Décorations et restaurations de Giuseppe Manno à Saint-Louis-des-Français - article ; n°1 ; vol.52, pg 173-224
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Description

Publications de l'École française de Rome - Année 1981 - Volume 52 - Numéro 1 - Pages 173-224
Les travaux de rénovation recommandés par la visite apostolique de 1824 furent confiés à un artiste italien peu connu, Giuseppe Manno (Palerme vers 1784 - Rome 27 mars 1865). Fils et neveu de peintres, c'était un bon praticien qui en 1829 et 1830 restaura, parfois en les refaisant a nihilo, les fresques du XVIIe siècle dans les 2e et 4e chapelles de gauche. Il obtint en 1832 de décorer la chapelle de saint Sébastien (1ère à gauche) de peintures murales originales, encore en place. On lui refusa cependant l'exécution du tableau d'autel qui fut confié au Nîmois Numa Boucoiran. Ces commandes marquent le point de départ d'une carrière consacrée à la peinture religieuse et à la glorification des nouveaux saints: Sebastiano Valfrè (1834) et Martin de Porres (1837). « Pittore dei Sagri Palazzi Apostolici » il décora en 1847 l'appartement d'hiver de Pie IX au Quirinal de peintures aujourd'hui disparues.
52 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1981
Nombre de lectures 46
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Extrait

