Problèmes de reconnaissance géophysique de limites parcellaires non cadastrées - article ; n°3 ; vol.8, pg 207-223
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Histoire & Mesure - Année 1993 - Volume 8 - Numéro 3 - Pages 207-223
Problems of geophysical scanning of parcel limits. Even when there is no archive to study or to prove the existence of a regular parcel structure, ground observation provides data and interpretative elements. But the fields limits are often difficult to see. Thermical aerial prospecting offers the possibility to discover images of such regular parcel structure and parcels limits: the cases of Lion-en-Beauce and Montcresson (Loiret), and of Saint-Aubin (Jura) are discussed here.
Même lorsqu'il n'existe pas d'archives pour étudier ou établir l'existence d'un parcellaire, le retour au terrain permet d'acquérir des données et des éléments d'interprétation complémentaires. Mais les limites des champs sont souvent peu visibles. La prospection thermique dans sa mise en œuvre aéroportée permet de mettre en évidence des images cadastrales et des limites parcellaires : les exemples de Lion-en-Beauce et Montcresson (Loiret), et de Saint-Aubin (Jura) sont ici discutes.
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1993
Nombre de lectures 24
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Albert Hesse
Alain Tabbagh
Problèmes de reconnaissance géophysique de limites
parcellaires non cadastrées
In: Histoire & Mesure, 1993 volume 8 - n°3-4. pp. 207-223.
Abstract
Albert Hesse and Alain Tabbagh. Problems of geophysical scanning of parcel limits.
Even when there is no archive to study or to prove the existence of a regular parcel structure, ground observation provides data
and interpretative elements. But the fields limits are often difficult to see. Thermical aerial prospecting offers the possibility to
discover images of such regular parcel structure and parcels limits : the cases of Lion-en-Beauce and Montcresson (Loiret), and
of Saint-Aubin (Jura) are discussed here.
Résumé
Albert Hesse et Alain Tabbagh. Problèmes de reconnaissance géophysique de limites parcellaires non cadastrées. Même
lorsqu'il n'existe pas d'archivé pour étudier ou établir l'existence d'un parcellaire, le retour au terrain permet d'acquérir des
données et des éléments d'interprétation complémentaires. Mais les
limites des champs sont souvent peu visibles. La prospection thermique dans sa mise en œuvre aéoportée permet de mettre en
évidence des images cadastrales et des limites parcellaires : les exemples de Lion-en- Beauce et Montcresson (Loiret), et de
Saint-Aubin (Jura) sont ici discutés.
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Hesse Albert, Tabbagh Alain. Problèmes de reconnaissance géophysique de limites parcellaires non cadastrées. In: Histoire &
Mesure, 1993 volume 8 - n°3-4. pp. 207-223.
doi : 10.3406/hism.1993.1593
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/hism_0982-1783_1993_num_8_3_1593Histoire & Mesure, 1993, VIII-3/4, 207-223
Albert HESSE, Alain TABBAGH
Problèmes de reconnaissance géophysique de limites
parcellaires non cadastrées
L'étude des parcellaires est rendue possible par l'existence de
documents d'archives (cadastres, plans d'intendance, plans terriers...)
qui peuvent parfois remonter fort loin : on connaît, entre autres, un
cadastre sumérien de la fin du 3ème millénaire (collectif 1963), le romain de la ville d'Orange publié par A. Piganiol (Chevallier
1964). Outils de « mesure de la terre » pour l'époque, ils sont aussi, et
peut-être surtout, outils de répartition et d'enregistrement de cette
répartition entre les utilisateurs et les utilisations qui en sont faites. Dans
cette démarche, la définition et la fixation de limites (frontières entre
deux parcelles) a sans doute au moins autant d'importance que la
détermination et la mesure de surfaces, fussent elles à partager. Or, pour
toutes sortes de raisons que nous allons préciser, un grand nombre de
ces limites nous échappent, d'autres perdent de leur signification si l'on
restreint l'information à la seule documentation d'archivé disponible.
Un retour au terrain s'impose pour l'acquisition de données complé
mentaires et d'éléments d'interprétation.
Parmi ces données, certaines portent sur des structures encore
existantes et visibles : elles relèvent de la simple reconnaissance à vue.
D'autres, moins patentes ou même disparues , ne peuvent être reconnues
que grâce à l'intervention de moyens de reconnaissance au rang desquels
nous verrons plus bas que la prospection thermique, peut jouer un rôle
privilégié. Avant d'envisager les moyens à mettre en œuvre pour
effectuer une reconnaissance, il faut en effet savoir à quoi l'on s'adresse
et, sans prétendre à l'exhaustivité ni à la systématisation, il nous semble
que trois grands axes peuvent être dégagés pour caractériser ce qui peut
être observé sur le terrain.
