Œnomaùs, Pélops et Hippodamie, vase peint inédit - article ; n°1 ; vol.1, pg 349-368
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1881 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 349-368
20 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1881
Nombre de lectures 18
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

A. Geffroy
Œnomaùs, Pélops et Hippodamie, vase peint inédit
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 1, 1881. pp. 349-368.
Citer ce document / Cite this document :
Geffroy A. Œnomaùs, Pélops et Hippodamie, vase peint inédit. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 1, 1881. pp. 349-368.
doi : 10.3406/mefr.1881.6359
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1881_num_1_1_6359PÉLOPS ET HlPPODAMIE, (ENOMAÜS,
VASE PEINT INÉDIT.
Ce beau vase, malheureusement mutilé, appartient à M. Hardy,
architecte du gouvernement, à Paris, dans la famille duquel il
se trouve depuis près d'un siècle. On ne sait rien de sa prove
nance. Il est en forme d'amphore ; les points d'attache subsistent
de deux grandes anses partant du commencement de la panse ; la
bande entre la panse et le col porte en outre quatre petites anses
en tête de cygne. C'est la forme usitée parmi les vases de la
Pouille, celle de l'amphore dite à mascarons, à cause des orne
ments en bas-relief qui décorent ordinairement les volutes des
anses. Le plus grand diamètre de la panse mesure 63 centimèt
res; le col, peu élevé et peu évasé, en a 37; le rebord extrême
a disparu. Un quart du vase au moins, toute la partie inférieure,
manque. Ce qui reste a 58 centimètres de hauteur, dont 18 pour
le col. C'est dire que le vase entier était haut d'un mètre environ.
Les peintures paraissent avoir été faites après une première cuis
son: elles s'écaillent, figures et fond, par endroits, ce qui laisse
voir l'épaisseur de la couche, trois quarts de millième environ.
Les figures et les ornements sont jaunes, avec des parties blan
ches, sur fond noir. Aux parties blanches, il semble que la brosse
ait traîné avec quelque effort une couleur épaisse et pâteuse, ce
qui ne se reproduit pas aux parties jaunes ni au fond.
Les deux scènes qu'on y observe sont faciles à interpréter,
six des personnages qui composent l'une d'elles ayant leurs noms
écrits , en caractères grecs , et chacune des deux se retrouvant 350 OENOMAÜS, PÉLOPS ET HIPPODAMIE
presque identique sur un autre vase déjà connu; mais c'est la
première fois qu'on trouve l'une et l'autre en second exemplaire,
et on n'avait pas encore d'exemple les montrant réunies, comme
c'est ici le cas, avec des formes, un dessin et des ornements
d'une élégance particulière.
Il s'agit, dans la principale de ces deux scènes, de la légende
bien connue d'Œnomaus, Pélops et Hippodamie, légende qui se
rapporte à l'institution des jeux olympiques par Pélops.
(Enornaüs, roi de Pise en Elide, sait de l'oracle qu'il mourra
par la main de son gendre. Tl impose donc à chaque prétendant de
lutter d'abord avec lui dans une course de chars : le vaincu per
dra la vie. Il se confie si bien à la rapidité extrême de ses che
vaux Phylla et Harpinna (les représentations ultérieures sub
stitueront au bige le quadrige) et à la dextérité de son cocher
Myrtile que, laissant partir son rival avant lui, il prend le loisir
de sacrifier à Zeus Areios, sur un autel que l'on montrait encore
au temps de Pausanias (V, 14, 6). Il ne tardait pas à rejoindre
le prétendant, et le perçait de son javelot: le scoliaste de Pindare
nomme jusqu'à treize de ses victimes; Hésiode en désignait dix-
huit, que nomme Pausanias (VI, 21, 10). Cependant Pélops arrive
d'Asie avec de grandes richesses. Aimé d'Hippodamie, fille d'Œno
maus, protégé de Minerve et de Neptune, de qui il reçoit deux
chevaux ailés, Scyphus et Arion, il corrompt en outre Myrtile :
celui-ci promet d'enlever la cheville d'une roue du char d'Œno
maus, et d'y substituer de la cire. La course" à peine commencée,
le char s'incline et tombe, Œnomaus est tué, Pélops s'empare de
sa fille et de son royaume. Mais la vengeance ne se fait pas long
temps attendre, cllr Pélops. fils de Tantale, a d'Hippodamie, entre
autres enfants , Atrée et Thyeste. Quant à Myrtile , Œnomaus
mourant a connu sa perfidie: il l'a maudit, en souhaitant que
la punition lui vînt de Pélops même ; et Pélops en effet, jaloux
de Myrtile , le précipite , du haut du char où se trouve Hip- VASE PEINT INÉDIT 351
podamie, dans la mer qui prendra de là le nom de mer de
Myrto.
