Les divinités du jour naissant sur la cuirasse d Auguste de Prima Porta. Recherche sur l illustration symbolique de la victoire orientale - article ; n°1 ; vol.73, pg 161-228
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Les divinités du jour naissant sur la cuirasse d'Auguste de Prima Porta. Recherche sur l'illustration symbolique de la victoire orientale - article ; n°1 ; vol.73, pg 161-228

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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1961 - Volume 73 - Numéro 1 - Pages 161-228
68 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1961
Nombre de lectures 47
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

René Rebuffat
Les divinités du jour naissant sur la cuirasse d'Auguste de Prima
Porta. Recherche sur l'illustration symbolique de la victoire
orientale
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 73, 1961. pp. 161-228.
Citer ce document / Cite this document :
Rebuffat René. Les divinités du jour naissant sur la cuirasse d'Auguste de Prima Porta. Recherche sur l'illustration symbolique
de la victoire orientale. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 73, 1961. pp. 161-228.
doi : 10.3406/mefr.1961.7481
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1961_num_73_1_7481LES DIVINITÉS DU JOUR NAISSANT
SUR LA CUIRASSE D'AUGUSTE DE PRIMA PORTA
RECHERCHE SUR L'ILLUSTRATION SYMBOLIQUE
DE LA VICTOIRE ORIENTALE
PAR
M. R. Rebuffat
Membre de l'École
Lee controverses auxquelles a donné lieu presque chacun des
reliefs de la cuirasse de l'Auguste de Prima Porta1 ont. été moins
vives à propos du registre supérieur, car la présence du Soleil et du
1 Bibliographie donnée par : W. Amelung, Die Skulpturen des Vati
kanischen Museums, I (1903), p. 19 ; II (1908), p. 741 ; F. Studniczka,
Zur Augustusstatue der Livia,MDAI(R), XXV, 1910, p. 26 ; W. Helbig-
W. Amelung, Führer durch die öffentlichen Sammlungen der klass. Alter
tümer in Rom., I, n° 5 (1912) ; E. Löwy, Zum Augustus von Prima Porta,
MDAI{R), XLII, 1927, p. 203; A. Alföldi, Zum Panzerschmuck der
Augustusstatue von Prima Porta, ibid., LU, 1937, p. 48 ; Έ. Simon, Zur von LXIV, 1957, p. 46 ; H. Kahler,
Die von Prima Porta, Köln, 1959, p. 29-30. Y ajouter :
G.-Ch. Picard, Les trophées romains, BEAR., 187, 1957, notamment
p. 277-281.
Les ouvrages une fois cités seront désignés par le nom de l'auteur,
sauf : H. Mattingly, Coins of the Roman Empire in the British Museum
(BMC.) ; H. Mattingly-E. A. Sydenham, The Roman Imperial Coinage
(RIC.) ; Catalogue of Greek Coins in the British Museum, Alexandria, etc.
(BMC, Alexandria). Les mots « Rein ach, Reliefs », « Rein ach, Statuaire»,
etc., renvoient aux divers Répertoires de S. Reinach.
Nous avons pu examiner de près la statue d'Auguste au Vatican, la
« Luna Lucifera » du Musée du Capitole grâce à l'obligeance du Dott. De
Campos au Vatican, du Prof. Pietrangeli au Capitole. M. H. K. Prescot,
conservateur de la bibliothèque d'Eton College, nous a fait parvenir la
description de plusieurs dessins de la collection Topham. Qu'ils veuillent
bien ici trouver nos très vifs remerciements.
Mélanges d'Arch. et. d'Hist. 1961. 11 ffr*.
'M
R. RKBUFFAT 162
Ciel a fourni un point de départ assuré. Cependant, quand il
s'agit d'expliquer la signification de cet ensemble, les comment
aires hésitent, entre deux types d'interprétations, les unes co
smiques ou cosmocratiques, selon lesquelles les divinités du registre
caractériseraient la domination de Rome ou la puissance impériale,
les autres historiques, selon lesquelles elles feraient allusion soit au
succès parthique, soit au prochain renouvellement séculaire1. La
base nécessaire d'une discussion devrait être l'identification de
toutes les figures représentées. Or, l'accord n'est pas fait non plus
en ce qui concerne les deux femmes qui précèdent le char du Soleil.
L'une, ailée, porte une cruche ; l'autre, caractérisée par le voile qui
se gonfle en arc derrière elle et la torche qu'elle tient à sa gauche,
apparaît à mi-corps entre les ailes de la précédente. Une indication
générale est donnée par leur opposition au quadrige solaire : elles
ont la tête tournée vers lui, mais un mouvement vif semble les em
porter vers la droite. Aussi a-t-on pratiquement toujours parlé de
l'Aurore à leur sujet 2. Mais l'accord cesse quand il s'agit de donner
