Le relief de la tour de Khitôt et le banquet funéraire à Palmyre - article ; n°1 ; vol.28, pg 70-100
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Le relief de la tour de Khitôt et le banquet funéraire à Palmyre - article ; n°1 ; vol.28, pg 70-100

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Description

Syria - Année 1951 - Volume 28 - Numéro 1 - Pages 70-100
31 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1951
Nombre de lectures 42
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Extrait

Ernest Will
Le relief de la tour de Khitôt et le banquet funéraire à Palmyre
In: Syria. Tome 28 fascicule 1-2, 1951. pp. 70-100.
Citer ce document / Cite this document :
Will Ernest. Le relief de la tour de Khitôt et le banquet funéraire à Palmyre. In: Syria. Tome 28 fascicule 1-2, 1951. pp. 70-100.
doi : 10.3406/syria.1951.4749
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1951_num_28_1_4749RELIEF DE LA TOUR DE KITHOT LE
ET LE RANQUET FUNÉRAIRE A PALMYRE
PAR
ERNEST WILL
(PI. VII et VIII)
Les sculptures de Palmyre datées du Ier siècle de notre ère sont assez rares
pour qu'on consacre un commentaire de quelque étendue à l'une des plus
remarquables d'entre elles : elle orne toujours la niche de la tour funéraire n° 44
qui fait face à celle de Jamblique, de l'autre côté du Ouadi, et non loin du camp
de Dioclétien. Contrairement à l'habitude générale, la niche ne surmonte pas
ici l'entrée du rez-de-chaussée (face sud-est), mais elle a été aménagée dans
la face nord-est qui regarde la ville. Sa position difficilement accessible, à
quelque 10 mètres au-dessus du sol, a sans doute découragé jusqu'ici la
recherche; un échafaudage léger m'a permis, en mai 1950, non seulement d'exa
miner le monument à loisir, mais de prendre quelques vues donnant une
image suffisante, sinon parfaite, du monument. Cet examen direct tranche
aussi le débat sur la date de la tour : le bloc de l'angle inférieur gauche de la
niche porte encore la moitié de la dédicace primitive avec, au complet, le
chiffre de 351 (pi. VII, 2) ; il est ainsi établi que la tour et le relief furent érigés
au mois de siwan de l'année 351, soit en juin 40 après Jésus-Christ, par Kithôt,
fils de Taimarsô (1).
elles devraient être coiffées du mortier l'une f1) L'inscription est parfaitement conservée;
elle avait été copiée, ainsi que celle gravée sur et l'autre. Au-dessous de l'inscription est tracé
le linteau de la porte du rez-de-chaussée, par à la peinture rouge le mot SLM, auquel corres
de Vogué (n° 33 a et 6). Du temps de Cassas, pondait un nom propre sur la moitié droite
la moitié droite gisait par terre au pied de la disparue. Sur le pilastre de gauche de la niche
tour, comme le montre sa pi. 101; ce détail on relève les restes d'un autre chiffre, semble-
n'a pu être inventé. Au contraire, Cassas ne t-il : trois traits verticaux suivi d'un signe des
voyait déjà plus les têtes des deux figures de centaines exécuté de travers (crochet vers le
gauche du fond, bien qu'il les ait dessinées : haut et à gauche). Les indications contraires RELIEF DE LA TOUR DE KITHOT 71 LE
La niche est du type commun où l'arc de plein cintre repose sur des pilastres
(pi. VIII, 1 et fig. I) (1); mais l'ancienneté du monument se révèle aussitôt
dans la technique de la construction. Les bords de la niche sont formés par
l'appareil ordinaire de la tour édifiée en blocs grossièrement équarris liés au
mortier; seuls les deux chapiteaux sont pris dans une pierre plus fine permet
tant l'exécution de la moulure; celle-ci présente du bas vers le haut un cavet
surmonté d'un petit listel, une doucine,.une bande-plate formant abaque.
L'arc est constitué par huit voussoirs taillés dans des blocs engagés dans la
maçonnerie de la paroi; ils se poursuivent en général au-dessus de la moulure
par une queue irrégulière insérée dans l'appareil courant ; aucune de ces pièces
ne forme clef de voûte et l'on remarque que les joints sont taillés en forme
de clef. Le profil comprend une large fasce unique entourée d'une moulure
qui groupe cavet, quart de rond et listel terminal. La fasce est ornée de deux
rinceaux de vigne qui prennent naissance au-dessus des pilastres et se rejoignent
dans l'axe du cintre où ils sont entrelacés et noués.
La baie assez importante ainsi déterminée (larg. : 1 m. 53; haut, totale :
