L organisation de l espace dans une « aire métropolitaine » ; le bassin de Florence-Pistoia - article ; n°407 ; vol.75, pg 57-83
28 pages
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L'organisation de l'espace dans une « aire métropolitaine » ; le bassin de Florence-Pistoia - article ; n°407 ; vol.75, pg 57-83

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Description

Annales de Géographie - Année 1966 - Volume 75 - Numéro 407 - Pages 57-83
27 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

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Publié par
Publié le 01 janvier 1966
Nombre de lectures 39
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Extrait

Jean Bernard Charrier
L'organisation de l'espace dans une « aire métropolitaine » ; le
bassin de Florence-Pistoia
In: Annales de Géographie. 1966, t. 75, n°407. pp. 57-83.
Citer ce document / Cite this document :
Charrier Jean Bernard. L'organisation de l'espace dans une « aire métropolitaine » ; le bassin de Florence-Pistoia. In: Annales
de Géographie. 1966, t. 75, n°407. pp. 57-83.
doi : 10.3406/geo.1966.17157
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1966_num_75_407_17157L'organisation de l'espace
dans une " aire métropolitaine " :
le bassin de Florence-Pistoia
par Jean-Bernard Charrier
I. INTRODUCTION
Le bassin de Florence est une vaste plaine au fond plat, peu élevée au-
dessus du niveau de la mer (40-60 m), longue d'environ 35 km pour une lar
geur de 9 à 12 km, orientée NO-SE. Il est limité au Nord par les premières,
pentes de l'Apennin (Monte Morello, 934 m, Monte Favello, 931 m), au Sud-
Ouest par la mince arête rectiligne du Monte Albano qui le sépare de la
plaine d'Empoli, au Sud enfin par les collines qui s'élèvent progressivement
en direction du Chianti ; à l'Est, le bassin s'étrangle en amont de Florence,
mais la vallée de l'Arno assure une communication aisée avec le Valdarno
di Sopra, la région d'Arezzo et la Valdichiana (fig. 1).
Il s'agit d'un de ces bassins d'effondrement caractéristiques de la morphol
ogie de l'Apennin toscan, mais celui-ci se situe aux marges Sud de la mont
agne, et n'est donc pas franchement intra-montagnard, comme l'est par
exemple le Mugello, 15 km plus au Nord, de l'autre côté de la crête du Monte
Morello. Gomme la plupart des autres bassins, le bassin de Florence a été
occupé au Pliocène par un lac qui y a déposé des alluvions argileuses et
sableuses (plus caillouteuses sur les bords) ; aujourd'hui, l'Arno le traverse^
mais obliquement — d'Est en Ouest — dans sa partie Sud, y pénétrant en
aval de Pontassieve et en s'en échappant par les gorges de la Golfolina en
aval desquelles il arrose la plaine d'Empoli.
Le bassin se prête admirablement à la concentration des hommes : à
cause de sa fertilité exceptionnelle qui s'étend en partie aux marges colli-
naires, mais plus encore de par sa position qui en fait le lieu naturel de con
fluence de tous les trafics provenant de la plaine du Pô, de la Romagne, du
Valdarno supérieur et de l'Ombrie, du Chianti, du bas Valdarno et de la
façade tyrrhénienne. 58 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
Pour s'en tenir aux voies d'importance majeure, vers le bassin convergent
une demi-douzaine de routes transapenniniques dont les points d'aboutis
sement sont Pistoia, Prato, Florence, et surtout le tronçon Bologne-Florence
de l'autoroute du Soleil (14 000 véhicules par jour) qui, au prix d'un nombre
impressionnant d'ouvrages d'art (coût : un milliard de lires au km), met
désormais les deux villes à une heure l'une de l'autre, alors que le trajet par
la route classique demandait presque une demi-journée ; de l'Est débouche
la d'Arezzo qui s'est grossie au passage du trafic en provenance de
Forli et du Gasentino (haut bassin de l'Arno) ; du Sud-Est arrive le tronçon
Rome-Florence de l'autoroute du Soleil par le Valdarno di Sopra, du Sud la
difficile voie Cassia sinuant à travers les collines, mais qui sera bientôt dou
blée par une « super-route » Florence-Sienne (en construction), du Sud-Ouest
les routes de Livourne et de Pise par Empoli (bientôt doublées par une super-
route Livourne-Florence), du Nord-Ouest la route de Viareggio et de Lucques
qui aboutit à Pistoia et qui est doublée par l'autoroute Florence-Mare.
Sur le bassin convergent également, outre la petite voie ferrée Bologne-
Pistoia, dont l'intérêt aujourd'hui n'est plus guère que local, la voie ferrée
