Réexamen d une inscription des collections du musée du Louvre : un Mézence à Caeré au VIIe siècle av. J.-C. - article ; n°1 ; vol.133, pg 99-115
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Réexamen d'une inscription des collections du musée du Louvre : un Mézence à Caeré au VIIe siècle av. J.-C. - article ; n°1 ; vol.133, pg 99-115

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Description

Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres - Année 1989 - Volume 133 - Numéro 1 - Pages 99-115
17 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1989
Nombre de lectures 25
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Madame Françoise Gaultier
Monsieur Dominique Briquel
Réexamen d'une inscription des collections du musée du Louvre
: un Mézence à Caeré au VIIe siècle av. J.-C.
In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 133e année, N. 1, 1989. pp. 99-
115.
Citer ce document / Cite this document :
Gaultier Françoise, Briquel Dominique. Réexamen d'une inscription des collections du musée du Louvre : un Mézence à Caeré
au VIIe siècle av. J.-C. In: Comptes-rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 133e année, N. 1,
1989. pp. 99-115.
doi : 10.3406/crai.1989.14700
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/crai_0065-0536_1989_num_133_1_14700COMMUNICATION
RÉEXAMEN D'UNE INSCRIPTION
DES COLLECTIONS DU MUSÉE DU LOUVRE :
UN MÉZENCE À CAERÉ AU VIIe SIÈCLE AV. J.-C,
PAR Mlle FRANÇOISE GAULTIER ET M. DOMINIQUE BRIQUEL
C'est pour moi un grand honneur de prendre la parole aujourd'hui
devant vous, pour vous présenter une pièce du Louvre, qu'une
inscription semble indirectement relier au récit légendaire des
origines de Rome.
C'est toujours une grande joie pour un conservateur de sortir un
objet de l'ombre des réserves, de le voir révéler sous un aspect parf
ois modeste des richesses de sens inattendues.
C'est donc avec plaisir que j'accomplirai ma tâche. Laissez-moi
vous dire toutefois, au préalable, que mon rôle dans cette affaire
fût modeste et qu'il faut rapporter le mérite de la lecture de l'inscrip
tion, celui de la véritable découverte, à Dominique Briquel. Permet
tez-moi avant toute autre chose de le remercier. Souffrez vous-mêmes
que je vous exprime ma gratitude. Elle va tout particulièrement à
M. Lejeune, à M. Heurgon et à M. Bloch. C'est à votre bienveillance
et à leur extrême gentillesse que je dois d'intervenir ce soir. Per
mettez-moi enfin d'associer à cette étude Jean Gran Aymerich,
plus que moi familier de la production étrusque d'impasto, qui
présentera l'objet dans les Studi Etruschi et avec qui j'ai eu d'utiles
discussions.
Nous nous partagerons donc les rôles : Dominique Briquel vous
parlera de l'inscription et moi-même de son support, un petit vase
de terre cuite1 (fig. 1 à 4).
Edmond Pottier à qui l'on doit la première publication du vase le
décrivait dans le premier volume du catalogue des vases antiques
du Louvre de 18972 comme une petite coupe sans anse, sur pied haut,
exécutée dans une terre dure et bien cuite de bucchero fumigé,
recouverte sur toute la surface, intérieur et extérieur, d'une couche
mince d'argile rougeâtre ; deux ans plus tard, dans son catalogue de
18993, il l'introduisait en revanche parmi les vases rougeâtres et
imparfaitement noircis, d'argile non épurée, ou bucchero rosso et
1. Cataloghi Campana, Rome, 1858, Classe I, Série IX-X, Sala I, n° 62;
Inv. Cp (Campana) 3414, cat. C 54 ; haut. : 9 cm ; diam. embouchure : 10, 3 cm.
2. E. Pottier, Vases antiques du Louvre, salles A-E, Paris, 1897, p. 29.
3. Id., Catalogue des vases antiques de terre cuite, vol. II, Paris, 1899, p. 333 s. 100 COMPTES RENDUS DE L'ACADÉMIE DES INSCRIPTIONS
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 1. — Vase G 54, Musée du Louvre (photo Chuzeville).
impasto. C'est qu'à la fin du xixe siècle le terme même de bucchero
est employé indifféremment pour la céramique d'impasto, c'est alors
le bucchero italico ou rosso, et pour la plus fine de couleur
noire ou grise, que nous appelons nous-mêmes bucchero.
Fabriqué au tour, ce vase d'une dizaine de centimètres de haut,
9 cm exactement, dont on a pu vérifier l'authenticité grâce à un test
de thermoluminescence exécuté par le Laboratoire des Musées de
France4, peut être décrit selon la terminologie moderne comme un
