Quelques inscriptions de Caesarea (Cherchel) - article ; n°1 ; vol.64, pg 87-110
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1952 - Volume 64 - Numéro 1 - Pages 87-110
24 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1952
Nombre de lectures 15
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Henriette Doisy
Quelques inscriptions de Caesarea (Cherchel)
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 64, 1952. pp. 87-110.
Citer ce document / Cite this document :
Doisy Henriette. Quelques inscriptions de Caesarea (Cherchel). In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 64, 1952. pp. 87-110.
doi : 10.3406/mefr.1952.7373
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1952_num_64_1_7373INSCRIPTIONS DE CAESAREA QUELQUES
(CHERCHEL)
PAR
MUe Henriette Doisy > η
Membre de l'École
Au cours d'un séjour à Cherchel (mai-juin 1950) où M. Louis
Leschi, directeur des Antiquités d'Algérie, m'avait chargée de faire ■■M
l'inventaire des inscriptions romaines du Musée, j'ai pu relever,
tant au Musée que dans la ville et ses environs immédiats, un cer
tain nombre d'inscriptions inédite». On trouvera ici le texte de
quelques-unes d'entre elles.
Je remercie M. A. Grenier, directeur de l'École française de
Rome, et M. L. Leschi, directeur des Antiquités d'Algérie, de la
confiance qu'ils ont bien voulu me témoigner en me désignant pour
ce travail et les assure de ma respectueuse gratitude.
Inscriptions honorifiques
1° Cité Arnaud, villa « des Thermes », actuel immeuble des Ponts
et Chaussées, situé à côté des thermes de l'est.
■m En 1912, au cours des travaux de fondation de la villa, se trou
vèrent mis à jour divers vestiges antiques : outre les fragments "%
.'fi
de colonne et de chapiteaux que l'on peut voir dans le jardin, deux
bases calcaires, qui furent disposées symétriquement dans la maç
onnerie de la façade, l'une à l'angle est, l'autre à l'angle ouest.
La pierre encastrée à l'est a été l'objet d'un martelage, et il est
' '(è impossible d*y distinguer la moindre lettre, La base située à l'puest 88 M. DOISY
est, au premier coup d'œil, aussi rebutante, tellement le calcaire
coquillier, exposé aux intempéries, a été rongé. Mais une é^ude
plus minutieuse, et surtout l'examen de l'estampage, permettent
de retrouver le texte inscrit. Une moulure 40 5 cm. de largeur m+
cadre le champ épigraphique, qui a 77 cm. 4e hauteur et 40 can,
de largeur. A l'extrémité droite des lignes 6, 7, 8 et 10, toute trace
de lettres est absolument effacée; ; les lettrés ont 5 cm. de hauteur.
SEXTO ÎVLIO
BRVTIFIUOaVlR
SEVERO
. Kl R Ρ Ρ
PATRI PnSSIMO
ATQVEINDVLo
IVLII POMPIL
■■■■,... ET BASSIN^
EQVITES ROMANI
PATRONI
Sexto Julio J Bruti fUio Quir{inatribu) j Severo j eq(uitê) r(omano)
p(rimi) p(ilari) |, patri piissimo \ atque indulgente] J, Julii Pompi-
l{ius]\ et Bassinu[s\ équités romani j, patron(o) i[ncomp(arabiliy\.
Cette Inscription a été gravée en l'honneur d*un personnage
nommé Sextus Julius Severus. Le praenomen Sextus est généra
lement abrégé en Sex, mais, dans les inscriptions privées, comme
c'est ici le cas, il arrive, à partir du second siècle 2,v de le voir écrit
en toutes lettres. La paléographie de l'inscription se caractérise
par une belle symétrie, des caractères élégants (exemple : barres
de T), assez serrés et allongée. La forme spéciale de certaines
lettres, ? en particulier, indique le second siècle. Le père de notre
personnage s'appelle Julius Brutus. Il n'est pas possible, en effet,
que Brutus eoit un surnom employé comme prénom*. Brutus est
ici un cognomen ; et û arrive quelquefois8 dans la façon d'indiquer il·
1 Cf. R. Gagnât, Cours d'épigraphie latine, Paris, 1914, p. 38, n. 4.
1 GIF. Έ. Hübner, Einleitende und Bilfs disziplinen, München, 1892(
I, p. 662-27.
* Çl R, Caçnat, op. L, p. 61, 'i 'Ρ •v>V
INSCRIPTIONS DE CHERCHEL 89
la filiation que le prénom du père soit remplacé par son surnom.
Brutus ne se rencontre pas ailleurs dans l'épigraphie africaine.
