Les travaux de la mission archéologique allemande au Nord-Yémen - article ; n°1 ; vol.61, pg 119-134

Jacqueline Pirenne

Description

Syria - Année 1984 - Volume 61 - Numéro 1 - Pages 119-134
16 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: SYRIA
• Publié le: 01 janvier 1984
• Nombre de lectures: 22
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Jacqueline Pirenne
Les travaux de la mission archéologique allemande au Nord-
Yémen
In: Syria. Tome 61 fascicule 1-2, 1984. pp. 119-134.
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Pirenne Jacqueline. Les travaux de la mission archéologique allemande au Nord-Yémen. In: Syria. Tome 61 fascicule 1-2,
1984. pp. 119-134.
doi : 10.3406/syria.1984.6836
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/syria_0039-7946_1984_num_61_1_6836:
:
VARIETE
LES TRAVAUX
DE LA MISSION ARCHÉOLOGIQUE ALLEMANDE
AU NORD-YÉMEN
PAR
Jacqueline Pirenne
Ce rapport archéologique de la mission allemande, établie au Yémen depuis 1977,
est une somptueuse publication de l'Institut archéologique allemand de Sanaa : grand
format, reliure toile, très belle impression1.
Le premier volume comprend quelque 350 photos, 12 planches pliées donnant de
magnifiques dessins des diverses parois avec des schémas et plans de la digue et de -deux
structures dans le wadi. En frontispice, une planche en couleurs du plafond de la
mosquée de Zafar Dibïn. Enfin sont pliées et tenues sous un rabat, au dos de la reliure,
deux grandes cartes de Mârib et de ses environs; de 58 sur 120 cm : l'une en photo
aérienne, avec quelques noms, l'autre en est la transposition dessinée, avec un apparat de
signes situant les tells, constructions, carrières, chemins, tas de pierres et «tombes»,
alignements de pierres, etc., due à MM. Gerig et R. Schoch. (Exécutée en sept. 1980, elle
ne porte malheureusement pas l'indication de toutes les structures étudiées dans le
volume.)
Ces luxueuses apparences sont celles qui semblent convenir à une publication
définitive, longuement mûrie. Et c'est le cas pour la première partie du volume,
consacrée à la région de Mârib par Ulrich Brunner, R. Schoch et M. Gerig, en une suite
1. Archàologische Berichte aus dem Yemen, Bd. 1 geomorphologischer Untersuchungsmethoden, Mainz a.
Hrsg. v. Jtirgen Schmidt; Bd. 2 Ueli Brunner, Die Rhein, 1982 et 1983.
Erforschung der antiken Oase von Mârib, mit Hilfe SYRIA [LXI 120
d'études spéciales : cartographie, sédiments, morphologie, accompagnant la description
par J. Schmidt de la digue de Mârib et de deux structures d'irrigation dans le wadi
Dana, celles-ci inédites. L'étude du réseau d'irrigation ancien, avec vue aérienne (pi. 16)
où le réseau est souligné, analysé et fléché (pi. 17) est particulièrement intéressant. Tout
le second volume, dû à Ueli Brunner, fait partie de ce même ensemble : «Étude de
l'antique oasis de Mârib, à l'aide de méthodes de recherche géomorphologiques»: il me
paraît une excellente étude.
Mais la seconde partie du volume I n'est pas du même ordre. L'introduction nous
prévient qu'il s'agit de premières études qui seront complétées dans l'avenir. Il s'agit de
«survey». Mais l'ambition finale de la publication, périodique, n'est rien moins que de
donner un paysage culturel du domaine sabéen dans son ensemble, et de couvrir toute la
tâche archéologique, même le relevé des inscriptions. On nous dit qu'on n'a pas
approfondi ici les discussions et les études historiques. Mais, comme la description des
faits ne peut se passer de vue historique, pour l'interprétation, les auteurs ont une thèse
historique préconçue : celle du regretté H. von Wissmann, comme les fouilleurs
américains avaient, autrefois, celle de W. F. Albright.
Les données nouvelles.
Le survey archéologique de J. Schmidt comporte des sites déjà connus, mais dont les
relevés topographiques sont bienvenus. Ainsi les restes du temple à colonnes de l'oasis
sud de Mârib, le site de Sirwah et les temples de Beraqish, Ma'in et al-Mesadjid. Là, avec
de beaux plans et photos, il ajoute le relevé des ruines adjacentes, ce qui n'avait jamais
été fait.
Mais on appréciera surtout les données nouvelles.
1° Le site de Dish el-Aswad, dans la plaine de Mârib, avec deux témoins de graphie :
