Nouvelles données et hypothèses sur la topographie de la ville étrusque de Marzabotto - article ; n°2 ; vol.106, pg 1077-1094
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Nouvelles données et hypothèses sur la topographie de la ville étrusque de Marzabotto - article ; n°2 ; vol.106, pg 1077-1094

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Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité - Année 1994 - Volume 106 - Numéro 2 - Pages 1077-1094
Stéphane Verger et Alain Kermorvant, Nouvelles données et hypothèses sur la topographie de la ville étrusque de Marzabotto, p. 1077-1094. Une campagne de prospection électrique effectuée en 1994 dans la région I de la ville étrusque de Marzabotto a révélé l'existence d'un grand édifice dans la partie sud de l'îlot 1/5. On propose de voir dans ce bâtiment un temple de la seconde moitié du VIe ou de la première moitié du Ve siècle avant J.-C. Il semble se trouver au centre d'un quartier de sanctuaires qui pourrait s'étendre à la fois sur l'acropole et sur la partie nord de la ville basse.
18 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Stéphane Verger
Alain Kermorvant
Nouvelles données et hypothèses sur la topographie de la ville
étrusque de Marzabotto
In: Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 106, N°2. 1994. pp. 1077-1094.
Résumé
Stéphane Verger et Alain Kermorvant, Nouvelles données et hypothèses sur la topographie de la ville étrusque de Marzabotto, p.
1077-1094.
Une campagne de prospection électrique effectuée en 1994 dans la région I de la ville étrusque de Marzabotto a révélé
l'existence d'un grand édifice dans la partie sud de l'îlot 1/5. On propose de voir dans ce bâtiment un temple de la seconde moitié
du VIe ou de la première moitié du Ve siècle avant J.-C. Il semble se trouver au centre d'un quartier de sanctuaires qui pourrait
s'étendre à la fois sur l'acropole et sur la partie nord de la ville basse.
Citer ce document / Cite this document :
Verger Stéphane, Kermorvant Alain. Nouvelles données et hypothèses sur la topographie de la ville étrusque de Marzabotto. In:
Mélanges de l'Ecole française de Rome. Antiquité T. 106, N°2. 1994. pp. 1077-1094.
doi : 10.3406/mefr.1994.1870
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-5102_1994_num_106_2_1870STÉPHANE VERGER ET ALAIN KERMORVANT
NOUVELLES DONNÉES ET HYPOTHÈSES
SUR LA TOPOGRAPHIE
DE LA VILLE ÉTRUSQUE DE MARZABOTTO
En 1976, l'équipe de prospections géo-physiques de l'Université de
Tours a effectué une campagne de prospection électrique dans la cité
étrusque de Pian di Misano à Marzabotto, sur la demande des professeurs
R. Chevallier et G.A. Mansuelli1. En mars 1994, en vue de préciser et de
compléter les résultats obtenus alors, une nouvelle campagne d'une
semaine a été proposée et prise en charge par l'École française de Rome,
dans le cadre d'un programme de recherche élaboré conjointement avec la
Surintendance d'Émilie-Romagne et l'Institut d'archéologie de l'Université
de Bologne. Cette prospection a porté sur la partie sud-ouest de la région I
(îlots 1/4, 1/4 bis et I/5)2. Les résultats obtenus permettent de formuler de
nouvelles hypothèses sur l'organisation urbaine de la ville. Ces proposi
tions ne doivent être considérées que comme le point de départ d'une
enquête topographique générale qui sera menée dans les prochaines
années.
Un grand temple dans l'îlot 1/5 ?
La prospection électrique de 1994 (fig. 2) et les vestiges encore visibles
en surface mettent en évidence, dans la partie méridionale de l'îlot 1/5, un
vaste espace bordé au sud par un large mur implanté sur le trottoir de la
rue B; à l'ouest par le petit égout latéral de la rue A; au nord par un grand
1 A. Kermorvant, Le décodage d'une cité étrusque, dans La recherche, 81, sep
tembre 1977, p. 796-798.
2 L'équipement de détection utilisé se composait d'un résistivimètre analogique
Norma-Gossen connecté à un dispositif d'électrodes du type Wenner d'une longueur
de deux mètres. Les résistivités électriques ont été mesurées selon une direction
nord-ouest-sud-est, suivant un réseau de saisies à mailles carrées d'un mètre établi
au sol, par modules de 20 mètres de côté, implantés conformément au carroyage
topographique général du site.
MEFRA - 106 - 1994 - 2, p. 1077-1094. 1078 STÉPHANE VERGER ET ALAIN KERMORVANT
Fig. 1 - Marzabotto : les zones prospectées en 1976 (trame claire) et en 1994 (trame sombre). NOUVELLES DONNÉES ET HYPOTHÈSES 1079
canal d'égout dont l'embouchure a été dégagée par une fouille des années
60 sur le bord oriental de la rue A et que la prospection électrique permet
d'identifier sur toute la largeur de l'îlot 1/5 ; à l'est, cet égout semble tourner
vers le sud et longer la limite entre l'îlot 1/5 et le stenopos.
