Les étudiants et la Résistance - article ; n°1 ; vol.74, pg 20-28
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Description

Matériaux pour l'histoire de notre temps - Année 2004 - Volume 74 - Numéro 1 - Pages 20-28
L’intérêt dont a fait preuve le régime de Vichy à l’égard des étudiants n’a pu empêcher qu’une minorité d’entre eux rejoignent les rangs de la Résistance. Cet engagement contre l’occupant repose aussi sur des convictions profondes: un refus clair du fascisme et du nazisme au nom des valeurs républicaines. Néanmoins, il est difficile de parler d’une résistance étudiante puisque les étudiants résistants entrent le plus souvent dans des mouvements et des réseaux à titre individuel, les grandes associations étudiantes à l’exemple de l’UNEF ou de la JEC choisissant, au moins jusqu’en 1943, dans un réflexe de survie, de proposer leurs services aux nouvelles autorités françaises. Ce qui est certain, c’est que les étudiants, qui rejoignent les différents maquis ou qui s’investissent dans les réseaux de renseignements, en puisant à cette expérience hors du commun, contribuent à orienter idéologiquement le milieu étudiant de l’après-guerre.
9 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2004
Nombre de lectures 33
Langue Français

Extrait

1. « La commémoration du 11 novembre 1940 », Annales de l’Université de Paris, n° 4, 1954, pp. 537-539. 2. Madeleine Riffaud, On l’appelait Rainer, Paris, Julliard, 1994, p. 47. Sur cette répartition des manifestants voir : Henri Noguères,Histoire de la Résistance en France, tome 1, juin 40-juin 41, Paris, R. Laffont, 1967, p. 204. 3.Clarté, n° 14, octobre-novembre 1958, « Le 11 novembre 1940 » par François de Lescure, p. 10. 4. Voir, sur ce point, J.-P. Azéma,De Munich à la Libération (1938-1944), Paris, Seuil (Nouvelle histoire de la France contemporaine, n° 14), 1979, pp. 71-77. 5. A. Kriegel,Ce que j’ai cru comprendre, Paris, R. Laffont, 1991, p. 122.
Les étudiants Didier FISCHER et la Résistance
L ’intérêt dont fit preuve le régime de Vichy à l’égard des étudiants ne put toutefois empêcher qu’une minorité d’entre eux rejoignent les rangs de la Résistance. Ils le firent toujours à titre individuel, dans la mesure où les grandes associations étudiantes à l’exemple de l’UNEF ou de la JEC choisirent, au moins jusqu’en 1943, dans un réflexe de survie, de proposer leurs services aux nouv elles autorités françaises. Aussi est-il difficile de parler d’une résistance étudiante puisque les étudiants résistants entrèrent le plus souvent dans des mouvements et des réseaux dont ils n’étaient pas à l’origine. Ils n’en constituèrent pas moins des forces vives appréciées pour leur détermination dans la lutte contre l’occupant et pour la libération du pays. Cet engagement d’une partie de la jeunesse intellectuelle dans ce combat pour la liberté met aussi en évidence le pouvoir relatif de séduction qu’eut sur elle, en dépit d’une propagande intense, l’État français.
Le refus des étudiants
«Ainsi, les étudiants prenaient crânement la tête de cette colonne de rebelles admir ables qui allait s’égre -ner, pendant quatre ans, en laissant par toute la France, aux buissons redoutables du maquis comme au fond des geôles sans fenêtres et sans nom, des héros et des 1 martyrs. » Jean Berthoin, ministre de l’Éducation natio-nale rend hommage, en ce 11 no vembre 1954, à l’en -gagement des étudiants dans la Résistance. Il s’agit ce jour-là d’inaugurer, en compagnie du président de la République, René Coty, une plaque de bronze apposée au mur du ministère de la Santé qui devait perpétuer le souvenir de la « manifestation étudiante » du 11 novembre 1940 sur les Champs-Élysées. Comme le fait remarquer Jean Berthoin, lors de cette cérémonie, c’est cet événement, qui vit une partie de la jeunesse lycéenne et étudiante de Paris se rendre à l’Étoile pour déposer des gerbes sur la tombe du soldat inconnu, que la tradition retient pour être le coup d’envoi d’une résistance étudiante à l’occupant.
DIDIERFISCHEReest docteur en histoir , Uni versité P aris X-Nanterre. Il a publié en 2001, uneHistoire des étudiants de France de 1945 à nos jourschez Flammarion.
Pourtant ce jour-là sur les Champs-Élysées, ce sont plutôt les lycéens qui donnent le ton. Venus de Janson-de-Sailly, de Buffon, de Condorcet ou encore de Carnot, ils sont, selon certains témoins, quatre fois plus nombreux que les étudiants. Toutefois, la faculté de droit est assez bien représentée notamment par Jean Ebstein, étudiant en droit et vice-président de la 2 « Corpo ». Quoi qu’il en soit, cette réaction patrio-tique et juvénile est assurément un bon terrain d’obser-vation de l’état d’esprit des lycéens et des étudiants parisiens au début de l’Occupation. Dans les faits, tout n’avait pas commencé ce 11 novembre 1940, mais plu-sieurs mois auparavant.
Les premières manifestations du refus
En juillet 1940, après quelques jours de fermeture, l’Université de Paris rouvre ses portes. Les Allemands souhaitent qu’une vie « normale » reprenne le plus rapidement possible dans la France occupée. Aussi des conférences sont-elles organisées en Sorbonne sur des sujets divers à l’initiative de l’occupant. Elles ont pour objet d’élaborer un rapprochement franco-allemand et 3 «de mettre au pas l’intelligence française». Des intel-lectuels français, qui auront bientôt table ouverte chez Otto Abetz à l’image d’Abel Bonnard, y assistent en compagnie de nombreux officiers allemands. Les cours reprennent sans plus attendre afin de rattraper le retard pris à cause de la guerre. Les examens se tiendront et les étudiants présents sont in vités à tr availler. Mais comment, le premier choc passé, oublier l’humiliante défaite qui a assommé tout un peuple ? Les conditions 4 draconiennes de l’armistice , la présence des soldats allemands dans les rues de Paris, qui vont jusqu’à don-ner des concerts place de la République et place de la 5 Bastille , ajoutent à l’émotion légitime. Cette seconde rentrée universitaire de l’année a néanmoins le mérite de réunir la jeunesse étudiante parisienne souvent de retour d’exode et d’éviter un trop grand isolement indi-viduel après ces événements dr amatiques. Ainsi, comme le note François de Lescure : «On discute plus qu’on ne travaille à la bibliothèque. Dans la cour de la Sorbonne, sur le Boul’Mic h’, au Luxembourg, que de
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