Tel est le gros de la légende, qui se diversifie selon les au
teurs et selon les temps. Homère semble la connaître à peine ;
Hésiode l'avait racontée dans les Ήοΐοα ; Pindare la développe;
les scoliastes d'Homère (Iliade, B, 104, éd. Dindorf, t. 1, p. 79)
et ceux de Pindare en donnent le détail. Elle arrive telle qu'Hés
iode l'a racontée jusqu'aux poètes tragiques: nous avons conservé
plusieurs fragments de l'OEvopco; de Sophocle et d'une tragédie
d'Attius. Pausanias la transcrit en antiquaire. Dans Diodore (IV,
73), Pélops, avec l'aide de Myrtile corrompu, arrive premier à
l'autel de Neptune : Œnomaas y voit l'accomplissement de l'oracle
et se tue. Nicolas de Damas, lui, mentionne une simple conquête
du royaume d'Œnomaus par Pélops: le traître Myrtile s'est avancé,
monté sur le char d'Œnomaus, il a tué son maître au moment
même de l'action et passé à l'ennemi: un récit d'allure tout his
torique a remplacé la légende évanouie.
Le milieu de notre représentation est nettement marqué (V.
la planche XIII) par la colonne ionique sur laquelle se dresse
l'image d'une idole. Cette idole est d'apparence tout archaïque,
non pour les traits du visage, féminin et pur, mais pour l'att
itude et le vêtement. En effet un double chiton étroit l'enveloppe,
laissant à découvert les pieds, les bras presque entièrement, et
le cou jusqu'aux épaules, qu'entourent les plis d'un manteau;
c'est ce même manteau peut-être dont les extrémités retombent
des deux côtés par en bas. Immédiatement au-dessus des pieds,
le chiton se ferme comme une gaîne, d'une façon qui rendrait
toute marche impossible. Ce vêtement est parsemé d'étoiles. Une
abondante chevelure entoure le visage et s'abaisse derrière les
épaules. Les avant-bràs, collés au buste, contribuent à l'immob
ilité de l'attitude générale; les bras se relèvent des deux côtés
à angle droit; la niain droite tient une large patère, la gauche OEN0MAÜS, PÉLOPS ET HIPPODAMIE 352
un arc : la tête supporte un objet en forme de corbeille, surmonté
de trois signes imitant la lettre V.
Or le musée de Naples possède sous le n° 2200 un beau vase,
qu'on trouvera gravé dans l'ouvrage d'Inghirami , Monumenti
etruschi, tome V, pi. 15, dans V Archaeologische Zeitung de 1853,
pi. 55, et dans Dubois-Maisonneuve, Introduction à Vêtude des
Vases, pi. 30. Ce vase représente la même scène, sauf des dif
férences dont quelques unes, qui semblent n'être que de détail,
n'en servent pas moins cependant, avec la concordance générale,
pour interpréter notre monument. Sur le vase de Naples, l'objet
qui couronne la tête de l'idole affecte la forme d'un quadrilatère
inégal dont le petit côté forme la base ; les trois signes extérieurs
placés au-dessus y sont indécis et variés. C'est ce qui a fait penser
à quelques archéologues qu'il devait y avoir à cette place, sur
les plus anciens vases portant cette même image, une inscription,
le nom de la déesse; ce nom aurait été effacé plus tard, parce
qu'il serait devenu obscur et incompris.
Gerhard y voulait retrouver le nom ΗΡΑ, Stackelberg et Pa-
nofka ΠΤΩ ou Peitho, Rathgeber ΗεΚΑτη. Gerhard citait le vase
de Midias, du Musée britannique, où se retrouve cette idole. Ce
dernier vase représente, suivant son explication, les Leucippides
enlevées, au milieu de leur danse, par Castor et Pollux. La scène,
exempte de tout signe de violence ou de résistance, parait pro
tégée par Jupiter, Aphrodite et les trois Charités. Une autre
divinité préside, évidemment identique avec celle qui nous oc
cupe. Debout sur une base, elle est enfermée dans son étroit
vêtement ; elle est coiffée à peu près de même façon, avec une
pareille attitude des bras, tenant de la droite probablement une
p

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