Les effets d attraction du grand marché sur les exportations et les investissements directs industriels des États-Unis et du Japon - article ; n°1 ; vol.55, pg 162-177
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Les effets d'attraction du grand marché sur les exportations et les investissements directs industriels des États-Unis et du Japon - article ; n°1 ; vol.55, pg 162-177

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Description

Revue d'économie industrielle - Année 1991 - Volume 55 - Numéro 1 - Pages 162-177
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1991
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Pierre Buigues
Alexis Jacquemin
Les effets d'attraction du grand marché sur les exportations et
les investissements directs industriels des États-Unis et du
Japon
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 55. 1er trimestre 1991. pp. 162-177.
Citer ce document / Cite this document :
Buigues Pierre, Jacquemin Alexis. Les effets d'attraction du grand marché sur les exportations et les investissements directs
industriels des États-Unis et du Japon. In: Revue d'économie industrielle. Vol. 55. 1er trimestre 1991. pp. 162-177.
doi : 10.3406/rei.1991.1356
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1991_num_55_1_1356Pierre BUIGUES
Administrateur Général
Alexis JACQUEMIN (*)
Conseiller
Commission des Communautés Européennes
LES EFFETS D'ATTRACTION
DU GRAND MARCHÉ
SUR LES EXPORTATIONS
ET LES INVESTISSEMENTS DIRECTS
INDUSTRIELS DES ÉTATS-UNIS
ET DU JAPON
I. — INTRODUCTION
Le processus d'achèvement du marché intérieur est susceptible d'exercer
d'importants « effets d'attraction » sur les exportations et les investissements
directs émanant de nos partenaires étrangers. Ces effets peuvent eux-mêmes avoir
des conséquences favorables pour les objectifs économiques, politiques et sociaux
de la Communauté, mais également être la source de nouveaux risques pour l'int
égration communautaire.
L'objet de cette note est d'examiner cette question pour le cas de l'industrie
et dans le cadre des échanges avec les deux principaux partenaires de l'Europe,
à savoir les États-Unis et le Japon. Au préalable, il est utile de brièvement mettre
en lumière les principaux déterminants des investissements directs et les liens entre
ceux-ci et les exportations.
Outre le rôle non négligeable des conditions socio-culturelles de l'environne
ment qui peuvent conduire à l'identification d'une localisation précise dans un
espace économique donné, deux grandes catégories de déterminants des investi
ssements directs sont à distinguer : recherche d'une efficacité accrue liée à une baisse
des coûts de production, comportement stratégique lié à la poursuite d'un pou
voir de marché et d'un contrôle des prix.
(*) Les auteurs remercient M. Rainelli, Bénédicte Huon, Francine Preud'homme et Rui Pericao pour
leur aide précieuse dans le traitement et l'analyse des données, et Montse Berges pour la dactylo
graphie de ce manuscrit rétif.
162 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 55, 1er trimestre 1991 Dans le premier groupe, on trouve la recherche de coûts salariaux unitaires et
de charges sociales faibles, l'exploitation de différentiels de coût du capital entre
pays hôte et pays d'origine, la disponibilité d'infrastructures efficaces (transports,
communication, énergie...), l'existence de fournisseurs locaux susceptibles de pro
curer des inputs compétitifs. Dans le second groupe de déterminants, se situent
les divers aspects liés aux imperfections de la concurrence. Il en est ainsi de la
recherche d'une exploitation accrue des avantages monopolistiques dans de nou
veaux marchés et d'une position de « first mover » ; corrélativement, l'investi
ssement direct peut être le moyen de surmonter des imperfections de marché, telle
l'existence ou l'anticipation de barrières à l'entrée, qu'elles soient tarifaires ou
non tarifaires.
Il est a priori évident que le processus d'achèvement du grand marché intérieur
déclenche l'ensemble des déterminants mentionnés, qu'il s'agisse de la baisse rela
tive des coûts à l'intérieur de la Communauté, des opportunités d'y créer ou d'y
renforcer une position dominante ou d'une crainte d'éventuelles nouvelles barriè
res extérieures.
Par ailleurs, il importe de considérer les diverses formes possibles de pénétra