Olivier Michel
Décorations et restaurations de Giuseppe Manno à Saint-Louis-
des-Français
In: Les fondations nationales dans la Rome pontificale. Actes du colloque de Rome (16-19 mai 1978). Rome : École
Française de Rome, 1981. pp. 173-224. (Publications de l'École française de Rome, 52)
Résumé
Les travaux de rénovation recommandés par la visite apostolique de 1824 furent confiés à un artiste italien peu connu, Giuseppe
Manno (Palerme vers 1784 - Rome 27 mars 1865). Fils et neveu de peintres, c'était un bon praticien qui en 1829 et 1830
restaura, parfois en les refaisant a nihilo, les fresques du XVIIe siècle dans les 2e et 4e chapelles de gauche. Il obtint en 1832 de
décorer la chapelle de saint Sébastien (1ère à gauche) de peintures murales originales, encore en place. On lui refusa
cependant l'exécution du tableau d'autel qui fut confié au Nîmois Numa Boucoiran. Ces commandes marquent le point de départ
d'une carrière consacrée à la peinture religieuse et à la glorification des nouveaux saints: Sebastiano Valfrè (1834) et Martin de
Porres (1837). « Pittore dei Sagri Palazzi Apostolici » il décora en 1847 l'appartement d'hiver de Pie IX au Quirinal de peintures
aujourd'hui disparues.
Citer ce document / Cite this document :
Michel Olivier. Décorations et restaurations de Giuseppe Manno à Saint-Louis-des-Français. In: Les fondations nationales dans
la Rome pontificale. Actes du colloque de Rome (16-19 mai 1978). Rome : École Française de Rome, 1981. pp. 173-224.
(Publications de l'École française de Rome, 52)
http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/article/efr_0000-0000_1981_act_52_1_1404OLIVIER MICHEL
DÉCORATIONS ET RESTAURATIONS
DE GIUSEPPE MANNO À SAINT-LOUIS-DES-FRANÇAIS
Avec le retour à l'ordre politique ancien, se dessine à Rome dès 1814 un
mouvement de rénovation religieuse dont les conséquences artistiques
immédiates seront la remise en état des églises qui ont été dépouillées ou
se sont délabrées durant la période révolutionnaire et impériale. Pie VII,
sensible à ces problème de restauration, nomma le 12 août 1814 Vincenzo
Camuccini «Ispettore alla conservazione delle pubbliche pitture». Dans
cette tâche, le peintre se fit aider d'experts en la matière, Pietro Palmaroli
et Giuseppe Candida. Mme Anna Maria Corbo a publié des documents
concernant ces travaux qui s'étendent de 1814 à 1823; elle a montré en
outre qu'une véritable doctrine de la restauration se crée alors, fondée sur
le respect de l'œuvre ancienne. Les interventions efficaces de Camuccini -
toujours soutenu par le cardinal Pacca - évitèrent même certaines entrepri
ses désastreuses de modernisation, comme le projet de faire disparaître
sous un enduit blanc les fresques maniéristes du transept de Saint- Jean-
de-Latran1.
La visite apostolique des églises de Rome, ordonnée par Léon XII en
1824, fait le bilan de ces dix années d'efforts et montre les interventions
encore nécessaires. Le décret publié le 5 décembre 1827 par Mgr. Lorenzo
Mattei, tout en constatant que l'église Saint-Louis-des-Français est bien
tenue, préconise quelques travaux: «In sacello B.M.V. ad praesepe picturae
omnes quae in fornice sunt et in parietibus perpoliantur ut oportet. In
sacello S. Nicolai picturae quae in utriusque lateris sunt parietibus, juxta
bonarum artium praesidium consilium restaurentur. . . In sacello S. Sebas
tiani restauretur altaris gradus. ..»2. Une querelle de préséance semble
1 A. M. Corbo, // restauro delle pitture a Roma dal 1814 al 1823, dans : Commentari, 20, 1969,
p. 237-243. Pour la bibliographie de l'artiste voir le catalogue de l'exposition Vincenzo Camuccin
i (1771-1844), bozzetti e disegni dallo studio dell'artista, Roma, Galleria Nazionale d'arte modern
a. . ., Rome, 1978.
2 A.S.V., Visite, Visita Apostolica 1824, voi. 298. Ce volume comprend un grand nombre de
pièces qui ne sont ni numérotées ni paginées. Les décrets sont presque à la fin du volume, la
description de l'église est la 23e pièce. OLIVIER MICHEL 174
avoir retardé l'application des décrets. Le 1er décembre 1828 seulement,
Chateaubriand qui était alors ambassadeur de France à Rome écrit à Mgr.
Mattei avec sa hauteur coutumière : «Les recteurs... ont déposé entre les
mains de la congrégation qui les régit sous la surveillance de l'Ambassadeur
du Roi divers décrets de la Visite Apostolique datés du 5 décembre 1827,
lesquels ne leurs ont point été adressés par une voie régulière. . .» Mgr. Matt
ei lui répond le 9: «E stato sempre inalterabilmente osservato il sistema
d'inviare decreti della Sacra Visita Ap.lica ai superiori locali, e tra questi
specialmente agli ecclesiastici», mais voulant éviter un conflit inutile, ren
voie les décrets par la voie «régulière» souhaitée3.
Les administrateurs des Pieux Établissements iront au-delà de ce que
demandaient les décrets. Dès 1829 ils entreprennent de restaurer à fond la
chapelle de saint Nicolas et celle de la Vierge, puis en 1832 ils décident de
décorer la chapelle de saint Sébastien, confiant ces deux séries de travaux
au peintre Giuseppe Manno.
La France n'avait pas attendu les décisions de la visite apostolique pour
participer à cette campagne de rénovation des églises de Rome. En 1817 son
ambassadeur, le duc de Blacas d'Aulps, s'était avant tout intéressé à la
Trinité-des-Monts, celle des églises nationales qui avait le plus souffert des
confiscations et transformations postérieures. C'est aux pensionnaires de
l'Académie qu'il s'était adressé pour peindre des œuvres nouvelles destinées
à remplacer les tableaux disparus. Ainsi Léon Palliéres reçut-il la commande
d'une Flagellation du Christ, encore en place aujourd'hui4. On sait aussi par
la description de Saint-Louis-des-Français faite à l'occasion de la visite
apostolique que la Vocation et le Martyre de saint Mathieu du Caravage sont
alors chez Palmaroli pour être remis en état\ Pour restaurer les fresques, le
recteur s'était sans doute tourné vers l'Académie, bien avant d'ailleurs les
remontrances de M. de Chateaubriand à Mgr. Mattei, mais apparemment
aucun des jeunes artistes n'en était capable, puisque le directeur lui-même,
Pierre Guérin, recommande le peintre Giuseppe Manno. Celui-ci en février
1828 adresse une lettre à l'ambassadeur, le duc de Montmorency-Laval pour
offrir ses services6. Il énumère ses titres et les travaux qui le rendent digne
' Ibid., 29e pièce. Lettre de Chateaubriand et minute de la réponse.
4 F. Bonnard, Histoire du couvent rovai de la Trinité du Mont Pincio a Rome (Bibliothèque
de Saint-Louis des Français à Rome, 7), Rome, Paris, 1933, p. 250.
s Cf. note 2 et Arch. P.E.F.R., vol. 311/1. Paiements à Palmaroli de 60 écus le 30 septembre
1824 pour ces deux tableaux et de 40 écus le 12 février 1825 pour Saint Mathieu et l'ange (Ibid.
2e série, liasse 75, dossier 2/5).
6 Cf. document n° 1. GIUSEPPE MANNO A SAINT-LOUIS-DES-FRANÇAIS 175
d'exécuter les restaurations de Saint-Louis. Craignant de passer pour un
simple artisan, il se présente comme «pittore istorico capitolino». Il vient de
peindre un Miracle du Bienheureux Thomas de Cori qui a été placé «en
janvier dernier» dans la chapelle du Palais des Conservateurs (fig. 1). Ce
tableau a été publié par M. Romolo Trinchieri7 qui confirme les indications
de Manno : ayant obtenu le 30 mai 1820 la charge de «Pittore figurista della
Camera Capitolina», il reçut de droit, le 28 juin 1827, la commission de ce
tableau destiné «au Sénat Romain». Avant d'être placée dans la chapelle, la
toile fut présentée au Pape le 12 janvier 1828, «il quale colla usata clemenza
ne manifestò il suo gradimento. Per tal modo il degno artista si è procacciat
o la commune approvazione in un età che non è certo lusinghiera nel
tributar lodi»s. G. Manno vantait ensuite ses talents de restaurateur de
fresques et citait trois références de travaux exécutés à Rome : au Panthéon,
dans la chapelle de saint Joseph, c'est-à-dire la chapelle de la Congregazione
dei Virtuosi al Pantheon dont il était membre depuis 18259, de part et
d'autre de l'autel les fresques de Francesco Cozza représentant l'Adoration
des Bergers et des Rois

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