Les Assyriens d Union soviétique - article ; n°3 ; vol.16, pg 445-457
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Description

Cahiers du monde russe et soviétique - Année 1975 - Volume 16 - Numéro 3 - Pages 445-457
Eden Naby, The Assyrians of the Soviet Union.
Soviet Assyrians, the bulk of whom fled north from Iran and Turkey during the general Assyrian diaspora caused by the events of World War I, have, in the past, derived extensive cultural benefit from their status as a recognized Soviet nationality. In a number of cases, their path has diverged from that of the remainder of world wide Assyrians. One fundamental development setting them apart from other Assyrians has been the replacement of the Syriac alphabet with the Latin alphabet. Another divergence has emerged as a result of the official Soviet anti- religious stand. The Soviet Assyrians, on a relatively small scale, reflect the changes which larger Soviet nationalities also experienced. Despite a certain trend toward assimilation into Russian culture, the small Assyrian community continues to maintain its nationality culture.
Eden Naby, Les Assyriens d'Union Soviétique.
Les Assyriens d'Union Soviétique qui ont fui en masse de Perse et de Turquie vers le nord, au cours de la diaspora générale provoquée par les événements de la Première Guerre mondiale, ont largement bénéficié, dans le passé, de leur statut reconnu de nationalité soviétique. Dans plusieurs cas, leur voie s'est écartée de celle empruntée par le reste des Assyriens. Leur isolement a été dû en grande partie à la substitution de l'alphabet latin à l'alphabet syriaque, à l'attitude antireligieuse officielle de l'Union Soviétique. Les Assyriens d'Union Soviétique reflètent, à une échelle réduite, les changements que les nationalités soviétiques plus importantes ont également subis. En dépit d'une certaine tendance à se fondre dans la culture russe, la petite communauté assyrienne continue à préserver sa culture nationale.
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1975
Nombre de lectures 34
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Eden Naby
Les Assyriens d'Union soviétique
In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 16 N°3-4. Juillet-Décembre 1975. pp. 445-457.
Abstract
Eden Naby, The Assyrians of the Soviet Union.
Soviet Assyrians, the bulk of whom fled north from Iran and Turkey during the general Assyrian diaspora caused by the events of
World War I, have, in the past, derived extensive cultural benefit from their status as a recognized Soviet nationality. In a number
of cases, their path has diverged from that of the remainder of world wide Assyrians. One fundamental development setting them
apart from other Assyrians has been the replacement of the Syriac alphabet with the Latin alphabet. Another divergence has
emerged as a result of the official Soviet anti- religious stand. The Soviet Assyrians, on a relatively small scale, reflect the
changes which larger Soviet nationalities also experienced. Despite a certain trend toward assimilation into Russian culture, the
small Assyrian community continues to maintain its nationality culture.
Résumé
Eden Naby, Les Assyriens d'Union Soviétique.
Les Assyriens d'Union Soviétique qui ont fui en masse de Perse et de Turquie vers le nord, au cours de la diaspora générale
provoquée par les événements de la Première Guerre mondiale, ont largement bénéficié, dans le passé, de leur statut reconnu
de nationalité soviétique. Dans plusieurs cas, leur voie s'est écartée de celle empruntée par le reste des Assyriens. Leur
isolement a été dû en grande partie à la substitution de l'alphabet latin à l'alphabet syriaque, à l'attitude antireligieuse officielle de
l'Union Soviétique. Les Assyriens d'Union Soviétique reflètent, à une échelle réduite, les changements que les nationalités
soviétiques plus importantes ont également subis. En dépit d'une certaine tendance à se fondre dans la culture russe, la petite
communauté assyrienne continue à préserver sa culture nationale.
Citer ce document / Cite this document :
Naby Eden. Les Assyriens d'Union soviétique. In: Cahiers du monde russe et soviétique. Vol. 16 N°3-4. Juillet-Décembre 1975.
pp. 445-457.
doi : 10.3406/cmr.1975.1249
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/cmr_0008-0160_1975_num_16_3_1249EDEN NABY
LES ASSYRIENS D'UNION SOVIÉTIQUE
D'après le recensement soviétique de 1970, 24 2941 Assyriens2 résident
en Union Soviétique ; la moitié d'entre eux vivent dans les Républiques
transcaucasiennes de Géorgie et d'Arménie. Bien que peu nombreux,
ils se sont vu accorder le statut de narod qui leur confère le privilège
d'enseigner et de publier dans leur propre langue et de préserver une
culture nationale distincte. A une époque où la majorité des Assyriens
qui se trouvent hors d'Union Soviétique, notamment ceux des États-
Unis, se fondent dans la culture de leur terre d'adoption au point qu'on
peut se demander si, dans trois générations, ils seront encore capables
de parler, et à plus forte raison d'écrire leur propre langue, le statut et
les réalisations de cette fraction du peuple assyrien en Union Soviétique
ont une grande importance3. L'étude de la brève histoire des Assyriens
d'Union Soviétique peut jeter quelque lumière sur la façon dont la poli
tique soviétique des nationalités a contribué à alimenter et à préserver
la culture et l'identité d'un groupe, menacé autrement d'assimilation
comme le sont actuellement les Assyriens d'Amérique du Nord.