2 m. 80; de la partie ornée de figures au-dessus du lit : 1 m. 60) abrite le Ban
quet funéraire classique à Palmyre : derrière le mort étendu vers la droite sur un
lit de repos se tiennent debout trois membres de sa famille (pi. VII, let VIII, 1;
fig. 1). Ce groupe de quatre personnages est d'une conservation satisfaisante
dans l'ensemble, encore que la rage iconoclaste se soit exercée, là comme
ailleurs, sur les parties visibles des corps : les mains et les bras et surtout les
visages ont été martelés; enfin la tête du personnage couché, faite d'une
pièce rapportée, a disparu. La perte est sensible puisqu'elle nous prive d'in
dices stylistiques aussi significatifs que le traitement du visage et de la chevel
ure, mais l'ensemble de la scène reste parfaitement net. Le personnage prin
cipal, qui est évidemment Kithôt, le constructeur de la tour (pi. VIII, 1), est
étendu sur un lit de repos. Ce dernier a la forme, habituelle à Palmyre, de la
klinè supportée par des pieds tournés et munie d'un fulcrum orné d'un buste
de J. Cantineau (Inventaire, IV, 18), qui Cf. pour une vue d'ensemble de la tour, Syria,
proposait la date de 44, sont à rectifier. Les 1949, p. 95, fig. 8.
vues que nous donnons n'ont pu être prises (*) Cf. les niches des tours d'Elahbel (n° 13),
avec le recul suffisant, ni avec un éclairage et des nos 71 et 155; voir Syria, 1949, p. 99.
parfait en raison de l'orientation de l'édifice. 72 SYRIA
à sa base. L'épais matelas qui sert de couche est couvert de motifs décoratifs
disposés en trois bandes transversales espacées; les bandes extrêmes com
prennent comme motif central un entrelacs dont un des rubans est orné de
perles; puis, de part et d'autre, un galon de perles et un chien courant, ces
éléments étant séparés les uns des autres par un filet lisse; la bande centrale,
ainsi que le coussin sur lequel s'appuie le défunt, est formée par un rinceau
de feuilles de lierre avec baies au milieu, un galon de perles, une bande lisse
peinte en vert et un chien courant de chaque côté. Kithôt est vêtu d'une
tunique à manches longues, d'un manteau enveloppant le bas du corps et le
bras gauche, d'un pantalon orné d'un galon médian à entrelacs ; la main gauche
tenait sans nul doute la coupe habituelle tandis que la droite repose sur le
genou. Derrière le lit, trois figures debout remplissent le cadre formé par
l'arcade. A gauche, on voit d'abord un jeune homme portant une tunique à
manches courtes serrée par une ceinture nouée devant; il était coiffé du mort
ier fréquent à Palmyre; de la droite ramenée sur la poitrine il tenait une
petite cruche et un simpulum, dans le bras gauche baissé peut-être un rhyton
aujourd'hui complètement martelé. Puis vient un second jeune homme, coiffé
de même du mortier, tenant une petite cruche de la gauche baissée; il est
drapé dans un ample manteau qui enveloppe le bras droit et dont une extré
mité retombe par-dessus le gauche. A droite enfin, c'est une femme, comme le
prouvent encore les tresses encadrant le visage; un grand voile, posé sur la
tête et couvrant les épaules, est maintenu par les bras; de la tunique on n'en
trevoit que l'encolure ; le reste est caché par 1' « himation » particulier aux dames
de la ville, découvrant l'épaule droite et agrafé sur la gauche; l'objet tenu
de la main gauche est méconnaissable. Costumes, attitudes et accessoires se
retrouvent sur une infinité d'autres monuments- funéraires palmyréniens (1).
(x) Sur les tuniques portées par les hommes à tunique de type local qui, laissant l'épaule et
la poitrine droites nues, est doublée d'une Palmyre, cf. H. Seyrig, Syria, 1937, p. 13 et s.
Le costume du jeune homme du centre est tunique à manches portée sur le corps (pour
grec et très fréquent sur les monuments funé l'agencement respectif de ces deux pièces, cf.
I'épou3e de Hairan : Ada Arch., 1932, pi. III). raires de la ville; cf. Ingholt, Studier, PS 4,
5, 6 et s. De même le vêtement de la femme Ce qui semble attester l'antiquité de la tunique
est habituel; cf. ibid., PS 23; 31 et s. et p. 54- de dessus, c'est qu'elle peut être portée seule
55. Le terme d' « himation » pour la pièce en cas de deuil; cf. ibid., p. 11, fig. 5; Chabot,
d'habillement particulière aux Palmyréniennes Choix, pi. XXX, 6; Berytus, I, p. 40, pi. X, 1.

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