Essai de caractérisation des limites de champ cadastrées ou non
Un premier caractère, très évident, est chronologique. Même si l'on
peut citer des exemples de figuration ou des mentions littéraires de
cadastres antiques, ceux ci sont relativement rares et ne suffisent pas à
documenter la « mesure de la terre » aux époques anciennes. Seule
207 Histoire & Mesure
l'étude du terrain peut apporter des informations relatives aux périodes
pour lesquelles il n'existe pas de sources documentaires. Elle sera donc
d'autant plus nécessaire que ces se raréfient c'est-à-dire, en règle
générale et en première approximation, que l'on remonte dans le temps.
Un deuxième caractère se rattache à l'exploitation du sol et conduit
à distinguer entre limites de propriété et limites d'utilisation, dans la
nature des cultures en particulier. En paysage ouvert, l'information
portée par la grande majorité des documents graphiques ne correspond
pas nécessairement à ce qui, dans le passé, a constitué, ou peut encore
constituer de nos jours, une limite dans le type d'exploitation du sol : les
parcelles d'exploitation peuvent être des regroupements ou des divisions
de propriété. En paysage bocager, le regroupement est moins facile que
la division qui peut être une conséquence évidente de la nécessité de
pratiquer une polyculture vivrière.
Le dernier caractère est plus technique et concerne la nature
physique de ce qui constitue les limites entre les champs. Les observat
ions sur le terrain ne peuvent en effet s'adresser qu'à des manifestations
matérielles assurant une certaine permanence des frontières à l'exclusion
de toutes les limites de pure topographie abstraite qui ne correspon
draient à aucun marquage concret du terrain.
Ces limites peuvent avoir été constituées de manière volontaire par
mise en forme de terrasses en terrain accidenté, par creusement de fossés,
établissement de murets ou de haies, des raisons autant techniques
(topographie, drainage, protection contre le vent ou l'érosion...) que
juridiques ou économiques ayant pu motiver l'aménagement. Le rôle des
chemins comme lignes de passage obligées pour l'accès aux différents
fragments de l'espace ne doit pas non plus être négligé.
Les limites peuvent aussi résulter d'actions plus ou moins involont
aires selon des modalités assez diverses qui méritent d'être examinées.
Les plus curieuses sont les traces ou les restes quelquefois import
ants qui résultent des façons culturales : ainsi des crêtes de labour se
constituent peu à peu aux extrémités des champs du fait des retourne
ments et des nettoyages du soc de la charrue (Juillard 1953 et Hartke
1954). On les appelle « tournières » en Beauce (Fénelon 1953), « têtiè
res » dans le centre de la France (Fourteau et Tabbagh 1979), « head
land ridges » en anglais (Baker 1973). Elles peuvent se présenter sous
forme de levées de terre de 10 à 20 m de large et s'étendre de plusieurs
dizaines à plusieurs centaines de mètres de long. Leur hauteur peut
varier d'une vingtaine de centimètres à plus d'un mètre de haut.
Un autre facteur d'établissement de limites, souvent négligé, est
constitué par les obstacles de toutes sortes qui se présentent à l'exploi
tant et le gênent en l'obligeant à un contournement : ces obstacles
peuvent être naturels (affleurement rocheux ou gros blocs erratiques) ou
artificiels. Dans ce dernier cas, il s'agit le plus souvent de vestiges de
constructions ou d'aménagements anciens, eux-mêmes d'ailleurs sou
vent porteurs d'une trace de subdivision-mesure de l'espace ! Ces
obstacles finissent par constituer des limites matérielles qui s'imposent
aux exploitants de la terre et se concrétisent dans des opérations (de
208 Albert Hesse, Alain Tabbagh
partage ?) qui nous paraissent moins résulter de « mesures » que de
« répartitions » de la terre de part et d'autre de l'obstacle pour des
raisons utilitaires. Ainsi les vestiges archéologiques matérialisent
souvent des limites dans, ou sous, lesquelles ils sont parfois consolidés et
même préservés. La prospection archéologique, par les méthodes
géophysiques en particulier, est en effet riche d'anomalies qui sont
rencontrées aux frontières des champs (fig. 1) et posent, de ce fait, des
problèmes quelquefois délicats d'interprétation : l'anomalie est-elle due
à la frontière elle-même, en tant qu'élément hétérogène visible de
l'espace étudié, ou à une hétérogénéité sous-jacente dont

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