Samizdat.net, l’histoire d’un projet de médias alternatifs sur Internet Entretien avec Aris Papatheorodou - article ; n°1 ; vol.79, pg 57-62
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Description

Matériaux pour l'histoire de notre temps - Année 2005 - Volume 79 - Numéro 1 - Pages 57-62
6 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 2005
Nombre de lectures 36
Langue Français

Extrait

1
. Pour une courte
(auto)biographie de cet
infatigable activiste, voir
Jean-Christophe Brochier
& Hervé Delouche,
Les
nouveaux sans-culottes.
Enquête sur l’extrême
gauche
, Paris, Grasset,
2000, pp. 248-256.
[Toutes les notes sont
de
Matériaux
]
2
. Né aux États-Unis,
ce réseau mondial de
micro-serveurs, ou BBS,
a connu son apogée
vers le milieu des
années 1990, avant
d’être dépassé par les
développements de
l’Internet. Dès son
origine, il permettait
l’échange de courriers
électroniques entre tous
ses « abonnés »,
organisés si besoin en
« conférences »
mondiales sur un sujet
donné. Il a largement
contribué, aussi, aux
échanges de logiciels
non commerciaux (voir
le site www.fidonet.org/).
L’
histoire de Samizdat commence en 1990, peu
de temps après le début de la première guerre du
Golfe, lorsque dans la mouvance autonome et libertai-
re européenne apparaît l’idée, en provenance du
Danemark, d’une utilisation de réseaux d’ordinateurs à
des fins militantes. À l’époque, l’Internet n’était pas
encore accessible au grand public en Europe : les
réseaux d’ordinateurs qui se connectaient entre eux
directement via les lignes téléphoniques formaient ce
qu’on appelait alors des réseaux de BBS (Bulletin Board
System). Certains de ces réseaux étaient déjà assez
développés, comme, par exemple, Fidonet, lié à des
ONG, et qui couvrait largement le monde anglo-saxon
mais pénétrait aussi le tiers-monde (hors Afrique) et
l’Est de l’Europe
2
.
En nous inspirant de ces modèles, nous avons donc
eu l’idée de monter un réseau de BBS alternatif, auto-
nome et libertaire, européen, que nous avons évidem-
ment appelé le « contre–réseau européen » (ECN,
European Counter Network). Ce réseau reliait d’abord
une dizaine de villes en Italie, autour de centres
sociaux occupés. Nous nous sommes ensuite appuyés
sur cette première expérience pour intégrer un réseau
plus grand, aux ramifications mondiales. Et nous avons
très vite connu quelques moments magiques, comme,
par exemple, en 1992 lors des émeutes de Los Angeles :
la nuit même des événements, nous en avions des
comptes rendus et des récits, que nous pouvions immé-
diatement traduire et faire circuler. Tout à coup, un
nouvel horizon de travail s’ouvrait à nous : la possibili-
té de communiquer vite et librement sans grands frais
— même si à l’époque les connexions via les lignes
téléphoniques coûtaient tout de même assez cher… — ;
il nous semblait presque envisageable d’abolir les dis-
tances et le temps…
Pour une communication
alternative
Nous voulions révolutionner le monde : en cette fin
des années 1980, nous étions donc très occupés par
des formes plus classiques de militantisme (actions
spectaculaires, occupations, édition de tracts ou de
journaux, etc.), et pendant un temps ces nouvelles pré-
occupations de communication électronique sont
quand même restées assez marginales. En France, les
premiers services d’accès à l’Internet commençaient
tout juste à apparaître. Nous voulions utiliser ces nou-
veaux outils pour prolonger nos activités militantes,
trouver de nouvelles complicités au-delà de notre espa-
ce habituel d’engagement, sortir de Paris ou de la
France. L’Internet a modifié la donne en rendant nos
échanges plus faciles ; d’un seul coup, les activités de
Samizdat.net
,
l’histoire d’un projet
de
médias alternatifs
sur l’Internet
Entretien avec
Aris PAPATHEORODOU
I
l n’est pas facile de résumer les différentes activités de samizdat, tout à la fois agen-
ce d’information alternative, hébergeur de sites et de
mailing-lists
, lieu de partage des
savoirs techniques à des fins militantes, « webzine polyphonique », bibliothèque virtuelle
(biblioweb.samizdat.net), promoteur militant du logiciel libre, archiviste de sa propre
mémoire (voir le projet
Cool Memories
, à l’adresse archives.samizdat.net), etc. L’histoire
de ce collectif, qui depuis dix ans a toujours pris soin de réfléchir au sens de ses activités,
et su se donner les moyens de ses ambitions, méritait d’être contée. Nous avons demandé à
Aris Papathéodorou
1
, l’un de ses fondateurs, de nous en présenter les grandes lignes.
L’article suivant ne reprend que des extraits de notre entretien : sa transcription intégrale
est disponible en ligne sur les pages
Matériaux
du site de la BDIC (www.bdic.fr). Les
intertitres sont de la revue.
F. V.
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