Participation et conflits dans les relations de travail en Univers socialiste;  - article ; n°1 ; vol.1, pg 19-48
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Description

Revue de l'Est - Année 1970 - Volume 1 - Numéro 1 - Pages 19-48
Participation and Conflicts in Labor relations of the Socialist World.
The article consists of three parts. The first describes the Soviet trade-unions : their organization and working principles on the local, regional and federal levels. The functional duality of the trade-unions — transmittal of governmental decisions on the one hand and defense of professional interests on the other — is also studied.
The second part describes the participation of workers. It treats the trade-union organs (workers assemblies and production committees) and the collective agreements. One form which participation takes is cooperation in the production process at the time when production and investment plans are being elaborated. Cooperation is achieved by means of « activists » who are nominated by the trade-union. Participation in labour legislation is primarily concerned with resolving wage problems and with defining labour conditions and social benefits. Trade-unions contribute likewise to the education of their workers. This is done by means of publications, cultural establishments and the organization of civil services (committees for juvenile delinquents, civil « militia » and peoples courts).
In the third part, a distinction is made between external and internal conflits. External conflicts are caused by political involvment of top trade-union management, by internal competition within the trade-union management and by trade-union intervention in the field of social work. Labour legislation and employment problems likewise contribute to tension. Internal conflicts stem from problems related to remuneration, from lack of respect by the management for the prerogatives of trade-unions and from the general social climate within the enterprise.
The author concludes that tensions in labour relations cannot be avoided in the Soviet Union, but that the propensity for strikes is reduced for a variety of reasons. Amongst these he cites two. Namely, possibility to change place of employment and significant wage increases.
Soviet trade-unions must be regarded from the perspective of the socialist enterprise and from the kinds of « participatory struggles » revealed by sociological studies which have been made on industrial relations.
L'article est divisé en trois parties. La première d'entre elles est une description des syndicats soviétiques, de leur organisation et de leur fonctionnement aux niveaux local, régional et fédéral. Leur activité qui est tantôt la transmission des décisions gouvernementales et tantôt la défense des intérêts professionnels est examinée à cette occasion.
La deuxième partie qui concerne la participation syndicale, traite du fonctionnement des Assemblées des travailleurs et des Comités de production ainsi que des conventions collectives. La participation se manifeste dans le cadre de la coopération syndicale à l'établissement des programmes de production, des plans d'investissement, etc. La participation à l'élaboration de la législation du travail s'exerce en matière de salaires, de conditions de travail et d'avantages sociaux. Les syndicats contribuent aussi à l'éducation ouvrière par leurs publications, par leurs réseaux culturels, et par l'organisation des loisirs et des fonctions civiques (commissions de l'enfance délinquante, milices populaires, tribunaux de camarades).
Les relations conflictuelles étudiées dans la troisième partie concernent les conflits à l'extérieur et à l'intérieur de l'entreprise. Les conflits extérieurs proviennent de l'engagement politique de la hiérarchie syndicale, des tensions au sein de l'appareil syndical et des interventions syndicales dans le domaine de l'administration sociale. Les conflits apparaissent aussi à cause des fluctuations de l'emploi. Les conflits intérieurs ont leur source dans la rémunération, dans la violation par le directeur des prérogatives des organisations syndicales et dans le climat social de l'entreprise.
L'auteur conclut que l'existence de tensions au sein du monde de travail soviétique est indéniable, mais que de nombreux facteurs se combinent pour réduire la propension aux grèves : le droit des travailleurs à changer d'emploi, l'amélioration générale des salaires, etc. Le syndicalisme soviétique doit être replacé autant dans la problématique de l'entreprise socialiste que dans la perspective des participations-luttes que révèle la sociologie industrielle.
30 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1970
Nombre de lectures 28
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Guy Caire
Participation et conflits dans les relations de travail en Univers
socialiste;
In: Revue de l'Est. Volume 1, 1970, N°1. pp. 19-48.
Citer ce document / Cite this document :
Caire Guy. Participation et conflits dans les relations de travail en Univers socialiste; . In: Revue de l'Est. Volume 1, 1970, N°1.
pp. 19-48.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/receo_0035-1415_1970_num_1_1_991Abstract
Participation and Conflicts in Labor relations of the Socialist World.
The article consists of three parts. The first describes the Soviet trade-unions : their organization and
working principles on the local, regional and federal levels. The functional duality of the trade-unions —
transmittal of governmental decisions on the one hand and defense of professional interests on the
other — is also studied.
The second part describes the participation of workers. It treats the trade-union organs (workers
assemblies and production committees) and the collective agreements. One form which participation
takes is cooperation in the production process at the time when production and investment plans are
being elaborated. Cooperation is achieved by means of « activists » who are nominated by the trade-
union. Participation in labour legislation is primarily concerned with resolving wage problems and with
defining labour conditions and social benefits. Trade-unions contribute likewise to the education of their
workers. This is done by means of publications, cultural establishments and the organization of civil
services (committees for juvenile delinquents, civil « militia » and peoples courts).
In the third part, a distinction is made between external and internal conflits. External conflicts are
caused by political involvment of top trade-union management, by competition within the trade-
union management and by trade-union intervention in the field of social work. Labour legislation and
employment problems likewise contribute to tension. Internal conflicts stem from problems related to
remuneration, from lack of respect by the management for the prerogatives of trade-unions and from the
general social climate within the enterprise.
The author concludes that tensions in labour relations cannot be avoided in the Soviet Union, but that
the propensity for strikes is reduced for a variety of reasons. Amongst these he cites two. Namely,
possibility to change place of employment and significant wage increases.
