton
in, l'hypothèse entièrement gratuite de M. Laffranchi n'est même
pas étayée par une présomption numismatique ; quant à Commode,
les monnaies qui le représentent sous les traits du prêtre labourant
symbolisent la fondation par le nouvel Hercule de la Colonia Lucia
Aurelia Nova Commodiana et n'ont pas de rapport avec le pome-
rium 3.
En résumé, si, au dernier siècle de la République, seuls Sylla4
et César5 ont élargi l'enceinte théorique de la cité, le ge

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents