Prépositions et rôles - article ; n°113 ; vol.28, pg 45-78
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Description

Langages - Année 1994 - Volume 28 - Numéro 113 - Pages 45-78
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1994
Nombre de lectures 46
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Gisa Rauh
Prépositions et rôles
In: Langages, 28e année, n°113, 1994. pp. 45-78.
Abstract
G. Rauh, Préposition et rôles : pointe de vue syntaxique et sémantique
The present article is concerned with a description of the relation between prepositions and thematic roles, a relation which has
been described nonuniformly in the literature. It is claimed — and demonstrated — that the nonuniformity is due to the fact that
on the one hand prepositions form a heterogeneous class, and on the other there are different views on thematic relations. It is
finally argued that a unique definition of thematic roles as grammatical features with specific licensing effects provides a basis for
an explicit description of prepositional variants, at the same time explaining the heterogeneity of the relation between prepositions
and roles.
Citer ce document / Cite this document :
Rauh Gisa. Prépositions et rôles. In: Langages, 28e année, n°113, 1994. pp. 45-78.
doi : 10.3406/lgge.1994.1668
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/lgge_0458-726X_1994_num_28_113_1668Gisa RAUH
Wuppertal
PRÉPOSITIONS ET RÔLES :
POINTS DE VUE SYNTAXIQUE ET SÉMANTIQUE
1 . Introduction
En raison de la diversité des approches descriptives, la relation entre prépositions et rôles
(désignés comme cas profonds, relations thématiques ou rôles thématiques, abrégés en rôles-
0) tels que agent, instrument, thème ou localisation, reste inexpliquée dans les travaux qui
abordent ce sujet. On peut en fait distinguer trois positions apparemment inconciliables : selon
la première, les prépositions sont l'expression des rôles qu'un verbe attribue dans son contexte
à des syntagmes nominaux ; selon la seconde, les prépositions sont les transmetteurs des rôles
que des verbes attribuent dans leur contexte à des syntagmes nominaux, et selon la troisième,
les prépositions sont elles-mêmes des attributeurs de rôles.
Comme nous allons tâcher de le montrer dans ce qui suit, cette diversité peut être expliquée
par l'hétérogénéité implicite des conceptions sur les deux domaines concernés, les prépositions
d'une part, et les rôles d'autre part. On constate ainsi, en particulier pour l'anglais, que la
classe des prépositions n'est pas homogène, qu'il est même possible, pour des formes données,
d'identifier dans différents contextes différentes propriétés grammaticales concernant égale
ment les propriétés relatives aux rôles. Une étude des prépositions où l'on se contente d'en
analyser un certain nombre pour étendre le résultat à l'ensemble réunit les conditions pour
obtenir des résultats divergents.
En ce qui concerne les rôles, différentes conceptions peuvent être identifiées selon que les
rôles sont considérés soit comme des relations sémantiques ayant avant tout une fonction
sémantique, ainsi par exemple dans le cadre de la grammaire casuelle (Fillmore, 1968), chez
Jackendoff (1983, 1987, 1990) et Rauh (1988), soit comme ayant avant tout une fonction
syntaxique, par exemple chez Emonds (1985, 1991) ou Jaeggli (1986). Même là où les aspects
sémantique et syntaxique sont tous deux pris en considération, les conséquences pour la
relation entre prépositions et rôles ne sont pas claires, puisque dans ces études, par exemple
chez Bierwisch (1988) et Wunderlich (1991), on se limite justement de façon explicite et
délibérée à l'examen d'une sélection restreinte de prépositions.
La pertinence d'une étude de la relation entre prépositions et rôles est double : d'une part,
nous verrons que les propriétés casuelles constituent une partie essentielle de la définition des
catégories et qu'à travers des propriétés casuelles différenciées, on peut expliquer au moins
partiellement les différents comportements grammaticaux de variantes prépositionnelles en
anglais. D'autre part, dans la perspective d'une grammaire accordant aux rôles une place
prépondérante, il est nécessaire de savoir quelle est la part revenant aux prépositions.
L'objectif de cet article est de contribuer à éclaircir ces deux aspects. Ainsi, au §2, dans une
approche purement descriptive, une typologie des prépositions anglaises est d'abord proposée
sur la base des différences de comportement grammatical en relation avec les principes du
schéma X barre. Au §3, différents aspects de la description des rôles dans une grammaire sont
présentés et commentés. À partir de ceci, nous montrons au §4 quelles relations entre
prépositions et rôles peuvent être mises en évidence en anglais et de quelle manière les
propriétés relatives aux rôles entraînent une sous-classification au sein de cette catégorie. La
description proposée s'effectue dans le cadre de la théorie des « Principes & Paramètres »
(Chomsky, 1986a, 19866), mais parvient à des conclusions valides pour d'autres théories. Les
résultats obtenus sont repris dans un résumé.
45 2. Prépositions : variantes grammaticales
Des études empiriques du comportement grammatical des prépositions anglaises ont
montré la nécessité de séparer des types tout à fait distincts l. Dans cet article, nous établissons
une typologie résultant de ces études ; nous en faisons ici une première présentation purement
descriptive. Nous verrons plus tard qu'une prise en compte des propriétés-0 permet une
description adéquate de chacun des types.
2.1. Principes classificatoires
La typologie suivante des prépositions anglaises est basée sur leur comportement relativ
ement aux principes de la théorie X barre 2, c'est-à-dire que la théorie X barre a essentiellement
ici une fonction méthodologique pour l'analyse du comportement grammatical des préposi
tions étudiées.
La théorie X barre, qui formule des restrictions sur les structures syntagmatiques, a connu
depuis sa présentation par Chomsky (1970) différents avatars 3 incorporant les variations
relatives au nombre de niveaux de projection, la récursivité des nœuds ou encore la différen
ciation des catégories fonctionnelles et lexicales 4. Sans prendre en compte les variantes
existantes ni une possible différenciation, peut-être particulièrement pertinente pour les
prépositions anglaises, entre catégories fonctionnelles et lexicales, nous partirons du schéma X
barre suivant, aisément transposé dans d'autres variantes :
1. a. i. XP->(YP)X'
X' ii. X' -> (YP)
X' -> xi (YP) iii.
X' -» X (YP)* iv.
1 . Ces études ont été menées dans le cadre du projet « propriétés syntaxiques des prépositions anglaises
dans le lexique » du domaine de recherche spécialisée « théorie du lexique ». Certains résultats sont
exposés en particidier chez Rauh (I99la,b, 1992, 1993).
2. Cf. Rouveret (1987).
3. Jackendoff (1977) et Emonds (1985) admettent par exemple trois niveaux de projection pour les
verbes et deux pour les autres catégories lexicales. Chomsky (1981 , 1986b) admet de manière générale deux
niveaux de projection. La distinction entre catégories fonctionnelles et lexicales conduit Fukui (1986) à
émettre l'hypothèse que les projections maximales sont X' pour les catégories lexicales et les catégories XP
pour les catégories fonctionnelles. Cette distinction est reprise par Speas (1990). Ces indications montrent
que les avis sont actuellement partagés en ce qui concerne la forme d'un schéma X barre de référence.
4. Les travaux de Fukui (1986), Fukui & Speas (1986) et Abney (1987) mettent en évidence une
distinction significative entre catégories lexicales et fonctionnelles. Cette distinction comprend en particul
ier les propriétés suivantes :
a) alors que les catégories lexicales acceptent comme compléments différentes catégories X"lax, p. ex.
NP, PP, IP ou CP, dans le cas d'une catégorie fonctionnelle, un même type de catégorie X"""1 apparaît
toujours comme complément, p. ex. IP pour C. Ceci peut également être exprimé par les différences entre
les propriétés de sélection des C(atégories) (cf. Chomsky, 1986a : 87) pour les catégories lexicales et celles
de sélection fonctionnelle) (cf. Abney, 1987 : 56) pour les catégories fonctionnelles.
b) Les catégories lexicales, à l'inverse des catégories fonctionn

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