Les Veredarii émissaires impériaux sous le Bas-Empire - article ; n°1 ; vol.9, pg 249-278
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1889 - Volume 9 - Numéro 1 - Pages 249-278
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1889
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Aug. Audollent
Les Veredarii émissaires impériaux sous le Bas-Empire
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 9, 1889. pp. 249-278.
Citer ce document / Cite this document :
Audollent Aug. Les Veredarii émissaires impériaux sous le Bas-Empire. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 9, 1889. pp.
249-278.
doi : 10.3406/mefr.1889.6589
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1889_num_9_1_6589LES VEREDARII
ÉMISSAIRES IMPÉRIAUX SOUS LE BAS-EMPIRE
En étudiant les Tabellarii, courriers porteurs de dépêches
chez les Romains (1), M. Ernest Desjardins n'avait pas l'inten
tion de tracer le tableau complet de l'administration postale dans
l'Empire. Son but plus modeste était de déterminer autant que
possible, à l'aide des textes littéraires, historiques et épigraphi-
ques, le rôle et les fonctions des Tabellarii. C'est ailleurs qu'il
faut s'adresser pour avoir une histoire générale de la poste ro
maine, et M. Desjardins lui-même a pris soin de nous désigner
le Mémoire de M. Naudet sur L'administration des postes chez
les Romains (2), dont il s'est, à vrai dire, beaucoup servi.
Ce n'est plus ici une dissertation restreinte de propos déli
béré à un ordre particulier de fonctionnaires, mais plutôt un
vaste cadre où sont envisagées rapidement toutes les questions
qui se rattachent aux postes impériales. L'auteur indique l'o
rganisation de ce service et en suit le développement " depuis
Auguste jusqu'à Constantin „, et " depuis Constantin jusqu'à
l'extinction de l'Empire d'Occident „. Quelque sujet qu'on veuille
désormais traiter dans cet ordre d'idées, on peut être assuré de
rencontrer sur sa route le travail de M. Naudet. Mais par cela
même que l'écrivain a voulu envisager d'un coup d'œil une pé
riode aussi vaste que celle de l'Empire depuis son origine jus-
(1) Ce travail de M. Desjardins se trouve dans la Bïbliotlù>,que de
V Ecole des hautes Etudes, 35e fasc , p. 51 sqq.
(2) Le Mémoire de M. Naudet, lu en novembre 1844 à l'Acad. des
Inscr. et Belles-Lettres, est imprimé dans les Mémoires de cette Aca
démie, t. 23, 1888.
MKT.ANGES T)'aiICH. ET d'hIST. TXe ANN. 16 LES VEREDARII 250
qu'à sa décadence, les questions plus particulières lui ont forc
ément échappé ; on trouve encore à glaner, après lui, et telle
question qu'il a signalée d'un mot, pressé qu'il était de courir
à d'autres difficultés, mérite d'être envisagée plus à loisir.
Les mômes observations seraient de mise à propos de V His
toire de la poste romaine pendant V Empire de M. Hudemann (1).
Ce travail, beaucoup plus récent que celui de M. Naudet, offre
des développements plus complets. Néanmoins, pas plus que son
prédécesseur, M. Hudemann n'a pu approfondir toutes les ques
tions.
Quant à M. Hirschfeld, dont les études sur la poste impér
iale (2) s'arrêtent au temps de Dioclétien, il ne traite naturel
lement pas la question qui nous occupe.
Ces divers savants ont donc laissé à faire à leurs successeurs,
et plus d'un problème reste encore à résoudre. C'est l'un de ces
problèmes que nous essaierons d'éclaircir en nous occupant des
Veredarii.
i.
Si l'on consulte les dictionnaires archéologiques au sujet des
Veredarii, la réponse, il faut l'avouer, est des plus laconiques.
" Veredarius, „ dit le Lexicon de Forcellini, " est nuntius pu-
„ blicus, qui equis certo loco positis maxima quam celerrime
„ itinera conficit. „ Pour qui s'en tiendrait à cette définition, les
Veredarii courent grand risque de se confondre avec toute espèce
de messagers; il nous faut des informations plus précises. Les
(1) Hudemann, Geschichte des römischen Postwesens während der
Kaiserzeit, Berlin, Calvary, 1878.
(2) Ο. Hirschfeld, Die Reichspost, dans ses Untersuchungen auf dem
Gebiete der römischen Verivaltungsgeschichte bis auf Diocletian. ÉMISSAIRES IMPÉRIAUX SOUS LE BAS-EMPIRE 251
trouverons-nous dans le Dictionnaire des Antiquités de Rich?
