Les inscriptions constantiniennes du Cirque de Mérida - article ; n°1 ; vol.88, pg 259-276
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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1976 - Volume 88 - Numéro 1 - Pages 259-276
André Chastagnol, Les inscriptions constantiniennes du Cirque de Mérida, p. 259-276. L'inscription ~~Ann. Epigr.~~, 1927, 165, publiée par J. R. Mélida en 1925, nous fait connaître de façon suffisamment circonstanciée les importants travaux qui furent exécutés pour remettre en état le cirque de Mérida, en Lusi-tanie, qui « croulait alors de vieillesse », sous le règne de Constantin II Auguste, entre septembre 337 et avril 340; Constantin II y est dit ~~Maximus Victor~~, ses deux frères collègues étant aussi donnés comme ~~Victores~~. Aux mêmes travaux se réfèrent deux autres inscriptions (J. R. Mélida, ~~Catalogo monumental de Espana, Prov. de Badajoz~~, p. 178-179, n° 744, et CIL II 482) qui accordent à Constantin II le titre de ~~debellator~~ et ~~victor gentium barbararum~~, titre connu seulement jusqu'ici par des médaillons de bronze pour cet empereur.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1976
Nombre de lectures 41
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

André Chastagnol
Les inscriptions constantiniennes du Cirque de Mérida
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 88, N°1. 1976. pp. 259-276.
Résumé
André Chastagnol, Les inscriptions constantiniennes du Cirque de Mérida, p. 259-276.
L'inscription Ann. Epigr., 1927, 165, publiée par J. R. Mélida en 1925, nous fait connaître de façon suffisamment circonstanciée
les importants travaux qui furent exécutés pour remettre en état le cirque de Mérida, en Lusitanie, qui « croulait alors de vieillesse
», sous le règne de Constantin II Auguste, entre septembre 337 et avril 340; Constantin II y est dit Maximus Victor, ses deux
frères collègues étant aussi donnés comme Victores. Aux mêmes travaux se réfèrent deux autres inscriptions (J. R. Mélida,
Catalogo monumental de Espana, Prov. de Badajoz, p. 178-179, n° 744, et CIL II 482) qui accordent à Constantin II le titre de
debellator et victor gentium barbararum, titre connu seulement jusqu'ici par des médaillons de bronze pour cet empereur.
Citer ce document / Cite this document :
Chastagnol André. Les inscriptions constantiniennes du Cirque de Mérida. In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité
T. 88, N°1. 1976. pp. 259-276.
doi : 10.3406/mefr.1976.1058
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1976_num_88_1_1058LES INSCRIPTIONS CONSTANTINIENNES
DU CIRQUE DE MÉRIDA
PAR
André Chastagnol
Le cirque de Mérida, capitale de la province de Lusitanie, est le
plus vaste et le mieux conservé des cirques qui ont été repérés dans la
péninsule ibérique. Situé à l'extérieur de la ville antique vers l'est, près
de la route actuelle de Madrid qui empiète même légèrement sur sa su
perficie en son angle nord-ouest, il mesure 433 m de long sur 114 de large;
l'arène seule se développe sur 403 m de long contre 96 m 50 de large et
couvre une surface de 30.000 m.2 La fouille de cet édifice, commencée en
1920, s'est poursuivie dans les années suivantes sous la direction de José
Bamón Mélida, auquel on doit la description du monument et l'analyse
des découvertes qui ont été faites alors, en deux études publiées l'une et
l'autre en 1925 1.
On sait que la colonie romaine d'Emerita Augusta a été fondée sur
l'ordre d'Auguste par son légat P. Carisius en 25 av. J.-C, à l'intention
des vétérans des légions Ve Alauda et Xe Gemina. Le carroyage des rues,
la disposition urbanistique d'ensemble remontent à l'époque de la fon
dation, et c'est aussi à la première époque de la colonie que reporte la
construction du théâtre et de l'amphithéâtre: en effet, l'inscription d'A-
1 J. R. Mélida, El circo romano de Mérida, Junta Superior de Excava-
tiones y Antiguedades, Memoria n° 72, 1925, p. 3-8; Id., Catalogo Monumental
de Espana, Provincia de Badajoz (1907-1910), I, 1925, p. 176-179. Cf. M. Al-
magro, Mérida, guide de la ville et de ses monuments, Mérida, 1959, p. 69-75.
Des fouilles récentes, encore inédites, nous font maintenant mieux connaître
certaines portions du cirque de Mérida, mais en d'autres secteurs que la zone
des carceres. Lie cirque de Tarragone, avec ses 300 m de longueur, est nettement
moins vaste que lui. 260 ANDRÉ CHASTAGNOL
grippa au théâtre date de 16-15 av. J.-C. (sa troisième puissance tribu-
nicienne) et celle d'Auguste à l'amphithéâtre de 8-7 av. J.-C. (sa seizième
puissance tribunicienne) 1. Malheureusement, nous ne pouvons rien af
firmer pour la date d'édification du cirque, d'abord parce que nous ne
disposons pas cette fois d'inscription de dédicace, également parce que,
du fait de sa situation extérieure à la ville, le monument ne s'intègre pas
dans l'urbanisme augustéen comme le font les deux autres édifices de
spectacles. La seule certitude que nous ayons — mais elle suffira pour
l'étude que j'entreprends ici — c'est que, comme nous verrons, à la fin
du règne de Constantin le Grand, le cirque « croulait de vieillesse », circus
vetustate conlapsus, et qu'on éprouva alors le besoin de le remettre en
tièrement en état.
