Réorientation du goût à Florence et à Paris - article ; n°1 ; vol.72, pg 5-16
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Description

Vingtième Siècle. Revue d'histoire - Année 2001 - Volume 72 - Numéro 1 - Pages 5-16
Réorientation du goût à Florence et à Paris, Francis Haskel.
Plus que quiconque, Francis Haskell (1928-2000) a fait de l'art un objet d'histoire, en montrant les variations de son contenu et de ses frontières sous l'influence des changements du goût des redécouvertes des artistes oubliés, des reconstructions et déconstructions des hiérarchies artistiques. Plus que quiconque, il a intégré dans l'histoire de l'art les mécènes et les critiques, les collectionneurs et les musées, les expositions et le marché. Plus que quiconque, il a conféré aux images en général et aux œuvres d'art en particulier une place de premier plan dans l'ensemble de sources historiques. Autant dire que plus que quiconque, il a contribué à abattre les cloisons entre l'histoire de l'art et l'histoire afin de les rapprocher l'une de l'autre.
Familière à toute personne qui étudie l'histoire de l'Europe de la première modernité, l'œuvre de Haskell l'est peut-être moins aux spécialistes du 20e siècle. Et pourtant, il s'est beaucoup intéressé à cette époque, non seulement dans ses publications de jeunesse mais aussi dans les grands livres de la maturité. En hommage à ce grand historien prématurément disparu, nous publions ici un chapitre de son dernier livre - inachevé : The Ephemeral Museum : Art Exhibitions and their Significance. Il montre tout l'intérêt d'une étude des événements artistiques tels que les expositions temporaires pour l'histoire idéologique du 20e siècle.
Reorientation of Taste in Florence and Paris, Francis Haskel.
More than anyone else, Francis Haskell (1928-2000) made art an object of history by showing the variations of its contents and frontiers under the influence of changes in taste, the rediscoveries of forgotten artists, and reconstructions and deconstructions of artistic hierarchies. More than anyone, he included philanthropists and critics, collectors and museums, exhibits and the market in the history of art. More than anyone else, he gave a front-row seat to images in general and to works of art in particular as far as historic sources are concerned. More than anyone else he contributed to breaking down the walls between the history of art and history and drew them together. Familiar to anyone studying the history of Europe of the first modernity, Haskell's work is perhaps less familiar to 20th century specialists. Yet he was very interested in this period, not only in his early publications but also in his later major books. In homage to this great historian who disappeared prematurely, we are publishing a chapter of his last and unfinished book : The Ephemeral Museum : Art Exhibitions and their Significance. He shows the interest of a study of artistic events such as temporary exhibits for the ideological history of the 20th century.
12 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2001
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Francis Haskell
Réorientation du goût à Florence et à Paris
In: Vingtième Siècle. Revue d'histoire. N°72, octobre-décembre 2001. pp. 5-16.
Citer ce document / Cite this document :
Haskell Francis. Réorientation du goût à Florence et à Paris. In: Vingtième Siècle. Revue d'histoire. N°72, octobre-décembre
2001. pp. 5-16.
doi : 10.3406/xxs.2001.1408
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/xxs_0294-1759_2001_num_72_1_1408Résumé
Réorientation du goût à Florence et à Paris, Francis Haskel.
Plus que quiconque, Francis Haskell (1928-2000) a fait de l'art un objet d'histoire, en montrant les
variations de son contenu et de ses frontières sous l'influence des changements du goût des
redécouvertes des artistes oubliés, des reconstructions et déconstructions des hiérarchies artistiques.
Plus que quiconque, il a intégré dans l'histoire de l'art les mécènes et les critiques, les collectionneurs et
les musées, les expositions et le marché. Plus que quiconque, il a conféré aux images en général et
aux œuvres d'art en particulier une place de premier plan dans l'ensemble de sources historiques.
Autant dire que plus que quiconque, il a contribué à abattre les cloisons entre l'histoire de l'art et
l'histoire afin de les rapprocher l'une de l'autre.
Familière à toute personne qui étudie l'histoire de l'Europe de la première modernité, l'œuvre de Haskell
l'est peut-être moins aux spécialistes du 20e siècle. Et pourtant, il s'est beaucoup intéressé à cette
époque, non seulement dans ses publications de jeunesse mais aussi dans les grands livres de la
maturité. En hommage à ce grand historien prématurément disparu, nous publions ici un chapitre de
son dernier livre - inachevé : The Ephemeral Museum : Art Exhibitions and their Significance. Il montre
tout l'intérêt d'une étude des événements artistiques tels que les expositions temporaires pour l'histoire
idéologique du 20e siècle.
Abstract
Reorientation of Taste in Florence and Paris, Francis Haskel.
More than anyone else, Francis Haskell (1928-2000) made art an object of history by showing the
variations of its contents and frontiers under the influence of changes in taste, the rediscoveries of
forgotten artists, and reconstructions and deconstructions of artistic hierarchies. More than anyone, he
included philanthropists and critics, collectors and museums, exhibits and the market in the history of
art. More than anyone else, he gave a front-row seat to images in general and to works of art in
particular as far as historic sources are concerned. More than anyone else he contributed to breaking
down the walls between the history of art and history and drew them together. Familiar to anyone
studying the history of Europe of the first modernity, Haskell's work is perhaps less familiar to 20th
century specialists. Yet he was very interested in this period, not only in his early publications but also in
his later major books. In homage to this great historian who disappeared prematurely, we are publishing
a chapter of his last and unfinished book : The Ephemeral Museum : Art Exhibitions and their
Significance. He shows the interest of a study of artistic events such as temporary exhibits for the
ideological history of the 20th century.DU GOUT REORIENTATION
À FLORENCE ET À PARIS
Francis Haskell
Plus que quiconque, Francis Haskell Éditions Gallimard). Il montre tout l'intérêt
(1928-2000) a fait de l'art un objet d'his d'une étude des événements artistiques tels
toire, en montrant les variations de son que les expositions temporaires pour l'his
toire idéologique du 20e siècle. Nous remercontenu et de ses frontières sous l'i
nfluence des changements du goût, des redé cions les Éditions Gallimard et en particul
couvertes des artistes oubliés, des recons ier Pierre Nora qui ont bien voulu nous
tructions et déconstructions des hiérarchies accorder l'autorisation de donner à nos lec
artistiques ; il a intégré dans l'histoire de teurs la primeur de la traduction française
de ce livre. l'art les mécènes et les critiques, les collec
tionneurs et les musées, les expositions et
le marché ; il a conféré aux images en gé o FLORENCE, 1922
néral et aux œuvres d'art en particulier une
place de premier plan dans l'ensemble de Autour de 1900, se produisit un chan
sources historiques. Autant dire que, plus gement radical dans les relations
que quiconque, il a contribué à abattre les entre les collectionneurs privés, les
cloisons entre l'histoire de l'art et l'histoire musées et les expositions. Dès 1815, l'An
afin de les rapprocher l'une de l'autre. gleterre avait inauguré les Expositions de
Familière à toute personne qui étudie Maîtres anciens afin de permettre au public
l'histoire de l'Europe de la première modern de voir des peintures qui seraient restées
ité, l'œuvre de Haskell l'est peut-être autrement inaccessibles dans les hôtels par
moins aux spécialistes du 20e siècle. Et pourt ticuliers ou les manoirs. Cette situation de
ant, il s'est beaucoup intéressé à cette meura inchangée pendant près de cent ans,
époque, non seulement dans ses publica et alors même que les trésors de ces de
tions de jeunesse mais aussi dans les grands meures devaient s'épuiser considérable
livres de sa maturité. À preuve, certains ment au cours des deux dernières dé
essais réunis dans De l'art et du goût jadis cennies de cette période, il restait possible
et naguère (1987 ; trad. fr. 1989) ou les d'arranger des emprunts impressionnants
cent dernières pages environ de ce monu auprès de sources privées. La National Gal
ment qu'est L'historien et les images lery de Londres continuait cependant
(1993 ; trad. fr. 1995) illustrées, entre d'écrémer aussi les grands trésors qui
autres, par les œuvres de Picasso, Balla, étaient encore entre les mains d'une aristo
Mondrian, Malevitch et Meidner. cratie toujours plus touchée par les droits
En hommage à ce grand historien préma de succession et l'effondrement des rentes
turément disparu, nous publions ici un cha agricoles, tandis que, du fait de la loi, la Na
pitre de son dernier livre - inachevé - : The tional Gallery n'était habilitée à faire des
prêts qu'aux musées publics du Royaume- Ephemeral Museum : art exhibitions and
their significance (Londres, Yale Univers Uni. La Royal Academy et d'autres lieux
d'exposition étaient privés. ity Press, 2000, traduit de l'anglais par
Pierre-Emmanuel Dauzat et à paraître aux Un processus assez semblable, quoique
Vingtième Siècle. Revue d'histoire, 72,
octobre-décembre 2001, p. 5-16. .

