Santa Chiara de Naples. L église et le monastère des religieuses - article ; n°1 ; vol.18, pg 165-198
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Description

Mélanges d'archéologie et d'histoire - Année 1898 - Volume 18 - Numéro 1 - Pages 165-198
34 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1898
Nombre de lectures 11
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

E. Bertaux
Santa Chiara de Naples. L'église et le monastère des
religieuses
In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 18, 1898. pp. 165-198.
Citer ce document / Cite this document :
Bertaux E. Santa Chiara de Naples. L'église et le monastère des religieuses. In: Mélanges d'archéologie et d'histoire T. 18,
1898. pp. 165-198.
doi : 10.3406/mefr.1898.8168
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/mefr_0223-4874_1898_num_18_1_8168SANTA CHIARA DE NAPLES
L'ÉGLISE ET LE MONASTÈRE DES RELIGIEUSES
...In quel vecchio monastero della regina Sancia...
(G. d'Annunzio, Le Vergini dalle lìocce, p. 311).
Le monastère de Santa Chiara, à Naples, remonte, on le
sait, au temps du roi Robert d'Anjou. Il reçut d'abord le titre
officiel de monastère du Saint-Sacrement; on l'appela aussi mo
nastère de la Sainte-Hostie, et dès la première moitié du XIVe
siècle on le désigna couramment par le simple nom de Sainte
Claire (1), qui resta le nom populaire de la communauté et de
l'édifice. L'histoire sommaire de la construction du monastère
est écrite en grandes onciales incrustées de mosaïque sur les
quatre faces du campanile de marbre élevé à quelques pas de
la façade de l'église. Ces inscriptions prolixes, rédigées en hexa
mètres solennels, dont le texte est donné par tous les anciens
historiens napolitains (2), nous apprennent qu'en 1310 le roi
et la reine posèrent la première pierre de l'église; qu'en 1330
le pape Jean XXII concéda au monastère tous les privilèges
(1) «Monasterium dictum Sancti Corporis Christi, interdum Sancte
Clare et quandoque Hostie Sacre». (Reg. Ang. 1315 A, n° 204, f. 49,
cité dans V Archivio storico per le prov. napol., t. VIII, p. 589; Heg.
Ang. 1316 B, n° 208, f. 64, etc.).
(2) II est reproduit par Schulz, Denkmaeler der Kunst des Mit-
telalters in Unter-Jtalien, Dresde, 1860, t. III, p. 62-63.
Mélanges d'Arch. et d'iiist. 18O8. 11* 166 SANTA CHIARA DE NAPLES.
dont jouissait l'Ordre des Franciscains; enfin qu'en 1340 (1)
l'église fut consacrée en grande pompe par les principaux prél
ats du royaume de Sicile, en présence du roi Robert et de la
reine, du duc et de la duchesse de Calabre et de toute la Cour.
La fondation de la reine Sancia.
La véritable fondatrice du nouvel édifice fut la reine Sancia:
Santa-Chiara est citée dans les documents Angevins comme
u l'œuvre de ses mains „.
La princesse de Majorque, élevée à la Cour d'Aragon qui
était alors dominée par les franciscains et livrée à l'autorité
mystique d'Arnauld de Villeneuve (2), avait apporté à Naples
les habitudes d'une piété scrupuleuse et elle conservait dans le
mariage qui lui avait donné la couronne le désir profond de
la vie contemplative et cachée. Son intention avouée, en fondant
le monastère de Santa Chiara, était de se préparer une retraite
où elle pourrait un jour " prendre l'habit religieux, vivre dans
une régulière observance et finir dévotement ses jours „ (3).
Il fallait pour réaliser ce dessein qu'elle attendît son veuvage.
Robert connaissait le projet de son épouse et, bien que ce projet
fût fondé sur l'attente de sa propre mort, il témoignait de
l'approuver, dans des actes officiels (4).
(1) Et non 1348, comme a lu Wadding, par une confusion entre
le millésime et l'indiction (Annales ordinis minorimi, t. VI).
(2) V. le livre récent de M. Saint-Clair Baddeley, Robert the Wise
and his Heirs, Londres, 1897, p. 16 et 159.
(3) «Posse contiti gère ipsarn Reginam, contentis nmndanis affec-
tibus velie finaliter tempore apto suo nabitum alicujus Sancte Reli-
gionis assumere ac in regulari observancia reddere Domino dies suos».
(Nouv. vol. de Reg. Ang., vol. Ill, f. 18). En marge de cet acte, daté
de Juin 1313, on lit: Pro Regina et novo monasterio Sancte Clare
quod fieri facit in Neapoli.
(4)«Ipsi Regine cujus divinitus est nobis coinmissa conjunctio
ad sue requisicionis et precum instanciam, de certa nostra scientia SANTA CHIARA DE NAPLES. 167