L'inscription qui nous informe de cette restauration a été publiée,
dans ses deux mémoires de 1925, par J. E. Mélida 2 et reproduite, d'après
l'un d'entre eux et avec quelque négligence, dans VAnnée Épigraphique
de 1927, n° 165. Il s'agit d'une plaque de marbre de couleur blanc crème,
brisée en plusieurs fragments jointifs; elle a pu être reconstituée dans
sa plus grande partie, avec quelques portions manquantes dans la section
supérieure, et est exposée aujourd'hui sur un mur à l'intérieur du Musée
Archéologique de Mérida près de l'entrée: elle mesure 1,53 m de long
et 0,75 m de haut. Tous les fragments ont été trouvés ensemble dans
l'arène même du cirque, à proximité des carceres, à l'ouest de l'édifice.
La lecture du texte, gravé avec soin et élégance, n'offre pas de difficulté,
sauf, bien entendu, pour les parties manquantes et, également, pour
les portions qui ont été martelées après coup. L'inscription indique les
noms de trois empereurs, qui sont Constantin II, Constance II et Cons
tant, tous trois Augustes, donc entre le 9 septembre 337 (date de leur
proclamation commune) et les mois de mars-avril 340 (mort du premier).
Or, à la troisième ligne, les noms et les titres de Constantin II ont été
effacés volontairement, de même que le seul cognomen de Constant à
la quatrième ligne. En me servant des lectures de J. B. Mélida et de
celle de Lothar Wickert en un article de 1934 3, mais aussi à l'examen
1 CIL II 474 = Dessau, ILS, 130; Mélida, Catalogo, p. 142, n° 707; p. 143
et 170, η"» 739 et 740.
2 J8EAM, 72, 1925, p. 7-8; Catalogo, p. 177-178, n° 743. Cf., en dernier
lieu, L. Garcia Iglesias, Epigrafia romana de Augusta Emerita, Madrid (dacty-
logr.), 1972-1973, p. 183-187, n° 82.
3 L. Wickert, Epigrafia emeritense, dans Homenaje a Mélida, Annuario
del Cuerpo Facultative de Archiveros, Bibliothecarios y Arqueologos, Madrid,
1934, vol. I, p. 113-128. Je remercie mon élève Patrick Le Roux, qui m'a pro- INSCRIPTIONS CONSTANTINIENNES DU CIRQUE DE MÉRIDA 261 LES
direct par mes soins de la pierre elle-même et en observant avec at
tention des photographies (voir ci-dessous, Fig. 1) 1, je puis fournir, sans
le moindre risque d'erreur, le libellé suivant pour les dix lignes du
texte:
FLOREN EATISSIMOS. .CVLOFA VENTE
FELI. .TATE DOMINORVMIMPERATORVMQVE
NOSTROR////// ///////////////..//////////////
ETFLAVIVL CONSTANTIETFLAV IVL/ ////../ /SVICTORVMFORTISSI
5 MORVMQVESEMPERAVGVSTORVM CIRCVMVETVSTATECONLAPSVM
TIBERIVS-FLAV.LAETVS.V-CCOMESCOLVMNISERIGINOVISORNAMEN
TORVMFABRICISCINGIAQVISINVNDARIDISPOSVITADQVE
ITA INSISTENTE V Ρ IVLIO-SATVRNINO.p.p.L-ITACONPETENTER
RESTITVTAEIVSFACIESSPENDIDISSIMAECOLONIAEEMERITEN
10 SIVMQVAMMAXIMAMTRIBVITVOLVPTATEM
Illustration non autorisée à la diffusion
(Archives photographiques
du Musée, Archéologique de Mérida)
Fig. 1 - Ann. Ep., 1927, 165.
curé le texte de ces diverses publications, ainsi que mon collègue et ami Robert
Etienne, qui m'a fourni l'ouvrage de L. Garcia Iglesias et m'a permis de con
sulter le fichier épigraphique du Centre de recherches Pierre Paris de Bordeaux
dont il est le Directeur.
1 La photographie ci-jointe m'a été procurée par M. Saenz de Buruaga,
Conservateur du Musée Archéologique de Mérida, en 1964; je l'en remercie
bien vivement. On trouvera une belle reproduction de cette pierre dans l'ou
vrage de J. M. Blazquez, El Imperio y las invasiones desde la crisis del sigio III
al ano 500, Madrid, 1973, p. 359. ANDRÉ CHASTAGNOL 262
Curieusement, on n'observe des signes separatifs des mots (points
médians ou deux petits traits se croisant) qu'aux lignes 4, 5, 6 et 8. A
la ligne 4, les traits croisés isolent le cognomen de Constance de ses deux
autres noms (Flavius Julius) et le premier gentilice (Flavius) du second
gentilice (Julius) de Constant. A la ligne 5, le même signe apparaît pour
signaler la fin des titres des trois empereurs. Aux lignes 6 et 8, les signes
separatifs sont là pour mieux distinguer les noms et titres des deux fonc
tionnaires qui ont dirigé les travaux, à savoir le comte des Espagnes
Tiberius Flavius Laetus, clarissime, auquel sont r&

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