Réflexions sur la collection nimoise de verrrerie romaine - article ; n°1 ; vol.25, pg 223-232
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Revue archéologique de Narbonnaise - Année 1992 - Volume 25 - Numéro 1 - Pages 223-232
The collection has 831 objects from local or regional origin, except for one set coming from the shores of the Aegean sea and another one supposed to come from Tyre ; the collection is essentially composed of findings from graves (and therefore kept in a very good state). An unguent bottle worked from a clay core is dated from the 5th century B.C. Among the blown glasses there are many unguent bottles : a grave excavated in 1918 in Nimes yielded 12 in their original state, among which one with the shape of a bird ; with the Isings types 6, 8, 26, 28, 82 three epochs seem to be represented, a decline in the quality showing as early as the 2nd epoch (Augustus, Tiberius and end of the first and second century). Then come the funerary urns and pots, one of them of a very rare shape supposedly known by a sole other exemplary, dropper or oil cruet ( ?) ; jugs, pitchers and bottles ; vases with opened shapes, one of the most interesting being decorated with a charriot race and belonging to a series made in Switzerland. Recent excavations in the center of Nimes let us hope to find glass from dwelling houses and not nonly from graves, and also more precise chronological data.
Riche de 831 pièces d'origine locale ou régionale, à l'exception d'un ensemble provenant des rives de l'Egée et d'un autre supposé provenir de Tyr, la collection se compose essentiellement de trouvailles faites dans des tombes - et donc bien conservées. Un balsamaire façonné sur noyau d'argile date du VIe s. -début du Ve s. av. J.-C. Parmi les verres soufflés, d'autres balsamaires, très nombreux : une tombe de Nimes fouillée en 1918 en a livré 12 encore entiers, dont l'un en forme d'oiseau ; avec les types Isings 6, 8, 26, 28, 82, trois époques semblent représentées, un déclin de la qualité se manifestant dès la deuxième (Auguste, Tibère et Flaviens, fin du i r siècle et IIe siècle). Viennent ensuite des urnes funéraires et des pots - dont une forme très rare connue, semble-t-il, par un seul autre exemplaire : compte- goutte s ou burette à huile ( ?) ; des cruches, pichets et bouteilles ; des vases de formes ouvertes, l'un des plus intéressants étant un bol décoré d'une course de chars et appartenant à une série fabriquée peut-être en Suisse. Les fouilles récentes dans le centre de Nimes laissent espérer le recueil de verres provenant de l'habitat et non plus seulement de tombes, ainsi que des données chronologiques plus précises.
10 pages
Source : Persée ; Ministère de la jeunesse, de l’éducation nationale et de la recherche, Direction de l’enseignement supérieur, Sous-direction des bibliothèques et de la documentation.

Informations

Publié par
Publié le 01 janvier 1992
Nombre de lectures 35
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Extrait