l'un portant le nom de mukarrib Yada"il Bayyin, de style monumental très ancien
(A4 d'après ma Paléographie).
2° Trois ruines de petits bâtiments cultuels, situés dans la zone de l'oasis nord de
Mârib. On ne peut malheureusement pas les situer sur la carte où, sont indiqués une
vingtaine de points marquant des «tells avec restes de construction».
Du premier sortent trois fragments inscrits, dont deux ont été identifiés à Gl 1742 a
et b (publiés), mais les très beaux dessins qui ont été faits (fig. 16) donnent les pierres
séparées, sans que l'assemblage ait été vu.
Il n'y a pas de vue photographique de ces trois sites, dont la situation et la relation à
la zone d'irrigation auraient été éclairants.
Une belle inscription monumentale de deux lignes a été trouvée à l'entour; elle ne
donne lieu qu'à une note (n. 3, p. 79) et une photo (pi. 33c) alors qu'elle présente un VARIÉTÉ 121 1984]
intérêt certain. Elle offre un contexte (QF/QYF/TTR/WKRWM) où il apparaît pour la
première fois que KRWM doit être un dieu. Le problème avait été longuement discuté2.
3° D'un grand intérêt est la connaissance du temple de Du-Masma'im (Samsara, sur
la carte), avec ses quatre témoins écrits (publiés par W. W. Mûller), du style le plus
ancien (notre A2) qui soit attesté jusqu'ici sur des restes monumentaux. C'est un temple
au Dieu Wadd, construit (selon moi) à l'aurore de la période des mukarribs et dans lequel
un des premiers rois de Ma'in a laissé plus tard une belle dédicace (de graphie B3). Nous
verrons ci-après les embarras de l'interprétation, basée sur une chronologie erronée.
On nous donne une reconstitution (fig. 28) qui paraît très hypothétique, influencée
par la date trop basse attribuée au monument.
4° Une zone où se trouvent de nombreux vestiges a été trouvée en amont de la
digue, dans le wadi Dana. L'auteur a relevé seulement une grande ruine qui serait une
madrasa islamique : tell Huraiba. L'ensemble de la zone n'est pas étudié pour l'instant.
5° Une autre zone d'habitat a été découverte sur la voie de Sirwah vers le désert
Futaiha, entre les djebels Martad et Mahad et Mahdara. Le site (Mahdara) serait une
ville, avec à l'entour, de grands champs de tombes, tumuli et rangées de pierres. Elle
aurait revécu aux temps islamiques et deux maisons sont en pierres antiques. En une
page, sans photos, carte ni relevé, on ne nous fournit qu'un fac-similé de deux graffites
copiés dans la ville (fig. 43).
6° (jidfir ibn Munayhir, entre Yatil et Raghwan (dans le Djauf), connu par des
inscriptions Glaser, n'a pas encore fait l'objet de publication.
On nous donne ici quatre photos de deux «temples» et deux pages; mais avec un
intéressant plan de la zone irriguée, fait d'après une photo aérienne (fig. 44).
Études.
Viennent ensuite des études, très diverses; sur l'architecture des temples en Arabie
du Sud antique, par J. Schmidt (utilisant les données fournies, depuis Krencker
(Ethiopie, 1913) jusqu'à J.-F. Breton (Hadramout 1980).
Barbara Finster et J. Schmidt étudient les «bâtiments funéraires antiques en
domaine sabéen», en 5 pages. Il s'agit, en effet, des tumuli et structures de pierres brutes,
en «pill boxes». Nous y reviendrons.
Une étude de W.W. Mùller porte sur une inscription de la mosquée de Sirha, déjà
publiée ailleurs, mais dont il ne donne pas de photographie.
Puis H. H. Siewert étudie différents barrages.
Les 78 dernières pages du livres sont consacrées par Barbara Finster aux
2. Voir en dernier lieu J. Ryckmans, La chasse rituelle dans l'Arabie du Sud ancienne (dans al-Bâhit, Festschrift
J. Hennïnger), 1976 (Anthropos Ins). :
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monuments islamiques : grande mosquée de Sanaa, mosquée de Djibla, de Ihb, de Hut,
de Zafar Dibïn et de Dibïn, avec des plans et dessins de qualité.
Il faut ajouter deux articles de Chr. Robin et Jacques Ryckmans (p. 107-122), en
français. En effet, un partage des zones de recherche étant intervenu, la Mission française
a considéré que Sirwah et Mârib étaient désormais dévolus à la Mission allemande et a
mis à leur disposition les découvertes qu'elle y avait faites celle de bassins rupestres,