Sextus Julius Severus appartenait à la tribu Quirina, dans laquelle
se rangeait Caesarea1. Il fit une carrière de légionnaire hors de
Cherchel, où il n'y eut jamais de groupements légionnaires2, et,
après avoir gravi l'échelle des différents postes de centurions, une
fois son service de primipile terminé, vint retrouver son pays d'ori
gine. Il est à remarquer que ne sont pas indiqués ses états de ser
vice aux armées. Ce que les dedicante tiennent à mettre en relief,
ce n'est pas le détail d'une carrière militaire remplie loin de Cae
sarea, mais la situation sociale à laquelle Sextus Julius Severus a
pu parvenir en tant que Primipiläris — nous interpréterons, en
effet, ainsi l'abréviation PP (ligne 4) — c'est-à-dire primipile ayant 4
reçu Yhonesta missio.
Quand il se fut retiré à Caesarea, Sextus Julius Severus en de
vint « patronus ». Il n'est pas surprenant de voir ce titre rejeté à
la fin de l'inscription après les noms des dedicante. C'est fréquem
ment aussi que patrono est abrégé en patron : C. I. L., VIII, 9362
en est un exemple parmi d'autres. La haste verticale isolée qui suit
patron nous invite à restituer comme qualificatif se rapportant à
patron, plutôt que l'adjectif dignis(simo), si fréquent, l'adjectif
incomp(ar abili), qui se rencontre également (cf. C. I. L., IX, 951).
En général, les villes se choisissaient comme « patrons » des
citoyens importants, riches et glorieux. Souvent des primipilaires
•Si devinrent patrons de cités. Karbe3, dans son étude sur les centur
ions, a relevé un certain nombre d'exemples de primipilaires pa-
1 Cf. J. W. Kubitschek, Imperium romanum tributim descriptum,
Vienne, 1889, p. 163.
2 Cf. E. Cat, Essai sur la province de Mauritanie Césarienne, Paris,
1891, p. 246 et 250 ; R. Gagnât, Armée romaine d'Afrique, Paris, 1912,
,t ,'H p. 520.
3 Cf. Johannes Karbe, De Centurionibus romanorum quaestiones epi~
graphicae, Halle, 1880, p. 12.
lit mw φ&Άψ
90 Β. DO|8Y
troni. Cette nouvelle inscription montre, une fois de plus, la place
qu'occupaient dan» lei provinces les vétéran», et les primipiUkife»
tout particulièrement. Sextus .Julius Severus lut à Caesarea, un
citoyen en vue ; la pension importante1 que lui versait l'État re«
main pouvait alimenter sa générosité et lui permettre de jouer un'
rôle de premier plan. /
II n'est, cependant, connu à Cherchel par aucune autre inscrip
tion que celle-ci. Était-ce la base d'une statue érigée en son hon
neur? La {»erre est actuellement encastrée dans le mur ; il est donc
impossible de chercher à répondre à cette question en examinant
l'épaisseur. Les dedicante sont les propres fils de Sextus Julius ■4% ifc. *
Severus ; Julius Pompilius et Julius Bassinus portent tous deux,
comme il est normal, le gentUice de leur pèrel Ge namm, ''exprimé
en tête au pluriel (ligne 7), doit être repris au singulier devant le
cognomen de chacun des fils — dont, d'ailleurs, l'inscription ne
nous fait pas connaître les praenomina. Cette construction n'a rien
qui puisse Surprendre et l'on peut citer, parmi d'autres exemples,
C. I. L.J VIII, 2877 ; IX, 951 a. La restitution Pompilius (au nomin
atif singulier) est commandée par les traces de V qui subsistent
à côté du Ν de Bassinus. D'autre part, l'inscription est soigneuse
ment axée et Pompilius donne exactement le nombre de lettres
nécessaires pour que la symétrie soit respectée. Les deux cogno
mina Pompilius et Bassinus sont assez rares dans l'épigraphie afri
caine : on connaît un C. Aemilius Bassinus Putator (C. I. L., VIII,
'Λ/
9438) à Cherchel et un Pompilius (C. ■/. L., VIII, 26408) près d'Ain
Kharouba (Tunisie). Lee deux fils vantent les quah' tés paternelles
de Sextus Julius Severus : patri piissimo atque indulgenti(ssimo)
1 A. Von Domaszewski, Die Rangordnung des römischen Heeres, Bon
ner Jahrbücher, *9Q8, p. 118.
1 C. I. Ik, VISI, 2877 : « Flavi Victor et VÌctorinus fili
heredes ex HS ICC η. faciendum curaver. »
CI. L., IX, 951 : α Caesoniani Hyacinthue et Apulus libb. Β. Μ.
fecerunt. » INSCRIPTIONS DE CHERCHEL 91
ou indulgenti, en admettant, à la fin, une ligature if = nii. Ils
sont chevaliers et ne manquent pas de le signaler1 ; et, certes, à
Caesarea, où résidait justement le procurateur, la qualité de che
valier prenait toute sa valeur.

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