Indépendamment de l'occasion ainsi fournie de procéder à une étude
comparative de la politique (ou de l'absence de politique) des nationalités
dans des pays tels que l'Union Soviétique, l'Iran, l'Iraq, la Syrie, le Liban,
les États-Unis, le Canada et l'Australie, il existe deux faits qui confèrent
aux Assyriens une place à part parmi les nationalités soviétiques. En
premier lieu, ils constituent le plus important des deux seuls groupes qui
parlent une langue sémitique4. L'autre groupe, composé d'Arabes, est
réparti entre quatre villages de la région de Bukhara et du Syr-Daria5.
En second lieu, la majorité des Assyriens d'Union Soviétique est constituée
de réfugiés qui ont fui en Russie et ont décidé de s'y établir à une époque
où la révolution et les bouleversements de la guerre civile provoquaient
un exode important hors de l'ancien Empire tsariste. Troisième particular
ité que les Assyriens partagent avec les Kurdes, les Azéris et quelques
autres minorités soviétiques : à un moment ou à un autre de ce siècle,
des communautés nationales résidant hors des frontières soviétiques ont
connu une renaissance culturelle ou déployé une activité politique à
laquelle leurs compatriotes soviétiques ont participé d'une façon décisive.
Les sources relatives aux Assyriens d'Union Soviétique sont dissé
minées, rares et généralement limitées à des études qui traitent surtout
de la langue assyrienne6. Les sources soviétiques sont elles aussi centrées
sur la langue, ainsi les importants travaux du Géorgien K. G. Cereteli7.
Cahiers du Monde russe et soviétique, XVI (3-4), juil.-déc. 1975, pp. 445-457. 446 EDEN NABY
Les Assyriens d'Union Soviétique qui ont largement contribué aux études
sur l'histoire récente des Assyriens se sont intéressés aux Assyriens qui
résidaient hors de l'Union Soviétique8. A l'heure actuelle, les deux
études de J. Friedrich et celle de H. Polotsky sont, semble-t-il, les seuls
documents publiés sur les Assyriens d'Union Soviétique à partir de
quelques publications soviétiques9.
Outre les sources mentionnées ci-dessus, on utilisera dans cette brève
étude le seul périodique, peut-être, qui ait été publié en assyrien en Union
Soviétique après la révolution de IQ1710. Kukhvà d Madinkâ (L'Étoile
d'Orient) laisse entrevoir la constitution des Assyriens en une nationalité
reconnue par les Soviétiques. Outre des exemples de tentatives de latini
sation de l'assyrien, ce périodique contient de la littérature originale
(par opposition à la littérature traduite) . De plus, il fournit des renseigne
ments importants sur l'attitude officielle envers le massacre de 1933 en
Iraq, le retour des émigrés en Iran, la collectivisation, les écoles et les
événements culturels, ainsi que sur les répercussions des purges soviétiques
des années 1930.
Journal de quatre pages, publié à Tbilisi, Kukhvâ d Madinkâ
commença sa parution le 20 août 192811 et fut placé en 1929 sous la
direction d'Alexandre Tamraz12. Bi-mensuel dont l'abonnement annuel
était de deux roubles, il se proclamait l'organe du Bureau de la Direction
de l'Union des travailleurs assyriens des industries de la RSS de Géorgie
(Gushmâ d palakhi surayi d madbar-d khuvadâ qint d san'ati d risp m.s.
d gûrjistan) et portait le slogan « Prolétaires de tous les pays, unissez-
vous ! » (Prulïtariyâ d kulí átravati : khayidun !). En 1933, la rédaction
fut reprise par Shmuil bit Lazar qui dirigea le journal, assisté du rédacteur
adjoint M. Badalov, du moins jusqu'en juin 1937. Les premiers numéros
furent entièrement composés en écriture nestorienne, mais à partir de
1933, un quart de chaque numéro parut en écriture latine et en 1937, ces
proportions furent modifiées, au détriment de l'écriture nestorienne.
La Russie tsariste avait contribué à la diffusion de la langue assyrienne
et au développement de la littérature écrite en assyrien. Les missionnaires
orthodoxes russes avaient inventé leur propre système orthographique
fondé sur l'écriture nestorienne. Cependant, cette publication assyrienne
soviétique choisit délibérément d'utiliser le système amér
icain, étant donné sa simplicité et sa clarté13. Au début, plusieurs articles
furent consacrés à l'orthographe de l'assyrien dans le nouvel alphabet
latin, à la nécessité de limiter les emprunts au russe et à la langue affadie
des articles et des documents traduits14. Le prix et la périodicité de la
revue augmentèrent en 1933 ; l'abonnement passa à 4, puis à 5 roubles
pour l'Union Soviétique ; pour l'étranger, l'abonnement n'était qu'à

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