Un monde sans Femmes - Dossier de Presse
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Description

Une petite station balnéaire de la Côte Picarde,
la dernière semaine d’août. En leur remettant
les clefs d’un appartement de location, Sylvain
fait la connaissance d’une jeune mère et de sa fille,
aussi séduisantes l’une que l’autre. L’occasion rêvée
de sortir ne serait-ce que quelques jours d’une vie
solitaire dont les femmes sont désespérément absentes.

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Publié le 08 février 2012
Nombre de lectures 206
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Extrait

 
P  20 2
                         
synopsis
ne petite station balnéaire de la Côte Picarde,  la dernière semaine d’août. En leur remettant les clefs d’un appartement de location, Sylvain fait la connaissance d’une jeune mère et de sa fille, aussi séduisantes l’une que l’autre. L’occasion rêvée de sortir ne serait-ce que quelques jours d’une vie solitaire dont les femmes sont désespérément absentes.
PRÉCÉDÉ DU COURT-MÉTRAGE LE NAUFRAGÉ L uc part rouler à vélo pour tenter d’oublier ses problèmes. Une succession d’incidents le contraint à passer la nuit dans une petite ville de Picardie. Il y fait la connaissance de Sylvain, qui s’efforce de l’aider, pour le meilleur et pour le pire
entretien Après coup, j’ai compris que le fait de tourner j’ai dû envisager de faire le film sans Vincent. cette C omment est né Le Naufragé ? Où, déjà, il est dmaanvsa it perpmeitsit ed ev ilclae,n asil ilsoeirn,  ddee  cmirocno qnsucortiirdei ecne,  Jacati eumrsê mpeo ucr olme mreemncpél acàe rr. enMcaoins trsearn sd lauui,t rlees question de la présence des femmesque je voulais raconter depuis longtemps, de le projet n’avait plus aucun sens. J’avais une folle trans J étais parti faire une petite virée dans le Nord poser, en le déplaçant dans ce microcosme, n e é n t v a i i e t   d q e u  l u e n  l pr m é e t r e , x e t t e d p ’u o n u e r  s c a e i r s t i a r i  n qu e e f l a q ç u o e n  , c l h e o s l e m de la France avec une amie, sur les traces des qui me touchait profondément chez lui. films de Maurice Pialat et de Bruno Dumont. J’ai rencontré Laure Calamy un peu par hasard, Et à la toute fin du week-end on a atterri à Ault, un soir dans un bar, par lintermédiaire de complètement par hasard. J’ai tout de suite été Vincent, qui venait de travailler avec elle. Son fasciné par cette petite station balnéaire perdue énergie, sa fantaisie, sa liberté, mont tout de au milieu de ces immenses falaises. J’ai été séduit suite fasciné. Mais aussi cette fragilité que l’on par la douceur de la lumière et son atmosphère devinait déjà entre deux éclats de rire. Quelques mélancolique, transfigurée à chaque rayon mois plus tard, lorsque jai eu lidée de tourner de soleil. J’y suis retourné plusieurs fois, à une sorte de suite estivale du Naufragé, centrée différentes saisons. Je l’ai même traversée sur le personnage de Sylvain, confronté cette à vélo à l’occasion d’une course cycliste. Et fois -ci non plus à un homme mais à des femmes, à chaque fois, j’ai été transporté. dans ce petit monde en soi. D’une certaine façon, Laure s’est très vite imposée. C’est pour elle que Jai alors proposé à trois amis réalisateurs aller en terre inconnue ma aidé à raconter des j’ai écrit le rôle de Patricia, en me nourrissant de d’écrire chacun un film, dont Ault serait le décor choses très personnelles. sa manière d’être, de ses fêlures, en extrapolant unique. C’est dans ce cadre-là que j’ai écrit elle. Même si cela consti-Le Naufragé . Finalement, on a reçu une aide de C omment avez-vous rencontré vos acteurs, t c u e ai q t u u e n j  e p p a e r r i c r e i v s a q i u s é d , cela mintéressait quelle la région Picardie, qui nous a permis de tourner notamment Vincent Macaigne, qui interprète soit très proche en âge de sa fille, à la limite de la les films en pellicule. En travaillant sur les films Sylvain, lautochtone, personnage central du vraisemblance, pour que Sylvain, ait vraiment le de mes amis, je me suis familiarisé avec les Naufragé etd Un monde sans femmes ? choix entre deux femmes. J’ai beaucoup pensé lieux, jai rencontré des gens que jai eu envie P Le Naufr d an ur s a e n t t à l  c é e c  r q it u u e r c e e à l  a u p n o e u a va m i i t e a  v q o u i i r   a d  e e t u r s o a u  b l ll a e n  t à   d 18 e   de filmer, comme Bouboule, le patron du bar ouragé, javais deux motivations où l’on prenait nos repas, ou Marie Picard, la d’égale importance : tourner à Ault et filmer les voir côte à côte. Comme Vincent Macaigne, gardienne de la résidence où l’on dormait. Leur deux comédiens, Julien Lucas et Vincent Laure Calamy est une comédienne exception-rencontre ma conduit à réécrire le scénario pour Macaigne, avec lesquels j’étais très lié depuis nelle, capable dans la même seconde de faire les faire participer à certaines scènes et ancrer plusieurs années. J’ai écrit pour eux. À un rire et pleurer. Elle a la générosité de ne pas se plus profondément encore le film à Ault. moment donné, pour des questions de dates, soucier de son image, daccepter de se mettre