Francis Haskeil
moins perceptible, se déroulait à travers cliers lorsque le Louvre, après avoir r
l'Europe, parce que nombre des musées epoussé cinq demandes de prêts, consentit
que nous imaginons publics continuaient finalement à prêter un tableau (beau, il est
en fait d'appartenir au souverain régnant. vrai) d'un artiste flamand mineur (Autoport
rait, entouré de sa famille, d'Otto van En 1900, par exemple, la Royal Academy
organisa une grande exposition Van Dyck. Veen) à une exposition de Bruxelles. L'his
torien d'art Louis Dimier s'indigna : « Ce La quasi-totalité des tableaux venaient de
qu'on accorde aujourd'hui à Bruxelles, on collections privées anglaises, dont celle de
la reine, mais un portrait magnifique, celui ne pourra le refuser à d'autres villes éga
de lord Wharton (actuellement à la Na lement amies. Si la municipalité de Milan
organise une exposition de peintures lomtional Gallery of Art, Washington), avait été
acheminé depuis le musée de l'Hermitage, bardes, il n'y a pas de raison qu'elle ne
nous demande pas l'envoi de la Jo- à Saint-Pétersbourg. La chose était possible
conde 2. » II n'aurait guère pu deviner que parce que le propriétaire en titre des t
ableaux de ce musée n'était autre que l'emc'est à Tokyo, plutôt qu'à Milan, que serait
un jour prêtée Lajoconde. pereur de Russie. Certains princes all
emands exerçaient un pouvoir analogue sur Ce n'est qu'après 1918 que les musées
les musées et châteaux locaux, mais leur commencèrent à prêter régulièrement des
nombre allait en diminuant, et de sévères tableaux à des expositions internationales,
restrictions étaient parto

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