Les registres de bannis à Pérouse au XIIIe siècle - article ; n°1 ; vol.34, pg 369-381
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1914 - Volume 34 - Numéro 1 - Pages 369-381
13 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1914
Nombre de lectures 38
Langue Français

Extrait

Jean Marx
Les registres de bannis à Pérouse au XIIIe siècle
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 34, 1914. pp. 369-381.
Citer ce document / Cite this document :
Marx Jean. Les registres de bannis à Pérouse au XIIIe siècle. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 34, 1914. pp. 369-381.
doi : 10.3406/mefr.1914.7104
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1914_num_34_1_7104REGISTRES DE BANNIS A PEROU SE LES
AU XIIIe SIÈCLE
Au cours de recherches effectuées à l'Archivio Comunale Antico
de Pérouse pendant lesquelles j'ai apprécié les bons offices du comte
V. Ansidei, j'ai eu l'occasion d'examiner trois registres contenant
les copies des sentences de ban de la Commune entre les années 1246
et 1266 '. Ces registres m'ont paru renfermer une série précieuse
de renseignements sur les mœurs de l'époque et fournir nombre de
précisions et de détails intéressants sur la vie privée dans une gran
de cité de l'Italie centrale au XIIIe siècle. C'est pourquoi j'ai cru
bon de consacrer une étude à ces registres. Voici d'abord leur des
cription sommaire.
1° Registre en parchemin de plusieurs écritures, relié en bois.
375 mm. sur 252. 205 folios. Sur la reliure: « R[egistrum] exban-
nimentorum Comunis Perusii ». Au dos de la reliure, d'une écriture
moderne : « 18 Exbanniti et Condemnati ».
Fol. 1 on lit : « Hic est liber generalis continens exbannimenta
comunis Perusii pro maleficiis, tempore potestatis domini Milancii
Perusinorum potestatis, et ab ilio tempore citra. Exemplatum per
dominum Paganellum Jacobi, Paulum Galganelli et Franciscum Sy-
monis, Bentevene Bonavitte, et per me Nicolaum Rustici, notarios
positos a comuni Perusii super ipsis exemplandis, ex forma capituli
constituti, tempore potestarie honorabilis viri domini Orlandini de
Ca[r]banis, civis laudabilis civitatis Bononie et Perusinorum potestà-
1 Voir Mazzatinti, Gli archivi della Storia d'Italia, vol. I, p. 100.
Melangen d'Arch. et d'Hist. 1914. 25 LES REGISTRES DE BANNIS À PÉROUSE 370
tie, necnon tempore capitantie honorabilis viri domini Casindoni de
Luriginis de Regio, capitani populi civitatis predicte, sub anno
domini M.CCLXIII, indictione sexta, tempore domini Urbani pape
quarti. Isti sunt exbanniti tempore primi regiminis domini Melancii
supradicti, qui fuit sub anno Domini M.CCXL VI, indictione quarta T
et sub anno Domini M.CCXLVII, etc. ».
Nous appellerons ce registre, compilé en 1263, le registre A.
2° Registre en parchemin de plusieurs écritures, relié en bois.
375 mm. sur 252. 176 folios. Au dos, d'une écriture moderne:
« 17 Exbanniti et Condemnati ». Plus bas: « 15 ». Sur la re
liure: « 17 » et au dessous: « 15 ».
Fol. 1 : « In nomine Domini amen. Hic est quaternus exban-
nitorum Comunis Perusii positorum in banno mandato potestatis et
per trumbationis publiée comunis jamdicti voce preconia, sono tube
premisso in locis consuetis, in potestaria domini Milanzoli, honorab
ilis Perusinorum potestatis, in secundo suo regimine sub anno Do-
mini M.CCXLVIImo, indictione V, tempore domini Urbani pape
quarti de mensibus inaii, junii et julii.
Ce registre a été compilé à la même date: nous l'appellerons B.
3° Registre en parchemin de plusieurs écritures, relié en boi?.
375 mm. sur 252. 201 folios. Sur le dos d'une écriture moderne:
«19 Exbanniti et Condemnati». Sur la reliure: « Rfegistrum]
exbannimentorum diversarura personarum ». Et « 19 » d'une écri
ture moderne.
Fol. 1 : « In nomine Domini amen. Hic est liber generalis con-
tinens exbaunitos Comunis Perusii pro maleficiis tempore potestar'e
domini Milanzii, honorabilis Perusii potestatis, et de ilio tempore
eitra, exemplatum per dominimi Paganellum Jacobi, Paulum Gai-
ganelli, Franciscum Simonis, Nicolaum Rustici et per me Bente-
venne Bonavitte, notarios poeitos a Comuni Perusii super ipsis exem-
plandis ex forma exempli instituti tempore potestarie honorabilis
viri Domini Orlandini de Carbanis, civis laudabilis civitatis Bononie- AU XIII SIÈCLE 371
et Perusii potestatis, necnon capitanerie honorabilis viri domini
