Notes sur une famille florentine établie en France au XIVe siècle (pl. I). - article ; n°1 ; vol.36, pg 3-26
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1916 - Volume 36 - Numéro 1 - Pages 3-26
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1916
Nombre de lectures 43
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Léon Mirot
I. Notes sur une famille florentine établie en France au XIVe
siècle (pl. I).
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 36, 1916. pp. 3-26.
Citer ce document / Cite this document :
Mirot Léon. I. Notes sur une famille florentine établie en France au XIVe siècle (pl. I). In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T.
36, 1916. pp. 3-26.
doi : 10.3406/mefr.1916.7127
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1916_num_36_1_7127NOTES SUR UNE FAMILLE FLORENTINE
ÉTABLIE EN FRANCE AU XIVe SIÈCLE
(PL I)
C'est presque un lieu commun de rappeler combien furent nom
breux au XIVe siècle les Italiens qui vinrent chercher fortune en
Prance et plus particulièrement à Paris. Monnayeurs, banquiers et
changeurs, représentants des grandes sociétés financières lombardes
et toscanes, trafiquants de métaux et de pierres précieuses, mar
chands d'étoffes de prix ou de denrées alimentaires, courtiers en
chevaux, et souvent professionnels du jeu, mêlant toutes ces pro
fessions diverses selon leurs besoins et leur intérêt, et en même
temps agents occultes ou représentants officieux des divers états
de la péninsule, ces hommes industrieux ,^t Util) îles se montraient
aptes à mille métiers délicats, se glissant partout, trouvant place
à la cour des rois de France et dans Γ en to π rage des plus grands
seigneurs, s'appuyant et se poussant les uns les autres, observant,
se renseignant, nouant des intrigues politiques et rédigeant des
rapports diplomatiques qui guidaient la politique de leur patrie.
Les uns, après fortune faite, revenaient dans leur pays faire
figure d'importants et puissants personnages ; d'autres demeuraient
en France et y faisaient souche de familles françaises.
Ce type d'homme d'affaires à l'existence mouvementée est assez
bien représenté par un florentin, de bonne naissance, et qui paraît
avoir eu un certain crédit à la cour de Charles V, Bernardo di Cino
di Bartolino dei Benvenuti. Il appartenait à une famille qui avait
fourni plusieurs prieurs des arts de Santa Maria del Porto ; son père
Bartolino di Cino, mort en 1348, était inhumé à l'église San Biagio ; 4 NOTES SUR UNE FAMILLE FLOKENTINE
sur son tombeau étaient représentées ses armes : d'azur à la bande
d'argent chargée de deux épées en croix \ Bartolino di Cino avait
cinq fils Bernardo, Guccio, Paolo, Lippo et Bartolo. Bernardo s'était
allié à l'une des plus riches familles de Florence et des plus con
sidérées: il avait épousé Pierà degli Albizzi, qui le laissa veuf le
17 février 1387, lui ayant donné sept enfants, dont quatre fils Bar-
tolomeo, Carlo, Benedetto, Alamanno, et trois filles. Ces dernières
contractèrent de brillants mariages. L'aînée, Isabelle, épousa Beg-
ghaio d'Alessandro Buondelmonte; la seconde, Checca, se maria avec
Giovanni di Cipriano di Buccio degli Alberti, appartenant à la fa
mille des célèbres banquiers, dont les comptoirs s'échelonnaient jusque
dans les Flandres ; elle fut la mère du cardinal Alberti. La tro
isième, Niccolosa, épousa Antonio di Bartolomeo de' Medici. Toute
cette famille était représentée sur la table de l'autel de la chapelle
Saint Jacques, dans l'église du Couvent des Anges, enrichi des dons
de Bernardo di Cino.
Les divers membres de cette famille s'étaient toujours montrés
très bienveillants envers les établissements religieux de Florence.
En 1362 Bartolo di Cino, l'un des frères de Bernardo, et qui ha
bitait dans le quartier de Santa Lucia d'Ognissanti, avait, sur les
conseils de Pietro degli Strozzi, décidé de faire une donation pieuse,
et par testament avait établi dans son palais de Montatone, sis hors
de la porte de Faenza, près de Ponte Rifredi, un monastère de do
minicaines pour l'éducation de douze enfants pauvres. Le couvent fut
dédié à saint Julien le 27 juin 1365 ; les guerres forcèrent au
XVIe siècle les religieuses à chercher un refuge à l'intérieur de
Florence; des lépreux les remplacèrent en 1535 dans leur premier
établissement.