Ce fut la reine qui, de sa propre autorité, dirigea l'orga
nisation du monastère: un acte du 30 Juin 1321, promulgué
en son nom et approuvé par le pape, fixa jusque dans le plus
minutieux détail la règle des religieuses (1). Quant au roi, il
n'intervint dans la fondation et la dotation du monastère de
Santa Chiara, comme de la plupart des monastères édifiés sous
son règne, que un bailleur de fonds d'une inépuisable
largesse.
Le monastère royal de Santa Chiara fut donc spécialement
le " de la reine „ et c'est ainsi en effet qu'on le
voyait nommé dans une inscription gravée en 1348 sur le tom
beau du dernier architecte de l'édifice: Hic jacet corpus ma-
gistri Galiardi Primarii de Neapoli, protomagistri Reginalis
monasterii Sancii Corporis Christi (2). Santa Chiara devait être,
suivant les intentions de Sancia, un monastère de Clarisses. Mais
la reine décida bientôt d'adjoindre aux habitations des religieuses
une maison de Franciscains, chargés de desservir l'église. Ainsi
le monastère devint un monastère double, comme il en avait
été fondé un grand nombre depuis l'établissement du mona-
presentium tenore concedimus quod ipsa dum vixerit nobis matrimo-
nialiter copulata et deinde in viduali statu, si nos promoreremur ei-
dem, m quo utique viduitatis statu perseveret continue ad secundas
nuptias non volando, etiamsi qaocumque casu contingat earn tempore
ipso apto Eeligionem intrare ac professionem facere in eadem, pro
quibus profecto ad laudem et glorianti Majestatis eterne jam fundavit
et instanter construi facit in civitate Neapolis quoddam solenne mona-
sterium insignitum Hostie Sancte vocabulo, ad divina Misteria et Ee-
ligiosas moniales ordinis Clare centum collocandas. . . ». (Ibid.).
V. un acte analogue, mais plus récent, dans Wadding, t. VI, p. 538.
(1) Wadding, t. VI, p. 5β1 et suivantes.
(2) L'inscription qui a disparu au XVIIP siècle, avec les autres
pierres tombales dont l'église des franciscains était pavée, se trouve
citée par C. D'Engenio, Napoli sacra, p. 246. SANTA CHIARA DE NAPLES. 168
chisme en Occident ; l'abbaye napolitaine rappela la célèbre ab
baye française de Fonte vrault (1).
Les deux monastères unis formèrent dans l'enceinte de Naples
une petite ville franciscaine, entourée de sa muraille qui s'est
en partie conservée, avec deux portes monumentales aux armes
d'Anjou. Il fut interdit aux séculiers d'habiter entre les murs
de la cité sainte (2); défense fut faite de bâtir à moins de qua
rante cannes de l'enceinte; si les bruits et les scandales du fau
bourg parvenaient jusqu'aux religieux et troublaient leur paix
le roi faisait imposer silence (3).
Cependant la colossale église élevée a côté des deux monast
ères est adoptée par le roi et la reine comme le lieu d'élection
où ils viennent en grande pompe assister aux offices des fêtes
solennelles, et où ils veulent reposer dans la mort, eux et leurs
enfants. A partir du jour où elle reçut le tombeau de la petite
fille de Robert, la princesse Louise de Calabre (4), l'église de
Santa Chiara devint le Saint Denis de la Maison d'Anjou. L'édifice
(1) V. Albert Lenoir, Architecture monastique, t. II, p. 474-478.
On sait que le monastère double de Fontevrault abritait trois com
munautés d'hommes et deux de femmes.
(2) Acte du 24 février 1321, dans Wadding, t. VI, p. 560.
(3) Un document curieux du 25 Avril 1340 contient l'ordre d'ex
pulser des femmes de mauvaise vie, dont une Jacobella Pisana, qui
habitent dans le voisinage du monastère :«... Quod ad lites persepe
deveniunt et ad rumores graves insurgunt, et proinde vicinitas reli-
giosorum et monialium praedicto monasterio existentium quos remotos
esse decet a talibus molestiis inhoneste dedecoratur et in reputacione
hominum fama vilipensa gravatur in derogationem ordinis supra -
dicti». «...Sacrosanta misteria et ecclesiae Dei veneranda celebritas
in divino exempta et imperturbata esse debent a mundanis illecebris
et spurciciis». (Nouv. vol. de Reg. Ang., vol. III, f. 112).
(4) Pille de Charles, duc de Calabre et de sa seconde femme Marie
de Valois, morte en Décembre 1325, à l'âge d'un an. V. la citation
tirée par l'èrudit napolitain de Lellis d'un registre Angevin aujour
d'hui perdu (Reg. 1310 H, f. 385) et reproduite par C. Minier

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