tion étrangère de l'industrie européenne, la relation entre investissements directs
et exportations étant centrale.
Les études empiriques suggérant que les investissements directs sont les plus
importants entre pays industrialisés où les conditions de coût sont relativement
similaires et où les barrières commerciales sont relativement faibles (cf. Ethier 1988,
p. 273), d'autres facteurs doivent être pris en compte si l'on veut expliquer l'in
adéquation ou l'insuffisance des seules exportations pour pénétrer l'industrie
étrangère.
Deux d'entre eux sont essentiels. D'une part les actifs spécifiques propres à la
firme (savoir-faire, technologie, réputation, capacité managériale...), exploitables
dans plusieurs pays sont difficilement transférables par les mécanismes de marc
hé, et il est moins coûteux d'effectuer le transfert de ces attributs entre pays,
par des opérations internes à la firme : l'internalisation réduit substantiellement
les coûts de transaction. D'autre part, la recherche d'une implantation stratégi
que spécifique sous forme d'une localisation dont les coûts sont largement irrécu
pérables, sera plus crédible et donc plus irréversible qu'un flux d'exportation :
elle permettra à la multinationale un fort ancrage dans le tissu industriel, tout
en évitant de partager avec d'autres firmes les rentes de monopole liées à ses attri
buts. On peut montrer qu'en fait l'existence d'actifs spécifiques à la firme rend
profitable l'investissement direct, à la fois par la réduction des coûts de transac
tion et par l'obtention d'un pouvoir de marché (Jacquemin 1989).
Le recours à direct n'implique pas cependant qu'il y ait substi
tution par rapport à l'exportation. Bien au contraire, de nombreux travaux empi
riques (voir notamment Glesjer et alii 1980) montrent que les filiales de multinat
ionales tendent à importer, du pays de la maison-mère, une large fraction de leurs
équipements, composants ou produits associés (1). Parfois même les investisse-
il) Une étude récente du MITI montre aussi que ces investissements directs génèrent eux-mêmes des
exportations (1989). Ainsi, les investissements directs japonais auraient créé 1,2 million d'emplois
dans les pays d'implantation et permettraient d'exporter des produits pour un montant de 145,4
milliards de $. Par comparaison, les investissements directs hors USA des États-Unis ont généré
un emploi de 6,3 millions de personnes et représentent des exportations d'un montant de 248 mil
liards de $.
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 55, 1er trimestre 1991 163 ments directs, surtout dans le domaine de la distribution, peuvent être destinés
à faciliter les exportations.
Dans l'étude qui suit, sera dès lors examinée l'importance des exportations et
des investissements directs américains et japonais dans l'industrie européenne. Il
s'agira d'analyser, non pas les niveaux et les évolutions en montant absolu, mais
bien le poids relatif de ces investissements, par rapport aux investissements directs
industriels totaux des États-Unis et du Japon ; cette analyse s'effectuera pour quel
ques grands secteurs. En outre, sur base d'une large enquête, les stratégies de mul
tinationales américaines et japonaises seront contrastées. Enfin, on s'interrogera
sur les conséquences de ces effets d'attraction pour le processus d'intégration çie
la Communauté, ainsi que sur le rôle des politiques d'accompagnement.
IL — LES PRINCIPAUX SECTEURS OU S'EXERCENT LES EFFETS
D'ATTRACTION DU GRAND MARCHÉ
Les exportations et les investissements directs américains et japonais ne se répar
tissent évidemment pas avec une égale intensité entre les divers secteurs d'activité
de l'économie européenne. Plusieurs facteurs peuvent influencer la répartition :
souci de renforcer les positions acquises en profitant des nouvelles opportunités
offertes par la suppression des barrières non tarifaires (exploitation des écono
mies d'échelle, élargissement de la gamme de produits, abaissement des coûts de
transport...) ; volonté de pénétrer des secteurs stratégiques en croissance rapide...
L'analyse sectorielle correspondante devrait alors permettre d'identifier ces diver
ses évolutions et en tirer des conclusions pour le processus d'intégration commun
autaire. Cette analyse examinera d'abord la situation existante en 1988 et ensuit

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