direttissima Bologne-Florence, via Prato, ouverte en 1932 au prix d'un tun
nel de faîte (le second du monde par la longueur, après le Simplon) qui gagne
ensuite Rome par Pontassieve et le Valdarno di Sopra, et qui est une des
deux lignes à gros trafic reliant la capitale de l'Italie aux régions vitales du
Nord ; la voie ferrée Ouest-Est Livourne-Pise-Florence ; et deux voies beau
coup moins importantes : la ligne Florence-Faenza par Pontassieve, et la
ligne « du pied des monts » Prato-Pistoia-Lucques-Viareggio, qui court à peu
près parallèlement à la Florence-Mare, mais en sinuant bien davantage, et à
laquelle la concurrence de l'autoroute enlève presque tout avantage écono
mique.
Lieu de communication remarquable, le bassin est un «lieu de villes»
plus remarquable encore. En 30 km, le long de la faille Nord, s'alignent, à
distance égale, trois villes d'importance majeure : à l'Ouest, Pistoia, chef-
lieu de province, au débouché de la vallée de l'Ombrone ; au centre, Prato,
grande ville industrielle, qui dépasse désormais les 100 000 habitants et con
trôle l'important passage vers le Nord qu'est la vallée du Bisenzio ; à l'Est,
Florence, installée au rétrécissement de la plaine, devenue aujourd'hui une
grande ville de près d'un demi-million d'habitants. Que trois villes aient pu
naître à si peu de distance, chacune au débouché d'une vallée transapenni-
nique, s'explique assez bien par les conditions de l'époque communale et
dans le contexte des fortes densités italiennes ; que l'essor de Florence, deve
nue capitale d'État, puis grande métropole régionale, n'ait pas étouffé le
développement de ses rivales, est plus remarquable. Quoi qu'il en soit, cette
cohabitation pose des problèmes actuels. Prato et Pistoia sont-elles des
« Florence en petit » ou des villes complémentaires ? Comment se fait le
partage d'influence entre elles ? Prato et Pistoia sont-elles simplement des
relais ou des satellites de Florence ? "О 60 ANNALES DE GÉOGRAPHIE
Toute cette région est très fortement peuplée. Les 21 communes1 qui
constituent le comprensorio F-P-P-, c'est-à-dire le fond du bassin et ses envi
rons immédiats, totalisent, au 1er janvier 1964, 875 000 habitants, soit une
densité moyenne de 745. Les trois communes de Florence-Prato-Pistoia
groupent 663 000 habitants — dont pourtant une petite fraction n'est pas
citadine2 — , soit 75,75 p. 100 du total. Parmi les communes suburbaines,
9 ont une densité supérieure à 250 ; une seule — Vaglia, qui est en fait une
commune de montagne — a une densité inférieure à 100. Le bassin constitue
donc une metropolitan area au sens des auteurs américains ; mais c'est une
metropolitan area à trois têtes.
II. LES TROIS VILLES MAJEURES
A. Les structures
I. Florence
Avec ses 450 000 habitants, elle se caractérise par :
I. Un taux élevé de population non-active. Ce taux exprime en premier
lieu les lacunes et les insuffisances de l'industrialisation, qui entraînent la
prolifération d'un certain nombre de « petits métiers » assez mal définis. Il
y a là un phénomène très général, et on sait que les taux de population acti
ve des villes italiennes diminuent régulièrement du Nord vers le Sud3.
Mais sur ce pourcentage influe aussi, quoique dans une moindre mesure, la
présence d'une minorité aisée ou riche de benestanti, assez peu nombreux
numériquement (4 p. 100 environ) mais extrêmement influente. Plus d'un
demi-millier de nobles (en excluant les titres de petite ou de fausse noblesser
les « chevaliers » et les commendatori) ont leur résidence dans la ville ou ses-
environs immédiats (collines de Settignano, Fiesole...) : les plus grandes
familles de comtes, ducs, marquis détiennent encore une richesse considé
rable : ainsi les Antinori, les Guicciardini, les Frescobaldi, les Ridolfi et bien
d'autres, contrôlent plusieurs milliers et même plusieurs dizaines de milliers
d'hectares, dans un rayon de 20 à 50 km autour de la ville : à San Gimigna-
no — en province de Sienne — les Guicciardini-Strozzi possèdent 1 600 ha.
Cette emprise foncière est surtout marquée dans le bassin du Mugello, dans
le Valdarno di Sopra, et dans la vaste zone de collines qui s'étend entre ce
1. La commune de Poggio a Caiano, détachée en 1962 de Carmignano, ne figure pas sur la
carte, ni dans les statistiques des migrations de travail.
2. Principalement à Pistoia, commune géante de 23 800 hectares, où la moitié seulement
de la popu

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