Mara Sternini
Réflexions sur la collection nimoise de verrrerie romaine
In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 25, 1992. pp. 223-232.
Citer ce document / Cite this document :
Sternini Mara. Réflexions sur la collection nimoise de verrrerie romaine. In: Revue archéologique de Narbonnaise, Tome 25,
1992. pp. 223-232.
doi : 10.3406/ran.1992.1406
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/ran_0557-7705_1992_num_25_1_1406Abstract
The collection has 831 objects from local or regional origin, except for one set coming from the shores
of the Aegean sea and another one supposed to come from Tyre ; the collection is essentially
composed of findings from graves (and therefore kept in a very good state). An unguent bottle worked
from a clay core is dated from the 5th century B.C. Among the blown glasses there are many unguent
bottles : a grave excavated in 1918 in Nimes yielded 12 in their original state, among which one with the
shape of a bird ; with the Isings types 6, 8, 26, 28, 82 three epochs seem to be represented, a decline in
the quality showing as early as the 2nd epoch (Augustus, Tiberius and end of the first and second
century). Then come the funerary urns and pots, one of them of a very rare shape supposedly known by
a sole other exemplary, dropper or oil cruet ( ?) ; jugs, pitchers and bottles ; vases with opened shapes,
one of the most interesting being decorated with a charriot race and belonging to a series made in
Switzerland. Recent excavations in the center of Nimes let us hope to find glass from dwelling houses
and not nonly from graves, and also more precise chronological data.
Résumé
Riche de 831 pièces d'origine locale ou régionale, à l'exception d'un ensemble provenant des rives de
l'Egée et d'un autre supposé provenir de Tyr, la collection se compose essentiellement de trouvailles
faites dans des tombes - et donc bien conservées. Un balsamaire façonné sur noyau d'argile date du
VIe s. -début du Ve s. av. J.-C. Parmi les verres soufflés, d'autres balsamaires, très nombreux : une
tombe de Nimes fouillée en 1918 en a livré 12 encore entiers, dont l'un en forme d'oiseau ; avec les
types Isings 6, 8, 26, 28, 82, trois époques semblent représentées, un déclin de la qualité se
manifestant dès la deuxième (Auguste, Tibère et Flaviens, fin du i r siècle et IIe siècle). Viennent
ensuite des urnes funéraires et des pots - dont une forme très rare connue, semble-t-il, par un seul
autre exemplaire : compte- goutte s ou burette à huile ( ?) ; des cruches, pichets et bouteilles ; des
vases de formes ouvertes, l'un des plus intéressants étant un bol décoré d'une course de chars et
appartenant à une série fabriquée peut-être en Suisse. Les fouilles récentes dans le centre de Nimes
laissent espérer le recueil de verres provenant de l'habitat et non plus seulement de tombes, ainsi que
des données chronologiques plus précises.SUR LA COLLECTION NIMOISE REFLEXIONS
DE VERRERIE ROMAINE
Mara STERNINI
La collection de verrerie romaine du Musée Archéologique de Nimes est sans doute une des
collections les plus importantes du Midi de la France, tant par le nombre de vases que par la variété
des formes.
Huit cent trente et un objets y sont réunis, comprenant les pions de jeu, les fusaïoles et les
verres à vitre; presque tous sont d'origine locale ou régionale, sauf deux groupes : le premier est
formé par des vases importés en France par un marchand du Liban, un certain Jean Farah; en ce
cas la provenance supposée est la ville de Tyr, mais naturellement il n'est pas possible de savoir si
ces objets ont été trouvés vraiment dans cette ville ou s'ils viennent de plus loin; l'autre groupe,
plus petit, est composé par des vases provenant des rivages de la mer Egée.
La collection est formée presque exclusivement par des objets à usage funéraire trouvés dans
des tombes, ce qui explique leur bon état de conservation.
Le vase le plus ancien est un balsamaire en verre façonné sur un noyau d'argile, daté du VIe
siècle - début du Ve s. av. J.-C. (1). Il est en verre blanc décoré de filets et de chevrons violets
soudés au corps. Cette pièce vient de Salamine de Chypre et, comme le groupe de Tyr et trois vases
de Milo, il est arrivé dans la collection par acquisition, mais on ne sait rien sur sa provenance.
La technique de fabrication sur noyau était déjà connue vers la moitié du IIe millénaire avant
notre ère, mais la production et la diffusion de ces objets en grandes quantités commence au VIe s.
av.J.-C.(2). La technique de façonnage sur noyau a été, avec celle de fusion dans un moule, la seule
méthode connue pour fabriquer des vases creux, au moins jusqu'à la découverte de la technique du
soufflage.
Cette découverte a été faite probablement dans la région syro-palestinienne, sans que l'on puisse
en indiquer le lieu précis. De toute façon, la nouvelle technique avait révolutionné les rythmes de
production, permettant la réalisation d'une plus grande quantité de vases dans des temps plus courts
qu'auparavant.
(1) M. Sternini, La verrerie romaine du Musée Archéologique de Nimes, Nimes, 1990, lère partie, n° 78, fig. 18.60.
(2) M. Seefried, Les objets en verre façonnés sur noyau de la Collection Piérides à Larnaca (Chypre), RDAC 1974, p. 147.
Revue Archéologique de Narbonnaise, 25, 1992, p. 223-232 224 M. STERNINI
Les conséquences les plus directes de ces changements ont été les suivantes : la première a été
la baisse des prix des vases sur le marché, ce qui permettait désormais à n'importe qui d'acheter
une coupe pour un as, comme nous en informe Strabon(3); la deuxième conséquence est qu'on arrive
à utiliser des vases en verre dans tous les niveaux sociaux, à tel point que le verre remplacera la
céramique à parois fines, au moins dans certaines fonctions comme par exemple les verres à boire.
Balsamaires
Parmi les vases soufflés, les formes les plus communes qu'on puisse trouver dans des tombes
sont sûrement les balsamaires; dans la collection de Nimes, ils représentent presque la moitié des
objets; en effet les balsamaires avaient un lien très étroit avec les usages funéraires, du moment
qu'ils étaient brûlés avec les défunts sur Vustrinum, probablement afin de purifier l'air des mauvaises
odeurs dues à la crémation. Ensuite ils étaient recueillis et déposés dans les tombes avec les ossements
et les cendres des morts. Pour cette raison beaucoup de balsamaires dans la collection sont complè
tement déformés et tordus par le feu, souvent à tel point qu'il n'est pas possible de reconstituer
l'allure du vase.
Parmi les objets les plus anciens il faut citer celui en forme d'oiseau (4). Il s'agit d'un balsamaire
soufflé à la volée, muni d'une longue queue qu'il fallait casser pour en extraire le contenu : en effet,
l'exemplaire nimois a perdu sa queue. Un balsamaire en forme d'oiseau très fameux est conservé
au Musée de Turin. Intact, il renferme encore un liquide qui a été analysé et semble être de l'essence
de rose(5).
Ces balsamaires sont connus surtout dans l'Italie du nord-ouest, où ils ont été souvent trouvés
en association avec des vases sphériques du type Isings 10; pour cette raison on a proposé une
même origine pour les deux types (6); mais récemment on a fouillé des fours de verriers en Suisse,
où on a trouvé beaucoup de fragments de balsamaires en forme d'oiseau (7). Cela signifie que les
centres de production de cette forme ne se trouvaient pas exclusivement en Italie.
Le balsamaire en forme d'oiseau est fabriqué de l'époque augustéenne à l'époque flavienne;
malheureusement on ne connaît pas le contexte de provenance de l'exemplaire nimois. Mais nous
avons trouvé quelques données sur les cahiers manuscrits de Félix Mazauric, l'ancien conservateur
du Musée Archéologique de Nimes (8); il nous informe que cette pièce a été trouvée en 1918 à Nimes,
sur le Chemin de Montpellier (fig. 1, 1).
Le mobilier était composé de plusieurs objets :
— une monnaie coloniale de Nimes
— un miroir en bronze
— deux petits fragments de chaînette en bronze pour fixer le couvercle d'une lampe disparue
— deux pyxides en os, avec couvercle
— une épingle à cheveux en os
— un pot en terre cuite avec son couvercle
(3) XVI, 2.25, 758.
(4) M. Sternini, op. cit., 1990, n° 404, fig. 31.189.
(5) C. Carducci, Arte romana in Piemonte, Torino, 1968, pi. XX.
(6) C. Isings, Roman Glass fro

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