un nom à chacune. A l'interprétation des premiers commentateurs,
longtemps incontestée — la Rosée portant l'Aurore — s'oppose
celle qui appelle Aurora la figure inférieure 3 : l'autre devient alors
1 Parmi les premiers commentateurs, Köhler [Annali, 1863, p. 446)
s'oppose à Cavedoni (Bulletino, 1863, p. 178) et a Grifi [Diss. Ace. Pont.
Horn., XV, 1864, p. 423), le premier tenant pour la thèse cosmocratique,
les autres pour l'allusion parthique. Celle-ci, soutenue par Studniczka
(p. 35-36), a été rejetée par Löwy (p. 205) et Alfoldi (p. 55, 57), ce dernier
insistant aussi sur l'annonce du renouvellement séculaire. Ils ont été
suivis notamment par Schauenburg, Helios, Berlin, 1955, p. 38, G.-Ch.
Picard, p. 279, Kahler, p. 17, mais non par E. Simon, qui pense (p. 52)
à un lever de jour qui serait d'abord celui de la restitution des enseignes,
ni par J. Gagé, Le culte d'Apollon à Rome, BEAR., 182, 1955, p. 594-607,
qui préfère voir dans le soleil levant un « Génie de l'Orient », tout en
insistant sur les rapports de la composition avec l'astrologie et l'annonce
séculaire.
8 Grifi (p. 420) a été le seul à y voir les Pléiades précédant l'Aurore en
char.
» B. Simon, p. 52-53. Contre Robert [Hermes, XXXV, 1900, p. 664) .
LA CUIRASSE D'AUGUSTE DE PRIMA PORTA 163
Phosphoros 1, tandis que M. Altheim propose d'y voir la Lune 2 ;
mais la question est encore considérée comme ouverte3, et on a
récemment, dans le cadre d'une étude générale de la statue, tenté
de la résoudre en reconnaissant dans la figure ailée l'Aurore, dans
l'autre l'étoile du matin personnifiée par Vénus 4. Désirant à notre
tour nous interroger sur le sens de l'ensemble du registre supérieur,
nous devrons d'abord reprendre ce problème préliminaire.
r
L'identification de la figure inférieure avec l'Aurore à laquelle
s'arrête Mme E. Simon dans l'article auquel nous venons de faire
allusion nous semble solide5. La cruche portée par la figure ailée
ne peut contenir que de la rosée ; or, Rome, comme d'ailleurs l'art
grec, ignore une déesse de la rosée, et c'est en revanche un rôle sou
vent attesté d'Aurora de la répandre sur la terre. Cette fonction .
est sans doute également attribuée à l'étoile du matin et episodi- ·
quement à la Lune β : mais la représentation de la cuirasse ne con
vient à aucune des deux. La céramique grecque fournit d'ailleurs
des parallèles iconographiques directs. Qu'on puisse dans leur cas :
avoir affaire à Nikè et que la lecture « Aos » d'un lécythe de Paris
et Klein (Geschichte der Griech. Kunst, III, p. 363) qui veulent y voir
« die Morgen wolke », Mme E. Simon montre avec raison que les anciens
ne pensaient pas que la Rosée vînt d'un nuage.
1 Rodenwaldt, Kunst urn Augustus, Berlin, 1942, p. 18; Charbon-
neaux, L'art au siècle d'Auguste, 1948, p. 65 ; Gagé, p. 600.
2 F. Altheim, Almus Sol, Neue Jahrbücher für Wiss. und Jugendb.,
1932, p. 145.
8 Gagé, p. 600 : « L'une est Eôs, l'Aurore, l'autre probablement Phos
phoros ou Lucifer » ; Kahler, p. 17, adopte « Morgenröte und Morgenst
ern », ne se ralliant pas à la thèse de Mme E. Simon.
4 E. Simon, p. 52-56.
5 E. p. 52-53, dont nous suivons la démonstration pour l'es
sentiel.
• Macrobe, VII, 16, 32, citant Alcman. . "< "',"".' '{' </"-'' ,';,'' "' * '//S'"*" - '' '* îl· '"•'"^ ί
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164 R. REBUFF AT
soit contestée 1 ne saurait empêcher de les prendre en considération
ici, car on a utilisé pour les deux déesses des images identiques, et
même interchangeables.
La déesse qui apparaît derrière les ailes est plus difficile à recon
naître, et on peut seulement exclure de prime abord qu'elle soit
l'Aurore elle-même, comme l'ont pensé les premiers commentateurs
de la cuirasse. Aucune des comparaisons qu'ils ont faites n'entraîne
la conviction2, et elles ont seulement l'intérêt de souligner que la
1 Dar-Saglio, sv. Aurora, fil. 667 ; Rosckers Lex., sv. Eos, p. 1257-
1258 ; E. Simon, p. 53, et notes 54-55. Pour nous, nous ne partageons pas
l'opinion de Beazley, Greek vases in Poland, p. 20 : « All I could read on
the Louvre lekythos, which is must restored is « kalè » on the hydria
and three letters in the field of which the third was sigma, the second a
doubtful upsilon, and the first something like a nu written backwards.
I ta

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