Selon lui, le Veredarius serait " un messager du gouvernement,
„ qui portait les dépêches publiques dans une légère carriole
., traînée par des chevaux rapides (Veredi), dont il y avait des
„ relais disposés le long des grandes routes „ (1). L'auteur repro
duit ensuite, d'après le monument d'ïgel, un petit char traîné par
un cheval de trait et un cheval de volée ; le Veredarius conduit
l'attelage. A ses côtés se tient un second personnage, sans doute
un palefrenier monté au dernier relais (mansio). Il accompagnera
le messager jusqu'au relais suivant et ramènera cheval et voiture
au point de départ.
La gravure et l'explication de Rich me paraissent devoir être
rejetées également. Sans doute veredus signifie bien un cheval
rapide. A défaut d'autres preuves, Γ epigram me suivante de Mart
ial (2) suffirait à le démontrer :
Parcius utaris, moneo, rapiente veredo,
Prisée, nec in lepores tain violentus eas.
Saepe satisfecit praedae venator, et acri
Decidit excussus, nec rediturus, equo.
Et les textes de ce genre sont nombreux. Mais comment de
là peut-on décider avec assurance que les Veredarii allaient en
char ? Le simple raisonnement et lYîtymologie devraient conduire
à une autre conclusion ; puisque veredus veut dire cheval, Ve
redarius signifie personnage à cheval. Cette définition très vul
gaire se trouve confirmée par les faits. D'ailleurs une autre con
statation nous mettrait en garde contre Rich. Au mot cisium,
" voiture légère à deux roues qui servait chez les Romains de
„ publique et particulière quand il fallait arriver au plus
(1) Rich, Dictionnaire des antiquités romaines et grecques, v° Ve
redarius.
(2) Martial, Epigr. XII, 14 (édit. Schneidewin). LES VEREDARII 252
„ vite „, le Dictionnaire des antiquités reproduit la gravure qui
figurait tout-à-1'heure au mot Veredarius. Il y a erreur à coup
sûr dans un cas ou dans l'autre, peut-être dans les deux. Du
reste Rich ne donne pas ses renseignements comme certains, ce
qui nous met bien à l'aise et nous permet de ne les pas adopter.
Tenons compte du moins de cette indication exacte, que le Ve
redarius était un messager de gouvernement.
Marquardt, dans le Manuel des antiquités romaines (1), se
montre aussi laconique, mais du moins plus exact que Rich.
D'après lui, les Veredarii auraient été des courriers portant les
lettres, qui, outre le cheval monté par eux-mêmes, conduisaient
encore un cheval de main (parhippus) chargé de la valise (averta).
Cette fois la voiture disparaît, et le Veredarius devient, ce qu'il
était, un simple cavalier. Mais puisque la mention de Marquardt
se trouve exacte, nous devons d'autant plus regretter qu'elle ne
se prolonge pas. Il aurait encore bien des choses intéressantes
à nous apprendre. Son silence nous oblige à les aller chercher
tant bien que mal chez les Romains eux-mêmes, mais unique
ment dans les historiens et les littérateurs.
L'épigraphie en effet, qui fournit à M. E. Desjardins tant
de lumières sur les Tabellarii, ne nous apprend rien au sujet
des Veredarii. Une seule inscription , si nos informations sont
exactes, semble au premier abord toucher à la question que nous
étudions.
Muratori, p. 2042, 3, donne la lecture suivante:
D M
L AVRELIO
S Τ Ε Ρ H A Ν Ο Ρ R Ο C
A VEREDIS AVG
(1) Marquardt, Handbuch, Römische Staatsvertvaltung, 2e edit. t. I,
p. 561. ÉMISSAIRES IMPÉRIAUX SOUS LE BAS-EMPIRE 253
Orelli, n° 2968, accepte ce texte; mais M. Mommsen, dans
ses Inscriptiones regni neapolitani, n° 71, comparant avec la
précédente l'inscription de Muratori 680, 1, trouvée au même
endroit, et tenant compte d'ailleurs des divergences entre les
copies des savants antérieurs, en arrive à adopter la version sui
vante :
D M
L · A V R Ε L I S Τ Ε Ρ
FROG · XX · HER · AVG
n° 121, il va plus loin encore et donne Dans le C. I. L. t. X,
ainsi ce texte :
D M
L ' A VREL:
S Τ Ε Ρ1
Ρ R Ο C · A V g xx
H Ε Rj
Λ vd
Nous ignorons la cause de cette disposition nouvelle. Sans
nous y attarder, constatons que M. Mommsen a trouvé dans un
recueil la leçon AV HEREDIS (au lieu de A VEREDIS dans Murat
ori). Il a conclu que A VEREDIS dérivai

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