Carsindoni de Luriginis de Regio, capitanei populi civitatis pret
i icte, sub anno Domini M.CCLXHI0, indictione VI, tempore domini
Urbani, pape quarti ».
Nous appellerons ce registre C.
Les trois registres ont d'ailleurs beaucoup d'éléments communs,
mais il n'a pas été possible de retrouver exactement leurs rap
ports réciproques. D'ailleurs si je m'en occupe ici, c'est non pas
pour en faire une étude au point de vue de l'histoire du droit, mais
pour y relever des traits intéressant l'histoire des mœurs.
On sait que tout crime ou délit est une rupture, une infraction
au statut juridique et légal de la cité. Tout délinquant devra donc
payer le ban, c'est-à-dire payer l'amende qui éteint le délit. Faute
de payer cette amende, le coupable est banni, proscrit, déchu de
tous les droits et privilèges que lui conférait son statut 5 désormais
il n'est plus du droit de la cité et n'est plus protégé par les lois
qui la régissent, et chacun peut lui courir sus.
C'est le podestat de la cité qui fait mander devant lui, à son
de trompe, par les sergents le délinquant présumé. Si celui-ci refuse
de se rendre à la sommation qui l'atteint, il est condamné à une
amende. S'il s'abstient de payer cette amende, l'inculpé est mis
au ban, scriptus in hanno, exhannitus l. D'ailleurs dans ce cas
1 Par exemple B, fol. 1 v° : « ipse requisitus per plures bailitores ut
veniret mandato potestatis nee ipse nee alius pro eo venit ad defen-
sionem. Cytatus in banno per Maynnetum, publicum trumbatorem Co-
munis stantem in scala palacii Comunis, ut raos est, mandato dicti
potestatis, premisso sono tube exbannivit ipsum de civitate et comitatu
Perusino, si hinc ad octo dies non veniret mandato potestatis, ex tune
sic in banno, de quo banno exire non valeat nisi prius solvitur nomine
banni comuni centum librae. Et quicumque eum offenderli in avere et
persona non teneatur ad penam ».
Cf. A, fol. 55 : « Filippus Corbelli de Galera exbannitus est in libris
quingentis precepto potestatis per Paradisum publicum preconem Co
munis stantem ad scalas palacii publiée, ad sonum tube, alta voce, more
solito, etc. ». LES REGISTRES DE BANNIS À PÉROUSE 372
il a le plus souvent pris la précaution de quitter la ville. Du ban
ou amende que prononce le podestat l'inculpé peut faire appel
par devant les syndics : c'est ce qui arriva à Gentiluccio de Deruta
en 1246. Il fut d'ailleurs débouté de son appel, et le ban fut
confirmé v.
Nous rencontrons dans nos trois registres surtout des cas de
vols, d'attaques à main armée et de rapts ou viols. Mais on y trouve
aussi un certain nombre de condamnations pour faux témoignage,
pour fausse monnaie, pour exportation de blé en dehors des limites
du comté, ou pour complicité avec les ennemis. Nous examinerons
successivement tous ces cas.
Les vols sont innombrables: En 1247 Capolino Bangagnate déval
ise la maison des Uberti de Pérouse, emportant vêtements, argent
et étoffes 2. Venutolo vole à son ancien maître Uderisio di Michele
une tunique, un chaperon, une chemise, une paire de souliers, une
paire de chausses, un couteau, une épée et un tablier 3. Scobizo
de Florence est banni pour avoir volé douze livres en deniers de
Lucques, quatre chapes de loup cervin, un surcot de drap de soie
et une barrette double *. Parfois les voleurs s'en prennent aux
autels des églises et font main basse sur les offrandes 5.
1 C, fol. 20.
2 B, fol. 1 : « Asportavit secum inde unam pellem cuniculorum et
unam tunicam bladete (?), unam duplam, unum par bracarum et pan-
num lini ».
3 A, fol. 63 v° : « Venutolum, olim servientem Oderisii Michaelis, ac-
cusatus ab ipso Uderisio quod ipse furtive secessit ab eo et subtraxit ei
per furtum unam tunicam, unum caperonum, unam interulam, unum par
subtellarium, unum par caligarum, unum cultellum acutum, unam spatam
et unum tavolarium >.
4 C, fol. 4 r° : « XII libraa denariorum lucensium, quatuor cappelles
lupi cervini, unam quarnatiam zendati et unum birretum duplum ».
5 Un certain Pie*o di Pono est accusé par Giovanni chapelain, recteur
de l'église de San Lorenzo « ivisse ad altare ipsius ecclesie, dum ipse
dominus Johannes celebraret missam ad ipsum altare, et de ipso altari
accepisse violenter oblationes ». C, fol. 112. Γ
AU ΧΠΙ SIÈCLE 373
Les attaque

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