PME, incertitude et organisation industrielle : une mise en perspective théorique  - article ; n°1 ; vol.67, pg 40-58
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Revue d'économie industrielle - Année 1994 - Volume 67 - Numéro 1 - Pages 40-58
This paper deals with the traditional distinction between small — and large-sized firms. First, it points out that this division must be analysed in the theoretical framework of the opposition between the two polar market structures — pure competition or monopoly — and the consequences resulting from the negation of this market structures. This distinction does not simply underline the capacity of small-sized firms to gain from internal economies of scale or innovation processes. It mainly highlights the importance of the industrial organization — internal or external — in the definition of the identity of the firm. It implies the ability of firms or their concentration in district or network units, to manage the consequences of radical and dynamic uncertainty, by means of forward-looking or reactive organizational strategies, both internal and external.
Cet article a pour objet d'examiner la distinction traditionnelle entre PME et grande entreprise. Il montre tout d'abord que cette distinction doit être replacée dans la perspective théorique de l'opposition des formes polaires de marché — concurrence pure versus monopole — et des conséquences qui résultent du dépassement de celles-ci. Dans cet esprit, l'enjeu de cette distinction n'est pas tant la capacité des PME à engranger les bénéfices liés aux économies internes d'échelle ou à l'innovation interne que le rôle de l'organisation industrielle — interne et externe — dans la définition de l'identité de la firme. Est alors interpellée, la capacité non seulement de la firme — très petite, petite, moyenne, ou grande — mais encore d'agrégats territoriaux (districts) ou économiques d'entreprises (districts économiques comme les réseaux), à maîtriser les conséquences de l'incertitude radicale et dynamique, au moyen de stratégies d'organisation interne et externe (coopération, fusion acquisition, spécialisation/division du travail,...) proactives, voire innovatrices et/ou simplement réactives.
19 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 66
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Christian Picory
PME, incertitude et organisation industrielle : une mise en
perspective théorique
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 67. 1er trimestre 1994. PME-PMI et économie industrielle. pp. 40-58.
Abstract
This paper deals with the traditional distinction between small — and large-sized firms. First, it points out that this division must
be analysed in the theoretical framework of the opposition between the two polar market structures — pure competition or
monopoly — and the consequences resulting from the negation of this market structures. This distinction does not simply
underline the capacity of small-sized firms to gain from internal economies of scale or innovation processes. It mainly highlights
the importance of the industrial organization — internal or external — in the definition of the identity of the firm. It implies the
ability of firms or their concentration in district or network units, to manage the consequences of radical and dynamic uncertainty,
by means of forward-looking or reactive organizational strategies, both internal and external.
Résumé
Cet article a pour objet d'examiner la distinction traditionnelle entre PME et grande entreprise. Il montre tout d'abord que cette
distinction doit être replacée dans la perspective théorique de l'opposition des formes polaires de marché — concurrence pure
versus monopole — et des conséquences qui résultent du dépassement de celles-ci. Dans cet esprit, l'enjeu de cette distinction
n'est pas tant la capacité des PME à engranger les bénéfices liés aux économies internes d'échelle ou à l'innovation interne que
le rôle de l'organisation industrielle — interne et externe — dans la définition de l'identité de la firme. Est alors interpellée, la
capacité non seulement de la firme — très petite, petite, moyenne, ou grande — mais encore d'agrégats territoriaux (districts) ou
économiques d'entreprises (districts économiques comme les réseaux), à maîtriser les conséquences de l'incertitude radicale et
dynamique, au moyen de stratégies d'organisation interne et externe (coopération, fusion acquisition, spécialisation/division du
travail,...) proactives, voire innovatrices et/ou simplement réactives.
Citer ce document / Cite this document :
Picory Christian. PME, incertitude et organisation industrielle : une mise en perspective théorique . In: Revue d'économie
industrielle. Vol. 67. 1er trimestre 1994. PME-PMI et économie industrielle. pp. 40-58.
doi : 10.3406/rei.1994.1505
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1994_num_67_1_1505Christian PICORY
ENST-Paris — Département Économie
« PME, INCERTITUDE
ET ORGANISATION INDUSTRIELLE
UNE MISE EN PERSPECTIVE THÉORIQUE »*
Au cours des dernières années, le débat sur la nature de l'entreprise, son orga
nisation et le rôle qu'elle joue dans le système économique, s'est renouvelé
avec une grande vivacité. Les économistes ont en effet redécouvert la place cen
trale de la firme dans l'organisation des rapports économiques et sociaux. Dans
le contexte de ce débat toutefois, il est un problème dont les solutions proposées
sont loin de faire l'unanimité. Ce problème concerne d'une part, la distinction
entre unités de production de grande taille (GE) et Petites et Moyennes Entrepris
es (PME) et d'autre part, les avantages comparatifs en termes d'organisation et
d'efficacité des deux types de firmes.