calice, ou mieux peut-être comme une coupelle, à pied haut en forme
de trompette, à vasque hémisphérique, à rebord plat légèrement
incliné vers l'extérieur. Exécuté dans un impasto de couleur gris
sombre il présente sur toute sa surface une couverte d'argile plus fine
4. N° de laboratoire : L 18 987. Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 2. — Vase C 54, début de l'inscription,
Musée du Louvre (photo Chuzeville).
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 3. — Vase C 54, fin de l'inscription,
Musée du Louvre (photo Chuzeville). J Cm
Fig. 4. — Profil du vase C 54 (par J. Gran Aymerich).
Fig. 5. — Vase C 54, Musée du Louvre ;
dessin de l'inscription donné dans E. Pottier,
Vases antiques du Louvre.
Illustration non autorisée à la diffusion
Fig. 6. — ■ Vase C 54, Musée du Louvre ;
relevé de l'inscription distinguant les traits volontaires
des traits accidentels (par D. Briquel). MÉZENCE À CAERE AU VIIe SIÈCLE AV. J-.C. 103 UN
virant du gris brun clair au brun rouge5. En dehors de quelques
concrétions calcaires et d'une large ébréchure au-dessus de l'inscrip
tion, le vase est dans l'ensemble en bon état de conservation. On
notera toutefois que la surface en est malheureusement endommagée
dans la dernière partie de l'inscription. Celle-ci a été autrefois dégagée
de ses concrétions par un procédé certainement, sinon exclusivement,
mécanique, qui a contribué à polir cette zone de la vasque et lui a
donné un aspect plus brillant tout en laissant subsister quelques
concrétions à l'intérieur des lettres.
L'inscription elle-même a été gravée sur une surface suffisamment
dure pour que l'instrument utilisé, dérapant sur ce support, y pro
longe par une incision fine et peu profonde le tracé de telle ou telle
lettre. Elle a donc été gravée après cuisson et, sans doute pour des
raisons de simple commodité, sur le vase renversé ; c'est ainsi qu'il
faut la lire de gauche à droite.
Nous ignorons malheureusement tout de la provenance de cette
pièce, sinon qu'elle est entrée au Louvre en 1863, en même temps que
le reste de la collection Campana.
La forme, qui est bien connue aussi en bucchero6, apparaît d'abord
dans la céramique d'impasto. Ces petites coupelles d'impasto sont
bien attestées dès la fin du premier quart du vne siècle av. J.-C. à
Cerveteri d'où provient par ailleurs, on le sait, une grande partie de
la collection Campana. Elles y sont souvent associées au calice à paroi
légèrement concave et vasque peu profonde, à pied large et peu élevé
en forme de trompette. On en trouve une, ainsi, dans la Tombe 83
de la nécropole de Monte Abatone dont le matériel a été récem
ment étudié dans le catalogue d'exposition Gli Etruschi di Cerv
eteri, Milan 19 871, en même temps qu'un certain nombre de
mobiliers provenant de tombes fouillées par la fondation Lerici
dans les années 50, des dont on ne sait, comme trop souvent
malheureusement, si elles renfermaient, ou non, plusieurs dépositions
et dans lesquelles manquent par ailleurs, résultat peut-être de
fouilles clandestines, toute parure personnelle ou toute vaisselle de
bronze. Le mobilier de la Tombe 83 est daté dans ce catalogue de la
fin du vme ou du début du vne siècle av. J.-C.8 et constituerait pour
notre type de vase le contexte de découverte le plus ancien. Cette
tombe contenait toutefois un skyphos protocorinthien qui semble
5. Code expolaire Cailleux-Taylor F52/D61.
6. Sur les calices de bucchero de même forme, on verra : M. Cristofani Martelli,
A proposilo delta cronologia del Maestro Castellani, dans St. Etr., XXXIX, 1971,
p. 389 et n. 30 à 35.
7. B. Bosio et A. Pugnetti, Gli Etruschi di Cerveteri, Modène, 1987, p. 91 et
119.
8. Ibid., p. 96 ; C. M. Lerici, Nuove testimonianze dell'arte e delta civiltà etrusca,
Milan, 1960, p. 41. 104 COMPTES RENDUS DE L'ACADEMIE DES INSCRIPTIONS
postérieur au type Thapsos proprement dit, dont il a été rapproché,
et qui relevant plutôt de la série protocorinthienne à décor en sigma
qui en dérive, semble devoir être daté au plus tôt au début du proto
corinthien moyen, vers 675 av. J.-C, une date cohérente aussi avec
la datation généralement proposée pour l'amphore et le plat sub
géométrique à décor de poissons ou de hérons9 qui faisaient éga

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