À l'intérieur de cet espace, long de 54 mètres et large de 34, la prospec
tion électrique indique la présence d'un édifice de 36 mètres de long sur 23
de large environ orienté nord-sud, avec entrée au sud (fig. 3 et fig. 6, d). Il
comprend un espace central composé d'une pièce de 12 mètres sur 10
environ prolongée, vers le nord, par deux petits espaces de 4 sur 5
dans la largeur et, vers le sud, par une zone partiellement enclose d'environ
17 mètres de long. Ces pièces centrales sont entourées sur trois côtés par
un mur (ou une fondation de portique).
On ne reconnaît pas dans le plan d'ensemble fourni par la prospection
électrique l'organisation habituelle des quartiers d'habitation mis au jour à
Marzabotto. Les maisons, orientées est-ouest, sont généralement serrées
les unes contre les autres et présentent une multitude de pièces et de coul
oirs. Leurs dimensions sont généralement moindres. Seule, une grande
demeure partiellement fouillée au sud de l'îlot V/2 occupe un espace aussi
vaste3 et ouvre également vers le sud. Toutefois, sa structure semble
comparable à celle des maisons normales, telles qu'elles ont été reconnues
par exemple dans l'îlot IV/1 : un long couloir bordé de salles allongées
conduit à une cour centrale entourée de nombreuses pièces de dimensions
réduites. D'autre part, l'édifice de l'îlot 1/5 ne présente qu'une ressemblance
lointaine avec le temple à trois cellae de l'acropole (bâtiment C)4. Les deux
constructions ont toutefois un point commun, qu'ils partagent d'ailleurs
avec les autels Β et D : ils sont orientés nord-sud, avec l'accès au sud.
En revanche, l'édifice identifié grâce à la prospection électrique pré
sente, semble-t-il, un plan très semblable à celui de plusieurs temples
périptères de la fin du VIe et du début du Ve siècles en Étrurie méridionale
et dans le Latium (fig. 4). Ses proportions et sa structure générale sont
ainsi très proches de celles du temple de Mater Matuta à Satricum (phase
II) et, de manière moins précise, de celles du temple Β de Pyrgi. Elles
peuvent également être comparées à celles de la deuxième phase du temple
3 L. Malnati et V. Manfredi, Gli Etruschi in Val Padana, Milan, 1991 [cité Maln
ati et Manfredi 1991], p. 193, pi. 18.
4G.-A. Mansuelli et al., Guida alla città etrusca e al museo di Marzabotto,
Bologne, 1966 (rééd. 1982) [cité Mansuelli 1982], p. 103, fig. 91. P. Pensabene, //
tempio della Vittoria sul Palatino, dans Bollettino di archeologia, 11-12, 1991, p. 11-51,
fig. 4. STÉPHANE VERGER ET ALAIN KERMORVANT 1080
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 2 - Marzabotto : résultats de la prospection de 1994. NOUVELLES DONNÉES ET HYPOTHÈSES 1081
Illustration non autorisée à la diffusion
I
il
24 m 12
Fig. 3 - Marzabotto : 1. l'édifice de l'îlot 1/5 d'après la prospection;
2. proposition d'interprétation du plan.
de l'Ara della Regina à Tarquinia5, que M. Bonghi Jovino a attribué récem
ment à la fin du VIe siècle avant J.-C. La principale différence entre l'édifice
de Marzabotto et ces différents bâtiments réside dans la présence de deux
adyta au nord de la cella. Trois petites pièces semblables existent dans l'Ara
'Voir dans Santuarì d'Etruria, 1985, p. 73. STÉPHANE VERGER ET ALAIN KERMORVANT 1082
della Regina mais elles appartiennent, selon M. Bonghi Jovino, à une phase
tardive de l'édifice.
L'édifice de Marzabotto est plus grand que les temples périptères de
Satricum (phase II) et de Pyrgi et plus petit que le temple de l'Ara della
Regina (phase II). En revanche, ses dimensions sont très proches de celles
des plus grands temples à trois cellae d'Étrurie méridionale (Pyrgi, temple
A) et du Latium (Ardea, Segni)6 (fig. 4).
On peut donc proposer, à titre d'hypothèse, de reconnaître dans l'édi
fice identifié grâce à la prospection électrique dans la partie sud de l'îlot 1/5
un grand temple, peut-être périptère, de la seconde moitié du VIe siècle ou
de la première moitié du Ve siècle. Plusieurs données issues des fouilles
conduites dans les années 1950-1960 viennent confirmer cette hypothèse.
La partie septentrionale de la grande rue A a été dé

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