Les solutions avancées par la littérature ont d'emblée pris position sur les capac
ités des PME à engranger les fruits des économies internes d'échelle ou d'un pro
cessus interne de changement technologique. Pour les uns, partisans du modèle
« Big is better », seules les GE seraient en mesure de capter ces fruits et il existe
rait une corrélation positive entre ces capacités et la taille de l'organisation. Pour
les autres, ardents défenseurs de la thèse « Small is beautiful », la petite firme
disposerait en partie de ces capacités, si l'on tient compte de l'environnement dans
lequel elle exerce ses activités.
Notre propos ne vise pas à réconcilier les partisans des deux approches dans
un même mouvement œcuménique, ni à dépasser la distinction pourtant bien pro
blématique entre PME et GE. Notre thèse a pour objet de replacer les termes de
cette opposition dans leurs contextes théoriques respectifs et contradictoires.
Pour ce faire, nous replacerons le débat dans la perspective théorique de l'oppo
sition des formes polaires de marché (concurrence versus monopole) et des consé
quences qui résultent du dépassement de cette opposition. Cette approche peut
être justifiée par l'hypothèse contestable mais classiquement adoptée, selon laquelle
(*) L'auteur remercie Jacques de Bandt, Philippe Barbet, Claire Charbit, Eva Kaiman et Michel Rai-
nelli pour leurs commentaires. Il demeure évidemment seul responsable des éventuelles erreurs
ou imprécisions.
40 REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 67, 1« trimestre 1994 PME ne disposerait pas d'un pouvoir de marché. À ce titre, l'analyse de son la
activité relèverait du modèle de la concurrence pure et parfaite (Rainelli [1993]).
Nous retournerons donc à l'origine, en examinant la conception de la firme qui
résulte de la théorie des deux formes polaires de marché que sont la concurrence
pure, où les firmes actives sont « atomistiques », et le monopole, archétype de
la firme de grande taille, mesurée par rapport à l'offre globale. Nous montrerons
alors que dans le contexte de cette théorie la coexistence entre PME et GE ne sau
rait constituer qu'un phénomène transitoire. À plus long terme, ces deux formes
d'organisation sont cependant contradictoires en raison, essentiellement, des hypot
hèses en matière de rendements d'échelle des technologies de production qui sont
posées.
Les solutions proposées dépassent alors la contradiction en excluant les deux
figures de marché « fautives », ce qui permettra aux partisans de la thèse militant
en faveur de la grande taille de délimiter les contours de l'opposition PME/GE :
économies d'échelle et changement technologique. Ces fondements ne seront pas
contestés par les détracteurs de la théorie « Big is better ». Tout au plus proposera-
t-on de replacer l'analyse dans le contexte de formes d'organisations industrielles
irréductibles au marché. En dépit de l'opposition très forte entre les deux thèses
et d'une représentation de la firme de petite taille particulièrement floue, nous
montrerons que les deux analyses convergent sur l'importance de l'organisation
industrielle dans laquelle s'inscrit la firme.
À partir de cette conclusion, nous proposerons une explication à la contradic
tion fondamentale qui a été relevée. L'abandon des deux formes polaires de mar
ché — concurrence pure et monopole — s'est en effet accompagné de l'introducdans l'analyse de l'incertitude dynamique, accordant aux firmes des degrés
de liberté par rapport aux règles de la compétition marchande et technologique
jusqu'alors fixées. Elle s'accompagne également d'interactions entre agents et/ou
environnement. Autrement dit, l'organisation industrielle participe à la définition
de l'identité delà firme. Dans ce contexte, il n'était alors plus possible de mainten
ir l'idée d'une firme autonome, auto-référente et self-sufficient, issue des deux
figures polaires de marché.
En conséquence, nous montrerons que l'enjeu de l'opposition « Big is better »
versus « Small is beautiful » dépasse dans une certaine mesure, la ligne classique
de partage i.e. la capacité pour la firme à exercer un pouvoir de marché. Cet enjeu
renvoie plus fondamentalement à la représentation de la firme non pas conçue
a priori en dehors de toute analyse comme indépendante, autoréf érente, mais au
contraire dotée d'une capacité, fonction de l'organisation industrielle dans laquelle
s'inscrit la firme, à maîtriser les conséquences de l'incertitude radicale et dynami
que au moyen d'une recomposition de interne et externe. Nous tir
erons alors les enseignements de cette proposition.
I. — LA CONTRADICTION GE/PME DANS LA THÉORIE
TRADITIONNELLE DES FORMES DE MARCHÉ
Remarquons tout d'abord que les résultats obtenus par l'analyse économique
traditionnelle en matière d'organisation industrielle

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