à nu devant la caméra. Elle a tout de suite quelque chose dun peu diffus dans le 16mm qui L a portée dramatique des titres me frappe : compris en voyant Le Naufragé que ce que je correspondait particulièrement à ces deux films. Le Naufragé et Un monde sans femmes, ainsi cherchais avant tout, cétait une forme de vérité, Et puis, selon moi, il y a un sens à filmer des que la dramatisation, la solennité, avec laquelle de sincérité. non-professionnels comme Bouboule, Francine vous abordez Le Naufragé par exemple, cette Pour le rôle de Juliette, je souhaitais uneou Marie Picard en pellicule. Ils navaient jamais musique sombre, et Luc, le cycliste, tête baissée comédienne à lopposé des autres personnages, été filmés auparavant, ils ne le seront sans doute dans ce grand paysage gris. Puis, dès le qui dénote dans l’univers du film. Je ne voulais jamais plus. Dans ma démarche - capter des deuxième plan cette tension est désamorcée pas jouer sur la ressemblance physique avec petits fragments de vies - le numérique est un par la trivialité, on le voit cracher, au troisième sa mère. Au contraire, je trouvais intéressant outil formidable, mais il banalise beaucoup, déverser des jurons sur son véloquelle soit presque son anti-thèse comme car on peut accumuler une matière énorme, L u si elle sétait construite contre elle. Javais vu doù surgissent presque nécessairement des c est un authentique naufragé, même Constance Rousseau dans Tout est pardonnééclats de vérité.sil arrive par la terre. Dailleurs, les deux de Mia Hansen Löve, un film que j’adore. Quand personnages le sont, le second je lai rencontrée, ça a été une évidence. Elle peut-être même plus que le avait cette grâce que je recherchais. Et dès les premier, cest aussi cela que premiers essais, il y a eu une grande complicité nous raconte le film. Et puis j’ai entre Laure et elle. Pendant le tournage, je leur sans doute été frappé incons-ai demandé dhabiter ensemble, toutes  les deux,ciemment par la lecture du sur le décor du film, pour que Laure la prenne Naufragé de Thomas Bernhard, sous son aile. un récit terrible sur léchec, la dépression, la solitude. P ourquoi avoir tenu à tourner en 16mm ? De façon plus générale, jai to écartelé entre lenvie C est vrai que tourner en 16mm peut paraître de u  j f o ai u r r e s   d ét e é s films légers, drôles anachronique à une époque où faire un film avec et celle de faire des films plus un 5D devient presque un argument marketing graves, plus sérieux. Ces deux en même temps quun gage de modernité. Surtout titres reflètent sans doute cette quand on a très peu dargent. Mais je tenais tension. Les histoires que jai dur comme fer à tourner en pellicule. Javais le Ce qui est beau avec la pellicule, cest la rareté,envie de raconter sont pour la plupart assez sentiment que le numérique ne restituerait pas qui force à faire des choix, à déclencher au tristes. Mais pour éprouver du plaisir à les écrire, la douceur de la lumière, quil rendrait tout trop bon moment pour ne pas manquer linstant puis à les filmer, j’ai besoin de m’éloigner concret, moins mystérieux. Il y a une mélancolie, miraculeux. dun registre trop sombre.
Quand la gravité des enjeux plombe une scène, jessaie de casser cette atmosphère sérieuse par un gag. À linverse, lorsque jécris une scène légère, jai souvent envie dy insérer un détail cruel, un relief coupant, comme une ombre qui renvoie à la solitude des personnages, à la gravité de la situation. Ce qui est beau au cinéma, ce sont les ruptures, les contrastes. Cela décuple les émotions. C ette solennité de lentrée dans le lm comme dans un espace réel et presque mythologique participe dune croyance dans le cinéma. Quels sont les lms qui vous ont amené à cette foi ? S i je devais parler dun seul choc de spectateur, ce serait un film de Maurice Pialat. Le premier que jai vu, en loccurrence, Loulou . Ce nest pas forcément ce que lon met le plus en avant dans mais nhésite pas à écorcher, à piquer au vif. I l vous a donné les clefs de votre cinéma ? son cinéma, mais à chaque fois que je revois Je suis souvent agacé par le respect écrasant l’un de ses films, ce qui me frappe c’est à quel pour les « vrais gens », les « petites gens », que O ui, tout à coup, cest comme si le cinéma point ils sont drôles. Parce qu’ils sont pleins de l’on rencontre dans certains films. Pialat, lui, devenait accessible. Cela tient peut-être à une vie, et que la vie implique nécessairement de la na pas peur de montrer leurs ridicules, sans forme damateurisme, de dilettantisme assumés maladresse, de curieuses façons de parler, des jamais pour autant se départir dune incroyable chez Rozier et que je revendique aussi. Ses films rencontres abruptes avec le réel. Dans ses films, tendresse. Il y a eu un autre choc, antérieur ne sont pas écrasants, ne mettent pas à distance. comme dans la vie, le fait dêtre désemparé, aux films de Pialat, c’est Du côté dOrouët Au contraire, ils tendent la main, respirent dans une situation de détresse, prend souvent de Jacques Rozier. En le découvrant, je me par leurs imperfections, leur inachèvement. des formes comiques. Jaime aussi cette gentille suis dit pour la première fois : « voilà le genre Je me suis aperçu récemment que tous ses films moquerie de Pialat pour ses personnages, d’histoires que j’aimerais raconter  ». Et même mettaient en scène des parenthèses, des notamment pour ceux qui ne sont pas acteurs, si c’est un immense film, en le regardant, échappées hors du champ quotidien dans LEnfance nue ou Passe ton bac dabord .pour la première fois, je me suis senti capable du travail et de la vie sociale. Cest un point Il porte sur eux un regard très bienveillant, de faire un film, moi aussi… commun avec mes deux films.
