Rapport sur les rapports - Développement du commerce électronique et économie d'internet - article ; n°1 ; vol.84, pg 105-115

Bertrand Quélin

Description

Revue d'économie industrielle - Année 1998 - Volume 84 - Numéro 1 - Pages 105-115
11 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

• Publié par: REVUE_D-ECONOMIE_INDUSTRIELLE
• Publié le: 01 janvier 1998
• Nombre de lectures: 32
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Bertrand Quelin
Rapport sur les rapports - Développement du commerce
électronique et économie d'internet
In: Revue d'économie industrielle. Vol. 84. 2e trimestre 1998. pp. 105-115.
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Quelin Bertrand. Rapport sur les rapports - Développement du commerce électronique et économie d'internet. In: Revue
d'économie industrielle. Vol. 84. 2e trimestre 1998. pp. 105-115.
doi : 10.3406/rei.1998.1719
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rei_0154-3229_1998_num_84_1_1719: Rapport sur les rapports Bertrand QUÉLIN Chronique
Professeur
Groupe HEC
DEVELOPPEMENT DU COMMERCE
ÉLECTRONIQUE ET ÉCONOMIE
D'INTERNET
II va rapidement devenir commun de souligner l'extraordinaire croissance
des activités commerciales sur Internet. Cette évolution est en train de
transformer les activités industrielles et commerciales elles-mêmes, la
manière de les mener, de contacter les fournisseurs ou démarcher les clients.
Le commerce électronique apparaît comme une formidable nouveauté. Il est
en train de devenir un sujet à la mode ; c'est désormais courant de le choisir
comme thème de colloque ou conférence. C'est aussi le thème de nombreux
rapports, études et articles récemment publiés.
I. — QU'EST-CE QUE LE COMMERCE ÉLECTRONIQUE ?
Le commerce électronique offre une intégration et une distribution simulta
née du son, de l'image, des données et du texte. Son domaine est donc vaste
puisqu'il couvre l'information numérisée sous toutes ses formes, comme
nombre des transactions concernant les produits ou les services. Cela requiert
à la fois des équipements connectés et interactifs et des applications nouvelles.
Les définitions du commerce électronique sont nombreuses. Le rapport
Lorentz (1997) retient une approche à la fois extensive et limitée :
• extensive, car cela concerne « l'ensemble des échanges électroniques liés
aux activités commerciales », « les échanges d'information et les transac
tions » comme les services ; les modes de communication et les supports
utilisés sont nombreux : téléphone, Minitel, Internet, réseaux informat
iques ;
• limitée, car il exclut, sans véritable justification, les activités bancaires
autres que celles qui favorisent les transactions commerciales.
Pourtant, les échanges inter-entreprises représentent des activités de transfert
de données et de partage de fichiers tout à fait précurseurs du commerce élec
tronique. En effet, les transferts électroniques de fonds, les transmissions
d'ordres, et les flux d'informations financières sont dans une large mesure
automatisés. De même, les réseaux d'échanges de données informatiques entre
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 84, 2e trimestre 1998 1 05 (EDI) touchent de nombreux secteurs d'activité (grande distribuindustriels
tion, assurance, construction automobile, pharmacie...) (Brousseau et Quélin,
1991). Enfin, l'Internet semble représenter une extension aux PME des moyens
de communication et d'échanges électroniques.
II. — QUELQUES DONNEES SUR LE COMMERCE
ÉLECTRONIQUE ACTUEL
De nombreuses études mettent à disposition leurs principaux résultats d'en
quête, parmi lesquelles on trouve CommerceNet, Nielsen Media Research ou
Enquête Graphie. En février 1997, aux États-Unis et au Canada, près du quart
de la population avait utilisé le Net au cours du mois précédent, soit environ
50 millions de personnes (contre 18 millions en automne 1995).
Les trois-quarts des utilisateurs consacraient leur connexion à chercher de
l'information sur des produits ou des services (contre 55 % en 1995).
Cependant, seuls 15 % (environ 5,6 millions) avaient effectivement acheté
quelque chose via le Net, ce qui ne représentait qu'une croissance de 1 % par
rapport à 1995. En 1997, 50 % des connexions étaient régulières et journalières
(contre 36 % en 1995).