Soviet trade-unions must be regarded from the perspective of the socialist enterprise and from the kinds
of « participatory struggles » revealed by sociological studies which have been made on industrial
relations.
Résumé
L'article est divisé en trois parties. La première d'entre elles est une description des syndicats
soviétiques, de leur organisation et de leur fonctionnement aux niveaux local, régional et fédéral. Leur
activité qui est tantôt la transmission des décisions gouvernementales et tantôt la défense des intérêts
professionnels est examinée à cette occasion.
La deuxième partie qui concerne la participation syndicale, traite du fonctionnement des Assemblées
des travailleurs et des Comités de production ainsi que des conventions collectives. La participation se
manifeste dans le cadre de la coopération syndicale à l'établissement des programmes de production,
des plans d'investissement, etc. La participation à l'élaboration de la législation du travail s'exerce en
matière de salaires, de conditions de travail et d'avantages sociaux. Les syndicats contribuent aussi à
l'éducation ouvrière par leurs publications, par leurs réseaux culturels, et par l'organisation des loisirs et
des fonctions civiques (commissions de l'enfance délinquante, milices populaires, tribunaux de
camarades).
Les relations conflictuelles étudiées dans la troisième partie concernent les conflits à l'extérieur et à
l'intérieur de l'entreprise. Les conflits extérieurs proviennent de l'engagement politique de la hiérarchie
syndicale, des tensions au sein de l'appareil syndical et des interventions syndicales dans le domaine
de l'administration sociale. Les conflits apparaissent aussi à cause des fluctuations de l'emploi. Les
conflits intérieurs ont leur source dans la rémunération, dans la violation par le directeur des
prérogatives des organisations syndicales et dans le climat social de l'entreprise.
L'auteur conclut que l'existence de tensions au sein du monde de travail soviétique est indéniable, mais
que de nombreux facteurs se combinent pour réduire la propension aux grèves : le droit des travailleurs
à changer d'emploi, l'amélioration générale des salaires, etc. Le syndicalisme soviétique doit être
replacé autant dans la problématique de l'entreprise socialiste que dans la perspective des
participations-luttes que révèle la sociologie industrielle.Participation et conflits dans les relations
de travail en univers socialiste ;
Réflexions sur le rôle du syndicalisme
dans les pays de l'Est
Guy CAIRE"
L'observateur attentif des réalités socialistes n'a jamais manqué de
relever les contradictions auxquelles doit faire face, dans les pays de l'Est,
le syndicalisme ouvrier. Sans doute, depuis le XXe congrès, le mouvement
de démocratisation de la vie politique a-t-il entraîné, en ce domaine comme
en d'autres, des transformations profondes. Mais, «malgré la recherche
de chemins nouveaux (la cogestion, la gestion directe par les producteurs,
les conseils ouvriers), les syndicats sont restés à la fois à la base des pouvoirs
des partis et des Etats. Ils demeurent également la base de départ de la
démocratisation et de l'amélioration de la condition humaine par la voie
contractuelle. D'où leur situation paradoxale»1.
On peut certes observer, d'un pays à l'autre, des différences assez sen
sibles : sans évoquer l'expérience yougoslave dont l'originalité a retenu
très souvent l'attention des spécialistes occidentaux2, la formule polonaise
des conseils ouvriers a pu, en un temps, apparaître comme une tentative
intéressante pour favoriser la participation ouvrière à la vie économique
par des modalités autres que celles du traditionnel appareil syndi-
* Professeur à la Faculté de Droit et des Sciences Economiques de Nanterre.
(1) J. Fisera, Syndicalismes ouvriers et planifications socialistes; les vicissitudes des
conventions collectives de travail en Europe de VEst (Archives internationales de socio
logie de la coopération, janvier-juin 1964, p. 8).
(2) cf par exemple Albert Meister, Socialisme et autogestion, V expérience yougoslave
(Le Seuil, 1964) ; Georges Lasserre, L'entreprise socialiste en Yougoslavie (Les éditions
de Minuit, 1964); Jiri Kolaja, Workers* councils: the Yugoslav experience (Tavistock
publications, 1965).
19 G. Caire
cal1 ; sans doute, cette tentative s'est-elle soldée par un échec relatif2, on ne
peut dire cependant qu'elle ne continue pas à imprégner les esprits pour
leur donner, à l'égard du syndicalisme, une attitude différente de celle qui
pourrait être observée dans des pays socialistes n'ayant pas connu une
expérience semblable. Mais, malgré ces différences, dans le détail de la
pratique quotidienne, on peut avancer l'hypothèse, qui a peu de chances
d'être démentie, que dans les pays orientaux, le syndicalisme conserve
partout des structures et un rôle analogue et que, de ce fait, une étude de
la participation et des conflits dans les relations de travail, conduite essen
tiellement à travers l'expérience soviétique peut être, sans de trop grandes
difficultés — Yougoslavie mise à part — généralisée aux autres nations
socialistes européennes3. C'est dans cette perspective que nous voudrions,
après avoir rappelé les structures juridiques qui sont celles du syndicalisme
dans les pays de l'Est, insister sur le caractère contradictoire que révèle
l'analyse du comportement socio-économique de l'appareil syndical, en
mettant successivement l'accent sur les domaines de la participation et sur
les sources de conflits effectifs ou potentiels.
I. Les structures juridiques du syndicalisme socialiste
L'organisation syndicale en pays socialiste ne se définit qu'en fonction
des tâches que lui assigne la théorie politique et des principes qui condi
tionnent la mise en place des différents organes. Ce sont donc ces deux
points qu'il convient successivement d'examiner.
A. La théorie du syndicalisme en régime socialiste
On sait que la dialectique marxiste distingue les contradictions antago
niques et non anta

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