1 Domenico Maria Manni, Osservazioni istoriche sopra i sigilli antichi
de' secoli bassi. Firenze, MDCCXXXXIII, nella Stamperia dell'Autore,
t. XIV, p. 1 a 6: osservazioni istoriche sopra il sigillo 1. Les actes cités
par l'auteur étaient alors conservés à Florence par Giovanni Lorenzo
de' Nobili, descendant de Bernardo di Cino. EN FRANCE ΑΠ XIV1' SIÈCLE 5 ΚΤΑΒΤΛΕ
Bernardo di Cino ne fut pas moins généreux que son frère; et
ses bienfaits s'étendirent sur le couvent des Anges, de l'ordre des
Camaldules, qu'il contribua beaucoup à agrandir et à enrichir. Dès
1375 il avait fait don de 400 florins d'or pour la construction du
tabernacle de l'autel majeur de l'église; aussi, lorsqu'en 1386 il
sollicita la fondation d'une messe perpétuelle, acceptant toutes les
obligations qu'il plairait aux religieux de lui imposer, le prieur
dom Giovanni di Neri di Carmignano la lui accord a-t-il bénévole
ment, en souvenir de ses libéralités, et cette concession lui fut r
enouvelée le 22 mai 1389 par le nouveau prieur dom Michele Ghi-
berti. Entre temps Bernardo s'était signalé par de nouvelles donat
ions. Sa femme étant morte le 17 février 1387, il fit une double
fondation d'une messe mensuelle pour le repos de son âme et de
celle de ses parents; le 8 juin de cette année, il affecta 120 flo
rins à l'office destiné à ses parents, et 50 florins à celui qui se
rait célébré à la mémoire de sa femme. Peu après il allait compléter
ces fondations. »Son zèle pour le monastère des Anges lui avait fait
quelques années auparavant prêter 500 florins qui manquaient au
couvent pour la construction du mur de l'infirmerie. Voulant cette
même année 138 7, probablement au moment où il se disposait à
partir pour la France, ériger une chapelle pour sa famille, il fit
le don de cette somme de 500 florins au couvent, affectant 200 flo
rins pour l'acquisition du lieu qui lui fut accordé pour la chapelle,
et 300 florins pour la construction des murs et pour toutes autres
choses nécessaires. Cette chapelle était dédiée à saint Jacques apôtre
et à saint Jean Décolasse ; le prieur en posa solennellement la
première pierre le 25 juillet 1387. Le fondateur avait donné les
vêtements et ornements de chœur, le missel, le calice, la table
d'autel et douze stalles, dépensant ainsi 700 florins, en plus des
500 précédemment donnés. La première messe fut célébrée le 29 mars
1388, jour de Pâques. En même temps, pour assurer le service divin
dans cette chapelle, Bernardo, à la prière du prieur et des re- b -VOTES SUR UNE FAMILLE FLORENTINE
ligieux, s'était rendu le 7 octobre 1387 acquéreur de cinq pe
tites maisons continues au couvent, moyennant 400 florins; le r
evenu de ces immeubles montant à -30 florins fut, le 16 novembre
1388, affecté à la célébration de deux offices solennels, l'un le 25
juillet, jour de la fête de saint Jacques apôtre, l'autre le 29 août,
fête de saint Jean Décolasse ; ces offices étaient célébrés pour le
repos de son âme, de celles de sa femme et de ses descendants.
Ce Florentin si généreux envers les établissements religieux de
sa ville natale, était cependant un de ces hommes dont la vie semble
s'être passée en grande partie loin de son pays.
11 fréquentait régulièrement la France ; on ne sait à quelle
époque il y vint, ni s'il était du nombre des compagnons de Jean
« du Signe » et d'autres florentins à qui Charles V accorda en
mai 1370 1 l'autorisation de circuler dans le royaume, d'y com
mercer et d'y trafiquer de leurs marchandises. On ne sait pas non
plus quelles étaient ses occupations habituelles: on peut seulement
inférer de ce que Ton sait de lui par la suite de sa vie qu'il devait
s'occuper d'affaires d'argent, diriger sans doute une banque import
ante, affiliée à d'autres maisons italiennes ayant des comptoirs
jusqu'en Hongrie, et s'occuper du commerce des pierres précieuses.
11 était au nombre des fournisseurs de la cour, et le 18 janvier 1378
Charles V faisait payer à Bernard « du Signe » 510 francs pour
un fermail d'or garni de perles et de balais

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