Les types de site les plus visités pour rechercher de l'information avaient les
thèmes suivants :
• les informations et actualités nouvelles, en particulier locales ;
• les hobbies et passe-temps ;
• le tourisme ;
• les films et spectacles ;
• l'administration ;
• les informations sur les produits.
Les préférences commerciales des consommateurs nord-américains se hié
rarchisent, à ce jour, de la manière suivante : le commerce de détail, puis la col
lecte d'information sur les produits à partir de catalogues, enfin la commande
en direct via le Net. Parmi ces derniers, les achats types les plus fréquents sont :
les logiciels à moins de 300 F (50 $) ; un certain nombre de services liés au
transport et aux vacances ; de l'équipement pour plus de 300 F, enfin des livres
et magazines.
En complément, d'autres activités connaissent une croissance forte :
• le service bancaire on-line ;
• la formation continue des adultes ;
• les questions de santé et la médecine ;
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 84, 2" trimestre 1998 • les placements financiers personnels ;
• le tourisme.
Toutefois, en terme d'estimations de marché, les données sont divergentes
sur les estimations du trafic actuel (cf. tableau 1). Même si toutes les études
pronostiquent une formidable croissance (de type exponentiel), les prévisions
méritent d'être affinées (cf. annexe 3 du rapport Lorentz).
TABLEAU 1 :
Estimations de développement du marché des transactions sur le Net
1996 2000
Transactions Transactions Transactions Transactions
finales en ligne professionnelles finales en ligne professionnelles
M$ M$ M$ M$
Forester Research Inc. 530 600 7 170 66 470 (Cambridge, Mass.)
The Yankee Group 730 12 000 10 000 134 000
(Boston, Mass.)
IDC 140 210 32 000 63 000
(Framingham, Mass.)
Jupiter Communications 1 200 n. d. 7 300 n. d. (New York)
Cowles/SIMBA
Information 733,1 n. d. 4 300 n. d.
of Stanford (Conn.)
III. — LES PRINCIPALES AVANCEES DU COMMERCE
ÉLECTRONIQUE
Comprendre un phénomène passe fréquemment par une connaissance fine
des formes de développement prises par ce dernier. Deux grandes catégories
apparaissent dominantes : les formes non marchandes et les formes mar
chandes. Les premières sont du ressort des communautés d'intérêt, des groupes
de personnes qui communiquent par courrier électronique, et des procédures
administratives. Les acteurs sont à dominante individuels pour les deux pre
miers points tandis que les administrations et les collectivités sont concernées
par la mise en place d'un accès électronique à leurs formulaires, procédures et
démarches d'intérêt général. Mis à part le rapport Lorentz, peu de travaux sont
consacrés à ce développement non-marchand. Par contre, les formes mar
chandes font l'objet de toute l'attention des observateurs comme des analystes.
Au premier rang, on trouve la communication interne aux entreprises ou
REVUE D'ÉCONOMIE INDUSTRIELLE — n° 84, 2e trimestre 1998 107 Intranet. Ensuite, toutes les transactions entrant ou sortant de l'entreprise sont
plus ou moins concernées par Internet comme, par exemple, les relations avec
les fournisseurs ou les clients.
Communication interne aux entreprises
De manière synthétique, l'ensemble des travaux et publications insiste sur la
circulation de l'information dans l'entreprise et sur la dématérialisation des
flux. Ceci concerne aussi bien les relations entre salariés eux-mêmes (circula
tion des notes, mémo et documents préparatoires aux dossiers...), que la dis
tribution des notes de service et autres documents internes (courrier interne,
lettres hebdomadaires), ou le marché interne de l'emploi et l'offre interne de
postes (annonces), ou même les procédures qui organisent le back office des
transactions en ligne (bons et prises de commande, facturation interne,
suivi...).
Communication avec les fournisseurs et transaction
Du côté des relations avec les fournisseurs, les échanges concernés touchent
à la fois les appels d'offre, les informations partagées entre les différents
groupes d'utilisateurs (centres techniques, bureaux des méthodes...), les
forums industriels virtuels (remontée d'informations), comme une relation éta
blie avec un fournisseur (flux des commandes, gestion des stocks, pilotage des
acheminements. . .).
Marketing et ventes
La plupart des très nombreux travaux insistent sur le rôl