Farrelly, Apatow. Avec toujours brables soirées ensemble. J’ai donc pu l’écouter, cette idée qu’il y a le monde des l’observer durant des centaines d’heures. hommes et celui des femmes, Dans la vie, il est évidemment très différent du qui sont comme une espèce personnage de Sylvain. Il suffit de voir ses inconnue. D’où un douloureux spectacles pour s’en convaincre. Et pourtant, apprentissage pour lever les ma- il y a une part de lui qui s’en rapproche, qui lentendus et les incompréhen- me touche profondément et que j’ai choisi sions entre les deux sexes… d’isoler, de mettre en lumière. Du début à la fin, il y a eu entre nous une confiance C omment avez-vous travaillé très belle. Lui aussi s’est mis à nu. avec les acteurs sur le tournage ? Pour autant, il y a eu un vrai travail sur le plateau. Souvent, c’étaient des réglages, des J e n’ai pas de méthode avec ajustements. Avec Vincent, par exemple, même les acteurs. Je sens juste quand si la plupart de ses propositions étaient d’une Mais j’ai eu d’autres influences. Les films d’Eric l’émotion est vraie et quand elle est fabriquée, grande justesse, j’ai dû lutter pour préserver Rohmer, très souvent des films de vacances même si je ne sais pas forcément dire pourquoi. cette timidité, cette retenue qui caractérisent dailleurs. En particulier, Le Rayon vert, dont Après, pour y parvenir, il y a beaucoup dele personnage de Sylvain. Face à lexubérance on a beaucoup parlé avec mon chef-opérateur, tâtonnement, d’intuition. Mais sur ce film, le et l’énergie de Laure Calamy ou de Laurent Tom Harari et qui constitue un peu la matrice plus souvent, les comédiens étaient vrais, tout Papot, il avait souvent la crainte d’être trop lisse, d Un monde sans femmes avec Du côté de suite. trop effacé et éprouvait une certaine frustration dOrouët et Two Lovers de James Gray. Two D’une certaine façon, une grande partie de la de comédien. Il lui arrivait du coup d’avoir la Lovers, c’est un film qui nous a bouleversés direction d’acteurs s’est faite en amont du tour- tentation d’en faire plus. Vincent Macaigne et moi. J’adore sa structure nage. Lorsque j’ai écrit le film, je connaissais Avec Constance Rousseau, il y a eu un travail très simple : un homme fragile pris entre deux déjà trois des quatre acteurs, Vincent et Laure, pour la faire sortir d’elle-même.  Il  a fallu qu’elle femmes. Sauf que chez James Gray c’est du donc, mais aussi Laurent Papot qui interprète accepte de perdre le contrôle. Ce nest jamais mélodrame et donc une autre forme. Dans une le gendarme. J’ai pu me nourrir de leur façon facile pour une jeune actrice.  D’autant que  moi-scène, j’ai fait porter à Vincent un tee-shirt de parler, de leur gestuelle, de ce que je pouvais même j’avais peur de la brusquer. Mais à un Johnny Cash, un petit clin dœil à Joaquinprojeter sur eux. Il y avait donc une incarnation moment donné, il y a eu comme un déclic et Phœnix, dont le jeu l’a d’ailleurs beaucoup très forte dès le stade du scénario. En ce qui elle a fait des choses étonnantes. inspiré. Et puis, il y a une dernière influence, concerne Vincent Macaigne, ça a été encore Le scénario était très écrit et généralement peut-être moins visible, mais tout aussi im- plus loin, puisque c’est l’un de mes meilleurs j’exigeais que les dialogues soient respectés au portante, c’est la comédie américaine, les amis depuis des années. On a passé d’innom- mot près. Mais il y a quelques scènes, celle du
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